Les guerres de Vendée – François Séverin Marceau-Desgraviers
LES GUERRES DE VENDÉE
FRANÇOIS SÉVERIN
MARCEAU-DESGRAVIERS
(1769-1796)
« Ne me parle pas de mes lauriers, écrivait-il à sa sœur qui le félicitait d’une de ses victoires ; ils sont trempés de sang humain. »
INTRODUCTION
Lire : Des origines à l’étincelle.
Le 1er août 1793, la Convention ordonne par décret, la destruction et l’incendie de la Vendée en état d’insurrection. La triste besogne est confiée au général François Westermann.
FRANÇOIS SÉVERIN
MARCEAU-DESGRAVIERS
(1769-1796)
NAISSANCE
François Séverin Marceau-Desgraviers est un général français de la Révolution et des Guerres de Vendée. Il naît le 1er mars 1769 à Chartres, et meurt au combat le 19 septembre 1796, au cours de la bataille d’Altenkirchen (actuellement : le land de Rhénanie-Palatinat).
JEUNESSE & FAMILLE
Fils d’un procureur au baillage de Chartres, le jeune Marceau se destine au barreau. Il est le fils de François Marceau Sieur Des Graviers (1721-1792) et d’Anne Victoire Gaullier, Dame Des Graviers (1747-1798).
Dès sa naissance, le jeune François est confié à des paysans démunis mais affectueux. A l’âge de 8 ans, ses parents le récupèrent et le placent à l’école des pauvres. L’institution est peu coûteuse, le savoir que l’on y dispense est presque inexistant, et surtout prodigué à force de coups.
A l’âge de 15 ans, le jeune François s’enfuit de Chartres pour se rendre à Paris. Là, il est recherché par la police, puis ramené chez ses parents. Marceau devra donc attendre d’avoir 16 ans pour pouvoir s’enrôler dans l’armée.
FRATRIE
– Nicolas Séverin Marceau (1771-1823).
– Joséphine Désirée Félicité Marceau (1777-1808).
– Louis Augustin Marceau (1778-1839).
L’HOMME
François Séverin Marceau-Desgraviers a toujours eu un comportement digne au plus fort des combats de la Guerre de Vendée. Il a fait preuve d’une clémence que l’on peut qualifier de chevaleresque. Les efforts qu’il a consentis pour éviter les sévices occasionnés aux femmes, ainsi que la dure répression réservée aux prisonniers, lui ont attiré maintes accusations. Durant toute la campagne de Vendée il s’opposera aux atrocités commises par les soldats républicains. Peut de temps après sa victoire à la bataille de Nantes, dégouté de toutes ces horreurs et malade de surcroit, il demandera sa mutation loin du théâtre de l’Ouest.
LE MILITAIRE
– En 1785, Marceau n’a que 16 ans lorsqu’il choisit de s’engager dans l’infanterie au régiment d’Angoulême.
– En 1789 il accède au grade de sergent.
– Le 14 juillet 1789, dès la prise de la bastille, Marceau s’engage en fervent patriote dans la garde nationale parisienne. Il y sera nommé aide de camp du général La Fayette.
– En 1791, il s’engage au 1er bataillon de volontaires d’Eure-et-Loir, et le 6 novembre Marceau accède au grade de capitaine.
– Le 1er décembre, il est promu adjudant-major.
1792
– Le 25 mars 1792, Marceau devient lieutenant-colonel.
– Le 20 avril, la France déclare la guerre au roi de Bohême et de Hongrie (autrement dit, à l’empereur d’Autriche François II).
– le 25 avril : à Strasbourg, Rouget de l’Isle compose le chant de l’armée du Rhin (la future Marseillaise).
PRINCIPAUX CHEFS HISTORIQUES VENDÉENS :
