Pépin le Bref libère Rome des Lombards

LES CAROLINGIENS

Denier de Lyon sous Pépin le Bref

PÉPIN LE BREF LIBÈRE ROME DES LOMBARDS

Pépin le Bref couronné par le pape Étienne II

 

Successeurs des Mérovingiens, les Carolingiens (appelés aussi Carlovingiens jusqu’à la fin du XIXème siècle) sont une dynastie de rois francs qui régnèrent sur l’Europe occidentale du VIIIème au Xème siècle.

Le terme carolingien est issu de « Carolus », qui est à la fois le nom latin de Charles Martel (Carolus Martellus), le précurseur de cette dynastie, et celui de son petit-fils Charlemagne (Carolus Magnus), reconnu comme le plus célèbre des rois de cette lignée.

En accord avec l’Église catholique, Pépin le Bref et son successeur Charlemagne furent à l’origine de grandes réformes dans les domaines religieux, administratifs, législatifs et éducatifs.

Lors des cérémonies du renouvellement de son sacre, Pépin le Bref a promis au pape Étienne II de libérer Rome de la menace Lombarde.

Denier sous Pépin le Bref – vers 754-768.

Après deux expéditions victorieuses, en 754 et en 756, il offre au Saint-Siège, par la « donation de Pépin », les gains territoriaux acquis lors de ses campagnes militaires. Ainsi, il scelle solidement, pour des siècles, l’alliance de la royauté franque avec la papauté.

Lire : Pépin le Bref

LA FLEUR DE LYS, SYMBOLE DES ROIS…

Du fait de sa valeur dans la tradition chrétienne, la fleur de lys était symboliquement très présente, d’abord dans l’Empire byzantin, puis dans les royaumes francs et le royaume lombard. Ce symbole fut utilisé par les souverains carolingiens puis par leurs successeurs, empereurs ottoniens et rois capétiens.

Fleur de lys

C’est sous le règne de Louis VII que l’expression « fleur de lis » apparut, et que les fleurs de lis d’or sur champ d’azur devinrent les armes de France et l’emblème spécifique des rois de France.

En 754, Pépin le Bref est sacré par le pape Étienne II à Saint-Denis. La même année, il impose la liturgie latine dans son empire.

Sacre de Pépin le Bref à Saint-Denis (huile sur toile de François Dubois, 1837).

Les rites latins sont les rites liturgiques, manières de célébrer les mystères de la religion catholique, suivis par l’Église catholique latine (ou d’Occident). De ces rites latins, le plus répandu est le rite romain. Les rites non latins de l’Église catholique sont dits « orientaux », et sont suivis par les 23 Églises catholiques orientales.

En 756, Pépin le Bref délivre Rome, assiégée par les Lombards d’Aistolf, et remet ses conquêtes au pape Étienne II. Les États de l’Église sont créés.

ROME SOUS LE JOUG DES LOMBARDS

Au VIIème siècle, les Lombards, peuple germanique, sont solidement installés en Italie, et mettent en échec toutes les possibilités de reconquête de l’Empire byzantin.

Au VIIIème siècle, ils se rendent maître de l’exarchat de Ravenne et de la Pentapole. Rome, qui fait barrage à leurs velléités expansionnistes territoriales, les considère comme une sérieuse menace pour la papauté.

Exarchat : dignité d’exarque ; province gouvernée par un exarque (délégué du patriarche chargé d’une province). La Pentapole (dite Pentapole byzantine) est un duché italien de l’empire byzantin qui regroupe les villes d’Ancône, Fano, Pesaro, Rimini et Senigallia.

Aistolf, le roi des Lombards, ne respecte pas la trêve de trente ans conclue avec le pape Étienne II.  Il désire ramener le successeur de Saint Pierre à la qualité de simple évêque. Celui-ci n’a plus qu’une seule alternative : demander l’aide militaire franque de Pépin le Bref.

Avec le recul, on peut presque affirmer que c’est grâce aux Lombards que Pépin le Bref est devenu roi des Francs.

En 751, Pépin usurpe la couronne mérovingienne des Francs grâce au soutien du pape Zacharie. Ce dernier reconnaît Pépin comme le fondateur de la dynastie carolingienne, surtout parce qu’il espére son soutien militaire contre les Lombards (comme l’avait fait en son temps Charles Martel).

En 754, le pape Etienne II n’hésite pas à se rendre auprès du roi des Francs pour lui demander de l’aide. En retour, et pour arriver à ses fins, le Saint Père renouvellera solennellement le sacre de Pépin le Bref à Saint-Denis. Cet événement scellera solidement l’alliance de Rome avec le roi des Francs.

Basilique Saint Denis

Une fois intronisé, fort de cette portée tant symbolique que politique, Pépin doit maintenant s’acquitter de sa promesse. Il lui faut, à la tête de ses armées, se diriger en Italie.

A l’été 754, une fois les cérémonies du sacre achevées, il se lance à l’assaut des Lombards.

