La Guerre de Sécession – William Tecumseh Sherman
LA GUERRE DE SÉCESSION
(1861-1865)
WILLIAM TECUMSEH SHERMAN
(1820-1891)
SOMMAIRE
Lire : « Fort Sumter ».
« Mon objectif suprême dans ce conflit est de sauver l’Union et non de protéger ou de détruire l’esclavage. Si je pouvais arriver à mes fins sans émanciper le moindre esclave, je le ferais, si je pouvaissauver l’Union en libérant tous les esclaves, je le ferais, et si je devais n’en émanciper qu’une partie sans toucher au sort des autres, je le ferais aussi ». Abraham Lincoln « La Guerre de Sécession », de Ken Burns.
William Tecumseh Sherman (surnommé Cump, Uncle Billy par ses soldats) naît le 8 février 1820 à Lancaster (Ohio), et meurt le 14 février 1891 à New York (État de New York). C’était un militaire, homme d’affaire, enseignant et écrivain américain.
Lors de la Guerre Civile, il servira avec le grade de général dans les rangs de l’armée de l’Union. Il se distinguera par ses aptitudes au combat ; ses talents d’officier et de stratège permettront d’accentuer la défaite irrémédiable des armées confédérées.
Adepte de la guerre à outrance, il sera, lors de ses campagnes, très critiqué pour sa politique de la terre brûlée et sa conception de la guerre totale, et pour la brutalité qu’il exercera à l’encontre des populations civiles dans les États confédérés.
« Buckeye State » 17ème État. Capitale : Columbus. Date d’Entrée dans l’Union : 1er mars 1803. L’Ohio est un État du Midwest, dans la région des Grands Lacs des États-Unis. Il tire son nom de la rivière Ohio (« Grande rivière » ou « grande crique »). – Le 10 février 1763, le Traité de Paris met fin à la guerre de Sept Ans entre la France et l’Angleterre. Les Français cèdent le contrôle de l’Ohio et le reste du Vieux Nord-Ouest à la Grande-Bretagne victorieuse. – Le 3 septembre 1783, le Traité de Paris met fin à la Révolution américaine des patriotes des Treize colonies contre la Grande Bretagne, qui cède l’Ohio aux États-Unis. – En 1787, le Territoire du Nord-Ouest est créé et l’esclavage y est prohibé. – Durant la Guerre civile, l’Ohio fut un grand pourvoyeur en soldats, plus que tout autre État de l’Union. En 1862, lors de la bataille de Shiloh, les pertes en hommes seront telles que le moral de l’État en sera sérieusement affecté. Dans une bataille gagnée à la Pyrrhus par le Nord, l’Ohio perdra 2000 de ses enfants. La même année, lorsque les forces confédérées dirigées par Stonewal Jackson viendront menacer la capitale, David Tod, le gouverneur de l’Ohio, recrutera 5000 volontaires, engagés sur une durée de trois mois de service. – Du 12 juillet au 23 juillet 1863, le sud de l’Ohio et l’Indiana seront tour à tour attaqués par le raid du général John Hunt Morgan, provoquant la peur et l’affolement parmi la population des deux États. – A la fin du conflit, l’État de l’Ohio déplorera la perte de 35 000 des siens, ainsi que 30 000 blessés. – Trois des plus grands généraux de l’Union, Ulysses S.Grant, William Tecumseh Sherman et Philippe Shéridan, étaient originaires de l’Ohio.
ENFANCE
William Tecumseh Sherman naît à Lancaster, dans l’Ohio, sur les bords de la rivière Hocking. Son père, Charles Robert Sherman (26 Septembre 1788- 24 Juin 1829), est un avocat émérite qui siège à la Cour suprême de l’Ohio. Il baptisera le jeune William du nom du célèbre Tecumseh, chef du peuple amérindien Shawnee.
En 1829, le juge Charles Robert Sherman meurt subitement à l’âge de 40 ans. Sa veuve, Mary Hoyt (28 décembre 1787- 23 septembre 1852), se retrouve seule avec ses 11 enfants et sans ressources. Le jeune William, qui n’a alors que 9 ans, est élevé par l’avocat Thomas Ewing (1789-1871), un voisin et ami de la famille.
Ce dernier était un membre éminent du Parti whig. Il servira au Sénat des États-Unis aussi bien en tant que Secrétaire du Trésor des États-Unis que premier Secrétaire à l’Intérieur des États-Unis.
Le premier Secrétaire à l’Intérieur des États-Unis représente l’un des membres du Cabinet du président des États-Unis.
L’ancien parti national-républicain cessera d’exister en 1832. Le nom de Whig est une référence à un parti politique homonyme libéral existant depuis le XVIIème siècle en Angleterre, opposé à un fort pouvoir royal. On cite parmi les personnalités célèbres qui ont adhéré à un moment aux idées du Parti whig : Henry Clay, Horace Greeley et quatre président des États-Unis, John Quincy Adams, William Henry Harrison, Abraham Lincoln et Zachary Taylor.
FAMILLE
William est le fils de l’Honorable Charles Robert Sherman (26 Septembre 1788- 24 Juin 1829) et de Mary Hoyt Sherman (28 décembre 1787- 23 septembre 1852).
FRATRIE
– Charles Taylor Sherman (1811-1879).
– Mary Elizabeth Reese (1812-1900).
– James Sherman (1814-1864).
– Amelia McComb (1816-1862).
– Julia Ann Willock (1818-1842).
– Lampson Parker Sherman (1821-1900).
– John « The Ohio Icicle » Sherman, (1823-1900).
– Susan Denman Bartley (1825-1876).
– Maj. Hoyt Sherman (1827-1854).
– Frances Beecher Moulton (1829-1889).
MARIAGE
Le 1er mai 1850, à Washington D.C., William Tecumseh Sherman épouse Eleanor Boyle (1824-1888), lors d’une cérémonie en présence du président Zachary Taylor et d’autres personnalités politiques.
De cette union naîtront :
– Maria Ewing Fitch (1851-1913).
