Le temple romain de Diane et la chapelle Saint-Cézaire de Château-Bas

par Jean Marie Borghino · 9 mai 2022

LES TÉMOINS DU PASSÉ

LE TEMPLE ROMAIN DE « DIANE »

ET LA CHAPELLE SAINT-CÉZAIRE

A VERNEGUES

Le Temple de Diane

Blason de la ville de Vernègues

TYPE : Temple romain.

ÉPOQUE : probablement du Haut-Empire romain.

CONSTRUCTION : fin du I^er siècle av J.-C.

PROTECTION :

– le temple est classé sur la liste des Monuments Historiques depuis 1840.

– les murs de soubassement découverts dans le temple seront quant à eux classé en 1930.

– la chapelle sera classée sur la liste des Monuments Historiques en 1997.

ÉTAT DE CONSERVATION : vestiges.

PROPRIÉTAIRE : privé.

LOCALISATION

Vernègues est une commune française située dans le département des Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ses habitants sont appelés les Vernegais. La commune se compose de deux villages : Vernègues et Cazan. Elle se trouve à 32 km d’Aix en Provence et à 11 km de Salon-de-Provence.

COMMUNE : Vernègues.

DÉPARTEMENT : Bouches du Rhône.

RÉGION : Provence-Alpes-Côte d’Azur.

PRÉSENTATION

La vallée de Cazan, située en contrebas du village de Vernègues, a conservé quelques traces encore visibles de l’occupation romaine de la fin du 1^er siècle avant notre ère. Les ruines, en partie encore debout, du temple romain de Vernègues, en sont les derniers vestiges. Ce petit sanctuaire est le témoin d’un habitat antique construit dans les années 20/30 av J.-C. De style corinthien tétrastyle, il fut probablement dédié à une divinité du culte de l’eau (une source se trouvait proche du lieu).

Seuls une partie du mur Est, ainsi que les soubassements Nord et Ouest, sont encore debout. On distingue, adossée contre ce mur oriental, une minuscule chapelle romane (classée en 1997 par les Monuments Historiques, et typique de l’architecture romane provençale).

Le temple et la chapelle

L’ENTRÉE

La campagne de notre belle Provence abrite de nombreux vestiges romains. C’est le cas du village de Vernègues. Pour y aller, il faut se rendre à Cazan, puis prendre la direction du parc du domaine viticole de Château-Bas. On peut garer son véhicule sur un parking sommairement aménagé en contrebas de la cave. Puis un panneau nous indique la direction à prendre à pied : il nous faut emprunter une petite allée de chênes. Dès le départ de la balade, une grosse pierre trouée nous barre en partie le chemin (probablement une margelle de puits antique). De l’autre côté du sentier, on observe un gros bloc de pierre qui pourrait être un contrepoids utilisé avec un pressoir ; il daterait probablement de la même époque.

Sur notre parcours, on peut contempler les tours magnifiques du château couvertes de tuiles vernissées.

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Au bout du sentier (la balade n’aura duré que quelques minutes), nous découvrons le petit temple de Diane. Il est situé au sommet d’une petite butte verdoyante. C’est un véritable bijou d’architecture présenté dans son écrin champêtre. A déguster sans modération !

HISTORIQUE

Le temple de Diane faisait partie d’une cité antique alors composée de bâtiments agricoles et de thermes. Il était dédié aux nymphes (divinités déesses des eaux), protectrices d’une source des environs.

Cette agglomération se situait sûrement à l’emplacement de l’actuel Château Bas, autour duquel des structures archéologiques ont été mises au jour (comme les restes d’un cellier, d’un pressoir, ou encore plusieurs bassins).

C’est un temple corinthien tétrastyle. Bien qu’en ruines, il est bien conservé. On constate cependant qu’un seul mur est toujours debout.

En architecture, l’adjectif tétrastyle désigne une façade affichant deux rangées de colonnes, quatre de front et deux à l’arrière. L’ensemble, appelé « portique », fut utilisé par les Grecs pour des temples de petits volumes, et fut largement employé dans tout l’Empire romain.

Une colonne cannelée est encore visible aujourd’hui ; elle est surmontée d’un chapiteau en feuilles d’acanthe.

A l’arrière devait se trouver la cella (pièce réservée aux prêtres).

Celle-ci est bordée de pilastres aux quatre coins. On distingue un pilastre lisse, à l’angle de la partie fermée du temple, surmonté, lui aussi, d’un chapiteau carré à feuilles d’acanthe.

LE TEMPLE

Il se trouve dans une propriété privée, « Château-Bas », aujourd’hui un domaine viticole. On l’appelle aussi « le temple de Château-Bas », ou bien encore « le Temple de Maison-Basse ».

DIMENSIONS

Le temple est situé au centre d’une enceinte sacrée semi-circulaire, d’un diamètre d’environ 55 mètres, en partie installée sur un mur de soutènement et en partie creusée dans le rocher à l’arrière du temple ; il est aujourd’hui en ruines.

L’édifice fait 15,6 mètres de longueur sur 7,5 mètres de largeur hors œuvre, et la colonne cannelée de son portique fait environ sept mètres de haut. Il comprend une grande colonne cannelée surmontée d’un chapiteau à feuilles d’acanthe ; un pilastre lisse situé à l’angle de la cella (partie fermée du temple), et surmonté d’un chapiteau carré à feuilles d’acanthe ; et les murs de soubassement de la cella. Plusieurs éléments sculptés ont été trouvés sur le site, dont trois autels, trois têtes, et une statue représentant un personnage féminin drapé.

LA CHAPELLE

Une chapelle romane de petite dimensions (chapelle Saint-Cézaire de Château-Bas) vient prendre appui contre le mur oriental du temple en le réutilisant.

Elle est typique de l’architecture romane provençale, et fut consacrée par l’archevêque d’Arles en 1054.

Elle date du XI^ème siècle. Cette chapelle romane fut adossée au temple, dont elle réutilise partiellement le mur oriental. Elle est construite en pierres de taille locales, identiques à celles du temple qui la jouxte. Le sol de ce petit sanctuaire est situé 60 cm en-dessous du niveau du temple.

Un escalier donnant accès dans la chapelle existait encore au XVI^ème siècle. Les vestiges de ces marches, ainsi qu’une ouverture réalisée dans le mur latéral du temple, furent découverts au cours de la période mérovingienne ou carolingienne.

CARACTÉRISTIQUES

Cette chapelle minuscule est construite en pierres de taille assemblées en grand appareil. Elle est couverte d’une toiture de dalles calcaires, soutenue par une corniche moulurée, et surmontée d’une croix en pierre.

La nef est très courte et possède des murs aveugles sans ouvertures. La porte se situe sur la façade nord, accolée contre le mur oriental du temple romain.

Sa façade ouest utilise le soubassement du mur oriental du temple romain ainsi qu’une dizaine de blocs de ce mur. La chapelle affiche des façades en moellons. Son mur occidental est percé de deux baies géminées.

Son chevet est semi-circulaire. Il affiche deux ouvertures étroites au ras du sol, coiffées chacune d’un imposant arc monolithe.

COLONNES, CHAPITEAUX & PILASTRES

Les chapiteaux du temple permettent de dater son édification entre 30 et 20 avant notre ère, ce qui le rend par exemple contemporain de la maison carrée de Nîmes (10-4 av. J.-C.