Les guerres de Vendée – Charles de Bonchamps
LES GUERRES DE VENDÉE
CHARLES–MELCHIOR-ARTUS
DE BONCHAMPS
(1760-1793)
« J’ai servi mon Dieu, mon Roi, ma Patrie. J’ai su pardonner. »
Charles de Bonchamps
INTRODUCTION
NAISSANCE
Charles-Melchior-Artus de Bonchamps est un général des armées vendéennes, né le 10 mai 1760 au château du Crucifix, près de Châteauneuf-sur-Sarthe. Il meurt au combat le 18 octobre 1793, au hameau de la Maillerais, près de Varades (Loire-Atlantique). Il est passé à la postérité pour son célèbre « Pardon de Bonchamps » (A Saint-Florent-Le-Vieil, alors qu’il agonise, il accorde la vie sauve à 5000 prisonniers républicains qui devaient être exécutés).
FAMILLE
Il est le fils de Louis de Bonchamps (1735-1787) et de Marguerite Eulalie de Hellaust de Vallière (1725-1766).
MARIAGE
Charles de Bonchamps épouse le 10 février 1789, à Angers, Marguerite de Scépeaux (1767-1845). De cette union naîtra une fille, Zoé de Bonchamps (1789-1877).
JEUNESSE
Sa jeunesse, il la passe à la Baronnière, près de Saint-Florent-le-Vieil (Maine et Loire). Issu d’une famille modeste mais noble, il s’engage à l’âge de 16 ans comme cadet-noble dans le régiment d’Aquitaine. A 22 ans, on retrouve Charles en Inde, aux côtés du Bailli de Suffren où il sert un an et combat contre les Anglais. Dès l’âge de 27 ans (en 1787), il est promu capitaine de grenadiers. Après cette excellente formation, il retourne en France et tient garnison à Mézières.
Rejetant les idées révolutionnaires, Charles refuse de prêter le serment de fidélité à la République qu’exige l’Assemblée constituante, et quitte l’armée. Avec sa jeune épouse, il vient s’installer dans les Mauges. Le couple se retire dans son château de la Baronnière, sur la paroisse de la Chapelle-Saint-Florent, au sud du Marillais, proche de Saint-Florent-le-Vieil. Il y mène une existence « sérieuse et retirée ».
Bonchamps reprend malgré tout du service et, le 10 août 1792, il se distingue à la défense des Tuileries ; c’est à cette occasion qu’il sauve la vie d’Henri de La Rochejaquelein.
Le 12 mars 1793, les émeutes éclatent à Saint-Florent-le-Vieil.
C’est là, dans sa retraite, que les paysans viennent chercher Charles le 19 mars 1793. Ils le choisissent tout naturellement pour mener l’insurrection vendéenne. Bonchamps est perplexe, il ne croit pas aux chances de cette insurrection ; alors il refuse. Mais les hommes insistent. Finalement, poussé par la ferveur populaire, il prend le commandement des troupes en rébellion ; il en fera les meilleurs soldats du soulèvement vendéen ; ces soldats on les appellera « les Bonchamps ».
PRINCIPAUX CHEFS HISTORIQUES VENDÉENS :
- Jacques Cathelineau (1759-1793).
- Maurice Gigost d’Elbée (né en 1752- fusillé le 9 janvier1794).
- Charles de Bonchamps (1760-1793).
- François Athanase Charette de La Contrie (né en 1763- fusillé le 29 mars 1796).
- Henri du Vergier, comte de La Rochejaquelein (1772-1794).
- Louis-Marie de Salgues, marquis de Lescure (1766-1793).
- Jean-Nicolas Stofflet (né en 1753- fusillé le 25 février 1796).
- Antoine-Philippe de la Trémoille, prince de Talmont (né en 1765-guillotiné le 27 janvier 1794).
- Gaspard Augustin René Bernard de Marigny (1754-1794).
PRINCIPAUX COMMANDANTS RÉPUBLICAINS :
- Jean Baptiste Camille de Canclaux (1740-1817).
- Jean-Michel Beysser (né en 1753- guillotiné le 13 avril 1794).
- Jean François Berruyer (1741-1804).
- Armand-Louis Gontaut, duc de Biron (né en 1747-guillotiné le 31 décembre 1793).
- Alexis François Chalbos (1736-1803).
- Jean-Baptiste Kléber (1753-1800).
- François Séverin Marceau-Desgraviers (1769-1796).