1. Jacques Cathelineau (1759-1793).
2. Maurice Gigost d’Elbée (né en 1752-fusillé le 9 janvier1794).
3. Charles de Bonchamps (1760-1793).
4. François Athanase Charette de La Contrie (né en 1763-fusillé le 29 mars 1796).
5. Henri du Vergier, comte de La Rochejaquelein (1772-1794).
6. Louis-Marie de Salgues, marquis de Lescure (1766-1793).
7. Jean-Nicolas Stofflet (né en 1753-fusillé le 25 février 1796).
8. Antoine-Philippe de la Trémoille, prince de Talmont (né en 1765-guillotiné le 27 janvier1794).
9. Gaspard Augustin René Bernard de Marigny (1754-1794).
PRINCIPAUX COMMANDANTS RÉPUBLICAINS :
1. Jean Baptiste Camille de Canclaux (1740-1817).
2. Jean-Michel Beysser (né en 1753- guillotiné le 13 avril 1794).
3. Jean François Berruyer (1741-1804).
4. Armand-Louis Gontaut, duc de Biron (né en 1747-guillotiné le 31 décembre 1793).
5. Alexis François Chalbos (1736-1803).
6. Jean-Baptiste Kléber (1753-1800).
7. François Séverin Marceau-Desgraviers (1769-1796).
8. François Nicolas Benoit Haxo (1749-1794).
9. François-Joseph Westermann (né en 1751- guillotiné le 5 avril 1794).
10. Antoine-Joseph Santerre (1752-1809).
11. Louis Marie Turreau de Lignières, dit Turreau de Garambouville (1756-1816).
12. Louis Lazare Hoche (1768-1797).
FAITS D’ARMES ET PARTICIPATION
AUX BATAILLES
LE GÉNÉRAL DE LA RÉVOLUTION
1792
– Avec son bataillon, Marceau rejoint l’armée des Ardennes (aile droite de l’armée du Nord).
– Siège de Verdun (du 29 août au 2 septembre).
Défaite et capitulation de la garnison de la ville placée sous les ordres du général Nicolas-Joseph Beaurepaire (né en 1740-suicidé ou mort au combat à Verdun, le 2 septembre 1792), face aux troupes prussiennes commandées par Charles-Guillaume-Ferdinand de Brunswick (1735-1806). La négociation de la capitulation de la ville avec les Prussiens sera confiée à Marceau.
– Marceau rejoint l’armée du Nord, et le 4 septembre, il est admis dans les cuirassiers légers de la Légion germanique avec le grade de lieutenant-colonel.
– Journée du 10 août : prise des Tuileries par le peuple.
EN VENDÉE
Lire :
– Des origines à l’étincelle.
– La Vendée triomphante.
– L’apogée.
– La chute.
– Le sursaut.
– L’anéantissement.
LE GÉNÉRAL DE L’ARMÉE DE L’OUEST
1793
Sur la recommandation de Jean-Baptiste Kléber, Marceau est affecté en Vendée ; il a 24 ans. Choisi comme le seul compétant, il est nommé commandant des armées de l’ouest.
MARS
– Du 2 au 4 : premières émeutes à Cholet (Maine-et-Loire).
– Le 10 mars : Insurrection à Machecoul.
VIRÉE DE GALERNE
(Du 18 octobre au 23 décembre 1793)
OCTOBRE
– Le 17 : 2ème Bataille de Cholet.
Déroute des « Blancs » de l’Armée catholique et royale commandée par les généraux d’Elbée, La Rochejaquelein, Royrand (1731-1793), Bernard de Marigny, François Jean Hervé Lyrot (1732-1793) et Piron de La Varenne (1755-1794), face à l’Armée républicaine placée sous les ordres des généraux Jean Léchelle (1760-1793), Jean-Baptiste Kléber, Marceau-Desgraviers, Michel de Beaupuy (1755-1796), Nicolas Haxo, Louis Antoine Vimeux (1737-1814), Marc Scherb (1747-1838), Antoine Bard (1759-1837), Alexis Chalbos, François Muller (1764-1808), et François-Joseph Westermann.
Les chefs vendéens Maurice Gigost d’Elbée et Charles de Bonchamps seront grièvement blessés lors de la bataille.
– Les « Blancs » reculent sur Beaupréau.
– Le 18 : entre 60 000 à 100 000 Vendéens passent la Loire. Mort de Bonchamps.
– Le 20 : début de la « Virée de Galerne ». Henri de La Rochejaquelein est nommé général en chef en remplacement de Maurice Gigost d’Elbée, blessé le 17 lors de la bataille de Cholet.
NOVEMBRE
– Du 20 au 22 : bataille de Dol.
Victoire de l’Armée vendéenne, sous les ordres des généraux Henri de La Rochejaquelein, Jean-Nicolas Stofflet, Antoine-Philippe de la Trémoille, prince de Talmont, et Henri Forestier (1775-1806), face à l’armée républicaine commandée par les généraux Jean-Antoine Rossignol (1759-1802), Marceau-Desgravier, François-Joseph Westermann, Jean-Baptiste Kléber, François Muller (1764-1808) et Boüin de Marigny (1766-1793).