– Mary A. Pickering (née en 1852).
– William Tecumseh Sherman, Jr. (1854-1863).
– Thomas Ewing Sherman (1856-1933).
– Rachel Ewing Thorndike (1861-1919).
– Eleanor Mary Thackara (1859-1915).
– Charles Celestine Sherman (1864-1864).
– Philemon Tecumseh Sherman (1867-1941).
– Robert Otho Sherman (né en 1875).
Témoignage cité par Shelby Foote – « La guerre de Sécession », de Ken Burns.
&
FAITS D’ARMES
ET
PARTICIPATIONS AUX BATAILLES
DE WILLIAM TECUMSEH SHERMAN
GUERRE CIVILE
(1861-1865)
1861
Le 15 avril 1861, Lincoln fait appel à 75 000 volontaires pour réprimer l’insurrection.
Le 14 mai, Sherman est nommé colonel au 14ème régiment d’infanterie des États-Unis.
Le 17 mai, il est nommé brigadier-général des volontaires ; en théorie, il se retrouve hiérarchiquement le supérieur d’Ulysse Simpson Grant, son futur commandant.
BATAILLE DE BULL RUN
OU
BATAILLE DE MANASSAS
(21 JUILLET 1861)
Une pluie fine tombait sans arrêt, et la journée s’annonçait on ne peut plus maussade. Tout semblait définitivement désorganisé. Cependant, mon état-major et moi-même faisions tous nos efforts pour regrouper nos hommes dans leurs compagnies respectives. Nous étions persuadés que les rebelles étaient à nos trousses, et, en conséquence, nous nous préparions à défendre nos positions. Pas plus tard que le 26 juillet, j’avais repris ma brigade en main aussi bien que n’importe quelle autre de notre armée, et ce malgré le fait que la plupart des hommes engagés pour trois mois fussent fatigués du combat et résolus à rentrer chez eux. A un moment donné, certains firent preuve d’un tel esprit d’indiscipline que j’en vins à les menacer de tirer sur eux s’ils osaient quitter le camp sans permission. Manœuvres et exercices reprirent, et j’ordonnai trois rassemblements principaux par jour, les hommes restant en rang jusqu’à ce que je leur eusse donné personnellement l’ordre de rompre. Un matin, après le rassemblement qui suivait le réveil, alors que je m’en allais après avoir renvoyé les troupes, un officier me dit : « Mon colonel, je pars pour New York aujourd’hui. » Je répondis : « Je ne me souviens pas d’avoir signé votre permission. » Il dit qu’il s’était engagé pour trois mois et qu’il avait déjà servi davantage, qu’il était avocat et qu’il avait l’intention de rentrer chez lui. Beaucoup de soldats s’étaient arrêtés, et je savais bien que si cet officier pouvait me mettre au défi, eux aussi le feraient. Alors je lui répondis d’une voix cassante : « Capitaine, vous êtes encore soldat et vous devez vous soumettre aux ordres tant que vous n’aurez pas été libéré dans les formes réglementaires. Si vous tentez de partir sans permission, je vous abats comme un chien. » Ce même jour (ce devait être le 26 juillet), je vis une voiture qui passait sur la route et il me sembla reconnaître le Président Lincoln. Je me dépêchai afin de me trouver sur son passage. J’étais en uniforme, l’épée au côté. Aussi M Lincoln et M Seward, assis dans une calèche, me reconnurent-ils. (…) J’aperçus alors l’officier avec lequel je m’étais expliqué le matin même. Pâle, les lèvres serrées, il se fraya un passage jusqu’à la calèche et dit : « Monsieur le Président, j’ai une plainte à formuler. Ce matin, je me suis adressé au colonel Sherman et il m’a menacé de m’abattre. » M Lincoln nous regarda l’un après l’autre, puis penchant vers l’officier sa haute silhouette maigre, il lui dit d’un ton faussement confidentiel : « Eh bien, si j’étais vous et si le colonel Sherman menaçait de me tirer dessus, je ferais attention ; car, par le ciel ! je crois bien qu’il le ferait. » Extrait de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard.)
La 1ère bataille de Bull Run, appelée aussi par les sudistes 1ère bataille de Manassas, fut le premier affrontement d’importance de la Guerre Civile américaine (1861-1865). Il se déroula le 21 juillet 1861 dans le Comté de Fairfax et celui de William, en Virginie. Il opposa l’armée de l’Union placée sous les ordres d’Irvin McDowell (1818-1885), aux forces confédérées commandées par les généraux Pierre Gustave Toutant de Beauregard (1818-1893) et Joseph Eggleston Johnston (1807-1891).
Victoire confédérée.
Le 21 juillet, lors de la première grande bataille de Bull Run, Sherman est l’un des rares officiers nordistes à s’y distinguer ; lors des combats, il sera légèrement blessé au genou et à l’épaule.
Il est affecté ensuite à l’Armée du Cumberland, qui est sous les ordres de Robert Anderson (le commandant de la garnison de Fort Sumter), à Louisville, dans le Kentucky. Sherman succèdera à celui-ci en automne de la même année.
Lire : « Fort Sumter » et « La bataille de Bull Run ».
Après avoir succédé au major-général Robert Anderson, Sherman reçoit le commandement de l’état-frontière du Kentucky. Sur place, il est assez pessimiste sur les possibilités qui sont à sa disposition pour assumer sa charge. Les Confédérés tiennent Colombus et Bowling Green, ainsi que les alentours du col de Cumberland Gap.
Sherman écrit souvent à Washington pour émettre des plaintes.
En octobre, après la visite à Louisville du Secrétaire à la Guerre, Simon Cameron, il est très critiqué et des articles de presse fleurissent contre lui dans les journaux.
Au début novembre, Sherman demande instamment à être relevé de son commandement. Il va être rapidement remplacé par Don Carlos Buell, et transféré à Saint Louis dans le Missouri.
En décembre 1861, Sherman est placé en disponibilité par le major-général Henry W. Halleck, commandant du département du Missouri, qui le juge inapte au service.
