George Edward Pickett
LA GUERRE DE SÉCESSION
(1861-1865)
GEORGE EDWARD PICKETT
16, 25, ou 28 janvier 1825-30 juillet 1875
SOMMAIRE
George Edward Pickett naît le 16 janvier 1825, à Richmond, Virginie. Il meurt le 30 juillet 1875 à Norfolk, Virginie. Officier de carrière de l’armée américaine, Pickett sera major-général dans l’armée des États confédérés pendant la guerre civile américaine.
Il est malencontreusement connu à la postérité pour avoir lancé, le 3 juillet 1863, la célèbre charge de sa division sur « l’Union Center » lors de la bataille de Gettysburg. Cet assaut mené de front, inconsidéré et sanglant, porte désormais son nom, la « Pickett’s Charge » (la (charge de Pickett).
NAISSANCE & FAMILLE
George Edward Pickett est le fils aîné du colonel Robert (1799-1856) et de Mary Johnston Pickett (1805-1860). George naît dans une fratrie de huit enfants, dans la boutique de son grand-père à Richmond, en Virginie. Il est issu d’une famille éminente de la Vieille Virginie, d’origine huguenote, qui possède des esclaves. Il est le cousin du futur général confédéré Henry Heth.
FRATRIE
– Virginia Beverley Pickett Burwell (1833-1884).
– Major Charles Francis Pickett (1840-1899).
MARIAGE
George Edward Pickett aura deux épouses :
– Sally Harrison (Minge) Pickett (1829-1851), qu’il épouse le 28 janvier 1851 à l’église épiscopale Sainte. Mary, à Franklin, en Louisiane. Sally décèdera lors de l’accouchement en novembre, à Fort Gates, au Texas. Il n’y aura pas de descendance de cette union.
Sally Harrison Pickett était l’arrière- petite-nièce du président américain William Henry Harrison, et l’arrière-arrière-petite-fille de Benjamin Harrison (1726-1791), un des signataires en 1776 de la Déclaration d’indépendance.
– LaSalle Pickett (Corbell) connue aussi sous le nom de « Sallie » (1843-1931).
De cette union naîtront :
– James Tilton Pickett (1857-1889).
– Major George Edward Pickett, Jr. (1864-1911).
– David Corbell Pickett (1866-1874).
JEUNESSE
Dans les années 1840, Pickett vit pendant un certain temps chez son oncle Andrew Johnston à Quincy, Illinois et lui sert de clerc. Puis il étudie le droit à Springfield dans l’Illinois, où exerce l’avocat Abraham Lincoln.
À l’âge de 17 ans, il intègre l’académie militaire. Selon la légende, la nomination de Pickett à West Point aurait été appuyée par Abraham Lincoln, alors élu à la chambre de l’État de l’Illinois. Il est vrai qu’après son admission à West Point, Lincoln a rencontré le jeune Pickett, et lui a donné quelques précieux conseils. Mais on pense qu’il s’agit en grande partie d’une histoire répandue par sa veuve après sa mort. En réalité, c’est John T. Stuart, élu à la Chambre des représentants, ami de l’oncle de Pickett et associé de Lincoln, qui a utilisé ses relations pour le faire admettre.
Pickett est un cadet populaire mais médiocre. En 1846, il se classe 59ème et bon dernier de sa promotion. A l’époque, un tiers de la promotion abandonnait avant la fin de la formation. Malgré tout, Pickett a fourni un travail suffisant pour être diplômé ; ce qui doit être souligné…
La dernière place de chaque promotion réservait généralement à son détenteur des fonctions secondaires. Mais la période est exceptionnelle, et la guerre civile qui s’annonce va permettre à certains d’entre eux, tels Pickett et Custer, de se distinguer, et de briller au grand jour.
