Charles Martel, réunificateur de l’État franc
LES MÉROVINGIENS
CHARLES MARTEL,
RÉUNIFICATEUR DE L’ÉTAT FRANC
Cette famille descend des peuples Francs saliens qui se sont installés dès le Vème siècle dans les régions de Cambrai et de Tournai, en Belgique. L’Histoire de la dynastie est marquée par l’apparition d’une forte prédominance de la culture chrétienne au sein de l’aristocratie. Elle se caractérise aussi par l’implantation croissante de l’Église, et par une économie qui se développe suite à l’effondrement de l’Empire romain d’Occident. Le nom « Mérovingien » provient du roi Mérovée, ancêtre semi-mythique de Clovis (466-511). Les Mérovingiens, sous l’Ancien Régime et au XIXème siècle, sont désignés par certains légistes et historiens français comme étant la « première race » des rois francs.
LES PIPPINIDES
Lire :
– L’inexorable ascension des maires du palais.
CHARLES MARTEL
(688-741)
Lire :
– Charles Martel, seul successeur de Pépin de Herstal
– Charles Martel, Poitiers 732
PACIFICATION DU ROYAUME FRANC
Devenu l’unique maire du palais des royaumes réunifiés (Austrasie, Neustrie et Burgondie), Charles Martel veut rétablir l’unité, l’autorité et la souveraineté de l’Etat franc.
RAPPEL
La Neustrie : le Nord-Ouest de la France actuelle (sans la Bretagne). La Bourgogne : l’ancienne Burgondie, c’est-à-dire l’actuelle Bourgogne, le Nord de la vallée du Rhône et le Centre (Orléans).
Pour cela, il va pratiquer une politique de laïcisation des biens de l’église (c’est-à-dire soustraire certaines institutions de l’autorité religieuse et remplacer le personnel ecclésiastique par des laïques). Ainsi, il gagne la loyauté de ses vassaux, de puissants aristocrates militaires qu’il va utiliser à pacifier les frontières de l’est et à assujettir les populations germaines.
Depuis 724, date à laquelle Charles a vaincu définitivement la Neustrie, il est le maître incontesté des trois royaumes unifiés. Il gouverne en véritable monarque ; pourtant le roi mérovingien Thierry IV, un enfant de dix ans, est encore en place. Alors qu’il est tout puissant, il décide de combattre l’anarchie, de rétablir l’unité du pays et surtout de redonner à l’État franc son autorité et sa puissance. Pour arriver à ses fins, il doit se trouver des alliés sûrs. Il commence par s’appuyer sur son entourage familial, sur ses amis, et sur une aristocratie qui lui doit sa richesse.
Après sa mort en 737, le trône restera vacant jusqu’en 743. Charles Martel se refusera à y installer un nouveau roi mérovingien, sans pour autant s’approprier la couronne des Francs. Cette période est plus connue sous le nom d’interrègne.
LES BASES D’UNE ENTENTE AVEC LE SAINT-SIÈGE
Pour assurer sa prééminence, Charles Martel doit avoir la garantie de la neutralité, et surtout de l’allégeance de l’Église franque. Pour ce faire, il va s’employer à remplacer tous les réfractaires, et tous les membres qui lui sont hostiles, notamment en Neustrie. Il va les remplacer par des hommes loyaux, d’un dévouement indéfectible.
A Rouen, il remplace l’abbé de Fontenelle, Waddon (un ami de l’ancien maire du palais de Neustrie, Rainfroy), par Hugues, son neveu. Il lui confie aussi l’évêché de Bayeux, puis celui de Paris.
Au Mans, l’évêque Erlemond est chassé. Sa charge échoira à un laïc, un dénommé Charivé. L’abbaye de Redon est attribuée au comte Agathée, et celle de Corbie à Grimo (ambassadeur de la famille pippinide auprès du Saint-Siège, ce dernier sera archevêque de Rouen de 744 jusque vers 748).
Une fois ces hautes fonctions distribuées à des fidèles et à des membres de la lignée pippinide, Charles Martel peut assoir fermement son pouvoir sur le royaume franc. Les derniers rois mérovingiens ne sont désormais plus que des fantoches sans autorité ni prestige.