– Le 28 : Louis Marie Turreau remplace Jean Léchelle (1760-1793).
DÉCEMBRE
Du 12 au 13 : bataille du Mans.
Victoire décisive de l’armée républicaine commandée par Marceau-Desgravier, Jean-Baptiste Kléber, François-Joseph Westermann, François Muller (1764-1808), Jacques Louis François de Tilly (1749-1822), Henri-Pierre Delaage (1766-1840), et François Carpantier (1751-1813), face aux forces vendéennes et chouannes placées sous les ordres des chefs Henri de La Rochejaquelein, Stofflet, Antoine-Philippe de la Trémoille, Henri Forestier (1775-1806), Bernard de Marigny, François Jean Hervé Lyrot (1732-1793), et Charles de Beaumont d’Autichamp (1770-1859).
– Le 23 : massacres de Savenay. C’est la fin de la « Virée de Galerne ».
Les rescapés de l’Armée royale catholique sont exterminés à Savenay par la « fureur meurtrière » des « Bleus » républicains. Seuls 4 à 5000 survivants réussissent à traverser la Loire, avec à leur tête Henri de La Rochejaquelein et Jean-Nicolas Stofflet. La « virée de Galerne » est terminée.
Pertes vendéennes à Savenay :
– Entre 3000 et 7000 morts au combat ou exécutés sommairement. On dénombrera avant la bataille entre 4000 et 6000 non-combattants (blessés, femmes, enfants…)
– 662 prisonniers seront fusillés, 1679 femmes et enfants prisonniers seront exécutés lors des fusillades et noyades de Nantes.
Pertes républicaines à Savenay:
– On dénombrera 30 morts et 200 blessés.
Lors de la bataille du Mans et à Savenay, Marceau-Desgraviers et Jean-Baptiste Kléber tenteront de juguler la fureur assassine des soldats républicains ; mais en vain. Ils en seront scandalisés !
1794
PREMIÈRE COALITION
LE GÉNÉRAL DE L’ARMÉE DE SAMBRE-ET-MEUSE
Nommé à l’armée des Ardennes puis de Sambre et Meuse, Marceau-Desgraviers est placé le plus souvent à la tête de l’avant-garde. Il combat sans arrêt en 1794, 1795 et 1796.
– Le 26 juin : Bataille de Fleurus.
Victoire de l’armée française commandée par les généraux Jean-Baptiste Kléber, Jean-Baptiste Jourdan (1762-1833), Jean Etienne Championnet (1762-1800) et Marceau-Desgravier qui commande l’aile droite de l’armée, face aux armées coalisées du Saint Empire, des Provinces-Unies, du Royaume-Uni et de l’Électorat de Hanovre, placées sous les ordres de Frédéric Josias de Saxe-Cobourg-Saalfeld, (1737-1815) et de Jean-Pierre de Beaulieu (1725-1819).
1795
– Le 29 octobre : blocus de la forteresse de Mayence.
Défaite des forces françaises commandées par les généraux François Ignace Schaal (1747-1833), Antoine Merlin de Thionville (1762-1833), Jean-Baptiste Kléber et François Séverin Marceau-Desgravier, face aux forces coalisées placées sous les ordres du feld-maréchal du Saint-Empire, François Sébastien de Croix de Clerfayt (1733-1798).
1796
TUE AU COMBAT
Le 19 septembre, Jean-Baptiste Jourdan (1762-1833) lui ordonne de couvrir la retraite de l’armée. Marceau-Desgravier doit tenir avec ses régiments la rive droite du Rhin autour d’Altenkirchen, pour que le reste des forces françaises puisse se diriger vers la rive gauche. Alors qu’il fait une reconnaissance dans la forêt d’Höchstenbach, afin de placer ses hommes et son artillerie sur des positions défensives, Marceau reçoit au côté gauche un coup mortel, tiré par un chasseur tyrolien. Grièvement blessé, il est laissé aux mains de l’ennemi. Le général sera transporté à Altenkirchen, où il décèdera deux jours plus tard.
Marceau-Desgravier sera inhumé dans le camp retranché de Coblence. Son ami, Jean-Baptiste Kléber, lui fera édifier un tombeau en forme de pyramide dans lequel reposent ses cendres.
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