Land of Lincoln, The Prairie State, Corn State, (« Le pays de Lincoln », « L’État des plaines », « L’État du maïs »). Devise : State sovereignty, national union (« Souveraineté d’État, union nationale »). 21ème État. Capitale : Springfield. Date d’entrée dans l’Union : 3 décembre 1818. L’Illinois est un État du Midwest des États-Unis. Si sa capitale est Springfield, sa plus grande ville est Chicago, c’est la troisième agglomération des États-Unis. En 2020, sa population s’élevait à 12 812 508 habitants, sur une superficie de 149 998 km2, l’Illinois est le 6ème État du pays par sa population, et le 25ème par sa taille. L’Illinois est bordé au nord-est par le lac Michigan. Ses États voisins sont le Wisconsin au nord, l’Iowa et le Missouri à l’ouest, le Kentucky au sud et l’Indiana à l’est. Il est situé au cœur de la région des Grands Lacs, le port de Chicago est relié à l’Océan Atlantique par la voie maritime du Saint-Laurent, et au Mississippi par la rivière Illinois. Époque précolombienne Cahokia (l’une des plus grandes cités amérindiennes d’Amérique du Nord dans le sud-ouest de l’État de l’Illinois) fut le centre urbain de la culture du Mississippi, et se trouvait sur le site actuel de Collinsville. Après sa disparition, les Amérindiens se regroupent dans la confédération Illinois qui donna le nom de l’État. Au XVIIème siècle, les Illini souffriront de l’expansion des Iroquois. Colonisation européenne En 1673, les explorateurs français Jolliet et Marquette rencontrent les Illinois qui occupent le territoire ; ils décrivent ce dernier comme étant une terre d’abondance. Le pays est situé au cœur de l’Empire colonial français d’Amérique du Nord, à l’intersection entre les territoires du Canada et de la Louisiane. Pendant plusieurs décennies, la présence française parmi les Amérindiens se limite à des commerçants itinérants qui s’adonnent sans permis à la traite des fourrures, et à des missionnaires. Ils installent des forts, dont Fort Crèvecœur. En 1699, les prêtres du séminaire des Missions étrangères créent à Cahokia la mission de la Sainte-Famille, et les jésuites, actifs depuis 1689, fondent en 1703 une mission à Kaskaskia. Entre 1717 et 1720, le Pays des Illinois est officiellement rattaché à la Louisiane. L’espoir de trouver des mines d’or et d’argent contribue à la frénésie pour cette région. En 1719, le fort de Chartres est fondé, et dans les mois qui suivent naissent deux autres villages : Prairie du Rocher et Saint-Philippe. Vers 1750, un dernier établissement, Sainte-Geneviève, est créé. Les colons, aidés d’esclaves noirs, cultivent le froment et le maïs ; le pays des Illinois devient le grenier agricole de la Louisiane. En 1763, avec le traité de Paris, la France cède l’Illinois à la Grande-Bretagne. Le 22 juin 1774, le parlement anglais vote l’Acte de Québec qui réunit l’Illinois à la province de Québec, sans pour autant autoriser sa colonisation. (Cette prohibition de colonisation vers l’ouest est l’une des causes du mécontentement des colons américains, qui provoquera la guerre d’indépendance américaine). Après la vente, en 1803, de la Louisiane par Napoléon Bonaparte (premier consul de la République française), les États-Unis se tournent vers l’Ouest. En raison de sa position sur le lac Michigan, le gouvernement porte son choix vers Chicago. Fort Dearborn est alors construit sur la rive sud de la rivière Chicago, afin d’y implanter une présence durable. Le 3 décembre 1818, l’Illinois devient le 21ème État admis dans l’Union. Auparavant, il faisait partie du « territoire de l’Illinois » (le reste du territoire, celui qui s’étalait sur l’actuel Wisconsin, sur une partie du Minnesota et du Michigan, était alors relié au territoire du Michigan). Les représentants de l’Illinois demandèrent à ce que la frontière septentrionale du nouvel état ait un débouché sur le lac Michigan ; ce qui n’était pas prévu dans le projet original du Congrès américain. En 1848, le canal « Illinois et Michigan » est ouvert à la circulation. Il relie les Grands Lacs à la rivière Chicago et, de ce fait, au Mississippi et à La Nouvelle-Orléans. Les ouvriers qui ont