- François Nicolas Benoit Haxo (1749-1794).
- François-Joseph Westermann (né en 1751- guillotiné le 5 avril 1794).
- Antoine-Joseph Santerre (1752-1809).
- Louis Marie Turreau de Lignières, dit Turreau de Garambouville (1756-1816).
- Louis Lazare Hoche (1768-1797).
FAITS D’ARMES ET PARTICIPATION
AUX BATAILLES
1793
AVRIL
– Le 19 : bataille de Vezins.
Victoire des forces vendéennes placées sous les ordres de Maurice Gigost d’Elbée, de Charles de Bonchamps, de Jacques Cathelineau, et d’Henri de La Rochejaquelein, face aux troupes républicaines commandées par François Leigonyer (1740-1807).
– Le 22 : bataille de Beaupréau.
Victoire des forces royalistes commandées par Charles de Bonchamps, face à l’armée républicaine conduite par le général Jean Marie Gaspard Gauvilliers (1755-1823).
MAI
– Le 5 : prise de Thouars.
Victoire des « Blancs » commandés par Jacques Cathelineau, Charles de Bonchamps, Henri de La Rochejaquelein, et Louis de Lescure. La ville était défendue par l’armée des « Bleus » de Pierre Quétineau (né en 1756-guillotiné le 17 mars 1794). Les villes de Bressuire et de Parthenay sont investies par les Vendéens.
– le 25 : 2ème bataille de Fontenay le Comte. La rébellion, partie des Mauges, se répand dans le sud de l’actuelle Vendée. La ville de Fontenay le Comte, commune d’importance dans la région, est prise par les « Blancs ».
Victoire des Vendéens, commandés par Lescure, Jacques Cathelineau, Bonchamps, La Rochejaquelein, Stofflet et Gaspard de Marigny, face aux forces républicaines placées sous les ordres des généraux républicains Alexis François Chalbos et Jean-Baptiste Nouvion (1753-1825).
JUIN
– Le 12 : Jacques Cathelineau est élu premier généralissime des insurgés vendéens.
– Le 29 : bataille de Nantes.
Défaite des « Blancs » de l’Armée catholique et royale à Nantes. Jacques Cathelineau est gravement blessé ; il mourra des suites de ses blessures le 14 juillet 1793. Cet échec des « Blancs » marque un tournant crucial dans l’Histoire du soulèvement vendéen.
Victoire des forces républicaines placées sous les ordres de René-Gaston Baco de la Chapelle (1751-1800, maire de Nantes au moment de l’assaut vendéen), de Jean Baptiste Camille de Canclaux et de Jean-Michel Beysser, face à l’Armée catholique et royale commandée par Jacques Cathelineau, Charette de La Contrie, Charles de Bonchamps, d’Elbée, Stofflet, François Jean Hervé Lyrot (1732-1793) et Antoine-Philippe de la Trémoille, prince de Talmont.
JUILLET
– Le 5 : bataille de Châtillon.
Victoire des forces vendéennes, les « Blancs », commandées par La Rochejaquelein, Lescure, Stofflet, Gaspard de Marigny, et Bonchamps, face à l’armée républicaine placée sous les ordres de François-Joseph Westermann.
– Le 15 : bataille de Martigné-Briand.
Victoire de l’armée républicaine placée sous les ordres de Jacques Marguerite Pilotte de La Barollière (1746-1827), face aux forces vendéennes commandées par La Rochejaquelein, Lescure, Gaspard de Marigny, et Bonchamps.
Le 19 : l’armée nomme d’Elbée généralissime ; on attendait Charles de Bonchamps et c’est d’Elbée qui est élu. Aussitôt, il quadrille la Vendée en quatre divisions. Chacune a son territoire et son chef.
DIVISION | GÉNÉRAUX | ADJOINTS |
L’Anjou | Charles de Bonchamps | Charles-Marie d’Autichamp |
Le Poitou | Louis-Marie Lescure | La Rochejaquelein |
Le Centre | Charles de Royrand | Chevalier de Cumont |
La Basse Vendée | Guy Joseph de Donissan | Charrette de La Contrie |
Après la victoire de Chantonnay, d’Elbée est reconduit comme généralissime. Il n’obtient pas toutes les faveurs de ses condisciples mais reste cependant le chef de l’armée. Il procède à un nouveau remaniement de ses forces.
