La Collégiale Saint-Barnard de Romans-sur-Isère
LES TÉMOINS DU PASSÉ
LA COLLÉGIALE SAINT-BARNARD DE
ROMANS-SUR-ISÈRE
TYPE : ancienne collégiale.
STYLE : roman et gothique.
NOM LOCAL : collégiale Saint-Barnard.
DÉDICATAIRE : Saint-Barnard de Romans.
CULTE : catholique romain.
ÉPOQUE : Moyen Âge.
FONDATION : en 838, par Saint-Barnard.
PÉRIODES DE CONSTRUCTION : XIIIème, XVIème siècles.
DIOCÈSE : Valence.
ÉTAT DE CONSERVATION : en partie détruite, et reconstruite au cours de son histoire.
DIMENSIONS : hauteur moyenne de l’église : 25m. Longueur totale : 65m. Largeur de la nef : 11m. Largeur du transept : 33m.
PROTECTION : classée sur la liste des Monuments Historiques par arrêté le 22 juin 1840, parachevé en 1942 par un classement des abords de l’église.
PROPRIÉTAIRE : la commune.
COMMUNE : Romans-sur-Isère.
DÉPARTEMENT : la Drôme.
RÉGION : Provence-Alpes Côtes d’Azur.
LOCALISATION
La collégiale Saint-Barnard de Romans-sur-Isère est une ancienne collégiale située à Romans-sur-Isère, dans le département de la Drôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
ROMANS-SUR-ISÈRE
Romans-sur-Isère est une commune française située dans le département de la Drôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
En 2021, sa population s’élevait à 32 911 habitants, les Romanaises et les Romanais.
La commune est située à 15,1 km de l’église Saint-Martin d’Hostun, à 19,2 km de Valence, à 21,2 km du château de l’Arthaudière, à 25,4 km de Saint Antoine l’Abbaye, à 28,6 km de l’abbaye cistercienne de Léoncel, et à 29,9 km de l’église Saint Clair de la Motte Fanjas, (sources google maps).
Barnard de Romans (dit aussi « Barnard de Vienne », « Bernardus », ou « Bernard ») naît vers 778 ou 780 à Izernore (dans l’Ain, en région Auvergne-Rhône-Alpes). Il meurt le 22 janvier 842 à Romans-sur-Isère. Saint de l’Église catholique, il fut archevêque de Vienne (en Dauphiné), de la fin du VIIIème au début du IXème siècle. NAISSANCE ET FAMILLE C’est le plus jeune des enfants d’une famille noble et puissante. Héliarde, son père, l’envoie dès l’âge de dix ans dans un collège de prêtres. JEUNESSE Il y restera quelques années, jusqu’à ce que ses parents le rappellent auprès d’eux après le décès de tous ses frères. Barnard est continuellement dans la dévotion et très épris de piété ; au grand désappointement de ses parents, qui le trouvent presque toujours en prière et isolé du monde. Cette conduite lui attire le mécontentement de son père, qui le lui fait savoir : « A Dieu ne plaise, mon fils, que je blâme le parti de la dévotion que vous paraissez avoir embrassé ; mais faites réflexion que la vertu d’un gentilhomme doit être différente de celle d’un solitaire, et qu’on peut remplir les devoirs du monde sans violer ceux du Christianisme. Au reste, je vous vois souvent rêveur et comme un homme qui médite quelque projet; prenez garde, car si vous déshonorez mon nom, votre père deviendra votre persécuteur ». A l’âge de dix-huit ans, et pour tenter de lui faire abandonner ses projets, ses parents envisagent de lui faire épouser une jeune fille issue d’une riche famille. Ils veulent aussi le former au métier des armes. SA CARRIÈRE MILITAIRE En 797, il guerroie dans l’armée de Charlemagne et participe, en qualité d’officier, aux campagnes d’annexion de la Frise orientale. Il va trouver dans la discipline militaire une assurance qui va tout à fait lui convenir, et il se distinguera par sa bravoure. En 798, il accompagne le roi des Francs à Aix-la-Chapelle. Il se distingue au combat contre les Saxons en montrant toujours autant de valeur que de sagesse dans ses conseils, ce qui lui vaut l’estime des officiers. Au cours de cette époque, il perd ses parents. C’est ce qui l’incite à