La Guerre de Sécession – James Longstreet

                                                                                      

 

           LA GUERRE DE SÉCESSION

(1861-1865)

JAMES LONGSTREET

(1821-1904)

SOMMAIRE

Les 12 et 13 avril 1861, le bombardement de Fort Sumter par les États confédérés, dans la baie de Charleston, en Caroline du Sud, marque le début de la Guerre. La garnison fédérale du fort, sous les ordres du commandant Anderson, refuse de quitter ses positions qui se trouvent en territoire sudiste. Cette bataille, qui n’a fait aucune victime dans les deux camps, est le « casus belli » qui déclenche la Guerre civile (1861-1865), et annonce le conflit le plus meurtrier de l’Histoire des États-Unis.

Lire : « Fort Sumter »

 

Le 22 août 1862

« Mon objectif suprême dans ce conflit est de sauver l’Union et non de protéger ou de détruire

Abraham Lincoln

l’esclavage. Si je pouvais arriver à mes fins sans émanciper le moindre esclave, je le ferais, si je pouvais sauver l’Union en libérant tous les esclaves, je le ferais, et si je devais n’en émanciper qu’une partie sans toucher au sort des autres, je le ferais aussi ».

Abraham Lincoln

« La Guerre de Sécession », de Ken Burns.


L’HOMME

James Longstreet (dit Old War Horse), militaire et homme politique américain, naît à Edgefield District en Caroline du Sud, le 8 janvier 1821. Il meurt à Gainesville, en Géorgie, le 2 janvier 1904.

Il est, avec les généraux Robert E. Lee (1804-1870), Stonewall Jackson (1824-1863), et Joseph Eggleston Johnston (1807-1891), un des principaux chefs sudistes de l’armée confédérée durant la Guerre de Sécession (1861-1865).

James Longstreet

Il est sans doute l’officier de l’armée confédérée qui a concentré le plus de polémiques autour de sa personne.

Il était appelé « My Old War Horse » par le général Robert E. Lee, et figurait dans le cercle de ses amis proches ; c’était son conseiller militaire et il bénéficiait de la confiance totale du grand général.

Cependant, après la guerre, il fera l’objet de nombreuses attaques. Durant la période de la Reconstruction, il sera le seul ancien officier de haut rang à rallier le Parti Républicain, faisant de lui un « scalawag ».

Cette dissidence, ainsi que ses commentaires concernant la stratégie de Lee à Gettysburg, vont lui aliéner de nombreuses amitiés sudistes.

Scalawag est un surnom péjoratif américain employé après la guerre de Sécession pour stigmatiser les Sudistes blancs qui se conformaient (le plus souvent par intérêt politique) aux exigences de la Reconstruction imposée par les Républicains nordistes.

ENFANCE & FAMILLE

James Longstreet est issu d’une famille néerlandaise qui a émigré aux États-Unis au XVIIème siècle. Son patronyme originel, Langestraet, a été par la suite anglicisé pour devenir Longstreet.

Il est le fils de James Longstreet (1784-1843) et de Mary Ann Dent (1793-1855).

En raison de son caractère bien trempé « rocailleux », son père le surnomme Peter (Pierre), Pete ou Old Pete ; il le portera toute sa vie.

Natif de Caroline du Sud, Longstreet, à l’âge de neuf ans, est envoyé par son père chez son oncle Augustus Baldwin Longstreet, à Augusta, en Géorgie, où il y passe une grande partie de son enfance. On peut penser que l’influence de « Oncle Gus » (éditeur, éducateur et ministre du culte méthodiste qui possède une plantation), a dû peser dans les choix politiques du jeune homme, comme fervent défenseur des Droits des États. Son père le destine à une carrière militaire.

En 1838, il est admis à West Point.

En 1842, il obtient son diplôme et sort 54ème de sa promotion sur les 62 cadets de sa classe.

Il se fera remarquer comme étant un élève indiscipliné, mais apprécié pars ses camarades. D’ailleurs, c’est au cours de cette période qu’il rencontrera les futurs protagonistes des deux armées ennemies qui vont s’affronter au cours de la Guerre Civile : George Henry Thomas, William Starke Rosecrans, John Pope, Daniel H. Hill, Lafayette McLaws, George Pickett, John Bell Hood. Il se liera d’amitié avec un jeune homme de l’Ohio, Ulysses S. Grant, de la classe 1843. Les deux officiers seront affectés au 4ème régiment d’infanterie.

