La Guerre de Sécession – Joseph Eggleston Johnston

       Drapeau des Etats-Unis de 1860 à 1863                                                                                Drapeau-Confédéré

 

           LA GUERRE DE SÉCESSION

(1861-1865)

secession

JOSEPH EGGLESTON

 JOHNSTON

(1807-1891)

 

 

Joseph E. Johnston

Joseph E. Johnston

Insigne de col d'un général confédéré

Insigne de col d’un général confédéré

SOMMAIRE

Les 12 et 13 avril 1861, le bombardement de Fort Sumter par les États confédérés, dans la baie de Charleston, en Caroline du Sud, marque le début de la Guerre Civile (1861-1865). La garnison fédérale du fort, sous les ordres du commandant Anderson, refuse de quitter ses positions qui se trouvent en territoire sudiste. Cette bataille, qui ne fera aucune victime dans les deux camps, est le « casus belli » qui déclenche le pire conflit de l’Histoire des États-Unis. La guerre qui commence va opposer pendant quatre ans les États du Nord aux États confédérés du Sud. Elle se terminera à Appomattox, le 9 avril 1865 avec la victoire du Nord, après avoir fait 625 000 morts.

 

PRÉSENTATION

Joseph Eggleston Johnston est un officier de carrière de l’armée des États-Unis. D’abord brigadier-général dans l’US Army, il deviendra plus tard l’un des officiers généraux les plus gradés de l’armée des États confédérés d’Amérique. Il se distingue notamment dans la guerre américano-mexicaine (1846-1848), lors de la 2ème guerre séminole (1835-1842), et sera un général de l’armée confédérée pendant la Guerre de Sécession (1861-1865). Cet officier, qui n’a jamais eu de défaite directe à déplorer durant la guerre civile américaine, commandera successivement l’armée de la Shenandoah (1861), puis celle de la Virginie du Nord (1861-1862), et celle du Tennessee (1865).

Il n’est pas de la même famille que son homonyme, Albert Sidney Johnston, un autre officier confédéré de haut rang; ce dernier sera tué dès le début du conflit, le 6 avril 1862, lors de la bataille de Shiloh.    

Il est à noter, à son corps défendant, que son action militaire sera grandement restreinte par des querelles perpétuelles avec le président Jefferson Davis.

NAISSANCE

Joseph Eggleston Johnston naît le 3 février 1807 à Longwood House près de  Farmville, en Virginie. Il meurt le 21 mars 1891, à l’âge de 84 ans, à Washington DC.

LA VIRGINIE

« Old Dominion, Mother of Presidents »

Drapeau-de-la-Virginie

 

 

 

 

10ème État

Capitale : Richmond

Date d’Entrée dans l’Union : 25 juin 1788.

– La Virginie est une des treize colonies fondatrices des États-Unis. Elle donnera quatre des cinq premiers présidents : Washington, Madison, Monroe et Jefferson.

– C’est en 1584 que le navigateur anglais Walter Raleigh conçoit de coloniser l’Amérique du Nord et fonde la Virginie.

– En 1607, un groupe de colons anglais, envoyé par le roi d’Angleterre James 1er, fonde la 1ère colonie anglaise permanente, Jamestown.

– C’est en 1660 que l’esclavage, déjà pratiqué, est officialisé.

-En 1784, la Virginie cède aux États-Unis les territoires au nord de l’Ohio, pour le développement vers l’ouest selon le système des townships.

– Le 17 avril 1861, la Virginie, État esclavagiste, fait sécession et rallie la Confédération des États du Sud. La plupart des grandes batailles du théâtre oriental de la Guerre de Sécession se dérouleront sur son sol : Bull Run, Chancellorsville, Fredericksburg…

 

FAMILLE

Il est le fils de Peter Johnston (1763-1831) et de Mary Valentine Wood (1769-1825). Celle-ci est la nièce de Patrick Henry (1736-1799), gouverneur de Virginie (1776-1779).

Patrick Henry était un avocat et politicien de Virginie il fut l’une des figures principales de la période révolutionnaire américaine. Lors de la Guerre

Patrick Henry

Patrick Henry

d’Indépendance, il fut le premier gouverneur de Virginie. Patrick Henry se distingua notamment par la violence de ses propos envers le roi d’Angleterre, George III, en l’accusant d’être un tyran. Le 23 mars 1775, à l’Assemblée de Virginie, il prononça son célèbre discours, connu en anglais sous le nom de « Give me liberty, or give me death ! » (« Donnez-moi la liberté, ou donnez-moi la mort ! »), et appela à une intervention armée afin de s’opposer aux ingérences britanniques.

