Les guerres de Vendée – Louis-Marie de Salgues de Lescure
LES GUERRES DE VENDÉE
LOUIS-MARIE DE SALGUES,
MARQUIS DE LESCURE
(1766-1793)
« Le saint du Poitou »
INTRODUCTION
NAISSANCE
Louis-Marie de Salgues de Lescure est un chef des armées vendéennes. Il naît le 13 octobre 1766 au château de Clisson, à Boismé, près de Bressuire (Deux-Sèvres). Il meurt au combat le 4 novembre 1793 à La Pellerine (Mayenne), à l’âge de 27 ans.
FAMILLE
Il est le fils de Marie-Louis-Joseph de Lescure, seigneur de Clisson (1746-1784), et de Jeanne-Marie de Dufort de Civrac (1748-1766).
MARIAGE
Louis-Marie de Salgues de Lescure épouse le 27 octobre 1791 sa jeune cousine, Marie Louise Victoire de Donissan de Citran (1772-1857).
En 1802, devenue veuve, celle-ci épousera Louis du Vergier de La Rochejaquelein (1777-1815), le frère d’Henri, le plus prestigieux des chefs vendéens. Ses mémoires sont restées célèbres.
DE CETTE UNION NAÎTRONT :
– Une fille de prénom inconnu (née en 1792- morte en ?).
– Joséphine Anne Marie Perrine Julienne de Salgues de Lescure (née le 20 avril 1794, morte le 2 mai 1794 à l’âge de 12 jours).
– Louise de Salgues de Lescure (1794-1795).
JEUNESSE
Lescure était issu d’une famille désargentée. Son père, enclin au libertinage et au jeu, avait dilapidé toute sa fortune ; et c’est lui, son fils, qui héritera de ses dettes … Comme tous les gentilshommes de son époque, il se dirige vers une carrière militaire. Il n’a que 13 ans lorsqu’il entre à l’école militaire ; il en ressortira 3 ans plus tard.
AVANT LA RÉVOLUTION
Lescure a donc 16 ans lorsqu’il entre dans le monde. C’est un jeune homme très pieux, doté d’une grande énergie et d’une sobriété inégalable. Mais il est bien différent des jeunes gens de son rang. On le décrit comme emprunté, timide et réservé. Dans ce monde précurseur de la Révolution, il apparaît bien seul au milieu d’une société remuante et flamboyante, qui vit dans l’insouciance d’un futur irrémédiable. Sa dévotion est immense, presque sévère, sans aucune ostentation ; tout le contraire des habitudes de cette époque-là. On le définit comme un être curieux, retiré, avec des manières singulières. Mais la plupart reconnaissent son admirable douceur et la bonté dont il use dans ses relations avec ses congénères. Nonobstant, on regrette qu’une telle personne, bien née par sa lignée et par sa position, vouée à un bel avenir, choisisse une destinée autre que celle du succès.
Peu de temps avant la Révolution, il est nommé capitaine et se trouve à la tête d’une compagnie de cavalerie, dans le régiment de Royal-Piémont.
PENDANT LA RÉVOLUTION
CHRONOLOGIE DES ÉVÉNEMENTS
Lorsqu’éclate la Révolution, Louis-Marie de Lescure est un jeune officier, doté d’une grande culture. Il n’est pas tout à fait hostile aux bouleversements et aux idées nouvelles qui se répandent parmi le peuple.
1790
– 13 février : les ordres religieux autres qu’enseignants et hospitaliers sont abolis. Les vœux monastiques sont bannis.
– 12 juillet : l’Assemblée adopte la Constitution civile du clergé. La révolution légifère sur la religion.
1791
– janvier : obligation est faite aux prêtres de prêter serment à la Constitution. Cette église constitutionnelle est déclarée schismatique par le pape Pie VI.
Déjà, à cette époque, l’émigration a commencé. Lescure, comme beaucoup d’autres nobles du Bas-Poitou, décide de ne pas s’expatrier. Cependant, après l’échec de la fuite de la famille royale à Varennes, il émigre dès juin 1791.
LE CLIN D’ŒIL
1792
– 20 avril : début de la 1ère coalition. Elle prendra fin le 18 octobre 1797 avec la signature du traité de Campo-Formio. (Fin de la 1ère guerre franco-autrichienne).
– 26 mai : l’assemblée nationale législative signe un décret ordonnant la déportation des prêtres réfractaires.
