John Bell Hood
LA GUERRE DE SÉCESSION
(1861-1865)
JOHN BELL HOOD
(29 juin 1831-30 août 1879)
John Bell Hood, surnommé « Sam » Bell Hood
SOMMAIRE
John Bell Hood fut un officier de l’armée des États-Unis, et particulièrement des États confédérés lors de la Guerre Civile (1861-1865).
John Bell Hood (surnommé « Sam » Bell Hood) était originaire du Kentucky. Il choisit de se battre pour son État d’adoption (le Texas) dans l’armée confédérée.
Il se fit rapidement une renommée de chef pugnace et audacieux. Hood lutta dans l’Est du théâtre du conflit, jusqu’à la fin de 1863. Il participa aux campagnes de l’armée de Virginie du Nord, notamment à la bataille de Gettysburg. Affecté à l’ouest, il joua un rôle décisif lors de la bataille de Chickamauga. Au fur et à mesure qu’il monta en grade, son ardeur au combat entraîna de lourdes pertes dans son armée.
Il commanda ensuite l’armée du Tennessee au cours de la défense d’Atlanta (du 7 mai au 2 septembre 1864). À la fin de 1864, son l’armée fut virtuellement détruite lors de la bataille de Nashville.
NAISSANCE & FAMILLE
John Bell Hood naît le 29 juin 1831 à Owingsville, dans l’Etat du Kentucky. Il meurt le 30 août 1879 à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane.
« Sam » est le fils du Docteur John W. Hood (un médecin rural) et de Theodosia French Hood, tous deux de Owingsville, dans le Kentucky. John grandit près de la ville de Mont Sterlin, Kentucky.
FRATRIE
« Sam » Bell Hood a trois frères et deux sœurs :
– James French Hood (1828-1911).
– Fanny Hood (1829-1833).
– James « Jim » Hood (1832-1891).
– William Andrew Hood (1833-1906).
– Olivia Graves Hood (1838-1913).
JEUNESSE
Son père ne souhaite pas que son fils embrasse une carrière militaire. Pourtant Sam semble avoir le même goût pour l’aventure que ses deux grands-pères. Lucas Hood, son grand-père paternel, a combattu aux côtés du major-général « Mad » (fou), Anthony Wayne, à la bataille de Fallen Timbers pendant la guerre des Indiens du Nord-Ouest (1785-1795). James French, son grand-père maternel était un vétéran de la guerre d’indépendance des États-Unis (du 19 avril 1775 au 3 septembre 1783).
Contrairement à la demande de son père, qui l’exhorte à faire une carrière médicale, John Bell sollicite l’aide de son oncle Richard French (un membre du congrès) pour rejoindre en 1849 l’Académie militaire de West Point ; il a dix-huit ans.
Étudiant moyen, il manque d’être expulsé par le colonel surintendant Robert E. Lee pour une sortie non autorisée dans une taverne voisine.
Hood se trouve dans la même promotion que Philip H. Sheridan, James B. McPherson et John Schofield. Il reçoit également une initiation de son futur adversaire George H. Thomas.
En 1853, Hood obtient son diplôme (il sort classé 44ème sur une classe de 52 cadets). Il est affecté au 4ème régiment d’infanterie américaine, en Californie. Ses camarades le surnomment « Sam ».
Après avoir servi dans le Missouri et en Californie, sur la côte ouest, il retrouve Lee au Texas dans la 2ème cavalerie d’élite américaine, sous le commandement du colonel Albert Sidney Johnston.
En 1855, au cours d’une patrouille de routine à Fort Mason, Hood est atteint à la main gauche par une flèche Comanche près de Devil’s River, au Texas. C’est la première des nombreuses blessures qui marqueront sa vie au cours de sa carrière militaire. (Devil’s River sera l’un des combats les plus durs menés par le 2ème de cavalerie, au Texas).
Le 18 août 1858, Hood est promu premier lieutenant ; mais il démissionnera de l’armée le 16 avril 1861. Mécontent de la neutralité de son Kentucky natal, il optera pour servir le Texas.
Trois ans plus tard, Hood est affecté à West Point comme instructeur en chef de cavalerie. Inquiet par les tensions grandissantes entre les États, Hood demande à rester avec la 2ème cavalerie. Sa requête est accordée par l’adjudant général de l’armée américaine, le colonel Samuel Cooper, et Hood restera au Texas.