Probablement atteint de dépression nerveuse (aux dires d’historiens), Sherman retourne dans sa ville natale à Lancaster, dans l’Ohio, pour se ressourcer. Il écrira plus tard que le poids et les responsabilités du commandement l’« avaient brisé » ; et qu’il avait songé au suicide. Pire encore, ses problèmes nerveux et sa mélancolie maladive vont s’aggraver lorsque la presse le décrira comme « fou ».
Vers la mi-décembre, Sherman reprend du service. Il est placé sous les ordres de Henry Wager Halleck, commandant du département du Missouri.
1862
Il est d’abord affecté à des commandements de second ordre. Puis il est nommé au district militaire de Cairo (Illinois). Agissant depuis Paducah (Kentucky), il assure un soutien logistique lors de la prise de Fort Donelson par Ulysse S.Grant. Celui-ci vient juste de s’emparer de Fort Henry et a reçu le commandement du district du Tennessee-occidental.
« Je suis inquiet pour vous, car je sais les grandes facilités qu’ont les Confédérés à se regrouper grâce aux rivières ou aux voies ferrées, mais j’ai foi en vous – Je suis à vos ordres. » William Tecumseh Sherman « La guerre de Sécession », de Ken Burns
Le 1er mars 1862, après la victoire de Grant à Fort Donelson (du 12 au 16 février 1862), Sherman est affecté à l’Armée du Tennessee, et prend le commandement de la 5ème division.
ARMÉE DU TENNESSEE
On ne doit pas faire la confusion avec l’Armée confédérée du Tennessee du même nom, « Army of Tennessee », mise sur pied le 20 novembre 1862. Cette armée était alors la principale force sudiste située entre les Appalaches et le fleuve Mississippi, et tire son nom de l’État du Tennessee.
Lire : « la prise de Fort Donelson ».
LA BATAILLE DE SHILOH
ou de
PITTSBURG LANDING
(Les 6 et 7 avril 1862)
Shiloh est pour Sherman (qui est placé sous les ordres de Grant) sa première bataille majeure.
Sherman n’a pris aucune précaution. Il a seulement renforcé les sentinelles en faction, et a refusé de faire construire des tranchées pour se protéger d’une éventuelle attaque à laquelle il ne croit pas. Il a d’ailleurs omis d’envoyer des patrouilles de reconnaissance. Terrible erreur !
L’attaque soudaine des Confédérés au petit matin du 6 avril surprend tous les généraux de l’Union.
William Tecumseh Sherman « La guerre de Sécession », de Ken Burns
Extrait de mon article sur la bataille de Shiloh :
« L’armée confédérée, commandée par les généraux Albert Sidney Johnston et Pierre Toutan Beauregard, se met directement en marche vers les lignes nordistes et attaque par surprise les camps de l’Union. En face, les soldats sont pour la plupart endormis dans leur tente, et nombreux sont ceux qui se rendent sans combattre. Alors que quelques-uns essaient de résister sur place, des milliers d’autres s’enfuient paniqués. La surprise, même si elle est totale, ne peut être convoitée à fond par les confédérés. Une partie d’entre eux, affamés, refluent vers l’arrière pour piller les cantonnements délaissés par les fuyards, pendant que d’autres maintiennent l’assaut initial…
L’une des divisions nordistes est commandée par William T. Sherman, sorti de la dépression qui l’avait tenu confiné chez lui et éloigné du conflit l’année précédente. Ses volontaires de l’Ohio ont dressé leur camp sur une colline non loin d’une petite église méthodiste baptisée Shiloh. C’est à cet endroit que les sudistes attaquent… »
Lire : « la bataille de Shiloh ».
« J‘ai vu des hommes vêtus de gris et de brun déferler dans le camp, et j’ai également vu autre chose, une chose que je n’avais jamais vue auparavant, un morceau de toile aux couleurs éclatantes bordé de bandes rouges ; le drapeau rebelle ». « La Guerre de Sécession », de Ken Burns.
AU SOIR DU 6 AVRIL
« Au soir de la 1ère journée de la bataille, les sudistes sont incontestablement victorieux. Le général Beauregard adresse un télégramme à Jefferson Davis, dans lequel il assure avoir remporté une victoire totale. « J’ai repoussé le Général Grant exactement là où je voulais qu’il soit », dit-il, « je pourrais lui donner le coup de grâce demain matin. »
« Néanmoins, leur résistance permet à Grant d’organiser ses arrières en fortifiant sa dernière ligne de défense près de Pittsburg Landing.
« La Guerre de Sécession », de Ken Burns.
Les Confédérés sont à court de munitions et, vers 18 heures, la fusillade s’atténue sur l’ensemble du front. Les Sudistes abandonnent l’idée d’un assaut de nuit qui aurait peut-être pu leur assurer la victoire ».
Lire : « la bataille de Shiloh ».
« Certains demandaient à boire, d’autres appelaient à l’aide. J’entends encore ces malheureux qui réclamaient de l’eau. Dieu dut les entendre car les cieux s’entrouvrirent et la pluie arriva. » « La Guerre de Sécession », de Ken Burns.
Grant préfère s’éloigner de cette scène macabre, et passe la nuit sous un arbre plutôt que d’entendre, dans le camp, les râles des blessés.
C’est là que Sherman vient le rejoindre :
– Eh bien mon cher Grant ! lui dit-il, nous avons passé une journée en enfer je crois !
– Oui ! lui répond Grant, mais demain ce sont eux qui vont souffrir.
LE 7 AVRIL A L’AUBE, L’ESPOIR CHANGE DE CAMP !
« L’armée de Buell arrive enfin pendant la nuit. C’est avec un grand soulagement que Grant voit arriver les renforts avec l’appui de deux canonnières, le Lexington et le Tyler. Il dispose dorénavant de 18 000 hommes frais qui pourront reprendre le combat le lendemain.