bâti le canal entament la construction du chemin de fer, et en 1850, le premier tronçon de voie ferrée relie Chicago et Galena, dans l’Ouest de l’Illinois. La ville devient bientôt une plaque tournante et un nœud important du trafic ferroviaire américain. Le réseau ferroviaire dont dispose Chicago est si important que la création de wagons réfrigérés permet l’expédition de la viande à New York, favorisant l’essor de ce secteur. Au début du XXème siècle, la ville de Chicago compte 2,1 millions d’habitants. La Guerre de Sécession La guerre civile est bénéfique à la ville, comme aux autres villes du Nord. La production d’acier et de machines-outils se développe. En 1865, les « Union Stock Yards & Transit Co » (rassemblant les différents abattoirs de la ville) ouvrent leurs portes. De 1861 à 1865, pendant toute la durée de la Guerre Civile Américaine, l’État de l’Illinois est une importante source pour le recrutement des soldats de l’Union, et en particulier ceux servant sur le théâtre occidental de la guerre. L’État fournit également du matériel militaire, des vêtements et de la nourriture. Positionné non loin des grandes voies de communication telles que les rivières et les chemins de fer, l’Illinois devient, dès le début de la guerre, l’un des principaux points de départ des attaques de Ulysses S. Grant. Au cours de cette période, 256 297 Illinoisans servent dans l’armée de l’Union. C’est plus que tout autre état du nord, à l’exception des états de New York, de la Pennsylvanie et de l’Ohio. Aucune bataille ne se déroulera sur le sol de l’Illinois, mais la ville de Cairo (à la jonction de la rivière Ohio et du fleuve Mississippi) sera une importante base d’approvisionnement de l’Union. Le président Lincoln habitera à Springfield, dans l’Illinois, où il sera inhumé. À l’échelle de l’État, la ferveur du public pour l’Union est restée très élevée malgré le fort sentiment Copperhead. Les Copperheads (vipères cuivrées en anglais) sont un groupe de démocrates du Nord des États-Unis, opposés à la guerre de Sécession, qui souhaitaient un accord de paix immédiat avec les Confédérés. Ils furent nommés ainsi par leurs opposants républicains en référence au serpent cuivré « Agkistrodon contortrix ».
FAITS D’ARME ET
PARTICIPATION AUX BATAILLES
GUERRE AMÉRICANO-MEXICAINE
(1846-1848)
Les 12 et 13 septembre : bataille de Chapultepec.
Victoire de l’armée des États-Unis, commandée par le général Winfield Scott (1786-1866), face aux forces mexicaines placées sous les ordres de Nicolás Bravo Rueda (1786-1854).
George Edward Pickett reçoit un brevet de sous-lieutenant et est affecté au 8ème régiment d’infanterie. A la bataille de Chapultepec, il se distingue lorsque, après la blessure de son ami le lieutenant James Longstreet, il prend le commandement du groupe chargé d’accrocher le drapeau américain sur le toit du château.
En 1849, après la guerre américano-mexicaine, il est promu lieutenant, puis le 3 mars 1855, capitaine, affecté au 9ème régiment d’infanterie.
En 1856, il sert dans le territoire de Washington où il contrôle la construction de Fort Bellingham, sur Bellingham Bay, dans ce qui est aujourd’hui la ville de Bellingham, Washington. La même année, il construit une maison à charpente qui existe toujours : Pickett House (la plus ancienne maison de Bellingham, et la plus ancienne dans le nord-ouest du Pacifique).
GUERRE DU COCHON (PIG WAR)
Du 15 juin à octobre 1859
En 1859, Pickett prend le commandement de la compagnie D du 9ème régiment d’infanterie basée à San Juan Island, où la tension monte entre des fermiers américains et la compagnie de la Baie d’Hudson.
Le « casus belli » (connu sous l’appellation de « Guerre du cochon ») est provoqué par le fermier Lyman Cutler lorsqu’il tue un porc qui s’était introduit à de multiples reprises sur son terrain.
Le cochon appartient à la Compagnie de la Baie d’Hudson. Bien que Cutler ait proposé de rembourser l’animal à un juste prix, la compagnie, insatisfaite de cette proposition, exige que l’affaire soit jugée devant un magistrat britannique, déclenchant ainsi le différend territorial connu sous le nom de « Pig War ».
