L’église Saint-Julien de Peynier
LES TÉMOINS DU PASSÉ
L’ÉGLISE SAINT-JULIEN DE PEYNIER
TYPE : église paroissiale.
STYLE : chevet de style roman et nef de style baroque.
On trouve comme style d’architecture : des porches évoquant un arc de triomphe, des frontons triangulaires, des entablements à l’antique constitués d’une architrave, d’une frise et d’une corniche, des colonnes cannelées, des pilastres cannelés, des chapiteaux à feuilles d’acanthe, des bas-reliefs décorés de rinceaux et des triglyphes. On distingue également divers types de frises : des frises de feuilles d’acanthe, de rinceaux, de palmettes, d’oves, et de grecques (variante de la frise de méandres).
NOM LOCAL : église Saint-Julien.
DÉDICATAIRE : Julien de Brioude.
Saint Julien de Brioude est un martyr de l’Église des premiers temps. Soldat romain converti au christianisme, il aurait subi le martyre. La basilique Saint-Julien de Brioude est célèbre pour être construite sur sa tombe. Sous l’ancien régime, chaque 28 août (jour de la fête patronale) était naturellement un jour férié. C’était encore le cas en 1789, où la fête revêtit un lustre exceptionnel : en plus des traditionnelles processions et messes chantées, les prêtres prêtèrent solennellement serment et bénirent le drapeau. Depuis la Révolution, c’est toujours le dernier dimanche d’août que se déroule la fête de Saint Julien, celui de Brioude. Légionnaire romain, il fut décapité en 304 pour refus d’abjurer sa foi chrétienne ; victime de la persécution de Dioclétien contre les Chrétiens. Julien de Brioude serait originaire de Vienne (Isère), sur le Rhône. C’était un soldat romain et Chrétien, comme Ferréol, qui était son ami et son officier supérieur. Dès l’annonce des persécutions Dioclétiennes il s’enfuit, et part se réfugier en Auvergne, sa province d’origine. Il est capturé près de Brioude par les gardes envoyés par Crispin, le gouverneur de la Viennoise. Il est aussitôt décapité et sa tête est rapportée à Vienne. La province « Viennoise » ou « Viennaise », en latin « Viennensis » ou « Gallia Viennense », est une ancienne province romaine de l’Antiquité tardive. Elle avait pour chef-lieu Vienne. Dans la « Légende dorée », Jacques de Voragine cite que lorsque le gouverneur Crispin envoya l’un de ses hommes pour le tuer, Julien s’avança de lui-même et s’offrit en martyre. Sa tête fut alors apportée à Saint Ferréol, celui-ci refusa d’abjurer sa foi et fut aussi exécuté. On plaça alors le corps de Saint Ferréol ainsi que la tête de Saint Julien dans une même sépulture. La « passio s. Juliani » ne donne aucun repère chronologique sur cet événement. La relation à la persécution de Dioclétien de 304 est invérifiée mais vraisemblable ; la persécution de Dioclétien ayant visé particulièrement l’armée. La date de la décapitation du Saint était, selon Grégoire de Tours, inconnue des habitants de Brioude jusqu’à ce que l’évêque Germain d’Auxerre (mort en 448) à la suite d’une révélation, la fixe au 28 août. Julien a pour attributs la tenue de soldat romain, l’épée, la palme du martyr.
Lire :
– la basilique Saint Julien de Brioude
DIOCÈSE : archidiocèse d’Aix en Provence et d’Arles.
CULTE : catholique.
ÉPOQUE : Moyen Âge.
RATTACHEMENT : en 1079, elle est citée dans les biens de l’abbaye de Saint-Victor, de Marseille. De cette époque, elle ne conserve qu’une muraille au bas du clocher.
DATE DE CONSTRUCTION : XIIème siècle.
ÉTAT DE CONSERVATION : entièrement reconstruite au XIIème siècle, fortement remaniée depuis.
PROTECTION : le clocher à campanile, pourvu de quatre cloches dont un bourdon datant de 1694, est classé Monument Historique.
PROPRIÉTAIRE : la commune.
COMMUNE : Peynier.
DÉPARTEMENT : Bouches du Rhône.
RÉGION : Provence-Alpes-Côte d’Azur.
LOCALISATION
L’église Saint Julien est située sur la commune de Peynier, dans le département des Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
PEYNIER
Peynier est une commune française située dans le département des Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
En 2021, sa population s’élevait à 3650 habitants, les Peynierennes et les Peynierens.
ESCAPADES BUCCO-RHODANIENNES
L’église Saint-Julien de Peynier se situe à 24,9 km de la cathédrale Saint Sauveur d’Aix en Provence, à 24,7 km de la villa romaine Grassi d’Aix en Provence, à 43,3 km de l’Abbaye Saint-Victor de Marseille, à 44,4 km de l’église Saint-Michel de Lambesc , à 44,7 km de la chapelle du Saint Sépulcre de Peyrolles-en-Provence, à 49,6 km de l’abbaye de Silvacane, à 50,2 km de la chapelle Saint-Cyr de Lançon-Provence, à 51,4 km du temple romain de Diane à Vernègues, à 57,7 km de Cornillon-Confoux, à 62,1 km de la chapelle Saint Julien de Miramas-le-Vieux, de Vernègues, à 63 km de la chapelle du Sonnailler d’Auron, à 56,4 km de la chapelle Saint-Jean d’Alleins, à 90,6 km du site antique de Glanum, à 94,6 km de l’amphithéâtre d’Arles, et à 98,6 km de l’Abbaye de Montmajour (Sources Google Maps).