Le 22 août 1848, après la guerre contre le Mexique, Longstreet lui présentera sa cousine Julia Boggs Dent, que Grant épousera ; Longstreet sera le témoin du mariage.

MARIAGE

– En mars 1848, à l’âge de 27 ans, James épouse en première noce Maria Louisa Garland (née le 6 mars 1827, décédée le 29 décembre 1889). De cette union naîtront dix enfants.

– En 1897, âgé de 75 ans, il épouse en seconde noce Helen Dortch (née le 20 avril 1863, décédée le 3 mai 1962).

DESCENDANCE

– Major John Garland Longstreet (1848-1918).

– Augustus Baldwin Longstreet (1850-1862).

– William Dent Longstreet (1853-1854).

– Harriet Margaret Longstreet (1856-1856).

– James Longstreet I (1857-1862).

– Mary Ann Longstreet (1860-1862).

– Robert Lee Longstreet (1863-1940).

– Lieutenant-colonel James Longstreet III (1865-1922).

– Fitz Randolph Longstreet (1869-1951).

– Maria Louise Longstreet (1872-1957).

En janvier 1862, il est frappé par un grand malheur : trois de ses enfants décèdent de la scarlatine. Dès lors James devient taciturne et se tourne vers Dieu.

LA CAROLINE DU SUD

« L’État du Palmetto »   

 

 

8ème État Capitale : Columbia.

Date d’Entrée dans l’Union : 23 mai 1788.

Dès 1562, le territoire est habité par des colons français huguenots qui fondent les villes de Charlesfort et Fort Caroline. Puis, en 1663, les Britanniques investissent la région et créent la province de Caroline. En 1712, celle-ci est séparée de la Virginie et devient alors une colonie de la couronne d’Angleterre. En 1729 l’État prend forme et se scinde en deux, Caroline du Nord et Caroline du Sud. Cette dernière comprenait alors la future Géorgie.

Au cours du 18ème siècle, son économie devient florissante grâce à la culture du tabac, dont le bas prix est le fruit d’un commerce basé sur l’esclavage. La Caroline du Sud s’insurge contre la Grande-Bretagne lors de la guerre d’Indépendance et instaure, le 15 mars 1776, son propre gouvernement. Le 23 mai 1788, elle est le 8ème État des 13 colonies en rébellion à ratifier la constitution américaine. Le 20 décembre 1861, elle est le premier État à faire sécession, et c’est du port de Charleston que les batteries confédérées bombardent le Fort Sumter.

Cet événement marque ainsi le début de la guerre civile qui dévastera le vieux Sud pendant quatre ans. Durant cette période, aucune bataille d’importance n’aura lieu sur le sol de la Caroline du Sud. Mais en février 1865, le général William Tecumseh Sherman, dans sa marche à la mer, s’emparera de la capitale Columbia, détruisant ainsi la presque totalité de la ville.

« Dans le 1er mois de la Guerre, un groupe de soldats nordistes avait capturé un soldat confédéré en haillons. Le prisonnier ne possédait manifestement pas d’esclaves. Il se fichait très probablement de la Constitution et de tout le reste. Ils lui ont demandé pour quelle raison il se battait, et le sudiste leur a répondu : « je me bats parce que vous êtes là », ce qui était somme toute une réponse tout à fait valable ».

Témoignage cité par Shelby Foote – « La guerre de Sécession », de Ken Burns.

&

Shelby Foote (immense romancier et historien américain dans la lignée de William Faulkner) est né le 17 novembre 1916 à Greenville, Mississippi. Il meurt le 27 juin 2005 à Memphis, Tennessee. L’auteur est assez méconnu en France. A travers son œuvre majeure, Shiloh, il décrit la Guerre de Sécession en 200 pages, en redonnant la parole à de simples soldats et officiers des deux armées.

FAITS D’ARMES

ET

PARTICIPATIONS AUX BATAILLES

DE JAMES LONGSTREET

&

GUERRE AMÉRICANO-MEXICAINE

(1846-1848)

Pendant la guerre du Mexique, Longstreet sert dans le 8e régiment d’infanterie, sous les ordres du général Zachary Taylor (1784-1850). Il va se distinguer dans les batailles de Contreras, Churubusco, Molino del Rey… Il sera blessé à la bataille de Chapultepec.

Zachary Taylor

Le 23 février 1847, il est promu au rang de first lieutenant.

&

– Du 19 au 20 août 1847 : Bataille de Contreras, Mexico.