En réponse, l’empire britannique envoie une expédition composée de trois navires de guerre et d’un millier d’hommes. Le commandant britannique, le capitaine Geoffrey Phipps Hornby (du HMS « Tribune », 30 canons), qui a l’ordre d’éviter un affrontement direct avec les soldats américains, ordonne à George Pickett de se retirer ; ce qu’il refuse. L’officier britannique retourne à sa frégate en menaçant de débarquer avec ses hommes.
Pickett dispose ses 68 hommes en ligne de bataille, à proximité de la plage, prêts à s’opposer à un débarquement britannique. « N’ayez pas peur de leurs gros canons », dit-il à ses hommes. « Nous en ferons un Bunker Hill ! ».
La présence et la détermination de Pickett empêchent le débarquement anglais. (Ces derniers avaient l’ordre d’éviter si possible un conflit armé avec les forces américaines).
Pickett, qui a installé son camp et sa batterie de canons près de la « Belle Vue Sheep Farm », de la Compagnie de la Baie d’Hudson, se trouve directement sous les canons du navire de guerre britannique. Cette erreur lui ayant été signalée, il rectifie et déplace son camp, plaçant la batterie à quelques milles au nord, vers un terrain élevé, à un endroit surplombant « Griffin Bay » et le détroit de Juan de Fuca.
Finalement, une fois les animosités passées entre les deux parties, la tension s’apaise. Aucun des deux pays ne souhaite entrer en guerre à cause d’un porc. Le président James Buchanan dépêchera le lieutenant-général Winfield Scott pour négocier un règlement entre les parties.
LA GUERRE CIVILE AMÉRICAINE
(1861-1865)
Après l’attaque de Fort Sumter (les 12 et 13 avril 1861), Lincoln fait appel le 15 avril à 75 000 volontaires pour réprimer l’insurrection. La Virginie fait sécession et rejoint les États confédérés sécessionnistes.
Avant l’Appel du 15 avril.
Caroline du Sud | 20 décembre 1860 |
Mississipi | 9 janvier 1861 |
Floride | 10 janvier 1861 |
Alabama | 11 janvier 1861 |
Géorgie | 19 janvier 1861 |
Louisiane | 26 janvier 1861 |
Texas | 1er février 1861 |
Après l’appel du 15 avril
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Virginie | 17 avril 1861 |
Arkansas | 6 mai 1861 |
Tennessee | 7 mai 1861 |
Caroline du Nord | 20 mai 1861 |
Pickett, malgré sa profonde opposition à l’esclavage, démissionne de l’armée américaine, et s’enrôle dans l’armée confédérée pour participer à la défense de son Etat natal, la Virginie. Après avoir été nommé major dans l’artillerie de l’armée confédérée, il est promu assez rapidement colonel. Il est placé sous les ordres du général Theophilus H. Holmes, et a pour mission de diriger une partie des positions défensives près de Fredericksburg, le long de la rivière Rappahannock.
En janvier 1862, il est assimilé à un général de brigade.
Pickett s’affichait dans un uniforme impeccablement taillé, possédant une double rangée de boutons lustrés sur le manteau. Ses gants étaient polis, remontant sur les manches de sa veste. Ses bottes, outrageusement cirées, étaient équipées d’éperons dorés éclatants. Sa posture était altière, et il tenait dans sa main une harmonieuse cravache, qu’il soit à cheval ou à pied. Sa moustache tombait délicatement sur les rebords de sa bouche, puis se redressait aux extrémités. Ses cheveux étaient le sujet d’abondantes discussions dans l’armée : « de longues boucles coulaient librement sur ses épaules, taillées et très parfumées ; sa barbe se recourbait également et abandonnait l’odeur d’Arabie ».
1862
CAMPAGNE DE LA PENINSULE
De mars à juillet 1862
Victoire confédérée ; retrait de l’Union de la Péninsule.
Pickett commande pour la première fois lors de la campagne de la Péninsule, à la tête d’une brigade qui s’est surnommée « Gamecocks » (Coqs de combat), où il gagne le respect de ses supérieurs.
Il commande ses hommes à la bataille de Williamsburg, Seven Pines, et Gaines’s Mill. (Pickett y sera blessé à l’épaule au cours de la bataille).
Avec l’aide de renforts, il réussit à rompre la ligne nordiste. Au début considérée comme sans gravité, sa blessure le met finalement hors de combat pour trois mois (son bras conservera une raideur pendant un an).
