George Gordon Meade

                                                                                      

 

LA GUERRE DE SÉCESSION

(1861-1865)

GEORGE GORDON MEADE

« Old Snapping Turtle »

31 décembre 1815 – 6 novembre 1872

George Gordon Meade 1815 -1872

Insigne de Major Général de l’armée de l’Union

SOMMAIRE

Meade est un officier de l’armée américaine qui, dès le début de la Guerre Civile, participe à de nombreuses batailles du théâtre de l’Est. Il connaît les grandes défaites telles que Bull Run (Manassas), Fredericksburg, et Chancellorsville

Cependant il demeure dans les mémoires pour avoir été, à la tête de l’armée de l’Union, le général victorieux lors de la célèbre bataille de Gettysburg. Suite à cette bataille (qui marque un tournant dans la guerre), il est nommé à la tête de l’Armée du Potomac.

Puis, aux côtés du général Ulysse S. Grant, il participe à la Campagne de la Wilderness (de mai à juin 1864), au siège de Petersburg (du 15 juin 1864 au 25 mars 1865), et à la Campagne d’Appomatox (du 29 mars au 9 avril 1865).

NAISSANCE & FAMILLE

George Gordon Meade, surnommé par ses hommes « Old Snapping Turtle », naît le 31 décembre 1815 à Cadix, en Espagne. Il meurt le 6 novembre 1872 à Philadelphie, en Pennsylvanie.

Son grand-père, George Meade, était un riche commerçant et banquier de Philadelphie.

Gordon naît en Espagne de parents américains. Il est le huitième d’une fratrie de onze enfants. Ses parents, Richard Worsam Meade (1778-1828) et Margaret Coates Butler (1782-1852), sont de riches marchands de Philadelphie.

Son père était devenu riche dans le commerce américano-espagnol et fut nommé agent naval américain. Son soutien à l’Espagne dans la Guerre Péninsulaire (Guerre d’indépendance espagnole de 1808 à 1814) causera sa ruine. Sa famille retournera aux États-Unis en 1817, dans une situation financière précaire.

JEUNESSE

Meade fréquente l’école primaire de Philadelphie, et celle de l’American Classical and Military Lyceum, une école privée de Philadelphie qui a pris modèle sur l’Académie militaire américaine de West Point.

En 1828, lorsque son père meurt, George n’a que 12 ans. Il doit quitter l’Académie.

George est alors placé dans une école dirigée par Salmon Portland Chase, à Washington DC. Mais l’école ferme après quelques mois, à cause des obligations politiques de Chase. Meade est ensuite placé dans l’établissement Mount Hope à Baltimore, Maryland.

En 1835, il est diplômé de l’Académie militaire des États-Unis, à West Point. Il sort 19ème de sa promotion sur 56 cadets. Il sert un an dans l’artillerie, avant de démissionner pour devenir ingénieur civil.

MARIAGE

Le 31 décembre 1840 (jour de son anniversaire), il épouse Margaretta Sergeant (fille de John Sergeant, colistier d’Henry Clay à l’élection présidentielle de 1832).

De cette union naîtront sept enfants :

– John Sergeant Meade (1841- 1863).

– George Meade (1843-1897) qui deviendra colonel dans l’armée américaine.

– Margaret Butler Meade (1845-1905).

– Spencer Meade (1850-1867).

– Sarah Wise Meade (1851-1913).

– Henrietta Meade (1853-1944).

–  William Robert Meade (1861-1926).

AVANT LA GUERRE CIVILE

Il combat avec distinction pendant la Seconde Guerre séminole (1835-1842), et durant la guerre américano-mexicaine (1846-1848).

De 1851 à 1856, il sert dans le United States Army Corps of Topographical Engineers, et dirige la construction de phares en Floride et au New Jersey.

L’United State Army Corps of Topographical Engineers était une branche de l’armée américaine crée le 4 juillet 1838.

Il était utilisé pour la cartographie, la conception et la construction de travaux de génie civil fédéraux, tels que les phares, d’autres fortifications côtières, et des voies de navigation.