SES FRÈRES

– John Warfield Johnston (né en 1790- mort inconnue).

– John Warfield Johnston (1790-1818).

– Charles Clement Johnston (1795- 1832).

MARIAGE

Le 10 juillet 1845, à Baltimore, dans le Maryland, Joseph Eggleston Johnston épouse Lydia McLane (1822 – 1887). Ils n’auront pas de descendance.

JEUNESSE

– En 1811, Joseph  emménage avec ses parents à Panicelo, près d’Abington, en Virginie. Il  fréquente l’Académie d’Abington où il suit une formation en tant qu’ingénieur civil.

– En 1825, les appuis politiques de son père lui permettent d’obtenir une nomination à l’Académie militaire de West Point, à New York.

– En 1829, il obtient son diplôme et termine 13ème sur 46 de sa promotion. Joseph décide alors de faire carrière dans l’armée et part servir en Californie.

– Durant la Deuxième Guerre Séminole (1835-1842), il sert en Floride sous les ordres du général Winfield  Scott.

– En 1837, déçu par la vie militaire en temps de paix, il démissionne et se lance dans le génie civil. Plus tard, ce sera comme travailleur civil contractuel qu’il trouvera du travail à bord d’un navire de l’US Navy, en Floride.

– En 1838, il est blessé à la tête par les Séminoles.

– Johnston participe ensuite à la Guerre américano-mexicaine (1846-1848), au cours de laquelle il est blessé à deux reprises. Une première fois à la bataille de Cerro Gordo (18 avril 1847), et la seconde fois à la bataille de Chapultepec (12 et 13 septembre 1847).

-Durant la période qui suit et qui précède la Guerre Civile, il est promu lieutenant-colonel et est doté d’un excellent palmarès qui le distingue des autres généraux.

Plus tard, il continuera de servir à la fois d’ingénieur topographique au Texas, et d’officier de cavalerie dans le Midwest.

– Le 28 juin 1860, il est nommé quartier-maître général (il est alors responsable de la logistique et de l’intendance), et reçoit le grade de brigadier-général.

– Lorsque la guerre civile éclate, Johnston démissionne de son poste de brigadier-général de l’armée.

– Dès le 22 avril 1861, il offre ses services à son État natal, la Virginie, et rejoint l’armée confédérée.

LA FLORIDE

« The sunshine State»

Drapeau_ de_ la _Floride

 

 

 

 

27ème État

Capitale : Tallahassee

Date d’Entrée dans l’Union : 3 mars 1845.

C’est en 1513 que les Espagnols débarquent sur ce territoire, alors peuplé par les Indiens Séminoles.

En 1819, les États-Unis achètent la Floride aux Espagnols. Dès lors, les planteurs de Virginie, des deux Carolines et de Géorgie, viennent s’y installer. Les autochtones Séminoles sont alors déplacés et transférés dans les Everglades.

État esclavagiste, la Floride rejoint la Confédération le 10 janvier 1861. Une demi-douzaine de batailles se déroulera sur son sol, dont la plus importante, le 20 février 1864, la bataille d’Olustee ou bataille d’Océan Pond, remportée par les confédérés.

Ce n’est qu’en 1868, après avoir aboli l’esclavage, que la Floride réintègrera l’Union.

FAITS D’ARMES

ET

PARTICIPATIONS AUX BATAILLES

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GUERRE AMÉRICANO-MEXICAINE

(1846-1848)

1847

– Le 18 avril : bataille de Cerro Gordo.

Bataille de Cerro Gordo

Bataille de Cerro Gordo

Victoire de l’armée des États-Unis commandée par le général Winfield Scott (1786-1886), face aux forces mexicaines placées sous les ordres d’Antonio López de Santa Anna (1794- 1876). Joseph Eggleston Johnston sera blessé au cours de la bataille.

– Les 12 et 13 septembre : bataille de Chapultepec.

Bataille de Chapultepec

Bataille de Chapultepec

Victoire de l’armée des États-Unis commandée par le général Winfield Scott (1786-1866), face aux forces mexicaines placées sous les ordres de Nicolás Bravo Rueda (1786-1854). Joseph Eggleston Johnston sera blessé au cours de la bataille.