– 11 juillet : l’assemblée nationale législative proclame « la Patrie en danger ».
– 10 août : Insurrection du peuple de Paris, qui s’empare du Palais des Tuileries. Le roi est suspendu ; c’est la chute de la monarchie.
Louis-Marie de Lescure est présent ce jour-là pour défendre le roi. A ses côtés, on retrouve son cousin Henri de La Rochejaquelein.
Après l’émeute, il regagne son château de Clisson sur la commune de Boismé, dans le Poitou. Un grand nombre de ses parents et amis viennent s’y réfugier après avoir fui Paris. Il sera arrêté et interné avec sa femme à Bressuire en mars 1793. Quelques jours plus tard, il sera libéré lors de la prise de la ville par les forces vendéennes en rébellion. Dès lors, Lescure va entrer dans la légende et se révéler comme un des premiers grands chefs de cette armée, bientôt renforcée par les paysans de son canton.
LE CLIN D’ŒIL
Le cilice est une tunique ou une ceinture de crin ou d’étoffe rude, voire de métal, que l’on porte sur la peau pour faire pénitence ou pour s’infliger volontairement des souffrances, afin d’abaisser son corps pour mieux élever son esprit vers la spiritualité, vers sa foi.
PRINCIPAUX CHEFS HISTORIQUES VENDÉENS :
- Jacques Cathelineau (1759-1793).
- Maurice Gigost d’Elbée (né en 1752- fusillé le 9 janvier1794).
- Charles de Bonchamps (1760-1793).
- François Athanase Charette de La Contrie (né en 1763- fusillé le 29 mars 1796).
- Henri du Vergier, comte de La Rochejaquelein (1772-1794).
- Louis-Marie de Salgues, marquis de Lescure (1766-1793).
- Jean-Nicolas Stofflet (né en 1753- fusillé le 25 février 1796).
- Antoine-Philippe de la Trémoille, prince de Talmont (né en 1765-guillotiné le 27 janvier1794).
- Gaspard Augustin René Bernard de Marigny (1754-1794).
PRINCIPAUX COMMANDANTS RÉPUBLICAINS :
- Jean Baptiste Camille de Canclaux (1740-1817).
- Jean-Michel Beysser (né en 1753- guillotiné le 13 avril 1794).
- Jean François Berruyer (1741-1804).
- Armand-Louis Gontaut, duc de Biron (né en 1747-guillotiné le 31 décembre 1793).
- Alexis François Chalbos (1736-1803).
- Jean-Baptiste Kléber (1753-1800).
- François Séverin Marceau-Desgraviers (1769-1796).
- François Nicolas Benoit Haxo (1749-1794).
- François-Joseph Westermann (né en 1751- guillotiné le 5 avril 1794).
- Antoine-Joseph Santerre (1752-1809).
- Louis Marie Turreau de Lignières, dit Turreau de Garambouville (1756-1816).
- Louis Lazare Hoche (1768-1797).
FAITS D’ARMES ET PARTICIPATION
AUX BATAILLES
1793
MAI
– Le 5 : prise de Thouars.
Victoire des « Blancs » commandés par Jacques Cathelineau, Charles de Bonchamps, Henri de La Rochejaquelein, et Louis de Lescure. La ville était défendue par l’armée des « Bleus » de Pierre Quétineau (né en 1756-guillotiné le 17 mars 1794). Les villes de Bressuire et de Parthenay sont investies par les Vendéens.
– Le 13 : bataille de la Châtaigneraie.
Victoire des forces vendéennes placées sous les ordres de Maurice Gigost d’Elbée, de Louis de Lescure, de Jacques Cathelineau, d’Henri de La Rochejaquelein, et de Jean-Nicolas Stofflet, face à l’armée républicaine commandée par le général Alexis François Chalbos.
– Le 16 : 1ère bataille de Fontenay le Comte.
Victoire républicaine du général révolutionnaire Alexis François Chalbos, face à l’armée insurgée des « Blancs » commandée par Jacques Cathelineau, La Rochejaquelein, Lescure, d’Elbée, Stofflet, et Gaspard de Marigny.
– le 25 : 2ème bataille de Fontenay le Comte. La rébellion, partie des Mauges, se répand dans le sud de l’actuelle Vendée. La ville de Fontenay le Comte, commune d’importance dans la région, est prise par les « Blancs ».