L’Army Corps of Engineers joua un rôle important dans la guerre civile américaine. Il se composait uniquement d’officiers triés sur le volet, diplômés à West Point. Bon nombre de ces hommes à la tête de cette organisation sont devenus célèbres et puissants pendant la guerre civile. Par exemple, pour l’Union, les généraux George McClellan, Henry Wager Halleck et George Meade ; et pour les Confédérés, les généraux Robert E. Lee, Joseph E. Johnston et Pierre Gustave Toutant de Beauregard.

De 1857 à 1861, Meade sert dans le United States Lake Survey (USLS).

Le United States Lakes Survey fut créé le 31 mars 1841 par une loi du Congrès, attribuant 15 000 $ à une enquête menée par le United States Army Corps of Topographical Engineers sur les Grands Lacs.

Le United States Lake Survey était un relevé hydrographique pour les Grands Lacs, le New York Barge Canal, le lac Champlain, et les eaux limitrophes de la frontière canado-américaine entre le Minnesota et l’Ontario. Le Lake Survey fut créé au sein des United States Army Topographical Engineers (plus tard United States Army Corps of Engineers).


FAITS D’ARMES

ET

 PARTICIPATION AUX BATAILLES

George Gordon Meade

GUERRES SEMINOLES

« Seminole Wars ou Florida Wars »

(1816-1858)

Drapeau de la Floride

Les guerres séminoles (au nombre de trois) opposèrent, en Floride, les États-Unis à divers groupes d’Amérindiens que l’on a appelés « Séminoles ». La 1ère eut lieu de 1817 à 1818, la seconde de 1835 à 1842, et la 3ème de 1855 à 1858.

La seconde guerre séminole, le plus souvent appelée « guerre séminole », fut la plus chère et la plus longue des guerres indiennes de l’Histoire des États-Unis ; c’est aussi celle qui verra la participation de George Gordon Meade.

LA FLORIDE

« The sunshine State»

27ème État

Capitale : Tallahassee.

Date d’entrée dans l’Union : 3 mars 1845.

C’est en 1513 que les Espagnols débarquent sur ce territoire, alors peuplé par les Indiens Séminoles.

En 1819, les États-Unis achètent la Floride aux Espagnols. Dès lors, les planteurs de Virginie, des deux Carolines et de Géorgie, viennent s’y installer. Les autochtones Séminoles sont alors déplacés et transférés dans les Everglades.

État esclavagiste, la Floride rejoint la Confédération le 10 janvier 1861.

Une demi-douzaine de batailles se déroulera sur son sol, dont la plus importante, le 20 février 1864, la bataille d’Olustee (ou bataille d’Ocean Pond), remportée par les confédérés.

Ce n’est qu’en 1868, après avoir aboli l’esclavage, que la Floride réintègrera l’Union.


GUERRE AMÉRICANO-MEXICAINE

(1846-1848)

Chute de Mexico

1846

– Le 8 mai : bataille de Pablo Alto.

Victoire de l’armée des États-Unis, commandée par le général Zachary Taylor (1784-1850), face aux forces mexicaines placées sous les ordres de José Mariano Arista (26 juillet 1802 – 7 août 1855, futur président du Mexique du 15 janvier 1851 au 6 janvier 1853).

– Le 9 mai : bataille de Resaca de la Palma.

Bataille du Resaca de la Palma

Victoire de l’armée des États-Unis, commandée par le général Zachary Taylor, face aux forces mexicaines placées sous les ordres de José Mariano Arista.

– Du 21 au 23 septembre : bataille de Monterrey.

Victoire de l’armée des États-Unis, commandée par le général Winfield Scott (1786-1866), face aux forces mexicaines placées sous les ordres du général Pedro de Ampudia (1805-1868).

LA GUERRE CIVILE AMÉRICAINE

(1861-1865)

Bataille de Gaines Mill 3ème bataille des Sept Jours

Quelques mois après le début de la guerre, le 31 août 1861, Meade est nommé général de brigade des volontaires grâce à la recommandation du gouverneur de Pennsylvanie Andrew Curtin.

Andrew Gregg Curtin (22 avril 1817-7 octobre 1894) est un homme politique américain.

Andrew Gregg Curtin

Il est le 15ème gouverneur de l’État de Pennsylvanie, et sera particulièrement acquis à la cause nordiste pendant la guerre de Sécession.

Gordon reçoit le commandement de la 2ème Brigade des Réserves de Pennsylvanie, placée sous les ordres du général George A. McCall.