Bataille de Contreras

Victoire de l’armée des Etats-Unis commandée par le général Winfield Scott (1786-1866), face aux forces mexicaines placées sous les ordres des généraux Antonio de Padua María Severino López de Santa Anna y Pérez de Lebrón (1794-1876), et Gabriel Valencia (1799-1848).

&

– Le 20 août 1847 : Bataille de Churubusco, Mexico.

Victoire de l’armée des États-Unis commandée par le général Winfield Scott (1786-1866), face aux forces mexicaines placées sous les ordres des généraux Antonio de Padua María Severino López de Santa Anna y Pérez de Lebrón (1794-1876), et Manuel Joaquín Rincón y Calcáneo (1784-1849).

&

– Du 8 au 15 septembre 1847 : campagne de Mexico City et bataille de Chapultepec.

Victoire de l’armée des États-Unis commandée par le général Winfield Scott (1786-1866), face aux forces mexicaines placées sous les ordres du général Antonio de Padua María Severino López de Santa Anna y Pérez de Lebrón (1794-1876).

&

– 8 septembre 1847 : bataille de Molino del Rey, Mexico.

Victoire de l’armée des Etats-Unis commandée par les généraux Winfield Scott (1786-1866) et William Jenkins Worth (1794-1849), face aux forces mexicaines placées sous les ordres des généraux Antonio de la Luz Quirino y León y Loyola (1794-1847) et Francisco Pérez Arévalo.

&

Après la guerre, Longstreet sert sur la frontière du Texas.

– Le 19 juillet 1858, il est promu au grade de capitaine.

– Le 7 décembre 1852, il est nommé au grade de major.

GUERRE CIVILE

(1861-1865)

Lorsque la guerre éclate, contrairement à beaucoup d’autres officiers, James Longstreet n’éprouve pas une grande ferveur envers la Sécession. Mais il a subi l’influence de « Oncle Gus », qui lui a transmis la volonté pugnace de défendre les droits des États.

Le 1er juin 1861, il démissionne de l’armée de l’Union et intègre l’armée des États confédérés.

1861

BATAILLE DE BULL RUN

OU

BATAILLE DE MANASSAS

(21 JUILLET 1861)

Première Bataille de Bull Run

La 1ère bataille de Bull Run, appelée aussi par les sudistes 1ère bataille de Manassas, fut le premier affrontement d’importance de la Guerre Civile américaine (1861-1865). Il se déroula dans le Comté de Fairfax et celui de William, en Virginie. Il opposa l’armée de l’Union placée sous les ordres d’Irvin McDowell (1818-1885), aux forces confédérées commandées par les généraux Pierre Gustave Toutant de Beauregard (1818-1893) et Joseph Eggleston Johnston (1807-1891).

Victoire confédérée.

Le 17 juin 1861, James Longstreet est nommé brigadier général (général de brigade) de l’armée confédérée.

Le 21 juillet, à la bataille de Bull Run (Manassas), il commande la 4ème brigade du 1er Corps du brigadier général Pierre Gustave Toutant de Beauregard.

Le 7 octobre 1861, il est nommé au grade de major général (général de division) et commande une division de l’armée de la Virginie du Nord.

Lire : « La bataille de Bull Run »

 « Les Républiques dans lesquelles chacun à son mot à dire, où rien n’est sacré, où n’est que confusion et bavardages, les Républiques sont incapables de faire la guerre. Il faut un gouvernement dirigé par un homme fort ».

Témoignage de Mary Boykin Chesnut.

« La Guerre de Sécession », de Ken Burns.

Mary Boykin Chesnut, née Mary Boykin Miller (31 mars 1823 – 22 novembre 1886), est une écrivaine américaine connue pour son journal brossant la société sudiste durant la Guerre Civile.

Mary Boykin Chesnut

Avec son époux James Chesnut Jr, avocat et ancien sénateur de la Caroline du Sud puis officier confédéré, ils évoluent dans les milieux les plus influents de la société sudiste. Ils sont notamment très proches du couple présidentiel de la Confédération, Jefferson Davis et Varina Banks Howell.

Mary est souvent dépressive et sujette à faire des cauchemars. Dès le début du conflit, elle décide de tenir un journal afin de transcrire au quotidien toutes ses impressions. Il se révèlera comme un poignant témoignage de la société sudiste pendant la guerre.

« Je tiens à ce que ce journal soit entièrement objectif, le temps de la subjectivité est dépassé. »

Mary Boykin Chesnut

« La Guerre de Sécession », de Ken Burns.