Le 7 avril, Sherman participe avec ferveur au succès de la contre-attaque de l’Union. Il est blessé à deux reprises, à la main et à l’épaule, et trois chevaux seront abattus sous lui, tués par les balles confédérées. Son action sera saluée par Ulysse Grant et Henry W. Halleck.
Il devient le héros de la bataille de Shiloh, et le 1er mai 1862, il est promu major-général des volontaires ».
Lire : « la bataille de Shiloh ».
1863
LA CAMPAGNE DE VICKSBURG
(Du 26 décembre 1862 au 4 juillet 1863)
« SHERMAN CONTRE PEMBERTON »
La Campagne de Vicksburg peut se résumer en une suite de batailles et de manœuvres dirigées contre la ville fortifiée de Vicksburg, sur le théâtre de l’Ouest. Cette ville forteresse domine l’ultime partie du Mississippi, encore sous le contrôle des États confédérés. Elle est défendue par le lieutenant-général John C. Pemberton, commandant de l’armée confédérée du Mississippi.
A l’issue des combats et après un siège de quarante-sept jours qui a affamé la population de la cité, John C. Pemberton capitule et livre ses 30 000 combattants sudistes. Grant est enfin victorieux. Après six mois de luttes incessantes, les Fédéraux de l’armée du Tennessee contrôlent le grand fleuve ; la Confédération est définitivement coupée en deux.
Camp de Bear Creek, 20 milles au nord-ouest de Vicksburg. Le 27 juin 1863. « Je doute que l’on puisse trouver dans l’histoire du monde un exemple de haine plus profonde et plus implacable que celle des femmes du Sud à notre égard. Tous ceux qui les voient et les entendent ne peuvent que sentir la force de leur hostilité. Plus un seul homme, rien que des femmes dans les maisons pillées. Partout des champs abandonnés où vagabondent le bétail et les chevaux en liberté, et les soldats de garde, vautrés sur les vérandas. Partout la ruine. Tous les domestiques ont fui, et ces femmes belles et raffinées et leurs enfants élevés dans le luxe, mendient la ration des soldats tout en priant le Tout-Puissant, ou Joe Johnston, de venir les occire, ces destructeurs de leur foyer et de tout ce qui leur est cher ». Extrait de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard.)
SIÈGE DE VICKSBURG
(Du 18 mai au 4 juillet 1863)
Le siège de Vicksburg est l’ultime opération militaire de grande importance de la campagne de Vicksburg, au cours de la Guerre Civile.
FORCES EN PRÉSENCE
POUR LES FÉDÉRAUX
L’armée du Tennessee est commandée par Ulysses S. Grant.
Elle est composée de trois corps d’armée :
– Le XIIIème corps sous les ordres du major-général John Alexander McClernand.
– Le XVème corps commandé par le major-général William Tecumseh Sherman.
– Le XVIIème corps du major-général James B. McPherson.
POUR LES CONFÉDÉRÉS
L’armée du Mississippi est commandée par John C. Pemberton.
Elle est composée de quatre divisions, sous les ordres des majors généraux Carter L. Stevenson, John Horace Forney, Martin Luther Smith, et John S. Bowen.
Grant et son armée du Tennessee réussissent, après maintes tentatives meurtrières, à traverser le fleuve Mississippi et à se trouver du même côté du grand fleuve que l’ennemi. Pour Grant, qui a tenté une série de manœuvres plus ou moins fructueuses pour s’emparer de la ville fortifiée, la donne a changé ; il lance tout de suite un premier assaut. Les Confédérés, commandés par le général sudiste John C. Pemberton, résistent et repoussent la première attaque. Mais ils doivent se retrancher derrière des lignes défensives autour de la ville.
Les 19 et 22 mai 1863, Grant persiste et lance deux assauts de grande importance contre les fortifications confédérées, tous les deux repoussés avec de lourdes pertes. Grant comprend que la partie ne sera pas aussi facile et décide d’assiéger la ville à compter du 25 mai.
La population est affamée. Sans renforts, et sans ravitaillement, elle résistera plus de quarante jours ; finalement, épuisée, la garnison se rend le 4 juillet 1863.
Cette précieuse victoire, avec la capitulation de Port-Hudson le 9 juillet, permet aux forces de l’Union d’avoir la maîtrise complète, jusqu’à la fin de la Guerre, du fleuve Mississippi.
La capitulation de Vicksburg le 4 juillet, et la défaite du général Robert E. Lee à Gettysburg, le 3 juillet, le jour précédent, seront considérées par les observateurs et les historiens comme le tournant de la guerre.
LA BATAILLE DE CHATTANOOGA
(Du 23 au 25 novembre 1863)
La bataille de Chattanooga se déroule entre le 23 et le 25 novembre 1863 près de la ville de Chattanooga. Elle oppose les troupes du général confédéré Braxton Bragg, aux forces de l’Union du général Ulysses S. Grant.
Victoire de l’Union.
ARMÉE DU TENNESSEE
(1862-1865)
Elle ne doit pas être confondue avec l’Armée du Tennessee de l’Union, une des armées nordistes qui se trouvaient sur le théâtre Ouest des combats, et qui, elle, devait son nom à la rivière Tennessee. Cette armée confédérée aura pour commandants successifs : – Braxton Bragg (du 20 novembre 1862 au 2 décembre 1863). Bataille de la Stones River (du 31 décembre 1862 au 2 janvier 1863). Bataille de Chickamauga (du 18 au 20 septembre 1863). Bataille de Chattanooga (les 23 et 25 novembre 1863). – Joseph Johnston (du 27 décembre 1863 au 18 juillet 1864). Campagne d’Atlanta (du 7 mai au 5 juillet 1864). – John Bell Hood (du 18 juillet 1864 au 23 janvier 1865). Campagne d’Atlanta (18 juillet au 2 septembre 1864). Campagne de Franklin-Nashville (du 18 septembre au 27 décembre 1864). – Joseph Johnston (du 25 février 1865 au 26 avril 1865). Campagne des Carolines (de janvier à avril 1865).