Les réserves de Pennsylvanie furent une division d’infanterie de l’armée de l’Union pendant la guerre civile.

Elles sont réputées pour avoir eu des commandants célèbres et avoir subi des pertes très élevées. Ces unités servirent sur le théâtre oriental, et participèrent à de nombreuses batailles importantes, y compris Antietam (1862) et Gettysburg (1863).

Georges Archibald McCall

Elles furent commandées par le brigadier-général George A. McCall, puis par les commandants de division Truman Seymour, John F. Reynolds, George G. Meade, Samuel W. Crawford, et William McCandless. Truman Seymour occupa le commandement deux fois par intérim, une fois sur la Péninsule et une fois à Antietam.

En mars 1862, l’armée du Potomac est réorganisée en quatre corps. Meade sert dans le Ier Corps sous les ordres du major général Irvin McDowell.

Le 25 juin, les réserves de Pennsylvanie sont détachées et envoyées dans la péninsule pour renforcer le gros de l’armée principale. C’est le début des batailles des sept jours. Les réserves de Pennsylvanie sont fortement impliquées dans les combats.

Lire : Irvin McDowell.

 

ARMÉE DU POTOMAC

Armée du Potomac

L’Armée du Potomac est la principale Armée de l’Union sur le théâtre oriental de la guerre de Sécession.

L’armée du Potomac

Lorsqu’éclate la Guerre Civile, en 1861, seule une partie de la Virginie fait sécession. Les comtés du Nord-Ouest (aujourd’hui l’État de Virginie-Occidentale) décident de rester fidèles à l’Union. L’État du Maryland, bien qu’esclavagiste, demeure également dans l’Union. Ainsi, une grande partie du cours du Potomac et de son estuaire forme la frontière séparant l’Union des États confédérés.

Les commandants :

– Le brigadier – général Irvin McDowell : commandant de l’armée et Département du Nord -Est de Virginie, du 27 mai au 25 juillet 1861.  

– Le Major – général George McClellan : commandant de la Division militaire du Potomac, et plus tard, de l’armée et du ministère du Potomac, du 26 juillet 1861 au 9 Novembre 1862.  

– Le Major – général Ambrose Burnside : commandant de l’armée du Potomac du 9 novembre 1862 au 26 Janvier 1863.  

– Le Major – général Joseph Hooker : commandant du ministère et de l’armée du Potomac du 26 janvier au 28 juin 1863.  

– Le Major-général George Meade : commandant de l’armée du Potomac du 28 juin 1863 au 28 Juin 1865.  

– Le Major-général John G. Parke : a eu le commandement temporaire pendant les absences de Meade à quatre reprises au cours de cette période.  

– Le lieutenant – général Ulysses S. Grant : général en chef de toutes les armées de l’Union. Il a placé son quartier général dans l’armée du Potomac, et a fourni les directions opérationnelles à Meade de mai 1864 à avril 1865.


CAMPAGNE DE LA PÉNINSULE

De mars à Juillet 1862

McClellan et Johnston

SITUATION : la Péninsule est située entre les rivières York et James, de Fort Monroe jusqu’à Richmond (Virginie).

Campagne de la Péninsule, carte de la progression de l’Armée du Potomac jusqu’à la bataille de Seven Pines.

Au cours de la Guerre de Sécession, au printemps et en été 1862, la Campagne de la Péninsule est une offensive de grande importance de l’Armée de l’Union, contre la capitale confédérée, Richmond.

Placée sous les ordres du major-général George B. McClellan, l’Armée du Potomac applique son plan de campagne sans embûche. McClellan a prévu de transporter son armée par voie fluviale. Ainsi, dès la fin avril, il déplace ses troupes par bateau à Fort Monroe sur la côte atlantique. Son objectif consiste en une manœuvre d’encerclement, destinée à capturer Richmond en se servant de la péninsule formée par les rivières York et James. Mais nul ne sait et ne comprend pourquoi, McClellan a toujours eu une certaine propension à surestimer le nombre de ses ennemis dans les armées qui lui font face. De fait, il stoppe son offensive devant Yorktown et assiège la ville… Etonnés par ce délai inattendu, les Confédérés, désormais sous le commandement de Joseph Eggleston Johnston, commencent prudemment à se retirer sur Richmond. Après quelques engagements de seconde importance et peu concluants, la première phase de la Campagne de la péninsule se termine par la bataille indécise de Seven Pines. Au cours du combat, le général confédéré Joseph Eggleston Johnston sera gravement blessé.