retourner chez lui, et à se séparer de ses biens pour les distribuer aux pauvres. Il décide de quitter son épouse et ses enfants en leur laissant les moyens de survivre dignement. SA CARRIÈRE RELIGIEUSE En 803, Barnard décide de créer un hospice. Après l’avoir doté de revenus confortables, il décide de se retirer dans le Bas-Bugey (ou Bugey Blanc, partie sud de la région historique du Bugey, dans le département français de l’Ain, en région Auvergne-Rhône-Alpes) pour y restaurer l’abbaye Notre-Dame d’Ambronay. Se repentant d’avoir quitté ses enfants, il fait construire une maison nommée la « Chapelle de Saint Barnard », au lieu-dit « Les Sept Fontaines », destinée à les accueillir ainsi que les visiteurs de passage. Il passe les premières années en retraite et en prières à l’abbaye Notre-Dame Ambronay, avant d’y être élu abbé. En 810, il doit succéder à regret à Wolfère à la tête de l’évêché de Vienne. Ceci sur l’insistance du pape Léon III, qui lui envoie l’abbé Grégoire, ainsi qu’une lettre se terminant ainsi : « …Que si cette lettre ne suffit pas pour vous soumettre, nous tiendrons comme une injure faite au Saint-Siège toute la désobéissance que vous montrerez à notre cher frère Grégoire que nous envoyons en qualité de légat ». Cette lettre pousse donc Barnard à quitter la quiétude de son monastère (Notre-Dame d’Ambronay) pour prendre le diocèse de Vienne en qualité d’évêque. Au cours de son mandat, il se révèle farouche partisan du rattachement du filioque dans le symbole de la foi. Filioque : « le Saint-Esprit ne procède pas du Père seul, mais du Père et du Fils ». La querelle du Filioque est le différend théologique qui, à partir du VIIIème siècle, oppose l’Église romaine et l’Église grecque, à propos du dogme de la Trinité. Elle sera le prétexte officiel qui aboutira en 1054 à la séparation des Églises de Rome et de Constantinople. Aujourd’hui, les chrétiens en communion avec Rome constituent communément l’Église catholique, et ceux qui sont en communion avec Constantinople, l’Église orthodoxe. Le 5 décembre 817, le pape Pascal Ier lui remet le « pallium » (ornement liturgique catholique se présentant comme une bande d’étoffe de laine blanche, dont le port, pendant la célébration de la messe, sur la chasuble, est réservé au pape, aux primats, aux archevêques métropolitains, et à quelques rares évêques). En 838, il fait édifier une abbaye bénédictine au bord de l’Isère, et la dédie à Saint Pierre et Saint Paul. Autour de ce monastère, qui prendra son propre nom au XIIIème siècle (Collégiale Saint-Barnard), se développe rapidement une ville alors riche et prospère : Romans-sur-Isère. SA MORT Barnard meurt le 22 janvier 841, après 32 ans d’épiscopat selon l’inscription de son épitaphe. Il est inhumé le 23 janvier 842, et sera canonisé en 944.
PRÉSENTATION
Construite sur la rive droite de l’Isère, la Collégiale Saint-Barnard a connu de nombreuses transformations depuis sa construction, en 837. Afin de mettre en valeur le bâtiment et de mieux le connaître (mais aussi pour effacer les dégâts causés par la grêle en 2019), il fait l’objet depuis plusieurs années d’une restauration complète.
Ravagée à plusieurs reprises, relevée, restaurée, agrandie, surélevée, la collégiale telle qu’elle nous apparaît aujourd’hui est le résultat d’une architecture érigée du XIème au XVIIIème siècle.
Elle associe donc l’époque romane (partie inférieure de la nef) et l’époque gothique (partie supérieure, chœur et transept).
La partie haute de la nef se dresse sur les murs romans, et la voûte en croisée d’ogives s’élève à 24 mètres du sol. Les chapiteaux romans de la nef sont décorés de remarquables sculptures de personnages bibliques, d’animaux, et de feuilles d’acanthes.