1862

BATAILLE DES SEPT JOURS

(Du 25 juin au 1er juillet 1862)

McClellan et Lee

La Bataille des Sept Jours est une suite d’affrontements qui se sont déroulés du 25 juin au 1er juillet 1862, dans les environs de Richmond, lors de la Guerre de Sécession. L’issue des combats voit la victoire des forces sudistes commandées par le général Robert E. Lee, face à l’Armée du Potomac du général George B. McClellan.

Lors des combats, James Longstreet contribuera brillamment à la victoire confédérée.

100 000 fédéraux ont débarqué en Virginie. Ils ont pour chef George B. McClellan, qui a la ferme intention de s’emparer de la capitale confédérée, Richmond. Les Sudistes sont placés sous le commandement de leur tout nouveau chef Robert E. Lee. Ce dernier a remplacé au pied levé Joseph Eggleston Johnston, blessé à la bataille de Seven Pines.

Lee sait qu’il va devoir se battre en infériorité numérique. Il ne peut donc pas affronter son ennemi en terrain découvert au cours d’une bataille rangée. Aussi décide-t-il de faire une diversion contre l’armée de l’Union qui, par la vallée de la Shenandoah, doit se joindre à celle du Potomac de McClellan. C’est le général Stonewall Jackson, le héros de Bull Run, qui est chargé de l’intercepter à la tête d’une petite armée forte de 27 000 hommes. Contre toute attente Lee s’apprête à attaquer…

Lire : « Le Sud défend sa capitale »

1862

COMBATS DE LA BATAILLE DES SEPT JOURS 

Bataille des Sept Jours

– Le 25 juin : bataille d’Oak Grove, aussi appelée bataille de French’s Field ou de King’s School House, Comté de Henrico, Virginie.

Issue de la bataille indécise.

&

– Le 26 juin : bataille de Beaver Dam Creek, également connue sous le nom de bataille de Mechanicsville ou d’Ellerson’s Mill, Comté de Hanover, Virginie.

Victoire tactique de l’Union.

Victoire stratégique des forces confédérées.

&

– Le 27 juin : bataille de Gaines’s Mill, quelquefois appelée première bataille de Cold Harbor ou bataille de la Chickahominy River, Comté de Hanover, Virginie. 

Victoire confédérée.

bataille de Gaines’s Mill

&

– Les 27 et 28 juin : bataille de Garnett’s & Golding’s Farm, Comté de Henrico, Virginie.

Issue de la bataille indécise.

&

– Le 29 juin : bataille de Savage’s station, Comté de Henrico, Virginie.

Issue de la bataille indécise.

Bataille de Savage’s station

&

– Le 30 juin : bataille de White Oak Swamp, Comté de Henrico, Virginie.  

Issue de la bataille indécise.

Bataille de White Oak Swamp

&

– Le 30 juin : bataille de Glendale, aussi appelée bataille de Frayser’s Farm, Nelson’s Farm, Charles City Crossroads, New Market Road, ou Riddell’s Shop, Comté de Henrico, Virginie.  

Issue de la bataille indécise.

Bataille de Glendale

&

– Le 1er juillet : bataille de Malvern Hill, aussi appelée bataille de Pointdexter’s Farm, Comté de Henrico, Virginie.  

Issue de la bataille indécise ; victoire tactique de l’Union.

Bataille de Malvern Hill

1862

SECONDE BATAILLE DE BULL RUN

(Du 28 au 30 août 1862)

John Pope et Robert E. Lee

Les forces confédérées, commandées par le général Robert E. Lee, sortent victorieuses de la Campagne de la Péninsule au printemps 1862. Suite à cet échec, Lincoln remplace au pied levé le général nordiste battu, George McClellan, par Henry Halleck au poste de général en chef des armées de l’Union.

Une partie de ses troupes est affectée à l’Armée de Virginie (unioniste), placée sous les ordres de John Pope. Ce dernier attend le renfort de l’armée du Potomac, défaite lors de la Campagne de la Péninsule, et qui doit le rejoindre. Robert E. Lee ne veut pas attendre : il sait qu’il est en infériorité numérique et doit empêcher la réunion des deux armées. Pour cela, il cherche une opportunité qui lui permettra d’isoler Pope et de l’attaquer.