HISTORIQUE
L’église paroissiale Saint Julien est citée en 1079 dans des documents la rattachant aux possessions de Saint-Victor, de Marseille ; puis de nouveau en 1098, avec ses sœurs les chapelles Saint-Pierre et Saint-Victor.
PRÉHISTOIRE
Mais remontons un peu le temps ; les premières traces d’occupation humaine sur la commune de Peynier remontent à la période préhistorique.
À la fin de l’âge du bronze et au début de l’âge du fer (du IXème au VIIème siècle av. J.-C.), des populations celtes établissent une nécropole d’une trentaine de « tumuli » au sud de la commune. Ces hommes ont probablement travaillé le fer.
ANTIQUITÉ
En 124 av. J.-C, Sextius Calvinus fonde « Aquae Sextiae » (Aix en Provence).
Au IIème siècle av. J.-C., il conquiert la région et détruit l’oppidum d’Entremont.
En 102 av. J.-C, vingt ans plus tard, le consul Caius Marius (né en 157 av. J.-C. et mort en 86 av. J.-C) arrête les Cimbres, les Ambrons et les Teutons dans la plaine de Trets-Pourrières, sur les bords du fleuve « Caenus » (l’ « Arc », ou « Laris »).
Ces peuples, qui migraient vers l’Italie du Nord, sont massacrés par centaines de milliers par l’armée romaine, alliée aux Grecs de Massalia (Marseille) et aux Celtes locaux.
Dès lors, grâce notamment à la « via Aurelia » » qui relie Rome à la province de la Gaule Narbonnaise, la civilisation gallo-romaine prend son essor dans la vallée.
La Via Aurelia a été mise en œuvre à partir de 241 av. J.-C. par le consul Caïus Aurelius Cotta. Elle partait de Rome, longeait la côte occidentale de la péninsule italienne, et passait par Pisæ (Pise) pour arriver à Luna (Luni). Après sa victoire sur les peuples des Alpes-Maritimes, l’empereur Auguste prolongea la voie, à partir de 13 av. J.-C., depuis Placentia (Plaisance) jusqu’à Arelate (Arles), sur le Rhône. Elle prendra alors le nom de l’empereur : La Via Julia Augusta. L’empereur Auguste avait découpé la Gaule en quatre provinces : trois impériales (la Gaule lyonnaise, la Gaule aquitaine et la Gaule Belgique), et une sénatoriale (la Gaule narbonnaise). Géographiquement, la Gaule romaine recouvrait la France actuelle et une grande partie des Belgique et Suisse actuelles. Lugdunum fut désignée comme étant la capitale des Trois Gaules et le centre névralgique où siégeaient leurs gouverneurs.
Lire : l’Amphithéâtre des Trois Gaules.
MOYEN ÂGE
Au Moyen Âge, le domaine de Peynier fait partie des fiefs des vicomtes de Marseille.
En 950, Arlulf de Marseille obtient du roi Conrad III de Bourgogne (937-993) tout le val de Trets. Par la suite, ses descendants, devenus vicomtes de Marseille, établissent un vaste domaine comprenant 21 communautés différentes, entre Sainte-Victoire et la Méditerranée.
Durant le XIème siècle, les vicomtes de Marseille cèdent une partie de leur domaine de Peynier à la puissante abbaye Saint-Victor, de Marseille.
Au XIIème ou au XIIIème siècle, les premières fortifications sont élevées. Elles protègent les habitations, mais aussi le prieuré de Saint-Julien et le donjon.
Au XIVème siècle, en raison des temps troublés (épidémies, guerres…), un nouveau rempart est bâti. Le village de Peynier est alors un des plus peuplés de la vallée. Les habitants des villages voisins, notamment Rousset, viennent se mettre à l’abri des fortifications. Le village possède alors trois portes fortifiées, mais toutes ont disparu.
Le 1er janvier 1347, les coseigneurs de Peynier Guillaume de Marseille (descendant des vicomtes), Hugues de Fuveau (seigneur de Castellar et de Fuveau), Guillaume de Peynier, le prieur de Saint-Victor Guillaume d’Aiguevive, Isnard Périer, Geoffroy de Tourves et Aimeric Columbier, concèdent à la communauté des habitants une série de privilèges et de droits, rassemblés dans les Statuts communaux.
En 1463, le roi René d’Anjou (dit le Bon Roi René), comte de Provence, cède une partie du fief et de la terre de Peynier à son conseiller et ami Michel Matheron.
RENAISSANCE
A la fin du XVème siècle et au début du XVIème, le hameau des Michels voit le jour ; c’est alors une simple bastide.
Au XVIème siècle, on trouve pour la première fois une mention d’une bastide dite « des Michels ».