En septembre 1862, Pickett reprend son poste, et prend le commandement d’une division dans le corps d’armée commandé par James Longstreet (son ami de la guerre américano-mexicaine qui a, comme lui, gravi les échelons du commandement).
En décembre, la division de Pickett participe à la bataille de Fredericksburg, mais ne déplore aucun mort.
1863
En mai 1863, Pickett et ses hommes ne participent pas à la bataille de Chancellorsville.
LA CAMPAGNE DE GETTYSBURG
Du 3 juin au 24 juillet 1863
Après sa brillante victoire à la bataille de Chancellorsville (du 1er au 6 mai 1863), où son armée, en nette infériorité numérique (à un contre deux), l’a emporté face à l’Armée du Potomac du général Hooker, Lee décide de lancer une seconde invasion et de porter la guerre dans le Nord.
En abandonnant ses positions défensives derrière la rivière Rappahannock, il espère saper le moral des habitants du Nord (déjà bien atteint après les défaites successives de son armée), tout en se ravitaillant sur les États riches du Maryland et de Pennsylvanie. Lee compte bien soulager et donner du répit à la Virginie, qui, épuisée, subit l’occupation Yankee depuis le début de la guerre.
En outre, il compte sur l’effet psychologique que procurerait une menace confédérée directe sur les grandes villes du Nord de Baltimore, de Philadelphie, et même sur la capitale, Washington.
L’importance de l’événement peut décider les nombreux pacifistes du nord (les Copperheads) à se soulever pour demander un armistice et mettre fin à cette guerre. Il en est presque convaincu ; il sait qu’il peut exiger de ses hommes encore un suprême effort pour l’emporter une fois de plus…
LA BATAILLE DE GETTYSBURG
EN BREF…
La bataille de Gettysburg se déroule du 1er au 3 juillet 1863 à Gettysburg, en Pennsylvanie. Elle est souvent considérée comme le tournant de la guerre, et se conclut par la défaite des Confédérés. Les pertes humaines sont considérables, les plus lourdes de la guerre.
Le nouveau commandant des troupes fédérales s’appelle George Meade, un officier hargneux et suffisant. Ses hommes lui ont donné comme surnom « la tortue aux gros yeux ». Ses généraux ne sont pas certains de savoir où il cherche à se rendre. Quant à Lee, il ignore tout des mouvements de l’armée fédérale. Le corps de cavalerie de JEB Stuart s’est trop éloigné des forces sudistes, et n’est plus en mesure de tenir informé son Etat-Major.
La bataille se termine par la victoire de l’armée du Potomac du major-général de l’Union George Meade, qui bat celle du général confédéré Robert E. Lee. L’Union stoppe définitivement l’invasion du Nord par Lee.
Victoire de l’Union
LA CHARGE DE PICKETT
Ce n’est que dans la soirée du 2 juillet 1863 que la division de Pickett arrive sur le champ de bataille. L’armée confédérée de Virginie du Nord vient de livrer deux jours de violents combats, sans parvenir à déloger les soldats de l’armée de l’Union du Potomac de leurs lignes défensives.
Le lendemain, le 3 juillet, le général Lee prévoit de lancer un important assaut sur le centre de la ligne de défense de l’Union, qu’il pense faible. Pour effectuer cette charge d’infanterie, il demande à James Longstreet d’engager trois divisions dans l’attaque : celles des généraux James Johnston Pettigrew et Isaac Ridgeway Trimble, qui ont déjà combattu les jours précédents, et celle de George Edward Pickett.
Le général Lee veut réitérer la même stratégie que la veille : les forces de Longstreet attaquent le flanc gauche de l’armée de l’Union, tandis que celles d’Ewell doivent s’emparer de Culp’s Hill. Cependant, les Fédéraux déclenchent les hostilités les premiers : le XIIème Corps bombarde dès l’aube les positions situées au bas de Culp’s Hill (que les Confédérés ont réussi à prendre la veille) et tente de les repousser. Les Confédérés ripostent. Un combat acharné se déroule jusqu’à 11h00 sans faire bouger les lignes des deux camps.