DIVISION | GENERAUX |
L’Anjou et le Poitou | Maurice Gigost d’Elbée |
Pays de Retz et Marais | François Athanase Charrette de La Contrie |
De la Loire à Saumur | Charles de Bonchamps |
Les Mauges | Henri du Vergier de La Rochejaquelein |
Le Nord Deux-Sèvres | Louis-Marie de Salgues Lescure |
Le bocage vendéen | Charles de Royrand |
La cavalerie | Antoine Philippe de la Trémoile,Talmont |
Major général | Jean-Nicolas Stofflet |
SEPTEMBRE
– Le 19 : bataille de Torfou-Tiffauges.
Victoire des forces de l’Armée catholique et royale commandée par les généraux d’Elbée, Lescure, Charrette de La Contrie, Charles Augustin de Royrand (1731-1793), et Charles de Bonchamps, face à l’armée républicaine placée sous les ordres des généraux Jean-Baptiste Kléber, Louis Antoine Vimeux (1737-1814), Boüin de Marigny (1766-1793), Jean Baptiste Camille de Canclaux, et Jean Baptiste Annibal Aubert du Bayet (1757-1797).
– Le 22 : bataille de Clisson.
Victoire de l’armée républicaine commandée par Jean Baptiste Camille de Canclaux, Jean Baptiste Annibal Aubert du Bayet (1757-1797), Jean-Baptiste Kléber, Michel Bacharetie de Beaupuy (1755-1796) et Nicolas Haxo, face aux forces vendéennes placées sous les ordres de Maurice d’Elbée, Charles de Bonchamps, François Jean Hervé Lyrot (1732-1793), et Antoine-Philippe de la Trémoille de Talmont.
OCTOBRE
– Le 6 : bataille de Treize-Septiers.
Victoire de l’armée républicaine commandée par Jean Baptiste Camille de Canclaux, Jean-Baptiste Kléber, et Michel Bacharetie de Beaupuy (1755-1796), face aux forces royalistes placées sous les ordres de Maurice d’Elbée et de Charles de Bonchamps.
– Le 11 : 2ème bataille de Châtillon.
Bataille indécise entre les forces républicaines commandées par Alexis François Chalbos, François-Joseph Westermann, René François Lecomte (né en 1764- 1793, mort lors de la bataille), et François Muller (1764-1818), face à l’Armée catholique et royale sous les ordres de Maurice Gigost d’Elbée, Louis de Lescure, Henri de La Rochejaquelein, Charles de Bonchamps et Jean-Nicolas Stofflet. La ville sera mise à sac par Westermann.
– Le 15 : Bataille de La Tremblaye.
Victoire des forces républicaines commandées par Antoine Marie Bard (1759-1837), Armand-Michel Bacharetie de Beaupuy (1755-1796) et François Séverin Marceau-Desgraviers, face à l’armée catholique royale de Vendée placée sous les ordres des généraux « Blancs » Maurice Gigost d’Elbée, Louis de Lescure, Charles de Bonchamps, et Charles Augustin de Royrand (1731-1793).
Louis de Lescure est mortellement blessé lors de la bataille ; il succombera à ses blessures le 4 novembre 1793.
– Le 17 : 2ème Bataille de Cholet.
Déroute des « Blancs » de l’Armée catholique et royale commandée par les généraux d’Elbée, Charles de Bonchamps, La Rochejaquelein, Stofflet, Royrand (1731-1793), Bernard de Marigny, François Jean Hervé Lyrot (1732-1793) et Piron de La Varenne (1755-1794), face à l’Armée républicaine placée sous les ordres des généraux Jean Léchelle (1760-1793), Jean-Baptiste Kléber, Marceau-Desgraviers, Michel de Beaupuy (1755-1796), Nicolas Haxo, Louis Antoine Vimeux (1737-1814), Marc Scherb (1747-1838), Antoine Bard (1759-1837), Alexis Chalbos, François Muller (1764-1808), et François-Joseph Westermann.
Les chefs vendéens Maurice Gigost d’Elbée et Charles de Bonchamps sont grièvement blessés lors de la bataille.
– Les « Blancs » reculent sur Beaupréau.
– Le 18 : entre 60 000 à 100 000 Vendéens passent la Loire. Mort de Bonchamps.
SA MORT
Le « Pardon de Bonchamps »
C’est super ! Retracer l’épopée royaliste avec ses extraits m’a vraiment plus. Je n’ai pas encore tout lu mais c’est formidable. Je trouve l’initiative très utile pour la jeune génération qui a tendance à ignorer les combats des anciens. Un grand merci.