George Meade

A Mechanicsville et à Gaine’s Mill, la brigade de Meade est gardée en réserve. Mais le 30 juin, elle se bat à Glendale. Meade est blessé : il reçoit une balle dans le bras droit et dans le dos. Il est renvoyé en convalescence chez lui, à Philadelphie.

Bataille de Glendale

CAMPAGNE DE VIRGINIE DU NORD

Du 19 juillet au 1er septembre 1862

John Pope à gauche et Robert E. Lee à droite

Une fois rétabli, pour la campagne de Virginie du Nord, il reprend le commandement de sa brigade au cours de la bataille de Bull Run, et défend héroïquement la position sur Henry House Hill pour protéger l’arrière de l’armée de l’Union, qui bat en retraite.

Lors de la Seconde bataille de Bull Run, son unité est affectée au corps du major général Irvin McDowell de l’armée de Virginie.

Lire :

Bataille de Mechancsville.

Bataille de Gaine’s Mill.

Bataille de Bull Run (Manassas).

Seconde bataille de Bull Run

 CAMPAGNE DU MARYLAND

Du 4 au 20 septembre 1862

McClellan et Lee

La Campagne du Maryland, ou Campagne d’Antietam, se réfère à une suite de batailles qui se sont déroulées entre le 4 et le 20 septembre 1862, sur le théâtre oriental de la Guerre de Sécession. Lors de cette campagne, le général Robert E. Lee, fort de ses succès du printemps dans la Péninsule, décide de porter pour la première fois la guerre dans le Nord. Il envahit le Maryland neutre, dans l’espoir de rallier à sa cause un grand nombre de sympathisants sudistes.

Après son échec lors de la Campagne de la Péninsule, Abraham Lincoln a démis McClellan du commandement de l’Armée du Potomac. La défaite de John Pope (1822-1892) et de l’armée de l’Union à la deuxième bataille de Bull Run oblige Lincoln à changer encore de chef. Mais il ne sait plus qui choisir comme commandant : tous ses généraux se font battre par Lee. Lincoln décide donc de faire à nouveau confiance à George McClellan qui, de ce fait, réintègre son poste à la tête de l’armée du Potomac. Le Président lui donne l’ordre de stopper l’invasion de l’armée confédérée de Lee, qui vient de pénétrer dans le Maryland.

Lors de la campagne du Maryland, George Meade assume temporairement le commandement de la division en remplacement de son commandant, John F. Reynolds. Celui-ci a été envoyé en Pennsylvanie pour former des unités de la milice.

John Fulton Reynolds

À la bataille dAntietam, George Meade prend le commandement du Ier Corps après la blessure de Joseph Hooker et celle du commandant de la division, James B. Ricketts, qui a eu son cheval abattu sous lui.

La bataille d’Antietam

Lire : la bataille d’Antietam.

CAMPAGNE DE FREDERICSKBURG

De décembre 1862 à janvier 1863

Le général Ambrose Burnside à gauche et le général Robert E. Lee à droite

Au cours de la bataille de Fredericksburg, la division Meade sera la seule à faire une percée dans les lignes confédérées du lieutenant-général Thomas J. « Stonewall » Jackson, à l’extrémité sud du champ de bataille. N’ayant reçu aucun soutien, son attaque subira de lourdes pertes dans sa division.

Daniel Adams Butterfield

Pour cette action, à partir du 29 novembre 1862, Meade sera promu au grade de major-général des volontaires. Il espérait recevoir le commandement d’un Corps d’armée pour ses services rendus au cours des campagnes de l’été 1862. Mais le 16 novembre, ce sera son cadet, Daniel Butterfield, qui héritera du commandement du Vème Corps.

Lire : la bataille de Fredericksburg.

CAMPAGNE DE CHANCELLORSVILLE

Du 27 avril au 6 mai 1863

Le général Joseph Hooker à gauche et le général Robert E. Lee à droite

Finalement, le major-général George G Meade reçoit le commandement du Vème Corps, qu’il dirige le printemps suivant au cours de la bataille de Chancellorsville. (Son Corps comprend les divisions des brigadiers-généraux Charles Griffin et Andrew A. Humphreys, et du major-général George Sykes).