« Les ordres rauques et inaudibles des officiers, les cris et les explosions, les éclats d’obus qui éventrent les rangs des colonnes humaines, les hurlements à la mort d’animaux blessés, les gémissements de leurs compagnons d’infortune, meurtris, mourants, piétinés par les régiments d’infanterie qui déferlent, les chevaux sans cavaliers, et le va et vient des lignes de combat ; un enfer sur terre. Un spectacle d’une violence incomparable, à coup sûr inégalable, et une trace indélébile dans la vie d’un homme. Elle ne s’est jamais effacée de ma mémoire, le jour comme la nuit, depuis cinquante ans ». « La Guerre de Sécession », de Ken Burns.
Lee ordonne à Longstreet de mener la division de George Pickett (qui appartient à son 1er Corps) ainsi que six brigades (appartenant au Corps d’Ambrose Powell Hill), pour exécuter un assaut frontal contre le centre de la ligne de l’armée de l’Union (à savoir les positions occupées par le IIème Corps sur Cemetery Ridge). Afin de préparer l’attaque de Pickett, l’artillerie de l’armée de Virginie du Nord doit en bombarder massivement la ligne de défense de l’Union Center.
A 13h00 précises, une explosion assourdissante retentit. L’artillerie confédérée déclenche un gigantesque tir de barrage ; entre 150 et 170 canons ouvrent le feu. C’est probablement le bombardement le plus important de la guerre de Sécession. Dans un premier temps, pendant un quart d’heure les artilleurs de l’armée de l’Union ne répondent pas au feu de l’ennemi. Placés sous les ordres du général Henry Jackson Hunt, ils veulent économiser les munitions pour contrer l’assaut de l’infanterie sudiste qui va suivre.
Un journaliste du New York World raconte : « L’artillerie rebelle commença alors une canonnade d’une intensité inouïe. Leurs projectiles s’abattaient sur nous comme une volée de pigeons qui se jette sur le sol. Cet orage éclata si soudainement que soldats et officiers furent tués, les uns le cigare à la bouche, d’autres en train de manger. Les chevaux tombaient avec des hurlements affreux. Les pieux de clôture volaient en éclats, la terre arrachée par les explosions sautait en nuages qui nous aveuglaient… ». Extrait de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard.)
Puis c’est 80 canons de l’armée fédérale qui entrent en action. L’artillerie confédérée pilonne les positions nordistes depuis maintenant deux heures ; et les stocks de munitions sont quasiment épuisés. Lee doit se rendre à l’évidence : le bombardement d’Alexander n’a pas eu l’effet escompté. Les défenses ennemies sont loin d’être désorganisées au moment où Pickett et son régiment d’infanterie entrent dans le combat et montent à l’assaut. La plus célèbre charge de la Guerre Civile peut commencer…
Dans les deux camps on préférait le « Napoléon », pièce à âme lisse, en bronze, qui tirait à 1500 mètres. Conçu par Napoléon III en 1853, il se chargeait par la bouche et envoyait aussi bien des boulets ou des obus explosifs que de la mitraille. De nombreuses batteries nordistes étaient équipées du « Parrot », une pièce à canon rayé se chargeant par la bouche, plus précis que le « Napoléon » et d’une portée un peu supérieure. Ce canon de fonte, renforcé par un collier de fer forgé autour de la lumière, n’était pas onéreux à la production, mais présentait des risques d’éclatement en raison de l’imperfection de sa fonte. Au cours du plus grand duel d’artillerie de la guerre civile, l’armée de l’Union du Potomac tira 32 000 projectiles, et l’Armée confédérée de Virginie du Nord 20 000.
Vers 15h00, environ 12 500 soldats confédérés (trois divisions) sortent de la lisière des bois et entament leur marche vers les lignes ennemies, situées à près de 1,2 kilomètre. Cette charge d’infanterie est aujourd’hui connue sous le nom de « charge de Pickett ».
L’artillerie de l’Union, qui s’était tue lors du bombardement confédéré, riposte furieusement sur les fantassins de Pickett et décime leurs rangs.
Les Confédérés tombent alors sous le feu des canons situés sur Cemetery Hill et au nord de Little Round Top, puis sous celui des fusils du IIème Corps, commandé par le général Hancock.