D’abord cantonné à la défense de la capitale, Pope affirme qu’il peut battre les confédérés et marcher sur Richmond. Il a toujours fanfaronné que « son QG était sur la selle de son cheval ». Ce qui fera dire à certains « au même endroit que ses fesses ». Lincoln sait qu’il ne doit pas croire Pope sur parole…

Deuxième Bataille de Bull Run

Les combats se déroulent dans le Comté du Prince-William en Virginie du 28 au 30 juin 1862, et voient la victoire des forces confédérées commandées par les généraux Robert E. Lee, James Longstreet et Thomas J. « Stonewall » Jackson, face à l’armée de l’Union placée sous les ordres du général John Pope (1822-1892).

Lire : « La Seconde bataille de Bull Run ».

1862

LA BATAILLE DE FREDERICKSBURG

(Du 11 au 15 décembre 1862)

Burnside et Lee

Au lendemain de la sanglante bataille d’Antietam (le 17 septembre 1862), Lee parvient à s’enfuir au nez et à la barbe de son adversaire McClellan ; l’armée confédérée est affaiblie, certes, mais encore en état de se battre.

Le mois suivant, exaspéré, Abraham Lincoln décide de relever définitivement McClellan de son commandement, et le confie au major-général Ambrose Burnside.

Ce dernier est plutôt contrarié du départ de son prédécesseur ; il ne se sent pas du tout prêt à endosser une telle responsabilité et à commander une armée d’une telle importance. Burnside est maintenant à la tête de l’armée du Potomac forte de 110 000 hommes ; un lourd fardeau sur ses épaules.

Néanmoins, pressé par Lincoln qui veut une victoire rapide, Burnside fait avancer sa puissante armée en direction de Falmouth, pour affronter Lee qui s’est replié en Virginie.

Il suit la rive nord de la rivière Rappahannock et vient se placer en face de Fredericksburg. Son plan de bataille est ambitieux : il a pour objectif de franchir la rivière, mener son attaque vers le Sud et menacer Richmond, la capitale des Confédérés.

Mais Bobby Lee l’attend, et n’est pas décidé à le laisser faire…

La brigade irlandaise

La bataille de Fredericksburg, se déroule le 13 décembre à Fredericksburg en Virginie.

Bataille de Fredericksburg

L’issue des combats voit une nouvelle victoire de l’armée confédérée de Virginie du Nord, placée sous les ordres du général Robert E. Lee, face à l’armée du Potomac commandée par le général Ambrose Burnside (1824-1881).

Ambrose Burnside

Le 1er corps est sous les ordres du lieutenant général James Longstreet. Il est constitué de 10 divisions d’infanterie, une de cavalerie et une d’artillerie de réserve, soit au total 42 brigades.

Lire : « La bataille de Fredericksburg ».

1863

LA BATAILLE DE GETTYSBURG

(Du 1er au 3 juillet 1863)

La bataille de Gettysburg se déroule du 1er au 3 juillet 1863 à Gettysburg, en Pennsylvanie. Elle est souvent considérée comme le tournant de la guerre, et se conclut par la défaite des Confédérés. Les pertes humaines sont considérables, les plus lourdes de la guerre.

Gettysburg

ARMÉE DU POTOMAC

L’Armée du Potomac est la principale Armée de l’Union sur le théâtre oriental de la guerre de Sécession.

Lorsqu’éclate la Guerre Civile en 1861, seule une partie de la Virginie fait sécession. Les comtés du Nord-Ouest décident de rester fidèles à l’Union (c’est aujourd’hui l’État de Virginie-Occidentale). L’État du Maryland, bien qu’esclavagiste, demeure également dans l’Union. Ainsi, une grande partie du cours du Potomac et de son estuaire forment la frontière séparant l’Union des États confédérés.

Les commandants :

– Le brigadier – général Irvin McDowell : commandant de l’armée et Département du Nord-Est de Virginie, du 27 mai au 25 juillet 1861.  

– Le Major général George McClellan : commandant de la Division militaire du Potomac, et plus tard, de l’armée et du ministère du Potomac, du 26 juillet 1861 au 9 Novembre 1862.  

– Le Major général Ambrose Burnside : commandant de l’armée du Potomac du 9 novembre 1862 au 26 Janvier 1863.  

– Le Major – général Joseph Hooker : commandant du ministère et de l’armée du Potomac du 26 janvier au 28 juin 1863.  

– Le Major-général George Meade : commandant de l’armée du Potomac du 28 juin 1863 au 28 Juin 1865.  

– Le Major-général John G. Parke : a eu le commandement temporaire pendant les absences de Meade à quatre reprises au cours de cette période.  

– Le lieutenant – général Ulysses S. Grant : général en chef de toutes les armées de l’Union. Il a placé son quartier général dans l’armée du Potomac, et a fourni les directions opérationnelles à Meade de mai 1864 à avril 1865.