Au mois d’octobre 1863, Ulysse Grant, fraîchement nommé commandant en chef sur le front de l’Ouest, arrive à Chattanooga. Il remplace sur-le-champ William Starke Rosecrans, qui vient d’être battu à la bataille de Chickamauga (du 18 au 20 Septembre 1863) par George Thomas.
Au début du mois de novembre, les Confédérés, après le départ de James Longstreet, cèdent l’initiative à leurs ennemis. Grant met sur pied un plan qui, grâce aux renforts de troupes que lui a apportés Sherman, doit lui donner accès à la Georgie. Pour cela, les soldats de l’Union doivent déloger les soldats de Braxton Bragg de la ville de Chattanooga, qui ont établi leurs lignes de défenses sur la colline de Missionary Ridge. L’attaque des flancs des forces sudistes est confiée aux généraux nordistes William Tecumseh Sherman et Joseph Hooker.
Les Confédérés de Bragg occupent alors les 10 kilomètres de crêtes à l’Est de Missionary Ridge. Leurs canons sont rassemblés sur le sommet voisin de Lookout Mountain, au sud.
Mais Grant est résolu : il veut en finir avec cette poignée de Confédérés qui osent lui barrer le chemin ; il est déterminé à les déloger.
La bataille de Chattanooga débute le 24 novembre ; les troupes de l’Union se ruent furieusement à l’assaut de Lookout Mountain. Les soldats des deux camps combattent à travers un brouillard si épais, que la bataille restera dans les mémoires comme la « bataille au-dessus des nuages ».
A la faveur de la nuit, Bragg abandonne la partie et échappe à l’étreinte nordiste. Il quitte le sommet de Lookout Mountain pour se replier sur Missionary Ridge.
L’armée de l’Union a rompu le siège de Chattanooga ; c’est une nouvelle victoire pour le Général Grant.
« Ce fut une grande victoire, la bataille la plus nette et la plus propre à laquelle j’ai assisté, et tout le mérite en revient à Grant ». « La Guerre de Sécession », de Ken Burns.
1864
CAMPAGNE D’ATLANTA
(Du 7 mai au 2 septembre 1864)
« SHERMAN CONTRE JOHNSTON »
La Campagne d’Atlanta fait référence à une série de manœuvres et d’affrontements qui eurent lieu durant l’été 1864 sur le théâtre occidental de la Guerre Civile, en Géorgie du Nord-Ouest, autour d’Atlanta. L’issue de ces combats entraînera la chute irrémédiable de la ville d’Atlanta, et précipitera la fin du conflit.
Du 23 au 25 novembre 1863, l’armée de l’Union, commandée par Grant, remporte une victoire stratégique à Chattanooga. A l’issue de cette bataille, dès le mois de mai 1864, le major-général William T. Sherman jette ses forces à travers la Géorgie pour y affronter l’armée confédérées de Joseph Eggleston Johnston. Ce dernier va mettre tout en œuvre pour ralentir sa progression vers Atlanta.
Johnston, malgré les reproches et les critiques qu’il a dû subir pour son comportement jugé trop prudent dans le Mississippi, reçoit le commandement de l’Armée du Tennessee en novembre 1863. Le général Braxton Bragg ayant été relevé de son poste, c’est lui qui est chargé de s’opposer à l’avancée des forces nordistes de William T. Sherman, du Tennessee vers Atlanta. Johnston sait qu’il ne peut pas affronter son ennemi en formation de bataille rangée : Sherman est trop puissant, et dispose d’une armée deux fois plus nombreuse. Il poursuit donc une stratégie de retraite défensive. Cette attitude, selon lui, lui permettra d’économiser ses hommes et ses forces, tout en exécutant des manœuvres dans de solides retranchements. Malgré cette prudence, Johnston ne parvient pas à infliger à Sherman des pertes conséquentes pour le faire fléchir. Bien au contraire, ce dernier, n’écoutant que sa détermination à vaincre son ennemi, réussit en mai 1864 à bifurquer autour de l’armée confédérée pour se rapprocher d’Atlanta.
Pourtant, Johnston est victorieux en juin 1864 aux batailles de New Hope Church, de Pickett’s Mill et de Kennesaw Moutain. Mais sa réticence et sa trop grande prudence à conduire son armée amènent le président Jefferson Davis à le relever de ses fonctions, pour le remplacer par le général John Bell Hood.
Nonobstant, en février 1865, Johnston sera réintégré dans ses fonctions de chef. Il récupèrera l’armée du Tennessee qui vient d’être battue par Sherman à Atlanta. Cette faible force est rassemblée en Caroline du Nord et a pour mission de retarder la marche vers le Nord de l’armée de l’Union, dirigée par le coriace Sherman.
Dès lors, Joseph Johnston et le général Pierre Gustave Toutant Beauregard tentent de réunir leurs forces pour une attaque surprise. Mais ce qui reste de l’armée confédérée se bat à un contre trois et en désespoir de cause…
Joseph Eggleston Johnston et Pierre Gustave Toutant Beauregard ne se rendront que fin avril 1865, après avoir eu connaissance de la reddition de Robert E. Lee à Appomattox, quelques jours plus tôt, le 9 avril.
– Du 7 au 13 mai : bataille de Rocky Face Ridge. Comté de Whitfield, Géorgie.
Victoire de l’armée de l’Union commandée par William T. Sherman, face aux forces confédérées placées sous les ordres de Joseph Eggleston Johnston.
&
– Du 13 au 15 mai : bataille de Resaca. Comtés de Gordon et de Whitfield, Géorgie.
Bataille indécise entre les forces de l’Union commandées par William T. Sherman, face aux forces confédérées placées sous les ordres de Joseph Eggleston Johnston.
&
– Le 17 mai : bataille d’Adairsville. Comté de Barlow, Géorgie.
Victoire de l’armée de l’Union commandée par William T. Sherman, face aux forces confédérées placées sous les ordres de Joseph Eggleston Johnston.