Par la suite, aux XVIIème et XVIIIème siècles, la famille Michel s’agrandit et se fractionne en plusieurs branches, réalisant de nouvelles dépendances. Il faudra attendre la Révolution Française pour voir apparaitre pour la première fois l’appellation « hameau des Michels ».
Peynier va souffrir des misères causées par les « guerres de religion » ; et le village ne sera pas épargné.
Au cours de la seconde moitié du XVIème siècle, la population répare régulièrement les remparts, entretient une garde, et approvisionne les troupes en garnison dans le village.
À la fin du XVIIème siècle, la famille des Thomassin est propriétaire de la totalité de la seigneurie.
Peynier fut épargné (il n’y a pas eu de victime de la peste). Depuis, une messe est dite chaque année à la chapelle Saint-Pierre, le dimanche qui suit la Saint-Pierre.
LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
Peu avant 1789, la population gronde et s’agite. Venant se rajouter aux levées d’impôts, la récolte de 1788 a été mauvaise et l’hiver 1788-1789 très froid.
L’élection des États généraux de 1789 fait ressortir les oppositions politiques de classe, et provoque chez le peuple une certaine fièvre. C’est vers la fin mars, avec la rédaction des cahiers de doléances, qu’une vague insurrectionnelle secoue la Provence ; et une émeute se produit à Peynier.
En outre, le marquis Louis de Thomassin de Peynier est assiégé dans le château de Peynier par 150 paysans, qui l’obligent à renoncer, devant notaire, à tous ses droits seigneuriaux.
Pendant la tourmente de la Révolution, la vie du village est troublée et l’église est fermée.
Les cloches sont récupérées pour la « nation en danger » et fondues dans le cadre de l’effort de guerre. Comme partout en France, les biens du clergé sont vendus comme « bien nationaux ». Ainsi, les bâtiments prieuraux (les chapelles Saint-Pierre, Sainte-Anne et Notre-Dame-de-Nazareth) sont vendus.
ÉPOQUE CONTEMPORAINE
Dès la fin du XVIIIème siècle et au cours du XIXème siècle, de nombreux Peyniérens partent à Marseille pour aller chercher du travail dans les savonneries.
A la fin du XIXème siècle, le train arrive avec la construction de la ligne de Carnoules (Var) à Gardanne.
En 1906, la fée électricité est installée.
Du fait de l’exode rural, la population diminue énormément. La Première Guerre Mondiale perd également de nombreux enfants du village.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, de nombreux Marseillais, appartenant parfois à des familles peyniérennes, viennent se mettre à l’abri à Peynier. Ils fuient les bombardements avec l’espoir de connaître de meilleures conditions de vie qu’en ville (alimentation, etc).
Peynier est libéré le 20 août 1944 par les troupes alliées, qui ont débarqué quelques jours plus tôt sur la côte (le 15 août 1944).
En 1956, l’eau courante est installée, avec la construction des réservoirs des Michels et de la Blaque. La première station d’épuration est construite en 1960.
L’ÉGLISE SAINT JULIEN
Située dans les remparts de la cité de Peynier, l’église paroissiale Saint-Julien faisait partie, à l’origine, du premier château. En fait, elle ne possède pas de façade au sens propre du terme. Il ne subsiste de cette époque qu’une muraille au bas du clocher. L’église sera entièrement rebâtie au XIIème siècle dans un style roman provençal. Elle sera plusieurs fois remaniée au cours des siècles…
Saint-
Au XVIIème siècle, la nef est reconstruite dans un style baroque ; et une nouvelle porte voit le jour (elle est encore visible aujourd’hui dans une ruelle latérale).
Entre 1711 et 1713, le clocher est construit, mais il demeure inachevé ; il sera ensuite pourvu d’un campanile.
Le clocher est percé de larges ouvertures qui laissent apparaître les cloches, dont un bourdon qui date de 1694 (il est classé Monument Historique).
La tour-donjon est pourvue d’un cadran d’horlogerie. Tout en haut, sur son sommet, s’affichent des gargouilles érodées per l’érosion des siècles.
Au XIXème siècle, l’orientation est inversée : l’ancien chœur est déplacé côté tour, où se trouve l’entrée actuelle. Deux portes sont aménagées sur la place de l’église, tandis que les deux anciennes sont murées.
Le chœur est alors transféré à l’ouest de l’édifice, à l’emplacement actuel. Le chevet roman constitue aujourd’hui la base du clocher.
Seule la partie basse de la tour du clocher (en petit et moyen appareil), en forme de demi-cercle, remonte à l’époque médiévale. Le mur de gauche, par rapport à l’entrée, date des XIIème et XIVème siècles. Celui de droite du XVIIème.
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
https://fr.wikipedia.org/wiki/Peynier
https://fr.wikipedia.org/wiki/Peynier#Culture_et_patrimoine
https://www.peynier.net/village/architecture/eglise/
http://www.peynier.free.fr/Village/Eglise.htm?0
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Julien_de_Peynier
https://fr.wikipedia.org/wiki/Julien_de_Brioude
https://eglisesduconfluent.fr/Pages/Pe-JulienBrioude.php