 

Nicolás Bravo Rueda

Nicolás Bravo Rueda

GUERRE CIVILE

(1861-1865)

1861

 

ARMÉE DE LA SHENANDOAH

(1861)

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L’armée de la Shenandoah était une armée des États confédérés d’Amérique durant la guerre civile. Dès le début du conflit, elle a été mise sur pied pour défendre la vallée de la Shenandoah, en Virginie. Elle est alors placée sous le commandement du général Joseph Eggleston Johnston. L’armée sera transférée, lors de la Première bataille de Bull Run, pour aller prêter main forte à l’armée confédérée du Potomac, alors sous les ordres de Pierre Gustave Toutant de Beauregard. Cette bataille sera sa seule action de grande importance. Après Bull Run (Manassas pour les sudistes), l’armée sera fusionnée avec celle du Potomac.

 

JUILLET

– Le 2 : bataille de Hoke’s Run, dans le Comté de Berkeley, en Virginie-Occidentale.

Victoire de l’armée nordiste commandée par le général Robert Patterson (1792-1881), face aux forces confédérées dirigées par le général Thomas Jonathan Jackson, dit Stonewall Jackson (1824-1863).

– Le 21 : première bataille de Bull Run, aussi appelée par les forces confédérées Première bataille de Manassas, dans les Comtés de Prince William et de Fairfax, en Virginie.

Première bataille de Bull Run

Première bataille de Bull Run

Victoire de l’armée confédérée commandée par les généraux Pierre-Gustave Toutant Beauregard et Joseph Eggleston Johnston (1807-1891), face aux forces de l’Union placées sous les ordres du général Irvin McDowell (1818-1880). 

Pourquoi les sudistes n’ont-ils pas pris Washington ? Johnston se justifie :

« Le fait que je n’aie pas pris Washington m’attira la réprobation générale. Beaucoup en attribuèrent la faute à l’interdiction du président, mais M. Davis n’exprima ni désir, ni opinion à

Joseph E Johnston

Joseph E Johnston

ce sujet.

Ce sont les circonstances elles-mêmes qui empêchèrent la marche sur Washington. L’armée confédérée était plus désorganisée par la victoire que celle des États-Unis par la défaite.

D’autres raisons motivèrent cette décision : d’abord le manque d’entraînement de nos troupes pour faire l’assaut des fortifications construites depuis avril par d’habiles ingénieurs, et, de plus, le Potomac, large d’un mille, dont la rive sud et les ponts étaient commandés par les vaisseaux de guerre des États-Unis ».

 

 

Extrait de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard.)

ARMÉE DE VIRGINIE DU NORD

(1861-1862)

Drapeau de l'armée de Virginie du Nord

Drapeau de l’armée de Virginie du Nord

L’armée de Virginie du Nord était une armée des États confédérés d’Amérique durant la Guerre de Sécession. Au cours des opérations qui se déroulèrent dans l’Est pendant le conflit, elle représentait la force de frappe majeure de la Confédération. Elle était placée sous les ordres du général Robert E. Lee. Cette armée se composait en majorité de soldats venant des États de Virginie, de Caroline Du Sud, de Caroline du Nord, et du Maryland. Certaines unités étaient issues d’États tels que l’Alabama, l’Arkansas, le Tennessee et le Mississippi. L’armée de Virginie du Nord occupait une position stratégique. Placée en limite de la ligne de séparation avec les États frontaliers, elle bloquait tout accès à la terre sacrée de Virginie en faisant face aux États de l’Union et à l’armée nordiste du Potomac.

Les deux armées se retrouveront sur différents champs de batailles : Bull Run (le 21 juillet 1861), lors du terrible affrontement de Gettysburg (les 1, 2, 3, juillet 1863), et à Cold Harbord (du 31 mai au 12 juin 1864).

1862

LE CLIN D’ŒIL …

Alors que le Sud se distingue sur le champ de bataille, la brillante victoire de Bull Run donne à Johnston un certain prestige, ce qui lui permet de gagner ses galons de général. N’avait-il pas été le premier officier de haut rang à rejoindre la Confédération ? Nonobstant, cette nomination marque le début d’une longue relation conflictuelle et tumultueuse avec le président confédéré Jefferson Davis. Les deux hommes ne s’aiment pas ! et les querelles d’égo entre les deux protagonistes ne feront que s’amplifier au cours du conflit. Ainsi Joseph Johnston est profondément affecté de découvrir que, bien qu’il ait été promu au grade de général, il demeure néanmoins le subalterne de Samuel Cooper (1798-1896), de Robert E. Lee et d’Albert Sidney Johnston (1803-1862). Il considère sa récente position inopportune eu égard aux services rendus à son pays, et la vit comme une insulte personnelle du Président Davis envers lui.