Hooker pensait remporter facilement la victoire contre l’armée de Virginie du Nord de Lee, mais il subira une lourde défaite.

Le général George Meade assis au centre, au milieu de ses officiers de l’Armée du Potomac à Gettysburg en 1863.

Pendant la majeure partie de la bataille, le Vème Corps de Meade est resté en réserve. Meade a fait partie de ces généraux ayant tergiversé, et ayant eu des doutes quant à la fiabilité des plans de Hooker pour affronter Lee.

Lire : la bataille de Chancellorsville.

LA CAMPAGNE DE GETTYSBURG

La campagne de Gettysburg

La campagne de Gettysburg représente une série de batailles qui se sont déroulées du 3 juin au 24 juillet 1863, sur le théâtre oriental de la Guerre Civile américaine. Ces affrontements sanglants ont eu pour cadre les Etats du Nord du Maryland et de la Pennsylvanie).

Lire : La Campagne de Gettysburg

CONTEXTE

Au cours du premier semestre de 1863, Robert E. Lee et « Stonewall » Jackson mènent une des campagnes les plus extraordinaires de l’Histoire. Livrant bataille à chaque fois en infériorité numérique, ils écrasent d’immenses armées nordistes à Fredericksburg et à Chancellorsville. Ces succès leur vaudront l’amour inconditionnel du peuple sudiste.

Chancellorsville

Mais au mois de mai, la bonne fortune du Sud tourne. Jackson est mort des suites de ses blessures le 10 mai 1863, après avoir été touché à la bataille de Chancellorsville.

Stonewall Jackson

A 1500 kilomètres à l’Ouest, le siège de la forteresse confédérée de Vicksburg dure depuis si longtemps que son général en chef Ulysse Grant s’est mis à boire par déception.

Vicksburg bombardée depuis le fleuve Mississippi

Lire : Le siège de Vicksburg

Au début du mois de juin, les Confédérés, à l’abri dans leurs retranchements à Vicksburg, résistent toujours. Afin de détourner les forces de l’Union de la cité fortifiée, Lee mène à nouveau ses forces vers le Nord, et surveille le moment propice pour attaquer. Ce moment arrivera le matin du 1er juillet 1863. Pendant trois jours, 150 000 hommes vont se battre dans les contrées paisibles de Pennsylvanie, à Gettysburg.

Au soir du troisième jour, les armées des deux camps auront livré la bataille la plus importante de toute la guerre.

LA BATAILLE DE GETTYSBURG

Du 1er au 3 juillet 1863

La bataille de Gettysburg

Joseph Hooker est mécontent ; pour vaincre une fois pour toutes son adversaire Bobby Lee, il demande qu’on lui affecte des troupes supplémentaires à Harper’s Ferry. Mais face au refus du Président Lincoln et du général en chef Henry Halleck, en signe de protestation, il démissionne.

Le 28 juin 1863, dès potron-minet, un messager envoyé par Lincoln apporte à George Meade sa nomination comme remplaçant de Joseph Hooker. C’est une surprise pour lui, car il n’avait pas recherché ce commandement ; il savait qu’il n’était pas le premier choix du président.

Auparavant, John F. Reynolds avait rejeté la suggestion du président de prendre le commandement de l’Armée du Potomac.

Les quatre généraux, John F. Reynolds, John Sedgwick, Henry Slocum et Winfield Hancock, proposèrent la nomination de George Gordon Meade, en acceptant de servir sous ses ordres.

Meade est victorieux à Gettysburg, la bataille qui est considérée comme un tournant de la guerre. Ce succès lui vaut les félicitations du Congrès.

Meade n’a confirmation de la retraite sudiste qu’au milieu de la journée du dimanche 5 juillet. Il ne cherchera pas à achever l’ennemi en fuite, et sa poursuite ne sera pas convaincante.

Mais il manque d’effectifs, notamment par l’absence de la cavalerie du général Buford. Celui-ci a été retiré du front pour aller protéger les lignes de communication fédérales.