MARIAGE
John Bell Hood épouse le 30 avril 1868 Anna Marie Hood Hennen (28 juin 1837-24 août 1879). Elle est la fille Duncan N. Hennen (un éminent avocat de la Nouvelle-Orléans), et la petite-fille d’Alfred Hennen (un juge à la Cour suprême de la Louisiane). Elle est décrite comme belle, charmante, et a été éduquée à Paris, en France.
De cette union naîtront onze enfants :
– Lydia Marie Hennen Hood (1869-1879).
– Ethel Geneviève Hood (1870-1956).
– Anna Bell Hood (1870-1934).
– John Bell Hood, Jr (1871-1947).
– Colonel Duncan Norbert Hood (1873-1920).
– Lillian Marie Post Hood (1874-1966).
– Marion Marie Hood (1874-1891).
– Odile Musson Holland Hood (1876-1919).
– Ida Richardson Hood (1876-1961).
– Oswald Harney Hood (1878-1929).
– Anna Gertrude Hood (1879-1880).
LA GUERRE CIVILE
FAITS D’ARME
ET
PARTICIPATION AUX BATAILLES
Le 16 mars 1861, Hood démissionne de l’armée des Etats-Unis pour rejoindre celle de la Confédération, avec le grade de capitaine de cavalerie.
Le 30 septembre, il est nommé colonel de la 4ème infanterie du Texas.
CAMPAGNE DE LA PÉNINSULE
Le 3 mars 1862, Hood est promu général de brigade et reçoit le commandement de ce qui sera connu sous le nom de « Hood’s Texas Brigade ». Elle deviendra l’une des meilleures brigades de l’armée de Virginie du Nord. Hood est envoyé pour commander la cavalerie du général de brigade John B. Magruder, dans la péninsule inférieure de Virginie.
BATAILLES DES SEPT JOURS
Lee sait qu’il va devoir se battre en infériorité numérique. Il ne peut donc pas affronter son ennemi en terrain découvert au cours d’une bataille rangée. Aussi décide-t-il de faire une diversion contre l’armée de l’Union qui, par la vallée de la Shenandoah, doit se joindre à celle du Potomac de McClellan. C’est le général Stonewall Jackson, le héros de Bull Run, qui est chargé de l’intercepter à la tête d’une petite armée forte de 27 000 hommes. Contre toute attente, Lee s’apprête à attaquer…
Lire : « le Sud défend sa capitale ».
LA BATAILLE DE GAINES’S MILL
OU DE LA
CHICKAHOMINY RIVER
(Le 27 juin 1862)
Elle marque la seule victoire de la contre-offensive du général confédéré Robert E. Lee contre l’armée nordiste du Potomac, placée sous les ordres du major-général George Brinton McClellan. Ce dernier, à la tête d’une puissante armée, menace de s’emparer de Richmond, la capitale confédérée.
Au lendemain de l’échec de la Bataille de Beaver Dam Creek (Mechanicsville), le 26 juin 1862, Lee renouvelle ses attaques contre le flanc droit de l’armée du Potomac de McClelan. Ne laissant aucun répit à son adversaire, il donne l’assaut sur les positions fortifiées de Boatswain’s Swamp, là où se trouve le Vème Corps du brigadier général Fitz John Porter. Celui-ci a établi une vigoureuse ligne de défense et attend de pied ferme l’attaque des Confédérés.
C’est à cet endroit que va avoir lieu, au prix de lourdes pertes, la plus grande attaque sudiste de la guerre (57 000 hommes répartis en six divisions) …A la tombée du jour, après des assauts désordonnés, les forces confédérées finissent par coordonner une charge qui enfonce la ligne de défense de Porter et repousse ses hommes vers la Chickahominy River. En pleine déroute, les Nordistes traverseront le cour d’eau durant la nuit.
La « Hood’s Texas Brigade » est composée à l’origine des 1ère, 4ème et 5ème infanteries du Texas, des 18ème régiments de Géorgie, ainsi que des compagnies d’infanterie de la légion de Wade Hampton.
Le 27 juin 1862, lors de la bataille de Gaines Mill, Sam Bell Hood, à la tête de sa brigade, va se distinguer en faisant preuve d’un courage exceptionnel. Au cours de sa brillante charge, il parvient avec son unité à briser les lignes de l’Union.