 

CAMPAGNE DE LA PÉNINSULE

(De mars à Juillet 1862)

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SITUATION : la Péninsule est située entre les rivières York et James, de Fort Monroe jusqu’à Richmond (Virginie).

Campagne de la Péninsule

Campagne de la Péninsule

Au cours de la Guerre de Sécession, au printemps et en été 1862, la Campagne de la Péninsule, fut une offensive de grande importance de l’Armée de l’Union, contre la capitale confédérée, Richmond.

 

McClellan et Johnston

McClellan et Johnston

Placée sous les ordres du major-général George B. McClellan, l’Armée du Potomac applique son plan de campagne sans embûche. McClellan a prévu de transporter son armée par voie fluviale. Dès la fin avril, il déplace ainsi ses troupes par bateau à Fort Monroe sur la côte atlantique. Son objectif consiste en une manœuvre d’encerclement destinée à capturer Richmond, en se servant de la péninsule formée par les rivières York et James. Mais nul ne sait et ne comprend pourquoi, McClellan a toujours eu une certaine propension à surestimer le nombre de ses ennemis dans les armées qui lui font face. De fait, il stoppe son offensive devant Yorktown et assiège la ville… Étonnes par ce délai inattendu, les Confédérés, désormais sous le commandement de Joseph Eggleston Johnston, commencent prudemment à se retirer sur Richmond. Après quelques engagements de secondes importances et peu concluants, la première phase de la Campagne de la péninsule se termine par la bataille indécise de Seven Pines. Au cours du combat, le général confédéré Joseph Eggleston Johnston sera gravement blessé.

Celui qui le remplace est Robert E. Lee. Ce dernier va prendre le commandement de l’Armée de Virginie du Nord pour ne plus jamais le quitter. 

Parlant de Robert E.Lee, George B. McClellan dira :

« Je préfère affronter Lee plutôt que Johnston, Lee est plus prudent, moins audacieux et ne s’aventurera pas à m’attaquer ».

McClellan se trompe lourdement. Lee va se montrer courageux, et déployer tout son talent et son génie. Il prendra des risques osés, défiant ainsi toutes les règles inscrites dans les manuels militaires. Son adversaire sera surpassé sur tous les plans.

 

 Dès lors, à partir du 25 juin, Robert E. Lee va affronter et contenir les assauts de l’Armée du Potomac dans une série d’affrontements connus sous l’appellation de « Bataille des Sept Jours ». A l’issue des combats Richmond sera sauvée. La Campagne de McClellan vers Richmond se termine sur un échec.

 Les Confédérés, en infériorité numérique, mal équipés, mais désormais avec à leur tête des officiers de grandes valeur, ont tenu la « dragée haute » aux envahisseurs yankee !

 

PARTICIPATION DE JONHSTON AUX OPÉRATIONS DE LA CAMPAGNE DE LA PÉNINSULE :

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George Brinton McClellan écrit à sa femme :

« Notre avant-garde continue son avance, et je fais faire des reconnaissances dans diverses directions. Nous gagnons un peu plus de terrain chaque jour, mais notre progression est très lente à cause de l’état exécrable des routes, ainsi que de leur étroitesse et de leur rareté. Il est regrettable que notre avance soit ainsi retardée. Ma seule consolation est qu’il est matériellement impossible d’aller plus vite. Imagine qu’il a fallu quarante-huit heures pour faire avancer deux divisions et leur train de cinq milles seulement ! C’est vraiment le comble de la lenteur. Par temps pluvieux, le meilleur moyen d’aller vite est de ne pas bouger. »

Extrait de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard.)

 

– Les 8 et 9 mars : bataille de Hampton Roads. Embouchure de la James River, Virginie. Issue de la bataille indécise.

– Du 5 avril au 4 mai : Siège de Yorktown, Virginie.

 

Siège de Yorktown

Siège de Yorktown

Bataille indécise entre l’armée de l’Union commandée par George Brinton McClellan (1826-1885), face aux forces confédérées placées sous les ordres des généraux Joseph Eggleston Johnston et John Bankhead Magruder (1807-1891).