ÊTRE EN BONS TERMES AVEC LE PAPE
Usant et abusant de son pouvoir, Charles destitue de nombreux clercs, et quelquefois les fait même mettre en prison. Néanmoins, en homme lucide, il sait que les bonnes relations avec Rome sont vitales. Il jette donc les bases d’une entente avec l’église. Plus tard, ses successeurs, Pépin le Bref puis Charlemagne, érigeront sur celle-ci, la puissance carolingienne.
C’est ainsi que Charles Martel va accorder son soutien au pape Grégoire II, qui a chargé l’évêque missionnaire Boniface d’aller évangéliser les peuples Germains. Et l’« apôtre de la Germanie » n’hésitera pas à solliciter l’aide des armées franques.
Défendre la quête de l’évêque Boniface, en Germanie, ne représente qu’une partie de la mission que s’est imposée Charles Martel pour restaurer la puissance franque aux frontières de l’est.
De la même façon, afin de combattre les tentatives de révolte du duc de Lantfrid en Alémanie, Charles Martel dépêche sur place le missionnaire espagnol Pirmin.
En 213, ils apparaissent pour la première fois dans les écrits romains. En 260, ils conquirent les Champs Décumates, puis essaimèrent une zone couvrant une partie de l’Helvétie (la Suisse), la Décumanie (le pays de Bade), et une partie de la Séquanaise (l’Alsace). Ils participèrent à la germanisation de ces territoires, auparavant romanisés. En 496, les Alamans furent vaincus par les Francs de Clovis. Ce dernier annexa leur territoire à son royaume. Après le traité de Verdun (août 843), ces territoires firent partie de la Francie orientale avant de composer le duché de Souabe, du Xème au XIIIème siècle.
Après la mort de Pépin de Herstal, en 714, Lantfrid rompt toutes les relations avec la cour royale mérovingienne et son nouveau maire du palais Charles Martel. Sa résistance contre la prééminence franque est acharnée.
En 722, Charles Martel parvient, non sans mal, à soumettre les duchés d’Alamannia et de Bavière (l’année suivante, les deux ducs récidiveront et se soulèveront à nouveau).
En 730, Charles Martel envahit de nouveau le duché. On atteste la mort de Lantfrid la même année, mais il n’est pas vérifié qu’elle se soit produite à la suite des combats. Mais le chef de guerre parvient à l’objectif qu’il s’était fixé : le duché d’Alémanie est dissout.
En 730, à la tête d’une puissante armée, Charles Martel renforce son pouvoir et son influence en Frise.
La région est définitivement pacifiée. Les Saxons sont vaincus, et la Thuringe et la Bavière soumises.
PRÉLUDE DU RÉGIME FÉODAL
De donations en donations, depuis trois siècles les possessions mérovingiennes se sont réduites comme « peaux de chagrin ». Avec la politique de laïcisation des biens du clergé, Charles Martel va bénéficier de nouveaux domaines et obtenir la loyauté de ses feudataires. A ces seigneurs, qui forment l’élite d’une cavalerie nombreuse et redoutable, il donne les domaines et les revenus de l’église.
Il y avait autant de maires du palais qu’il y avait de royaumes, avec un maire du palais pour le royaume de Neustrie, un autre pour le royaume d’Austrasie, et un troisième pour le royaume de Bourgogne.
La collecte des biens ecclésiastiques (désignée sous le nom de « précaire »), ainsi que les champs de mars (rassemblés sous l’égide du maire du palais), annoncent les prémices d’une aristocratie militaire. Bientôt, une nouvelle voie va naître : celle du régime féodal.
Tous ces guerriers et chefs de guerre vont donner à Charles Martel les moyens et l’autorité nécessaires pour posséder une puissante armée. Désormais, il peut aller affronter ce nouvel ennemi qui veut envahir la terre sacrée des Francs.
Des rapports en provenance du Midi, d’Aquitaine, du Languedoc et de la vallée du Rhône, sont porteurs de nouvelles inquiétantes : les Maures musulmans (ces redoutables infidèles Sarrazins) y déclenchent des incursions de plus en plus fréquentes, accompagnées de razzias meurtrières.
Sources :
Les rois de France des Éditions Atlas (Les Mérovingiens).
Photos publiques Facebook
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Martel
https://guyderambaud.wikia.org/fr/wiki/Charles_Martel
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Poitiers_(732)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dagobert_Ier
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9rovingiens
https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9pin_de_Landen
https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9pin_de_Herstal
https://fr.wikipedia.org/wiki/Plectrude
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alpa%C3%AFde
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