Ordre de bataille de l’armée du Potomac à Gettysburg.

– Le Ier corps : général de division John Fulton Reynolds / général de division Abner Doubleday.

– Le IIème corps : général de division Winfield Scott Hancock / général de brigade John Gibbon.

– Le IIIème corps : général de division Daniel Edgar Sickles / général de division David Bell Birney.      

– Le Vème corps : général de division George Sykes.

– Le VIème corps : général de division John Sedgwick.

– Le XIème corps : général de division Oliver Otis Howard.

– Le XIIème corps : général de division Henry Warner Slocum.

– Le Corps de cavalerie : général de division Alfred Pleasonton

ARMEE DE VIRGINIE DU NORD

Drapeau de l’armée de Virginie du Nord

L’armée de Virginie du Nord était une armée des États confédérés d’Amérique durant la Guerre de Sécession. Au cours des opérations qui se déroulèrent dans l’Est pendant le conflit, elle représentait la force de frappe majeure de la Confédération.

Placée sous les ordres du général Robert E. Lee, cette armée se composait en majorité de soldats venant des États de Virginie, de Caroline du Sud, de Caroline du Nord, et du Maryland. Certaines unités étaient issues d’États tels que l’Alabama, l’Arkansas, le Tennessee et le Mississippi.

L’armée de Virginie du Nord occupait une position stratégique. Placée en limite de la ligne de séparation avec les États frontaliers, elle bloquait tout accès à la terre sacrée de Virginie en faisant face aux États de l’Union et à l’armée nordiste du Potomac.

Sudistes au repos pour la photo

Ordre de bataille de l’armée de Virginie du Nord à Gettysburg.

James Longstreet commande le 1er Corps.

– Le 2ème Corps, précédemment sous les ordres de Stonewall Jackson, mortellement blessé à la bataille de Chancellorsville, est commandé par Richard S. Ewell.

– Le 3ème Corps est dirigé par Ambrose Powell Hill.

– La division de cavalerie est placée sous les ordres de James Stuart.

Son attitude au cours de la bataille de Gettysburg a été sujette à une longue polémique.

Le 1er juillet 1863, James Longstreet se présente à Gettysburg assez tard dans l’après-midi. Dès son entrevue avec le généralissime, il lui soumet ses craintes quant au plan de bataille que Lee lui présente. En effet, l’armée nordiste occupe les hauteurs et tient une position défensive qui sera difficile à combattre. Longstreet lui recommande donc un mouvement stratégique autour du flanc gauche de l’ennemi, mais Lee réfute les conseils avisés de son général et opte pour l’offensive. Lee dira : « c’est là qu’ils sont et c’est là que je vais les frapper ».

Dès lors, conscient qu’affronter un ennemi aussi bien retranché est une pure folie, Longstreet va se montrer peu enthousiaste à exécuter les ordres.

Le 3 juillet, Lee donne l’ordre à Longstreet de concentrer un assaut direct et à découvert sur le centre du dispositif de l’Union (l’Union Center). James Longstreet, une dernière fois, tente de dissuader son supérieur et de le faire renoncer à une telle folie.

Lorsqu’il devra donner l’ordre de l’assaut, Longstreet en sera incapable, parfaitement persuadé d’envoyer ses hommes vers une mort certaine. La charge qui va s’ensuivre restera célèbre dans les mémoires ; elle prendra pour la postérité le nom de « charge de Pickett ». Les positions nordistes ne seront pas prises, et l’assaut va se transformer en une hécatombe meurtrière avec des pertes considérables : celles que Longstreet avait prédites.

1863

BATAILLE DE CHICKAMAUGA

(DU 18 AU 20 SEPTEMBRE 1863)

Victoire de l’armée confédérée commandée par les généraux James Longstreet et Braxton Bragg, face aux forces de l’Union placées sous les ordres des généraux William Rosecrans et George Thomas.

Bataille de Chickamauga

[su_note note_color= »#9bb87b »]La traduction des mots indiens est bien souvent incertaine, et Chickamauga voudrait dire « rivière de la mort », mais ce n’est cependant qu’une interprétation.

Shelby Foote[/su_note]

CAMPAGNE DE CHICKAMAUGA

Vers la mi-août 1863, James Longstreet est détaché sur le front de l’Ouest. Son armée est transférée par chemin de fer, un long voyage de 1 247 km, jusque dans le nord de la Géorgie. Arrivées à destination, les troupes sudistes de Longstreet sont placées sous les ordres du général Braxton Bragg.