 – Le 5 mai : bataille de Williamsburg, dans les Comtés de York, de James City et à Williamsburg.

Bataille de Williamsburg

Bataille de Williamsburg

 Victoire de l’armée de l’Union commandée par George Brinton McClellan (1826-1885), face aux forces confédérées placées sous les ordres des généraux Joseph Eggleston Johnston.

– Le 7 mai : bataille de Eltham’s Landing, Comté de New Kent, Virginie.

Bataille indécise entre l’armée de l’Union commandée par William Buel Franklin (1823-1903), face aux troupes confédérées placées sous les ordres des généraux Gustavus Woodson Smith 1821-1896) et William Henry Chase Whiting (1824-1865).

 

– le 15 mai : bataille de Drewry’s Bluff, Comté de Chesterfield, Virginie.

Victoire de l’armée confédérée.

– Le 27 mai : bataille de Hanover Court House, Comté de Hanover, Virginie.

Victoire de l’armée de l’Union.

– Du 31 mai au 1er juin : bataille de Seven Pines, aussi appelée bataille de Fair Oaks, Comté de Henrico, Virginie.

Bataille de Seven Pines

Bataille de Seven Pines

Bataille indécise entre l’armée de l’Union commandée par George Brinton McClellan (1826-1885), face aux forces confédérées placées sous les ordres des généraux Gustavus Woodson Smith 1821-1896) et Joseph Eggleston Johnston. Ce dernier sera blessé au cours de la bataille ; le commandement de l’armée incombera de facto au général Robert E. Lee.

BATAILLE DES SEPT JOURS

(Du 25 juin au 1er juillet 1862)

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100 000 fédéraux ont débarqué en Virginie. Ils ont pour chef George B. McClellan qui a la ferme intention de s’emparer de la capitale confédérée, Richmond. Les Sudistes sont placés sous le commandement de leur tout nouveau chef Robert E. Lee. Ce dernier a remplacé au pied levé Joseph Eggleston Johnston, blessé à la bataille de Seven Pines.

Lee sait qu’il va devoir se battre en infériorité numérique. Il ne peut donc pas affronter son ennemi en terrain découvert au cours d’une bataille rangée. Aussi décide-t-il de faire une diversion contre l’armée de l’Union qui, par la vallée de la Shenandoah, doit se joindre à celle du Potomac de McClellan. C’est le général Stonewall Jackson, le héros de Bull Run, qui est chargé de l’intercepter à la tête d’une petite armée forte de 27 000 hommes. Contre toute attente Lee s’apprête à attaquer…

LEE, L’OFFICIER MODÈLE

La bataille des Sept Jours est une suite d’affrontements qui se sont déroulés lors de la Guerre de Sécession, du 25 juin au 1er  juillet 1862, dans les environs de Richmond. L’issue des combats voit la victoire des forces sudistes commandées par le général Robert E. Lee, face à l’Armée du Potomac du général George B. McClellan.

A la fin de la bataille de Malvern Hill le 1er juillet, Lee a réussi à repousser les yankees mais au prix de lourdes pertes : 20 000 pour les Sudistes, ce qui représente un quart de son armée, contre la moitié dans l’armée de l’Union. Cette victoire est chèrement payée, mais l’envahisseur du Nord est refoulé jusqu’à la James River. Il faut noter que les Nordistes n’auront perdu qu’une seule bataille au cours des Sept Jours, celle de Gaine’s Mill. Pourtant McClellan, fidèle à lui-même, ne cessera de reculer et abandonnera la partie aux Confédérés.

 

ARMÉE DU TENNESSEE

(1862-1865)

L’Armée confédérée du Tennessee est créée le 20 novembre 1862. C’était la principale force sudiste située entre les Appalaches et le fleuve Mississippi durant la guerre civile. Elle doit son nom à l’État du Tennessee. Elle ne doit pas être confondue avec l’Armée du Tennessee de l’Union, une des armées nordistes qui se trouvaient sur le théâtre Ouest des combats, et qui, elle, devait son nom à la rivière Tennessee.

Cette armée confédérée aura pour commandants successifs :

Braxton Bragg (du 20 novembre 1862 au 2 décembre 1863).

Bataille de la Stones River (du 31 décembre 1862 au 2 janvier 1863).

Bataille de Chickamauga (du 18 au 20 septembre 1863).

Bataille de Chattanooga (les 23 et 25 novembre 1863).