Victoire des Vendéens, commandés par Lescure, Jacques Cathelineau, La Rochejaquelein, Stofflet et Gaspard de Marigny, face aux forces républicaines placées sous les ordres des généraux républicains Alexis François Chalbos et Jean-Baptiste Nouvion (1753-1825).
JUIN
– Le 7 : bataille de Doué.
Début juin les forces Vendéennes lancent une offensive sur Saumur. Sur leur itinéraire ils s’emparent de Doué-la-Fontaine et de Montreuil- Bellay.
Victoire des forces vendéennes, placées sous les ordres des généraux Jacques Cathelineau, La Rochejaquelein, Lescure, Stofflet, Jacques-Nicolas de Fleuriot de La Freulière (1738-1824), Jean-Baptiste-Louis-Étienne de Dommaigné (1749-1793) et Gaspard de Marigny, face aux troupes républicaines (les Bleus), placées sous les ordres de François Leigonyer (1740-1807).
– Le 8 : bataille de Montreuil-Bellay.
Victoire de l’armée vendéenne commandée par Louis de Lescure, Jacques Cathelineau, La Rochejaquelein, Jacques-Nicolas de Fleuriot de La Freulière (1738-1824), Stofflet, Jean-Baptiste-Louis-Étienne de Dommaigné (1749-1793) et Gaspard de Marigny, face aux troupes républicaines placées sous les ordres de François Nicolas de Salomon (1739-1799) et de Jean Antoine Rossignol (1759-1802).
– Le 9 : bataille de Saumur. La ville est prise d’assaut par les forces vendéennes de l’Armée catholique et royale.
Victoire des forces vendéennes, les « Blancs », commandées par Jacques Cathelineau, La Rochejaquelein, Lescure, Stofflet, Jacques-Nicolas de Fleuriot de La Freulière (1738-1824), Jean-Baptiste-Louis-Étienne de Dommaigné (1749-1793) et Gaspard de Marigny, face aux troupes républicaines placées sous les ordres des généraux républicains « Bleus » de Jacques-François de Menou, baron de Boussay (1750-1810), Charles François Duhoux d’Hauterive (1736-1799), Antoine-Joseph Santerre (1752-1809), Louis-Alexandre Berthier (1753-1815), et Guy Coustard de Saint-Lo (1752-1825).
– Le 12 : Jacques Cathelineau est élu premier généralissime des insurgés vendéens.
– Le 25 : bataille de Parthenay.
Victoire et prise de la ville par les forces républicaines commandées par François-Joseph Westermann, face à l’armée vendéenne placée sous les ordres de Louis-Marie de Lescure.
JUILLET
– Le 3 : bataille de Moulin-aux-Chèvres.
Victoire des forces républicaines placées sous les ordres de François-Joseph Westermann, face aux troupes vendéennes commandées par La Rochejaquelein, Lescure et Stofflet.
– Le 19 : l’armée nomme d’Elbée généralissime ; on attendait Charles de Bonchamps et c’est d’Elbée qui est élu. Aussitôt, il quadrille la Vendée en quatre divisions. Chacune a son territoire et son chef.
DIVISION | GÉNÉRAL | ADJOINT |
L’Anjou | Charles de Bonchamps | Charles-Marie d’Autichamp |
Le Poitou | Louis-Marie Lescure | La Rochejaquelein |
Le Centre | Charles de Royrand | Chevalier de Cumont |
La Basse Vendée | Guy Joseph de Donissan | Charrette de La Contrie |
– Le 5 : bataille de Châtillon.
Victoire des forces vendéennes, les « Blancs », commandées par La Rochejaquelein, Lescure, Stofflet, Gaspard de Marigny, et Bonchamps, face à l’armée républicaine placée sous les ordres de François-Joseph Westermann.
– Le 15 : bataille de Martigné-Briand.
Victoire de l’armée républicaine placée sous les ordres de Jacques Marguerite Pilotte de La Barollière (1746-1827), face aux forces vendéennes commandées par La Rochejaquelein, Lescure, Gaspard de Marigny, et Bonchamps.
Tous mes remerciements à Monsieur Daniel Pilotte de La Barollière pour m’avoir fourni ces précieuses informations concernant son aïeul.
Le 30 : 2ème bataille de Luçon.