Ses supérieurs vont le remarquer et, le 10 octobre 1862, Hood est promu au grade de major-général.
Lire : la bataille de Gaines Mill.
LA SECONDE BATAILLE
DE
BULL RUN
(Du 28 au 30 août 1862)
Les forces confédérées, commandées par le général Robert E. Lee, sortent victorieuses de la Campagne de la Péninsule au printemps 1862. Suite à cet échec, Lincoln remplace au pied levé le général nordiste battu, George McClellan, par Henry Halleck au poste de général en chef des armées de l’Union. Une partie de ses troupes est affectée à l’Armée de Virginie (unioniste), placée sous les ordres de John Pope. Ce dernier attend le renfort de l’armée du Potomac, défaite lors de la Campagne de la Péninsule, et qui doit le rejoindre. Robert E. Lee ne veut pas attendre : il sait qu’il est en infériorité numérique et doit empêcher la réunion des deux armées. Pour cela, il cherche une opportunité qui lui permettra d’isoler Pope et de l’attaquer.
Lincoln, qui vient de limoger McClellan, est toujours à la recherche d’un général qui saura faire la décision. En quête désespérée de victoire, il accorde sa confiance à un officier au verbe haut, John Pope, et lui confie le commandement en chef de l’armée de Virginie (unioniste).
D’abord cantonné à la défense de la capitale, Pope affirme qu’il peut battre les confédérés et marcher sur Richmond. Il a toujours fanfaronné que « son QG était sur la selle de son cheval ». Ce qui fera dire à certains « au même endroit que ses fesses ». Lincoln sait qu’il ne doit pas croire Pope sur parole.
Au mois de juillet, John Pope quitte Washington et fait route vers la capitale sudiste. Il ne perd pas de temps et se rue à la poursuite des troupes confédérées dans le Nord de la Virginie ; mais il se heurte à une résistance farouche…
Lors de la Seconde bataille de Bull Run, Hood est l’élément moteur de l’assaut sur le flanc gauche de l’armée de l’Union ; son attaque forcera l’ennemi à se retirer du terrain. Dans la bataille, deux de ses brigades perdront plus de 1 000 hommes.
Lire :
– La Seconde bataille de Bull Run.
– John Pope.
BATAILLE D’ANTIETAM
(Le 17 septembre 1862)
Le 1er septembre, face à une armée de l’Union en plein doute et en déroute, Jefferson Davis et Robert E. Lee décident, pour la première fois, de porter la Guerre dans le Nord. A la tête d’une armée forte de 40 000 hommes, Lee envahit le Maryland où, quinze jours plus tard, va se dérouler la bataille indécise d’Antietam. Cette bataille, également appelée par les Confédérés « bataille de Sharpsburg », est le premier grand affrontement de la Guerre Civile à se produire sur le sol de l’Union. Elle reste à ce jour la plus sanglante de l’Histoire des États-Unis. Les pertes sont énormes, avec près de 23 000 morts, blessés ou disparus en une seule journée.
Au cours de la bataille d’Antietam, la « Hood’s Texas Brigade » vient porter secours au corps de Stonewall Jackson sur le flanc gauche des forces confédérées. Ses hommes combattent au milieu du tristement célèbre champ de maïs, et parviennent à repousser un assaut du Ier Corps nordiste. Par la suite, ils affrontent le XIIème Corps de l’armée de l’union.
Sur les 2 000 hommes de son unité, près de la moitié tomberont au champ d’honneur. Jackson sera impressionné par la prouesse de Hood, et le recommandera pour être promu au grade de major-général. Cette promotion aura lieu le 10 octobre 1862.
Lire :
– « Stonewall » Jackson.