La bataille de Chickamauga se déroule du 18 au 20 septembre 1863. Elle marque la fin de l’offensive de l’Union, dans le Sud du Tennessee et le Nord-Ouest de la Géorgie. Après la bataille, les forces fédérales en pleine déroute se retirent et s’enferment dans Chattanooga. Les forces confédérées restent maîtres du champ de bataille. Cette bataille est la plus importante défaite de l’Union, dans le théâtre d’opérations de l’Ouest, durant la Guerre de Sécession.

CHICKAMAUGA

La bataille fut horrible et meurtrière. Elle a donné lieu à de nombreuses percées et de combats au corps-à-corps et à une longue et difficile retraite des soldats nordistes. Ce fut une glorieuse victoire du Sud, demeurée inexploitée. Tous les héros de l’Ouest y étaient, Nathan Bedford Forrest en tête.

A 8 heures, le 18 septembre 1863 au matin, la cavalerie de Nathan Bedford Forrest se heurte à une brigade nordiste en route vers un petit pont qui enjambe la rivière.

L’un des officiers sudistes déclarera : 

« A midi, les morts étaient empilés les uns sur les autres comme des troncs d’arbres débités pour le passage des colonnes ».

« La Guerre de sécession », de Ken Burns.

A la faveur de la nuit, c’était le statut quo. Les deux camps n’avaient pas pris un pouce de terrain.

Le lendemain, les affrontements reprennent tout aussi féroces et meurtriers. Rosecrans commet alors une terrible erreur, il ordonne à ses troupes d’aller consolider une brèche inexistante dans ses lignes. En exécutant cette manœuvre pour le moins risquée, il en ouvre une bien réelle à travers laquelle s’engouffrent les Confédérés de Longstreet ; les lignes fédérales finissent par rompre et c’est la débandade. Et même Rosecrans a pris la fuite.

 « Ils ont combattu jusqu’au dernier » déclarera James Longstreet ».  « La Guerre de Sécession », de Ken Burns.

Cependant George Henry Thomas, un général nordiste originaire de Virginie, refuse la défaite et ne veut pas se replier. Dans l’urgence, il organise une défense acharnée qui évite à la bataille de finir en déroute ; ce qui lui vaudra le surnom de « Rock de Chickamauga ».

L’armée nordiste regagne difficilement Chattanooga. Rosecrans est abasourdi.

« Il errait comme un canard qui aurait pris un coup sur la tête » déclarera Abraham Lincoln.

« La Guerre de Sécession », de Ken Burns.

1864

BATAILLE DE LA WILDERNESS

(Les 5 et 6 mai 1864)

Bataille de la Wilderness

La bataille de la Wilderness est une bataille de la guerre de Sécession qui se déroule du 5 au 6 mai 1864 dans la forêt de la Wilderness, en Virginie, entre les armées du général nordiste Ulysses S. Grant et celle du général sudiste Robert E. Lee.

Victoire confédérée.

« L’objectif premier consiste à neutraliser l’armée de Lee, une fois sa principale armée décimée, la chute de Richmond suivrait forcément. Il valait mieux l’affronter hors de son bastion plutôt que retranché à l’intérieur ».

Ulysse S. Grant

« La guerre de Sécession », de Ken Burns.

La stratégie du général Lee ne change pas d’un pouce. Son objectif consiste à démoraliser l’armée fédérale en lui infligeant de lourdes pertes, supérieures aux siennes. Il pense ainsi que le Nord finira par renoncer à la guerre. Pour se faire, il va refuser tout affrontement à découvert : il sait que son armée, en infériorité numérique, n’a aucune chance de vaincre. Il doit forcer Grant à l’attaquer sur ses positions retranchées, là où les assauts nordistes viendront tous se briser. Ainsi il palliera à son manque d’effectifs et une petite armée pourra en vaincre une beaucoup plus importante. Et c’est ce qu’il va faire…

« Ce Grant nous combattra jour après jour, heure après heure jusqu’à la fin de la guerre ».

Général James Longstreet

« La Guerre de Sécession », de Ken Burns.

Il espère que le coût humain de cette bataille entraînera un mouvement d’opposition à la guerre dans le Nord. Les fédéraux renonceront, pense-t-il, à réintégrer de force le Sud dans l’Union.