John Buford

C’est cette absence qui explique que l’armée confédérée peut retraiter sans être poursuivie, ce qui la sauve et prolonge probablement la guerre. En imposant aux confédérés battus une bataille décisive, Meade aurait pu définitivement détruire l’armée de Virginie du Nord avant que celle-ci ne se mette à l’abri derrière le Potomac. Cette décision prête encore aujourd’hui à controverses.

Lire : la bataille de Gettysburg

GRANT, MEADE ET LA FIN DE LA GUERRE

George Gordon Meade et Grant à Gettysburg, Pennsylvanie

En mars 1864, le lieutenant-général Ulysses S. Grant est nommé commandant de toutes les armées de l’Union. Meade propose alors de démissionner.

Pour Meade, le travail à accomplir est d’une telle importance qu’il ne veut pas intercéder dans le choix du général en chef. Il propose à Grant de le servir où qu’il se trouve. Grant lui assure qu’il n’a aucune intention de le remplacer. Grant écrira plus tard que cet incident lui a donné une opinion plus favorable de Meade que la grande victoire à Gettysburg.

Grant prend Meade dans son quartier général pour le reste de la guerre. Cette promiscuité va contrarier, voire agacer le vainqueur de Gettysburg.

En 1864-65, Meade est toujours à la tête de l’armée du Potomac lors de l’Overland Campaign (campagne de Wilderness), la campagne de Richmond-Petersburg et la campagne d’Appomattox. Autant de batailles où il évolue dans l’ombre du nouveau général en chef de l’Union, le lieutenant-général Ulysses Grant. Celui-ci va conclure victorieusement la guerre civile lors de la reddition du général Lee, à Appomattox.

BATAILLE DE LA WILDERNESS

Bataille de la Wilderness

La bataille de la Wilderness est une bataille de la Guerre civile américaine qui se déroule du 5 au 6 mai 1864 dans la forêt de la Wilderness, en Virginie, entre les armées du général nordiste Ulysses S. Grant et celles du général sudiste Robert E. Lee.

Victoire confédérée.

Grant à gauche et Lee à droite

 

« L’objectif premier consiste à neutraliser l’armée de Lee. Une fois sa principale armée décimée, la chute de Richmond suivrait forcément. Il valait mieux l’affronter hors de son bastion plutôt que retranché à l’intérieur ».

Ulysse S. Grant

La guerre de Sécession de Ken Burns.


« Ce Grant nous combattra jour après jour, heure après heure jusqu’à la fin de la guerre ».

Général James Longstreet

La Guerre de Sécession de Ken Burns.

La stratégie du général Lee ne change pas d’un pouce. Son objectif consiste à démoraliser l’armée fédérale en lui infligeant de lourdes pertes, supérieures aux siennes. Il pense ainsi que le Nord finira par renoncer à la guerre. Pour ce faire, il va refuser tout affrontement à découvert. Il sait que son armée, en infériorité numérique, n’a aucune chance de vaincre. Il doit forcer Grant à l’attaquer sur ses positions retranchées, là où les assauts nordistes viendront tous se briser. Il palliera ainsi à son manque d’effectifs, et une petite armée pourra en vaincre une beaucoup plus importante. Et c’est ce qu’il va faire…

Il espère que le coût humain de cette bataille entraînera un mouvement d’opposition à la guerre dans le Nord. Les Fédéraux renonceront, pense-t-il, à réintégrer de force le Sud dans l’Union.

« Si nous parvenons à rompre rapidement les lignes de l’ennemi et à le repousser, il n’arrivera pas à récupérer ses positions et son moral avant les élections présidentielles, et nous aurons alors un nouveau président avec lequel nous pourrons avoir de nouvelles négociations ».

Général Longstreet

La guerre de Sécession de Ken Burns

Lee et ses 60 000 hommes attendent au milieu d’un terrain boisé et sauvage appelé « forêt de la Wilderness ». Un an plus tôt (à la bataille de Chancellorsville), il avait mis en déroute, à la suite d’une brillante manœuvre, la même armée du Potomac commandée alors par Joseph Hooker. C’est une forêt dense impénétrable, où la visibilité est quasi nulle (d’ailleurs cette obscurité va entraîner de nombreux soldats à faire feu sur des positions amies).

Ulysses S. Grant

L’avant-garde nordiste décide de camper pour la nuit sur le champ de bataille de Chancellorsville. Les pluies de l’hiver ont détrempé les sols, découvrant les tombes précaires qui avaient été creusées un an plus tôt pour enterrer les malheureux soldats morts durant les combats.