HISTORIQUE
Barnard, ancien compagnon d’arme de Charlemagne, archevêque de Vienne (Isère) fonde sur ce site une abbaye bénédictine. Il y construit une église, en l’honneur des apôtres Pierre et Paul et en mémoire des martyrs viennois Séverin, Exupère, et Félicien (les « Trois Doms ») ; il en apporte les reliques. PREMIÈRE ÉGLISE 22 janvier 840 Barnard meurt dans son abbaye, où on l’enterre. 860 Les Normands détruisent la première église au cours de leur raid dans la vallée du Rhône. DEUXIÈME ÉGLISE 920 L’abbé David reconstruit la première église. La reconstruction est poursuivie par l’abbé Fortunius, et n’est toujours pas terminée en 917. 927 Début d’un conflit entre l’Archevêque Sobon et les moines de l’abbaye. L’archevêque envoie des troupes à Romans, sous la direction de Silvion de Clérieu. 932 Silvion de Clérieu, principal lieutenant de l’Archevêque, brûle l’abbaye et l’église. Ce qui lui vaut le surnom de « Silvion l’Incendiaire ». 944 Les reliques de Saint Barnard sont placées dans une châsse d’argent, à gauche de l’autel majeur dédié aux saints apôtres. De nombreux miracles se produisant devant son tombeau, la collégiale devient un lieu de pèlerinage. TROISIÈME ÉGLISE Les moines bénédictins sont remplacés par un collège ou chapitre de chanoines, d’où le nom de collégiale. Un embryon de site est en formation. 1025 Léger, descendant de Silvion de Clérieu, est élu abbé de Saint-Barnard. 1031 Lorsqu’il devient Archevêque de Vienne, il inaugure le cumul des deux fonctions, qui durera jusqu’à la Révolution. 1049 Après l’incendie de la troisième église, Léger la reconstruit. Il bâtit un cloître, ainsi que le premier pont sur l’Isère (appelé aujourd’hui « Pont Vieux »). QUATRIÈME ÉGLISE 1070 Mort de Léger. 1134 Guigues, Dauphin, Comte d’Albon, en lutte contre les Archevêques de Vienne, pille la ville. 1219 Jean de Bernin devient Archevêque-Abbé. Grand bâtisseur, il élève une partie gothique sur des murs romans et agrandit l’église (transept et chœur actuels). CINQUIÈME ÉGLISE 1266 Mort de Jean de Bernin. Le chœur achevé est peint par des artistes, probablement provençaux. Construction de la chapelle Saint-Maurice (partie orientale de la Chapelle du Saint-Sacrement). 1342 Romans se soumet au Dauphin Humbert II, et devient partie intégrante du Dauphiné. 30 mars 1349 Humbert II cède ses États du Dauphiné à la Couronne de France. La cérémonie a lieu dans la Collégiale. Construction de la Chapelle Saint-Étienne (partie occidentale de la Chapelle du Saint-Sacrement). Jusqu’au XVIIème siècle : construction des Chapelles basses latérales dans les murs de la nef. 1562-1567 Chef du parti protestant, le Baron des Adrets pille la Collégiale. Les statues du porche sont mutilées, et une grande partie des voûtes est abattue. 1650 Charles de Lionne, né à Romans en 1620, Abbé de Leisseins, seigneur de Triors, issu d’une riche famille dauphinoise, est élu Chanoine Sacristain du Chapitre (charge la plus élevée après celle d’Archevêque-Abbé). Il entreprend la restauration. 1652 La voûte est refaite. 1701 Charles de Lionne meurt en léguant à l’église ses « Tentures du Mystère de la Passion ». 1718 Les travaux des voûtes sont terminés. 1720 Construction de la tribune des orgues. 19 avril 1794 A la Révolution, l’église devient temple de la raison. On vend à des particuliers des parties du cloître, des chapelles, et le vieux clocher. 1801 L’église est rouverte au culte. 1840 La Collégiale est inscrite par Prosper Mérimée sur la première liste des Monuments Historiques. 1843 Installation des orgues sur la tribune. 1857 Démolition du cloître roman pour établir un quai sur l’Isère. 1891 Point de départ de restaurations régulières, qui sont loin d’être achevées et se poursuivent encore… 1942 Propriété de la ville, la Collégiale est classée Monument Historique depuis le 22 juin 1942. 2000 Inauguration de la verrière occidentale (vitraux de l’artiste Georg Ettl et des ateliers Thomas de Valence sur le thème de l’Apocalypse).
L’EXTÉRIEUR
VUE GÉNÉRALE
FAÇADE OCCIDENTALE
FAÇADE MÉRIDIONALE
LE CHEVET
L’INTÉRIEUR
LA NEF
LES STATUES
LES AUTELS
LE TRIFORIUM
LE BÉNITIER
L’ABSIDE
LE CHŒUR
LA CHAIRE
LES STALLES
L’ORGUE
LA VOÛTE
LES TABLEAUX
LES CHAPITEAUX
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
Cet article contient des infos recueillies sur des panneaux explicatifs affichés sur le parcours de la visite du site, à l’attention du visiteur.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Barnard_de_Romans
https://fr.wikipedia.org/wiki/Coll%C3%A9giale_Saint-Barnard_de_Romans-sur-Is%C3%A8re
https://www.ville-romans.fr/decouvrir/le-patrimoine-romanais/collegiale-saint-barnard