Lorsque les premiers rangs sudistes arrivent à portée (moins de 200 mètres), les nordistes ouvrent le feu ; 11 canons et 1500 fusils retentissent de concert.
Des régiments entiers s’effondrent, disparaissant aussitôt dans un nuage de poussière. Mais les hommes de Pickett continuent leur progression. Ils atteignent la ligne nordiste en un seul point, un renfoncement dans le muret que les soldats appellent l’« angle ». Les hommes se tirent à bout portant, les coups de baïonnettes pleuvent, les sabres tranchent, les révolvers font feu, les hommes tombent sur les genoux, virevoltent, lâchent leurs armes et s’écroulent, le corps criblé, maculé de sang. Le sol est jonché de corps mutilés.
Les Confédérés sont menés par le général Lewis A. Armistead. Celui-ci enjambe le muret, transperce son chapeau avec son sabre, et s’empare d’une batterie d’artillerie avant d’être tué.
Dans la foulée, tous les Confédérés qui parviennent à franchir le muret sont abattus ou blessés.
La charge de Pickett est un échec. L’armée de Virginie du Nord de Lee vient de terminer sa dernière incursion dans le Nord.
Alors que les restes des soldats de sa division reviennent vers les lignes confédérées le long de Seminary Ridge, Lee, craignant une contre-offensive de l’Union, tente de rallier son centre, disant aux soldats que l’échec est « entièrement de ma faute ».
Pickett est anéanti. Lorsque Lee lui dit : « général, rassemblez votre division pour vous défendre ! », Pickett aurait répondu: « mon Général, je n’ai plus de division… »
Lire : la bataille de Gettysburg
A elle seule, la division Pickett, sur environ 5 500 hommes, déplorera 224 tués, 1 140 blessés et 1 499 disparus ou capturés. Les trois commandants de brigade de Pickett et les treize de ses commandants de régiment seront parmi les victimes. Kemper sera blessé, Garnett tué, et Armistead mortellement blessé. Trimble et Pettigrew seront les victimes majeures de l’assaut confédéré : le premier perdra une jambe et le second, blessé à la main, sera mortellement blessé lors de la retraite en Virginie.
Après Gettysburg, la carrière de Pickett commence à décliner. Au cours de l’hiver 1863, il reçoit un commandement pour défendre les États confédérés de la Caroline du Nord, de la Virginie du Sud, et la capitale, Richmond.
L’année suivante, du 31 mai au 12 juin 1864, Pickett, à la tête d’une division, est présent à la bataille de Cold Harbor sans toutefois y participer.
UN ACTE DE GUERRE DOULOUREUX …
Sa division est ensuite engagée lors du siège de Petersburg.
Le 1er avril 1865, au cours de la bataille de Five Forks, Pickett subit une nouvelle humiliation.
Il se trouve à l’arrière de ses troupes avec les généraux Fitzhugh Lee et Thomas L. Rosser. Les trois hommes mangent des grillades de poissons et n’ont pas prévenu leur état-major de leur absence.
C’est donc privés de leur commandement que les Sudistes combattent les forces de l’Union. La Confédération y subit une sanglante défaite et contraint Lee à évacuer Petersburg et Richmond.
Le 9 avril 1865, lors de la bataille d’Appomattox Court House, Pickett rassemble ce qui reste des forces de l’armée de Virginie du Nord en formant une ultime ligne de défense.
Le 12 avril 1865, Pickett se rend en même temps que l’armée de Lee au palais de justice d’Appomattox.
APRÈS LA GUERRE
Après la guerre, Pickett s’enfuira avec sa femme et son fils au Canada pour échapper à une enquête sur les exécutions de New Bern.
En 1866, il retournera à Norfolk où il exercera le métier d’agent d’assurance.
Il tentera d’obtenir une amnistie pour son action au cours de la guerre civile. Son dossier sera défendu par plusieurs anciens généraux de l’armée de l’Union, tel Ulysse Simpson Grant, mais ce n’est qu’un an avant sa mort, le 23 juin 1874, qu’il obtiendra le pardon.
George Edward Pickett meurt le 30 juillet 1875 à Norfolk, Virginie. Il est enterré à Richmond.
Sources :
La « Guerre de Sécession », de Ken Burns.
Extraits de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard.)
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