George Gordon Meade assiste Grant à l’« Overland Campaign » et est présent à la bataille de la Wilderness, tout comme James Longstreet pour les Sudistes, qui contribuera à la victoire et à sauver l’armée Confédérée ; il y sera sérieusement blessé.

La bataille de la Wilderness débute dans la confusion la plus totale. Les officiers doivent s’orienter à la boussole. Des unités s’égarent et tirent par mégarde sur leurs propres camarades. Mais le deuxième jour, les forces de l’Union parviennent à enfoncer le centre des lignes confédérées.

Inquiet, Lee voit avec soulagement la brigade texane du général John Gregg (1828-1864) se précipiter pour renforcer sa ligne.

Un membre de l’État-major de Lee raconte :

« Nous avions à peine fait un pas que le général Lee, devant tout le commandement, s’est mis debout sur ses étriers, a découvert sa chevelure grise, et d’une voix fervente s’est exclamé : – Les Texans font toujours reculer l’ennemi ».

La Guerre de Sécession de Ken Burns.

Les Texans résisteront jusqu’à l’arrivée des renforts.

Le bilan de la journée est lourd pour l’Union : les Confédérés ont enfoncé le flanc droit des positions nordistes, ont fait 600 prisonniers, dont deux généraux, et ont failli couper la ligne de ravitaillement de l’Armée du Potomac de Grant.

La première offensive de Grant se solde par un désastre ; la bataille de la Wilderness lui a coûté 17 000 hommes.

Un gigantesque incendie de broussaille se déclare pendant la nuit entre les deux positions retranchées ennemies. Les tirs de canons et de fusils mettent le feu à la forêt, et environ 200 blessés nordistes qui ne pourront s’extirper des flammes, périront brûlés vifs.

LE SIEGE DE PETERSBURG

Le Siège de Pétersbourg

Meade est présent au siège de Petersburg. Le 30 juillet 1864, à la « bataille du cratère » de BurnsideGrant et Meade décident de changer les troupes qui doivent donner l’assaut.

Pour attaquer les positions ennemies solidement retranchées de ce qui sera connu comme la « bataille du cratère » du général Ambrose Burnside, il était initialement prévu d’employer des hommes de couleur. Mais craignant qu’en cas d’échec, ils soient tous deux critiqués pour avoir envoyé à la mort des soldats noirs, Meade et Grant les remplacent par des unités blanches.

Le général Ambrose Burnside à gauche et le général Robert E. Lee à droite

Ces hommes inexpérimentés pour ce style de combat (contrairement aux troupes de couleur) devront attaquer après l’explosion de la mine sous les positions confédérées. Cette décision sera lourde de conséquences et se soldera par un fiasco mémorable, avec 3 798 hommes tués, blessés, capturés ou disparus.

Lire : Ambrose Burnside.

LA CAMPAGNE D’APPOMATTOX

Du 29 mars au 9 avril 1865

Grant à gauche et Lee à droite

La Campagne d’Appomattox représente une série de batailles qui se sont déroulées en Virginie, du 29 mars au 9 avril 1865. Elles ont abouti à la reddition du général sudiste Robert E. Lee, commandant de l’armée de la Virginie du Nord. La Campagne d’Appomattox marque et symbolise la fin de la guerre civile américaine.

En 1865, au cours de la Campagne d’Appomattox, Meade, souffrant, participe aux combats et prend du retard sur l’armée de Grant (il est malade toute une semaine).

L’apercevant à la sortie de son ambulance, ses soldats lancèrent divers commentaires tels que : « C’est Meade. » « Oui, c’est lui. » « Est-il malade ? » « Oui je pense qu’il l’est ».

Après la bataille de Spotsylvania du 9 au 13 mai 1864 (l’un des affrontements les plus atroces de la guerre), Grant demande que Meade soit promu major général de l’armée régulière.

Bataille de Spotsylvania

Dans un télégramme adressé au secrétaire à la guerre Edwin Stanton le 13 mai 1864, Grant déclare que « Meade a plus que répondu à mes attentes les plus optimistes. Lui et William T. Sherman sont les officiers les plus aptes pour les grands commandements avec lesquels j’ai été en contact. »

Du fait que sa nomination soit traitée après celle de William T. Sherman et celle de Philip Sheridan (son subalterne), cette promotion provoque chez Meade un fort sentiment de mépris à l’égard de ce dernier.