« Si nous parvenons à rompre rapidement les lignes de l’ennemi et à le repousser, il n’arrivera pas à récupérer ses positions et son moral avant les élections présidentielles, et nous aurons alors un nouveau président avec lequel nous pourrons avoir de nouvelles négociations ». Général Longstreet

« La guerre de Sécession », de Ken Burns    


 

James Longstreet contribuera à la victoire et à sauver l’armée confédérée ; il y sera sérieusement blessé.

Grant se désengagera de la bataille, pour se diriger sur de nouvelles positions à Spotsylvania.

Pour la première fois depuis le début de la guerre, un général nordiste, malgré de lourdes pertes (17 000 nordistes et 10 000 sudistes), ne bat pas en retraite mais quitte le terrain pour mener une autre bataille.

1864-1865

SIÈGE DE PETERSBURG

(Du 15 juin 1864 au 25 mars 1865)

Le siège de Petersburg s’est déroulé à Petersburg, en Virginie. Durant neuf mois, les forces nordistes essayèrent de percer les défenses de la ville et de la prendre d’assaut. Un réseau de tranchées d’une longueur de 50 kilomètres sera creusé à l’Est et au Sud de la ville.

Ce n’est qu’en octobre 1864 que Longstreet rejoint le général Lee. Il a désormais un bras paralysé et se trouve dans l’incapacité de monter à cheval.

Longstreet reçoit le commandement du troisième corps du général Ambrose Powell Hill (9 novembre 1825 – 2 avril 1865). Ce dernier vient de se faire tuer alors qu’il revenait de convalescence à Richmond. Ensuite, il commandera après le siège les défenses devant Richmond et se retirera avec Lee durant la campagne d’Appomattox.

APRES LA GUERRE

James Longstreet

Après la guerre, Longstreet s’installe avec sa famille à la Nouvelle-Orléans.

En 1868, il retrouve ses droits civiques et reprend contact avec son vieux compagnon de promotion de West Point et ancien ennemi, Ulysse S. Grant.

Durant la période de la Reconstruction, il sera le seul ancien général confédéré à adhérer au parti Républicain. Pour la plupart des anciens officiers de la Confédération, Longstreet devient un scalawag, et fait acte de trahison. Cette dissidence, ajoutée aux paroles diffamatoires concernant la stratégie de Lee à Gettysburg, lui vaut d’être mis à l’écart parmi les sympathisants de la cause sudiste.

James Longstreet soutient la candidature de Grant aux élections (Grant est élu Président des États-Unis le 3 novembre 1868), et se retrouve à la tête de la milice de l’Etat de Louisiane.

En 1877, il se convertit au catholicisme.

De 1880 à1881, il est ambassadeur des États-Unis auprès de l’Empire Ottoman.

Le 29 décembre 1889, son épouse Maria Louisa Garland décède.

En 1896, après cinq années de travail, Longstreet publie ses mémoires « De Manassas à Appomattox ». Mémoires dans lesquelles il dément et conteste la plupart des arguments avancés par ses détracteurs (surtout Jubal Early et Fitzhugh Lee).

De 1897 à 1904, il est commissaire fédéral aux chemins de fer.

En 1897, à 76 ans, il épouse, en secondes noces Helen Dortch, une bibliothécaire de 34 ans.

LA FIN DE SA VIE

Elle est marquée par des problèmes de santé et une surdité partielle. En 1902, il est atteint de rhumatismes sévères, et se trouve dans l’incapacité de rester debout quelques minutes durant.

En janvier 1903 James Longstreet est fortement amaigri ; il a perdu 30 kilos (de 200 à 135 livres) ; il souffre d’un cancer de l’œil droit, et en décembre de la même année, il se rend à Chicago pour suivre un traitement aux rayons X.

Il contracte ensuite une pneumonie et décède le 2 janvier 1904, à Gainesville, six jours avant son 83ème anniversaire.

A ses funérailles, la messe est célébrée par l’évêque Benjamin Joseph Keiley de Savannah (en Géorgie), un vétéran de l’armée de la Virginie du Nord. Sa dépouille est inhumée au cimetière Alta Vista, de Gainesville.

Statue équestre de James Longstreet à Gettysburg

Longstreet a survécu à la plupart de ses adversaires, et fut l’un des rares officiers généraux de la guerre civile à vivre dans le 20ème siècle.

Sources :

La « Guerre de Sécession », de Ken Burns.  

https://fr.wikipedia.org/wiki/James_Longstreet

https://www.wikitree.com/wiki/Garland-1535

https://www.geni.com/people/James-Longstreet-Jr/5401102801320082800

 

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