Victoire des forces républicaines commandées par le général Augustin Tuncq (1746-1800), face aux troupes vendéennes placées sous les ordres des chefs La Rochejaquelein, d’Elbée, Lescure, Antoine-Philippe de la Trémoille et Charles Augustin de Royrand (1731-1793).
AOÛT
Le 14 : 3ème bataille de Luçon.
Défaite des forces vendéennes placées sous les ordres des chefs La Rochejaquelein, d’Elbée, Lescure, Gaspard de Marigny, Jean-Baptiste Joly (né en 1750 ou 1760-mort en 1796), Charrette de La Contrie, Antoine-Philippe de la Trémoille et Charles Augustin de Royrand (1731-1793).
Après la victoire de Chantonnay, d’Elbée est reconduit comme généralissime. Il n’obtient pas toutes les faveurs de ses condisciples mais reste cependant le chef de l’armée. Il procède à un nouveau remaniement de ses forces.
DIVISION | GÉNÉRAL |
L’Anjou et le Poitou | Maurice Gigost d’Elbée |
Pays de Retz et Marais | François Athanase Charrette de La Contrie |
De la Loire à Saumur | Charles de Bonchamps |
Les Mauges | Henri du Vergier de La Rochejaquelein |
Le Nord Deux-Sèvres | Louis-Marie de Salgues Lescure |
Le bocage vendéen | Charles de Royrand |
La cavalerie | Antoine Philippe de la Trémoile,Talmont |
Major général | Jean-Nicolas Stofflet |
SEPTEMBRE
– Le 19 : bataille de Torfou-Tiffauges.
Victoire des forces de l’Armée catholique et royale commandée par les généraux d’Elbée, Lescure, Charrette de La Contrie, Charles Augustin de Royrand (1731-1793) et Charles de Bonchamps, face à l’armée républicaine placée sous les ordres des généraux Jean-Baptiste Kléber, Louis Antoine Vimeux (1737-1814), Boüin de Marigny (1766-1793), Jean Baptiste Camille de Canclaux, et Jean Baptiste Annibal Aubert du Bayet (1757-1797).
– Le 21 : bataille de Montaigu.
Victoire de l’armée vendéenne commandée par Louis de Lescure, François Athanase Charette de La Contrie et Jean-Baptiste Joly (né en 1750 ou 1760-mort en 1796), face aux forces républicaines dirigées par Jean-Michel Beysser.
– Le 22 : bataille de Saint-Fulgent.
Victoire des forces vendéennes commandées par Louis de Lescure, François Athanase Charette de La Contrie et Jean-Baptiste Joly (né en 1750 ou 1760-mort en 1796), face aux forces républicaines dirigées par Jean Quirin de Mieszkowski (1744-1819).
OCTOBRE
« Pourquoi veut-on que je sois un général ? Je ne veux être qu’un hussard pour avoir le plaisir de me battre ».
– Le 9 : 2ème bataille de Moulin-aux-Chèvres.
Victoire de l’armée républicaine placée sous les ordres des généraux Alexis François Chalbos, François-Joseph Westermann, François Chambon (né en 1744- mort au cours de la bataille), et François Muller (1764-1808), face aux forces vendéennes commandées par La Rochejaquelein, Lescure, et Stofflet.
– Le 11 : 2ème bataille de Châtillon.
Bataille indécise entre les forces républicaines commandées par Alexis François Chalbos, François-Joseph Westermann, René François Lecomte (né en 1764- 1793, mort lors de la bataille), et François Muller (1764-1818), face à l’Armée catholique et royale sous les ordres de Maurice Gigost d’Elbée, Louis de Lescure, Henri de La Rochejaquelein Charles de Bonchamps et Jean-Nicolas Stofflet. La ville sera mise à sac par Westermann.
– Le 15 : Bataille de La Tremblaye.
Victoire des forces républicaines commandées par Antoine Marie Bard (1759-1837), Armand-Michel Bacharetie de Beaupuy (1755-1796) et François Séverin Marceau-Desgraviers, face à l’armée catholique royale de Vendée placée sous les ordres des généraux « Blancs » Maurice Gigost d’Elbée, Louis de Lescure, Charles de Bonchamps, et Charles Augustin de Royrand (1731-1793).
Louis de Lescure est mortellement blessé lors de la bataille ; il succombera à ses blessures le 4 novembre 1793.
8 réponses
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