Le 13 janvier 1865, le Sénat américain confirme la nomination de Sherman et de Sheridan, et le 1er février celle de Meade.

Par la suite, le 4 mars 1869 (après l’élection de Grant comme président, et la nomination de Sherman comme général commandant de l’armée américaine), Sheridan est promu lieutenant général et devient le supérieur de Meade.

Néanmoins, à la fin de la guerre, la date du grade de Meade démontre qu’il n’était surclassé que par Ulysse S. Grant, Henry Wager Halleck et William T. Sherman.

Bien que Meade ait combattu lors de la Campagne d’Appomattox, ce sont Grant et Sheridan qui feront l’objet de tous les honneurs. Meade ne sera pas présent lors de la reddition du général Lee à Appomattox Court House, dans la maison de Wilmer McLean, en Virginie.

APRÈS LA GUERRE

Général George Meade

En 1865, Meade est admis comme membre honoraire de la Pennsylvania Society of the Cincinnati.

De 1866 jusqu’à sa mort, Meade est commissaire du Fairmount Park à Philadelphie.

Il occupe également divers commandements militaires, dont la division militaire de l’Atlantique, le département de l’Est et le département du Sud.

Le 10 janvier 1868, Meade remplace le major général John Pope comme gouverneur du troisième district militaire de reconstruction, à Atlanta. Dans son district, le Ku Klux Klan procède librement aux assassinats de dizaines de Noirs et d’un médecin blanc ; sollicité par le gouverneur pour mettre un terme à de telles actions, Meade refusera d’envoyer la troupe.

En 1869, suite à l’élection de Grant à la présidence, Sherman lui succède au grade de général de l’armée, laissant vacant le poste de lieutenant général. À l’époque, les généraux de division les plus anciens étaient Henry Wager Halleck, puis George Gordon Meade.

Peu avant l’investiture de Grant à la Maison blanche, Meade le rencontre et lui laisse entendre qu’il est le plus légitime à ce poste, en vertu du mérite et de l’ancienneté. Néanmoins, Grant nommera Sheridan, qui deviendra le supérieur de Meade. Ce choix incitera ce dernier à se mettre en semi-retraite de son commandement de la division militaire de l’Atlantique.

Meade reçoit un doctorat honoris causa de l’université Harvard. Ses réalisations scientifiques sont reconnues par diverses institutions, dont la société philosophique américaine, et l’académie des sciences naturelles de Philadelphie.

Ayant longtemps souffert de complications causées par ses blessures de guerre, Meade meurt des suites d’une pneumonie le 6 novembre 1872, à l’âge de 56 ans.

Il est enterré au cimetière de Laurel Hill à Philadelphie, en Pennsylvanie.

Pierre tombale de Meade au cimetière de Laurel Hill

Les habitants de Philadelphie donnèrent à sa veuve une maison qu’il avait habitée, au 1836 Delancey Place. La maison porte toujours le nom de « Meade » au-dessus de la porte.

Sources :

La « Guerre de Sécession », de Ken Burns.  

Extraits de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard.)

Photos publiques Facebook

https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Meade

https://en-m-wikipedia-org.translate.goog/wiki/George_Meade?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_S%C3%A9cession

https://www.geneastar.org/celebrite/meadeg/george-meade

https://www.geni.com/people/George-Meade-USA/6000000007965326382

https://homepages.rootsweb.com/~marshall/esmd29.htm

 

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3 réponses

  1. 9 avril 2023

    […] Le 28 décembre 1867, le nouveau Président des États-Unis Andrew Johnson (du 15 avril 1865 au 4 mars 1869) le relève de son commandement et le remplace par George G. Meade. […]

  2. 23 avril 2023

    […] William Tecumseh Sherman General Henry Wager Halleck […]

  3. 1 mai 2023

    […] cavaliers, concentrer toutes ses forces pour affronter JEB Stuart, et le battre ». Le général George Meade rapportera ces propos à son général en chef, Ulysse Grant. Celui-ci lui répondra : « Est-ce […]

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