Joseph Johnston (du 27 décembre 1863 au 18 juillet 1864).

Campagne d’Atlanta (du 7 mai au 5 juillet 1864).

John Bell Hood (du 18 juillet 1864 au 23 janvier 1865).

Campagne d’Atlanta (18 juillet au 2 septembre 1864).

Campagne de Franklin-Nashville (du 18 septembre au 27 décembre 1864).

Joseph Johnston (du 25 février 1865 au 26 avril 1865).

Campagne des Carolines (de janvier à avril 1865).

CAMPAGNE DE VIKSBURG

(Du 26 décembre 1862 au 4 juillet 1863)

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La Campagne de Vicksburg peut se résumer en une suite de batailles et de manœuvres dirigées contre la ville fortifiée de Vicksburg, sur le théâtre de l’Ouest. Cette ville forteresse domine l’ultime partie du Mississippi, encore sous le contrôle des États confédérés. Elle est défendue par le lieutenant-général John C. Pemberton, commandant de l’armée confédérée du Mississippi.

Grant et Pemberton

Grant et Pemberton

A l’issue des combats et après un siège de quarante sept jours qui a affamé la population de la cité, John C. Pemberton capitule et livre ses 30 000 combattants sudistes. Grant est enfin victorieux. Après six mois de luttes incessantes, les Fédéraux de l’armée du Tennessee contrôlent le grand fleuve ; la Confédération est définitivement coupée en deux.   

Abraham Lincoln dira : « Le Père des eaux coule désormais librement vers la mer ».

Assaut sur Vicksburg

Assaut sur Vicksburg

En novembre 1862, Joseph Eggleston Johnston, blessé à la bataille de Seven Pines, est de retour de convalescence. Il prend aussitôt le commandement des forces confédérées sur le théâtre de l’Ouest, dans l’État du Mississippi. En mai 1863, il reçoit l’ordre de s’opposer à l’armée d’Ulysses S. Grant qui tente de s’emparer de la ville de Vicksburg. Johnston arrive donc en soutien. Reconnaissant que Pemberton se bat en infériorité numérique, il lui ordonne d’unir ses forces pour combattre Grant. Mais Pemberton reçoit plusieurs ordres contradictoires qui vont paralyser ses décisions. Le Président Jefferson Davis lui a donné l’ordre de défendre la ville coûte que coûte. Lorsque finalement  Pemberton se décide à faire mouvement, sans trop perdre le contact avec Vicksburg, il est déjà trop tard : Grant a battu Johnston à Jackson et a gagné beaucoup de terrain. Le 16 mai 1863, l’armée confédérée de Pemberton est lourdement défaite à la bataille de Champion Hill, à environ 30 kilomètres de Vicksburg. L’armée sudiste vaincue s’y réfugie et s’y enferme. La cité ne capitulera que le 4 juillet, après quarante sept jours de siège.   

 

Bataille de Champion Hill

Bataille de Champion Hill

Après la reddition, Vicksburg ne commémorera plus le 4 juillet jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il faudra attendre quatre vingt un ans pour voir de nouveau célébrer le jour de « l’Independance Day ».

D’après le document « la Guerre de Sécession », de Ken Burn.

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PARTICIPATION DE JONHSTON AUX OPERATIONS DE LA CAMPAGNE DE VICKSBURG

– le 14 mai 1863 : bataille de Jackson, État du Mississippi.

Bataille de Jackson

Bataille de Jackson

Victoire de l’armée de l’Union commandée par Ulysses S. Grant, face aux forces confédérées placées sous les ordres de Joseph Eggleston Johnston.

– Du 5 au 25 juillet 1863 : Expédition de Jackson, État du Mississippi.

Expédition de Jackson

Expédition de Jackson

Victoire de l’armée de l’Union commandée par William Tecumseh Sherman (1820-1891), face aux forces confédérées placées sous les ordres de Joseph Eggleston Johnston.

 

CAMPAGNE D’ATLANTA

(Du 7 mai au 2 septembre 1864)

« SHERMAN CONTRE JOHNSTON »

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La Campagne d’Atlanta fait référence à une série de manœuvres et d’affrontements qui eurent lieu durant l’été 1864 sur le théâtre occidental de la Guerre Civile, en Géorgie du Nord-Ouest autour d’Atlanta. L’issue de ces combats entraînera la chute irrémédiable de la ville d’Atlanta, et précipitera la fin du conflit.