LA BATAILLE
DE
FREDERICKSBURG
Le 13 décembre1862
Le mois suivant, exaspéré, Abraham Lincoln décide de relever définitivement McClellan de son commandement, et le confie au major-général Ambrose Burnside. Ce dernier est plutôt contrarié du départ de son prédécesseur ; il ne se sent pas du tout prêt à endosser une telle responsabilité et à commander une armée d’une telle importance. Burnside est maintenant à la tête de l’armée du Potomac forte de 110 000 hommes ; un lourd fardeau sur ses épaules. Néanmoins, pressé par Lincoln qui veut une victoire rapide, Burnside fait avancer sa puissante armée en direction de Falmouth, pour affronter Lee qui s’est replié en Virginie. Il suit la rive nord de la rivière Rappahannock et vient se placer en face de Fredericksburg. Son plan de bataille est ambitieux : il a pour objectif de franchir la rivière, mener son attaque vers le Sud et menacer Richmond, la capitale des Confédérés. Mais Bobby Lee l’attend, et n’est pas décidé à le laisser faire…
Située en territoire confédéré, Fredericksburg s’avère être d’une importance capitale sur la route qui mène de Richmond à Washington. De plus, la ville dispose sur les hauteurs de plusieurs collines stratégiques alignées.
Le plan du général nordiste Ambrose Burnside est simple : il prévoit, à l’aide d’un pont flottant, de faire traverser la rivière Rappahannock à ses troupes. Par la suite, il devra dans un premier temps envahir la ville, l’occuper, puis s’emparer des hauteurs assez peu défendues.
Ambrose Burnside n’est pas connu pour être un homme audacieux ; ce n’est pas là sa qualité première… Mais il est venu à Fredericksburg avec la ferme intention de faire oublier les échecs de George McClellan, et de remonter ainsi le moral de son armée, qui en a bien besoin. Pour cela, il doit prouver à ses subalternes qu’il veut en découdre avec Bobby Lee ; un courage qui faisait cruellement défaut à son prédécesseur.
Malheureusement pour lui, la livraison des éléments du pont flottant se fait attendre, et l’intendance ne suit pas. Son plan de bataille s’en trouve fortement contrarié. Il va devoir patienter 17 jours avant de voir les hommes du génie lui apporter les précieuses embarcations.
Ce temps providentiel qui lui est attribué, Robert Lee va le mettre à profit et réunir 75 000 hommes tout autour de la ville.
Le 13 décembre 1862, lors de la bataille de Fredericksburg, la « Hood’s Texas Brigade » est placée au centre du dispositif, entre les lignes de Longstreet sur Marye’s Heights et les lignes de Jackson. Hood et ses hommes participent peu aux combats.
Lire :
– La bataille de Fredericsburg.
LA BATAILLE DE GETTYSBURG
Du 1er au 3 juillet 1863
Le nouveau commandant des troupes fédérales s’appelle George Meade, un officier hargneux et suffisant. Ses hommes lui ont donné comme surnom « la tortue aux gros yeux ». Ses généraux ne sont pas certains de savoir où il cherche à se rendre. Quant à Lee, il ignore tout des mouvements de l’armée fédérale. Le corps de cavalerie de JEB Stuart s’est trop éloigné des forces sudistes, et n’est plus en mesure de tenir informé son Etat-Major. La bataille se termine par la victoire de l’armée du Potomac du major-général de l’Union George Meade, qui bat celle du général confédéré Robert E. Lee. L’Union stoppe définitivement l’invasion du Nord par Lee.
Après ses éclatantes victoires à Fredericksburg (le 13 décembre 1862) et à Chancellorsville (le 6 mai 1863), Lee décide de porter la guerre dans le Nord pour la deuxième fois (le 17 septembre 1862, la première invasion s’était achevée par la bataille indécise d’Antietam, dans le Maryland).
En envahissant à nouveau les riches terres de Pennsylvanie et du Maryland, Lee espère démoraliser l’Union et pousser ses dirigeants à accepter la paix. Avec son armée de Virginie du Nord victorieuse, il entreprend de menacer Harrisburg, Philadelphie, et même la capitale, Washington.
Entretemps, le Président Lincoln a remplacé le général Joseph Hooker, battu à Chancellorsville, par George Meade (celui que ses hommes appellent « la tortue aux gros yeux »).
Vers la fin du mois de mai 1863, l’armée de Virginie du Nord commence sa marche vers la Pennsylvanie. Les troupes nordistes, envoyées en éclaireur pour connaître les plans de campagne de Lee, interceptent JEB Stuart et sa cavalerie à Brandy Station, en Virginie.
21000 cavaliers s’affrontent pendant douze heures le long de la rivière Rappahannock. C’est l’engagement de cavalerie le plus important de l’Histoire américaine ; cependant, cette bataille est indécise et débouche sur une impasse. Mais les forces de l’Union savent désormais que l’armée confédérée est en marche.