&
– Le 24 et 25 mai : bataille de New Hope Church. Comté de Paulding, Géorgie.
Victoire de l’armée confédérée commandée par Joseph Eggleston Johnston, face aux forces de l’Union placées sous les ordres de William T. Sherman.
&
– Le 27 mai : bataille de Pickett’s Mill. Comté de Paulding, Géorgie.
Victoire de l’armée confédérée commandée par les généraux Joseph Eggleston Johnston et Patrick Cleburne (1828-1864), face aux forces de l’Union placées sous les ordres des généraux William T. Sherman et Oliver Otis Howard (1830-1909).
&
– Du 24 mai au 4 juin : bataille de Dallas. Comté de Paulding, Géorgie.
Victoire de l’armée de l’Union commandée par William T. Sherman, face aux forces confédérées placées sous les ordres de Joseph Eggleston Johnston.
&
– Le 22 juin : bataille de Kolb’s Farm. Comté de Cobb, Géorgie.
Victoire de l’armée de l’Union commandée par William T. Sherman, face aux forces confédérées placées sous les ordres de Joseph Eggleston Johnston.
&
– Le 27 juin : bataille de Kennesaw Mountain. Près de Marietta, Géorgie.
Victoire de l’armée confédérée commandée par Joseph Eggleston Johnston, face aux forces de l’Union placées sous les ordres de William T. Sherman.
&
– Du 6 juin au 3 juillet : bataille de Marietta. Comté de Cobb, Géorgie.
Victoire de l’armée de l’Union commandée par William T. Sherman, face aux forces confédérées placées sous les ordres des généraux Joseph Eggleston Johnston et Leonidas Polk (né en 1806-mort le 14 juin 1864, au cours de la bataille).
&
– Le 5 juillet : combats de Pace’s Ferry. Comté de Fulton, Géorgie.
Victoire de l’armée de l’Union commandée par William T. Sherman, face aux forces confédérées placées sous les ordres de Joseph Eggleston Johnston.
Lassé par le comportement jugé trop peu offensif de Johnston, Jefferson Davis le remplace par John Bell Hood, au grand désappointement de ses hommes qui l’appréciaient beaucoup.
« SHERMAN CONTRE HOOD »
– Le 20 juillet : bataille de Peachtree Creek. Comté de Fulton en Géorgie.
Victoire des forces de l’Union placées sous les ordres du général George H. Thomas, face aux troupes confédérées du général John Bell Hood.
&
– Le 22 juillet : bataille d’Atlanta. Comté de Fulton en Géorgie.
Victoire des forces de l’Union placées sous les ordres des généraux William T. Sherman et James B. McPherson (mort au combat), face aux troupes confédérées du général John Bell Hood.
&
– Le 28 juillet : bataille d’Ezra Church (aussi connue comme la bataille d’Ezra Chapel et la bataille de Poor House). Comté de Fulton en Géorgie.
Victoire des forces de l’Union placées sous les ordres des généraux William T. Sherman et Oliver Otis Howard, face aux troupes confédérées des généraux John Bell Hood et Stephen D. Lee.
&
– Du 14 au 15 août : seconde bataille de Dalton.
Victoire des forces de l’Union placées sous les ordres du général James Blair Steedman, face au Corps de cavalerie de Joseph Wheeler.
&
– Le 20 août : bataille de Lovejoy’s Station. Comté de Clayton, Géorgie.
Victoire des forces confédérées placées sous les ordres du major-général Patrick Cleburne, face à la cavalerie du brigadier général Judson Kilpatrick.
&
– Du 31 août au 1er septembre : bataille de Jonesborough. Comté de Clayton, Géorgie.
Victoire des forces de l’Union placées sous les ordres des généraux William T. Sherman, Oliver Otis Howard et George H. Thomas, face aux troupes confédérées des généraux John Bell Hood et William Joseph Hardee.
MARCHE DE SHERMAN VERS LA MER
CAMPAGNE DE SAVANNAH
(Du 15 novembre au 21 décembre 1864)
« SHERMAN CONTRE HARDEE »
La Marche de Sherman vers la mer, « Sherman’s March to the Sea », est le nom usuel donné à la Campagne de Savannah. Elle a eu lieu après la Campagne d’Atlanta (de mai à septembre 1864) et la victoire des forces de l’Union de Sherman. Elle représente une série de combats et de manœuvres militaires qui se sont déroulés sur le sol de la Géorgie, du 15 novembre au 21 décembre 1864, sous le commandement du major-général nordiste William Tecumseh Sherman.
Grant et Sherman estimaient que pour mettre un terme à cette guerre civile, il suffisait de détruire tout le potentiel stratégique, économique et moral de la Confédération des États du Sud d’Amérique.
Convaincu par sa doctrine, Sherman met sur pied une expédition militaire qui se doit d’être expéditive et brutale. Cette marche est un prélude aux futures théories modernes des guerres du XXème siècle (de la terre brûlée et de la guerre totale).
Le 15 novembre, l’armée de Sherman quitte Atlanta, conquise le 2 septembre 1864.
– Le 22 novembre : bataille de Griswoldville. Griswoldville, Géorgie.
Victoire des forces de l’Union placées sous les ordres des généraux Charles Carroll Walcutt et Charles Robert Woods, face aux forces confédérées des généraux Joseph Wheeler et Pleasant Jackson Philips.
– Le 4 décembre : bataille de Waynesboro. Waynesboro, Géorgie.
Victoire des forces de l’Union placées sous les ordres du général Judson Kilpatrick, face aux troupes confédérées du général Joseph Wheeler.
Le 21 décembre, avec la prise du port de Savannah (Géorgie) prend fin la Marche de Sherman vers la mer. Au cours de leur campagne, les troupes nordistes de Sherman se livreront à des destructions considérables. Ainsi, la région est saccagée et ruinée. Des infrastructures, des installations industrielles, des propriétés privées, sont incendiées et rasées, anéantissant ainsi l’économie du Vieux Sud, ainsi que son réseau de transports. Sherman frappe fort au cœur du territoire confédéré, sans se soucier des lignes de ravitaillement. Son armée, organisée en maraude, pille tout sur son passage et s’approvisionne sur les populations civiles torturées. Le comportement de Sherman et de ses troupes est considéré comme révolutionnaire dans les annales de la guerre.