Sherman et Johnston

Sherman et Johnston

Du 23 au 25 novembre 1863, l’armée de l’Union, commandée par Grant, remporte une victoire stratégique à Chattanooga. A l’issue de cette  bataille,  dès le mois de mai 1864, le major-général William T. Sherman jette ses forces à travers la Géorgie pour y affronter l’armée confédérées de Joseph Eggleston Johnston. Ce dernier va mettre tout en œuvre pour ralentir sa progression vers Atlanta.

Bataille de Chattanooga

Bataille de Chattanooga

Johnston, malgré les reproches et les critiques qu’il a dû subir pour son comportement jugé trop prudent dans le Mississippi, reçoit le commandement de l’Armée du Tennessee en novembre 1863. Le général Braxton Bragg ayant été relevé de son poste, c’est lui qui est chargé de s’opposer à l’avancée des forces nordistes de William T. Sherman, du Tennessee vers Atlanta. Johnston sait qu’il ne peut pas affronter son ennemi en formation de bataille rangée : Sherman est trop puissant, et dispose d’une armée deux fois plus nombreuse. Il poursuit donc une stratégie de retraite défensive. Cette attitude, selon lui, lui permettra d’économiser ses hommes et ses forces, tout en exécutant des manœuvres dans de solides retranchements. Malgré cette prudence, Johnston ne parvient pas à infliger à Sherman des pertes conséquentes pour le faire fléchir. Bien au contraire, ce dernier, n’écoutant que sa détermination à vaincre son ennemi, réussit en mai 1864 à bifurquer autour de l’armée confédérée, pour se rapprocher d’Atlanta.

Sherman à Atlanta

Sherman à Atlanta

Pourtant, Johnston est victorieux aux batailles de New Hope Church, de Pickett’s Mill et de Kennesaw Moutain en juin 1864. Mais sa réticence et sa trop grande prudence à conduire son armée, amènent le président Jefferson Davis à le relever de ses fonctions, pour le remplacer par le général John Bell Hood.

PARTICIPATION DE JONHSTON AUX OPÉRATIONS DE LA CAMPAGNE D’ATLANTA :

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1864

– Du 7 au 13 mai : bataille de Rocky Face Ridge. Comté de Whitfield, Géorgie.

Victoire de l’armée de l’Union commandée par William T. Sherman, face aux forces confédérées placées sous les ordres de Joseph Eggleston Johnston.

– Du 13 au 15 mai : bataille de Resaca. Comtés de Gordon et de Whitfield, Géorgie.

Bataille indécise entre les forces de l’Union commandées par William T. Sherman, face aux forces confédérées placées sous les ordres de Joseph Eggleston Johnston.

Bataille de Resaca

Bataille de Resaca

– Le 17 mai : bataille d’Adairsville. Comté de Barlow, Géorgie.

Victoire de l’armée de l’Union commandée par William T. Sherman, face aux forces confédérées placées sous les ordres de Joseph Eggleston Johnston.

– Le 24 et 25 mai : bataille de New Hope Church. Comté de Paulding, Géorgie.

Victoire de l’armée confédérée commandée par Joseph Eggleston Johnston, face aux forces de l’Union placées sous les ordres de William T. Sherman.

– Le 27 mai : bataille de Pickett’s Mill. Comté de Paulding, Géorgie.

Victoire de l’armée confédérée commandée par les généraux Joseph Eggleston Johnston et Patrick Cleburne (1828-1864), face aux forces de l’Union placées sous les ordres des généraux William T. Sherman et Oliver Otis Howard (1830-1909).

– Du 24 mai au 4 juin : bataille de Dallas. Comté de Paulding, Géorgie.

Bataille de Dallas

Bataille de Dallas

Victoire de l’armée de l’Union commandée par William T. Sherman, face aux forces confédérées placées sous les ordres de Joseph Eggleston Johnston.

– Le 22 juin : bataille de Kolb’s Farm. Comté de Cobb, Géorgie.

Victoire de l’armée de l’Union commandée par William T. Sherman, face aux forces confédérées placées sous les ordres de Joseph Eggleston Johnston.

– Le 27 juin : bataille de Kennesaw Mountain. Près de Marietta, Géorgie.

Victoire de l’armée confédérée commandée par Joseph Eggleston Johnston, face aux forces de l’Union placées sous les ordres de William T. Sherman.

 

– Du 6 juin au 3 juillet : bataille de Marietta. Comté de Cobb, Géorgie.