Stuart, furieux d’avoir été cueilli par surprise, est déterminé à se venger. Il se remet en selle pour évaluer les forces de son ennemi avec, comme strictes consignes, celles de rester en étroit contact avec les forces sudistes de Lee.
Le 1er juillet à l’aube, un officier d’infanterie de l’armée confédérée approche de la petite ville de Gettysburg, un carrefour de routes de Pennsylvanie. Il arrive en vue d’un séminaire luthérien, dont la coupole surélevée domine les prairies vallonnées qui s’étirent en contrebas.
Lire :
Le premier jour de la bataille de Gettysburg, le 1er juillet 1863, le corps de Longstreet arrive assez tard sur le terrain. Le général Lee a prévu de l’attendre pour lancer un assaut le lendemain.
Hood n’est pas enchanté des ordres reçus pour l’assaut. Il doit surmonter un terrain difficile, sa zone de progression, connue sous le nom de « Devil’s Den », est jonchée de rochers. Aussi demande-t- il à Longstreet l’autorisation de contourner le flanc gauche de l’armée yankee (au-delà de la montagne connue sous le nom de Round Top), afin d’affronter l’ennemi dans son dos. Malgré les contestations réitérées de Hood, Longstreet refuse, lui rapportant les ordres formels de Lee.
Hood finit par céder, et sa division repart vers 16 heures le 2 juillet, où elle finit par rencontrer les forces nordistes à « Little Rond Top ».
Dès le début de l’attaque, Hood est gravement atteint par un éclat d’obus tout près de lui, qui le blesse sérieusement au bras gauche. Il ne sera pas amputé, mais sera incapable de continuer le combat. Hood restera handicapé jusqu’à la fin de sa vie.
LA BATAILLE DE CHICKAMAUGA
Du 18 au 20 septembre 1863
« La rivière de la mort »
Cette bataille, particulièrement horrible, fut la plus importante défaite de l’Union sur le théâtre d’opérations de l’Ouest durant la guerre civile américaine. Elle a donné lieu à de nombreuses percées de part et d’autre, à des combats au corps-à-corps, et à une difficile retraite. Ce fut une victoire glorieuse du Sud qui est demeurée inexploitée. Tous les héros de l’Ouest y étaient, Nathan Bedford Forrest et Philip Henry Sheridan en tête.
Le 20 septembre, Hood mène l’assaut qui doit exploiter une brèche dans la ligne fédérale, et conduire à la défaite de l’armée de l’Union du Cumberland du major-général William Rosecrans.
Mais Hood est de nouveau grièvement blessé au cours de l’action. Son fémur droit est fracturé et sa jambe doit être amputée de quatre pouces (100 mm) sous la hanche. La gravité de la blessure est si sérieuse que le chirurgien transporte la jambe coupée de Hood avec lui dans l’ambulance (jugeant son cas désespéré, il pense alors qu’il la fera enterrer avec son corps).
Hood est transporté au domicile du colonel Francis Little, où il restera en convalescence pendant plusieurs semaines avant de se rendre à Richmond pour poursuivre son rétablissement.
En raison de la bravoure et du courage de Hood à Chickamauga, Longstreet le recommande pour être promu lieutenant-général à compter du 20 septembre 1863. La confirmation par le Sénat confédéré aura lieu le 11 février 1864, alors que Hood se prépare à reprendre le combat.
Lire :
LA CAMPAGNE D’ATLANTA
Du 7 mai au 2 septembre 1864
Au printemps 1864, malgré ses deux membres blessés, Hood va se distinguer sur le terrain, et parcourir jusqu’à 20 milles par jour sans trop de difficulté. Il est cependant attaché à son cheval
avec sa jambe artificielle, et suivi d’un infirmier l’accompagnant de près avec des béquilles.
Au cours de la campagne d’Atlanta, Hood pousse le général John Eggleston Johnston, qu’il considère trop prudent, à passer à l’offensive. Il envoie d’ailleurs au
gouvernement de Richmond des lettres très critiques à l’égard de la conduite de Johnston, le qualifiant d’inefficace et doté d’un manque de volonté.
Le 17 juillet 1864, Jefferson Davis relève John Eggleston Johnston de son commandement, et envisage de le remplacer par le général William Joseph Hardee, plus âgé ; mais le général Braxton Bragg lui recommande fortement Hood.