La Marche de Sherman eut une conséquence destructrice irrémédiable sur la Géorgie et sur la Confédération. Sherman évaluait lui-même les préjudices produits par sa campagne à 100 millions de dollars (équivalant environ à 1,5 milliard de dollars en 2013).
Ainsi, au cours de cette Marche vers la mer, les troupes de l’Union ont détruit près de 500 km de voies ferrées (les « cravates de Sherman »), de nombreux ponts et des kilomètres de lignes télégraphiques. 5 000 chevaux, 4 000 mules et 13 000 têtes de bétail ont été pris à l’ennemi. 9,5 millions de livres de maïs et 10,5 millions de livres de fourrage ont été confisqués. On rapporte aussi qu’un nombre inconnu d’égreneuses à coton et de moulins ont été détruits.
Ces cravates furent créées sur un ordre écrit, daté du 18 juillet 1864, du général de l’Armée de l’Union William Tecumseh Sherman, en précisant le mode opératoire : ne pas simplement tordre les rails, mais aussi les vriller pour empêcher leur réutilisation.
1865
CAMPAGNE DES CAROLINES
(De janvier à mai 1865)
« SHERMAN CONTRE JOHNSTON »
La campagne des Carolines représente l’ultime campagne de Sherman à se dérouler sur le théâtre occidental de la Guerre Civile.
NB : La campagne se déroule entièrement dans des États de la côte Est. Elle est cependant considérée comme faisant partie du théâtre occidental, car elle représente la suite stratégique de l’offensive commencée, l’année précédente, au Tennessee, par les armées de l’Ouest placées sous les ordres de Sherman.
Dès janvier 1865, au terme de sa destructrice marche vers la mer à travers la Géorgie, Sherman quitte Savannah (qu’il avait prise au mois de décembre précédent), et se dirige vers le Nord. Il veut faire sa jonction avec les forces de l’Union en Virginie. Pour cela il traverse les deux Carolines, celle du Nord et celle du Sud. Il a l’intention de détruire tout ce qui peut avoir une valeur militaire sur son chemin, comme il l’a fait en Géorgie lors de la campagne de Savannah, l’année précédente.
Après une série de combats meurtriers, l’issue de cette campagne aboutira à la reddition de toutes les forces confédérées en Caroline du Nord et Caroline du Sud, en Géorgie et en Floride.
BATAILLES DE LA CAMPAGNE DES CAROLINES
– Le 3 février 1865 : bataille de Rivers’ Bridge (également connue sous le nom de bataille de Salkehatchie River, de Hickory Hill, de Owen’s Crossroads, de Lawtonville, et de Duck Creek). Comté de Bamberg, Caroline du Sud.
Victoire de l’armée de l’Union placée sous les ordres des généraux Francis Preston Blair, Jr (1821-1875) et John Alexander Logan (1826–1886), face aux forces confédérées du général Lafayette McLaws (1821-1897).
&
– Du 11 au 13 février : bataille d’Aiken. Aiken, Caroline du Sud.
Victoire des forces confédérées placées sous les ordres du major-général Joseph Wheeler (1836-1906), face troupes de l’Union du général Judson Kilpatrick (1836-1881).
&
– Du 7 au 10 mars : bataille de Wyse Fork. Comté de Lenoir, près de Kinston, Caroline du Nord.
Victoire de l’armée de l’Union placée sous les ordres des généraux John McAllister Schofield, (1831-1906) et Jacob Dolson Cox, (1828-1900), face aux forces confédérées du général Braxton Bragg (1817-1876).
&
– Le 10 mars : bataille de Monroe’s Crossroads, aussi nommée bataille de Fayetteville Road. Comté de Hoke, en Caroline du Nord.
Bataille indécise entre l’armée de l’Union commandée par le général Judson Kilpatrick (1836-1881) et les forces confédérées des généraux Wade Hampton III (1818-1902) et Joseph Wheeler (1836-1906).
&
– Le 16 mars : bataille d’Averasborough (ou bataille d’Averasboro). Dans les comtés de Harnett et de Cumberland, en Caroline du Nord.
Bataille indécise entre l’armée de l’Union commandée par le général Henry Warner Slocum (1827-1894), et les forces confédérées du général William Joseph Hardee (1815-1873).
&
– Du 19 au 21 mars : bataille de Bentonville. Près de la ville de Four Oaks, Caroline du Nord.
Victoire de l’armée de l’Union placée sous les ordres des généraux William Tecumseh Sherman (1820-1891) et Henry Warner Slocum (1827-1894), face aux forces de l’armée confédérée commandées par les généraux Pierre Gustave Toutant Beauregard, Joseph Eggleston Johnston, Braxton Bragg, William Joseph Hardee (1815-1873) et Daniel Harvey Hill (1821-1889).
Après la reddition de Lee à Grant à Appomatox Court House (le 9 avril 1865), et l’assassinat de Lincoln (le 14 avril 1865), Sherman rencontre Joseph Eggleston Jonston (1807-1891) à Bennett Place, près de la gare de Durham, en Caroline du Nord. Il veut négocier la reddition des forces confédérées de l’armée du Tennessee de Johnston.
A la requête de ce dernier et de Jefferson Davis, Sherman propose des termes de reddition généreux. Il pense être dans la droite lignée de celle d’Abraham Lincoln, exprimée lors de la réunion de City Point du 27 ou 28 mars 1865 (comté du Prince George, Virginie). Certes il est, avec Grant, l’un des personnages forts du moment, mais il n’a reçu aucune investiture pour négocier au nom des Etats-Unis, ni de la part de Grant, ni de la part du nouveau président, Andrew Johnson, ni même du cabinet.