Bataille de Marietta

Bataille de Marietta

Victoire de l’armée de l’Union commandée par William T. Sherman, face aux forces confédérées placées sous les ordres des généraux Joseph Eggleston Johnston et Leonidas Polk (né en 1806-mort le 14 juin 1864, au cours de la bataille).

– Le 5 juillet : combats de Pace’s Ferry. Comté de Fulton, Géorgie.

Victoire de l’armée de l’Union commandée par William T. Sherman, face aux forces confédérées placées sous les ordres de Joseph Eggleston Johnston.

Lassé par le comportement jugé trop peu offensif de Johnston, Jefferson Davis le remplace par John Bell Hood, au grand désappointement de ses hommes qui l’appréciaient beaucoup.

Nonobstant, en février 1865, Johnston est réintégré dans ses fonctions de chef. Il récupère l’armée du Tennessee qui vient d’être battue par Sherman à Atlanta. Cette faible force est rassemblée en Caroline du Nord et a pour mission de retarder la marche vers le Nord de l’armée de l’Union, dirigée par le coriace Sherman.

Dès lors, Joseph Johnston et le général Pierre Gustave Toutant Beauregard tentent de réunir leurs forces pour une attaque surprise. Mais ce qui reste de l’armée confédérée se bat à un contre trois et en désespoir de cause…

– Du 19 au 21 mars : bataille de Bentonville.

Victoire de l’armée de l’Union placée sous les ordres des généraux William Tecumseh Sherman (1820-1891) et Henry Warner Slocum (1827-1894), face aux forces de l’armée confédérée commandées par les généraux Pierre Gustave Toutant Beauregard, Joseph Eggleston Johnston, Braxton Bragg, William Joseph Hardee (1815-1873) et Daniel Harvey Hill (1821-1889).

Joseph Eggleston Johnston et Pierre Gustave Toutant Beauregard ne se rendront qu’à la fin d’avril 1865, après avoir eu connaissance de la reddition de Robert E. Lee à Appomattox, quelques jours plus tôt, le 9 avril 1865.

APRÈS LA GUERRE

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Une fois de retour à la vie civile, Johnston s’installe à Savannah, en Géorgie, où il devient président d’une compagnie ferroviaire de l’Arkansas.

Entre 1868 et 1869, on le retrouve comme agent d’assurance.

Au début des années 1870, il écrit un mémoire sur ses états de service et  ses faits de guerre. Puis en 1877, il déménage et part s’installer à Richmond, où il devient président d’une compagnie de messagerie.

De 1878 à 1881, il est élu à la Chambre des représentants des États-Unis, où il siège comme représentant démocrate de la Géorgie. Mais il se retirera rapidement de la politique et ne se représentera pas à la fin de son unique mandat.

Il est ensuite nommé commissaire aux chemins de fer dans l’administration du président Grover Cleveland.

En 1874, Johnston publie son analyse sur ses actions durant la guerre civile (Narrative of Military Operations). Même après la guerre, il poursuivra ses controverses envers le président

Statue de Johnston à Dalton en Géorgie

Statue de Johnston à Dalton en Géorgie

Jefferson Davis et un grand nombre de généraux confédérés. Nonobstant, malgré toutes ses rivalités, il gardera une certaine amitié avec un petit nombre d’anciens officiers de l’Union, et bien sûr William T. Sherman. Il n’a pas oublié ce général qui a reçu sa capitulation. Il se souviendra toujours de sa clémence à son égard, et ne permettra jamais à quiconque de prononcer, en sa présence, des paroles inconvenantes envers lui.

Le 19 février 1891, lors des obsèques de William T. Sherman , il est présent dans la procession funèbre qui suit la dépouille de celui qui était son ennemi naguère. En signe de respect, il ôte son chapeau et défile tête découverte dans le froid et la pluie. Quelqu’un lui conseille de remettre son chapeau pour se couvrir ; Johnston répond :

« Si j’étais à sa place et lui à la mienne, il aurait gardé son chapeau enlevé. »

Ce jour là, Johnston attrapera une pneumonie ; il mourra quelques semaines plus tard, à l’âge de 84 ans.

Il est enterré au cimetière de Green Mount, à Baltimore.

En 1912, une statue lui est dédiée ; elle se trouve à Dalton, en Géorgie.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’US Navy baptisera un Liberty Ship « Joseph Eggleston Johnston » en son honneur.

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