Le 18 juillet 1864, Hood est promu au grade de général et reçoit le commandement de l’armée du Tennessee. À 33 ans, il est le plus jeune militaire des deux camps à recevoir le commandement d’une armée.
Robert E. Lee donnera une réponse perplexe à la demande de Jefferson Davis concernant son avis sur la promotion de Hood. Il le qualifiera de « combattant audacieux, très habile sur le champ de bataille, et insouciant ».
Lee déclarera également dans la même lettre qu’il a une haute opinion de « la bravoure, le sérieux et le zèle » de Hood ; cependant, il restera dubitatif quant à savoir s’il possède toutes les qualités requises pour commander une armée sur le champ de bataille.
Sherman est avisé par ses subordonnés (le major-général James McPherson et le major-général John Schofield, qui l’ont tous deux côtoyé à West Point ») de ce changement de commandement dans l’armée du Tennessee, et il veut mettre cela à son profit.
Au cours de l’été, Hood, pour tenter de briser le siège d’Atlanta mené par Sherman, lance quatre attaques puissantes. Sherman n’attend que ça ; il veut affronter Hood dans une bataille en ligne, à terrain découvert, hors des défenses d’Atlanta.
Toutes les offensives de Hood échouent, avec de lourdes pertes confédérées. Finalement, dans la soirée du 1er septembre 1864, il évacue la ville d’Atlanta, incendiant derrière lui autant de fournitures et d’installations militaires que possible.
LA CAMPAGNE DE FRANKLIN-NASHVILLE
De septembre à décembre 1864
L’armée confédérée du Tennessee du lieutenant-général John Bell Hood se dirige vers le nord depuis Atlanta, menaçant les lignes du major-général William T. Sherman et le centre du Tennessee.
Sherman retourne à Atlanta et commence sa marche vers la mer, laissant les forces de l’Union sous le commandement du George H. Thomas pour affronter la menace de Hood.
Hood espère vaincre la force de l’Union de John Schofield avant qu’elle ne puisse se rallier avec l’armée de Thomas et, le mardi 29 novembre, il l’attaque à la bataille de Spring Hill. Mais il subit un échec, et les forces nordistes réussissent à s’échapper.
Le lendemain, à la bataille de Franklin, il réitère et lance une série d’assauts frontaux stériles contre les lignes fortifiées de Schofield, subissant de lourdes pertes.
Schofield réussit à se rallier à Thomas, à Nashville dans le Tennessee, et les 15 et 16 décembre, les deux armées réunies attaquent et mettent en déroute les forces confédérées épuisées de Hood. La campagne a coûté à l’armée du Tennessee environ 23 500 hommes, sur un effectif initial de 38 000 hommes. Hood et les restes de l’armée se retirent jusqu’à Tupelo, Mississippi.
FIN DE LA GUERRE
En janvier 1865, Hood est relevé de son grade (à sa propre demande) et reprend son grade de lieutenant général. Il souhaite prendre le commandement de l’armée texane, mais celle-ci capitule et se rend avant son arrivée.
En mai 1865, Hood cède et dépose les armes face aux forces de l’Union à Natchez, dans le Mississippi.
APRÈS LA GUERRE
Il travaille aussi dans de nombreuses entreprises philanthropiques (aidant à collecter des fonds pour les orphelins, les veuves, et les soldats blessés). Pendant un certain temps ses affaires sont prospères. Mais pendant l’hiver 1878-1879, son entreprise d’assurance fait faillite à cause d’une épidémie de fièvre jaune à la Nouvelle-Orléans. Il succombera à la maladie lui-même, quelques jours après sa femme et Lydia Marie, la plus âgée de ses enfants, laissant 10 orphelins démunis. La « Texas Brigade Association » aidera les enfants pendant plus de 20 ans. Sept familles de Louisiane, du Mississippi, de Géorgie, du Kentucky et de New York adopteront finalement les dix. Ci-dessus la photo de ses enfants.
Sources :
La « Guerre de Sécession », de Ken Burns.
Photos publiques Facebook
https://www.geni.com/people/Lieut-General-John-Bell-Hood-CSA/6000000012273051610
https://fr.findagrave.com/memorial/6198977/john-bell-hood