Tout naturellement, les termes de la reddition accordés par Sherman sont refusés en haut lieu à Washington. Ce rejet va provoquer un profond désaccord entre Sherman et le secrétaire à la guerre, Edwin M. Stanton.
Le 26 avril 1865, Joseph Eggleston Jonston, faisant fi des instructions du président Jefferson Davis, accepte les termes purement militaires qui lui sont proposés et se rend officiellement avec son armée et toutes les forces confédérées des Carolines, de la Géorgie, et de la Floride.
SHERMAN ET L’ESCLAVAGE
Sherman n’était pas un abolitionniste avant la guerre. A l’image d’un grand nombre de ses congénères, et dans le contexte de son époque, il ne croit pas à « l’égalité du nègre ». Nonobstant, au cours de ses campagnes militaires à travers la Géorgie et les Carolines de 1864 et de 1865, il va libérer de nombreux esclaves qui verront en lui « un second Moïse ou Aaron », et se joindront par dizaines de milliers à sa marche conquérante.
Quelques voix abolitionnistes s’élèveront contre Sherman. Elles lui reprocheront de ne pas prendre en compte le sort de tous ces déshérités, et de ne pas en faire assez pour soulager les conditions de vie incertaines des esclaves fugitifs.
APRÈS LA GUERRE
– En juillet 1865, Sherman est nommé à la tête de la Division du Missouri, qui comprend tous les territoires à l’Ouest du Mississippi.
Son objectif premier, à ce poste, consiste à protéger la construction et le fonctionnement des chemins de fer et se préserver des attaques indiennes. Sherman va alors renouveler la stratégie qui lui a tant réussi au cours de la Guerre Civile. Il va s’évertuer non seulement à vaincre les guerriers des tribus amérindiennes, mais aussi à détruire tout le potentiel et les ressources qui leur permettent de résister à l’envahisseur Yankee. Pour se faire, il va organiser un important massacre des bisons d’Amérique du Nord, principale base de l’alimentation des Indiens des Plaines.
« Nous n’allons pas laisser quelques voleurs indiens déguenillés contrôler et stopper la progression des chemins de fer. … Je considère le chemin de fer comme le plus important élément actuellement en développement permettant de faciliter nos intérêts militaires sur la frontier. Nous devons agir avec une sérieuse détermination contre les Sioux, même jusqu’à leur extermination, hommes, femmes et enfants. [Les Sioux doivent] ressentir la toute-puissance du gouvernement. [Je fais le vœu de rester dans l’Ouest] jusqu’à ce que tous les Indiens aient été tués ou emmenés dans un pays où ils peuvent être surveillés. Au cours d’un assaut, […] les soldats ne peuvent s’arrêter pour distinguer entre hommes et femmes, ou même faire une discrimination entre les âges. » Propos de Sherman, rapportés dans l’« Independent Institute ».
– En 1867, dans une lettre adressée à Grant, Sherman justifiera ses propos en nommant sa méthode « la solution finale au problème indien. »
Malgré sa fermeté envers les Amérindiens, Sherman condamnera le traitement injuste dont ils sont l’objet par les spéculateurs et les agents du gouvernement dans les réserves indiennes.
– Le 25 juillet 1886, le Congrès crée le grade de général de l’armée pour le général Ulysse S. Grant, et par la suite nommera William T. Sherman au grade de lieutenant-général.
– En mars 1869, lorsque Grant devient le 18ème Président des Etats-Unis, Sherman est nommé Commandant Général de l’Armée des Etats-Unis.
– En 1869, après le décès de John A. Rawlins (1831-1869), il devient, l’espace d’un mois, secrétaire à la guerre.
Cependant, il voit sa carrière militaire inquiétée par des problèmes politiques. Afin d’échapper à la pression des politiciens de Washington, de 1874 à 1876, il déplacera son état-major à Saint-Louis, dans le Missouri.
– En 1875, Sherman publie ses mémoires, un ouvrage en deux volumes.
– Le 19 juin 1879, Sherman prononce un discours devant les cadets de l’Académie militaire du Michigan, au cours duquel il a peut-être édicté son célèbre War is Hell « la guerre c’est l’Enfer ».
En 1945, le président Harry S. Truman déclarera : « Sherman avait tort. Je vous le dis, je trouve que la paix, c’est l’Enfer. »
– Le 1er novembre 1883, Sherman démissionne de son poste de Commandant Général de l’Armée des Etats-Unis.
Il se retire de l’armée l’année suivante, le 8 février 1884. Il passera la plus grande partie du reste de sa vie à New York, où il se consacrera au théâtre et à la peinture.
En 1884, Sherman est proposé à la candidature républicaine pour l’élection présidentielle ; il refusera catégoriquement.
SA FIN DE VIE
Sherman meurt à New York le 14 février 1891.
Sa dépouille est ensuite transportée à Saint-Louis, où un autre service a lieu le 21 février, dans une église catholique.
« Si j’étais à sa place et lui à la mienne, il aurait gardé son chapeau enlevé. » Ce jour-là, Johnston attrapera une pneumonie ; il mourra quelques semaines plus tard, à l’âge de 84 ans.
Sherman repose dans le Calvary Cemetery (cimetière du calvaire) de Saint-Louis.
Sources :
Cet article contient des extraits de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard.)
La « Guerre de Sécession », de Ken Burns.
https://fr.wikipedia.org/wiki/William_Tecumseh_Sherman
https://www.geni.com/people/Maj-Gen-William-Tecumseh-Sherman-USA/6000000002969916802
4 réponses
[…] ainsi que 30 000 blessés. – Trois des plus grands généraux de l’Union, Ulysses S.Grant, William Tecumseh Sherman et Philippe Shéridan, étaient originaires de […]
[…] 1864, l’armée passera sous le commandement de William T. Sherman ; elle sera dissoute le 1er août […]
[…] sont maîtres du Mississippi. La Confédération est coupée en deux. Les armées de Grant et de Sherman s’apprêtent à passer à […]
[…] William Tecumseh Sherman […]