LA « DONATION DE PÉPIN »

6 janvier 754 – rencontre diplomatique entre Pépin le Bref et le pape Étienne II

La « donation de Pépin », ou traité de Quierzy (signée le 14 avril 754 entre Pépin le Bref, roi des Francs, et le pape Étienne II), est un acte décisif pour la création des États pontificaux qui perdureront jusqu’en 1870.

Alors que son demi-frère raccompagne à Rome le pape Etienne II sous bonne escorte, Pépin le Bref s’empare de Pavie et signe un traité de paix avec Aistolf, le roi des Lombards.

Mais, sur le chemin du retour, au moment où le roi des Francs franchit les Alpes, Aistolf renie le pacte qu’il vient de signer et se désengage de l’accord conclu. Il reprend ses positions devant Pavie et attaque Rome.

Aux abois, le pape Étienne adresse trois messages à Pépin le Bref, dont un particulièrement, comme lui ayant été dicté par Saint-Pierre lui-même !

L’apôtre affirme que son tombeau doit être protégé, et qu’il est menacé par « cet abominable peuple lombard ». En outre, le Saint proclame qu’il a « adopté » la dynastie carolingienne, et qu’il n’hésitera pas avoir recours à des représailles si les Francs n’interviennent pas.

Comment refuser un ordre provenant du premier des apôtres ? Mais Pépin n’est pas naïf de cette supercherie ; cependant, il ne peut symboliquement se risquer d’offenser Saint-Pierre et surtout son représentant sur terre.

LA DONATION DE CONSTANTIN V

Solidus de Léon III l’Isaurien (à gauche) et de Constantin V (à droite).

En 756, Pépin le Bref entreprend donc une seconde expédition victorieuse contre les Lombards. De nouveau vaincu, Aistolf est contraint de signer le traité de Pavie, et de restituer les cités et les territoires dont il s’est rendu maître.

Les Francs livrent solennellement au Saint-Siège les clefs de vingt-deux villes et celles du Duché de Rome. C’est l’abbé Fulrad de Saint-Denis qui les dépose sur le tombeau de Saint Pierre. Elles sont accompagnées de la « donation de Pépin » (acte de donation perpétuelle des territoires que Pépin le Bref, roi des Francs, a conquis par droit de guerre).

Mais l’Empereur byzantin Constantin V s’insurge : il n’est pas d’accord. Il ne reconnaît ni la domination du pape sur l’Eglise chrétienne, ni ses droits sur les anciens territoires de l’Empire en Italie.

L’Italie en 751

C’est à partir de ce moment que l’on parle de la « donation de Constantin ». Ce document est rédigé dans la seconde moitié du VIIIème siècle. Il déclare qu’en 330, l’Empereur Constantin Ier remercia le pape Sylvestre de l’avoir guéri de la lèpre. Il lui aurait légué toute l’autorité et le pouvoir temporel sur Rome, l’Italie et la partie occidentale de l’Empire. Mais le roi des Francs s’en fiche.

Si en son temps, pour réaliser l’unité des Gaules, Clovis a eu vraiment besoin de l’aide de Constantinople, l’Empire d’Orient est à présent très affaibli. Mais pour Pépin, le soutien du pape prime dans son jeu politique. Aussi adresse-t-il un refus poli à Constantin V.

L’Empire Byzantin d’Orient en 717

En 756, la mort d’Aistolf, le roi des Lombards, met un point final à l’expansion lombarde.

L’alliance entre la royauté franque et la papauté de Rome est solidement scellée. Les territoires cédés avec la « donation de Pépin » vont constituer le siège des États pontificaux.

                                         SAINTE PÉTRONILLE, PREMIÈRE PATRONNE DE LA FRANCE

La royauté franque, « fille aînée de l’Église »

Sainte Pétronille

En 757, Pépin le Bref, qui souhaite se placer sous le patronage de Saint Pierre, demande au pape Paul Ier de transférer le corps de Sainte Pétronille dans Saint-Pierre de Rome. Une requête faite en remerciement de l’aide qu’il a apportée au pape Étienne II, menacé par les Lombards. Le pape accède à la demande de Pépin, et les reliques de Sainte Pétronille sont transférées dans une chapelle de Saint-Pierre de Rome, qui prend son nom.

Pépin le Bref souhaite que des prières y soient dites pour la nation franque. Il devient de ce fait « Fils de l’Église », et Sainte Pétronille, patronne des Francs » ; ce qui vaudra à la France le titre de « Fille aînée de l’Église ».

La monarchie franque bénéficie désormais de la bénédiction et du soutien politique de la papauté. A la suite du renouvellement du sacre de Pépin le Bref, ce titre est considérablement renforcé sur le plan symbolique.

Sainte Pétronille, celle que l’on prétend être la fille de Saint Pierre, devient la patronne de la dynastie carolingienne.

D’autre part, le Saint-Père Étienne II prend pour filleule Gisèle, la fille de Pépin le Bref. En retour, les monarques carolingiens se porteront garants de la destinée de l’Église et du clergé dans le royaume franc. Bien souvent, ils n’hésiteront pas à avoir recours à la violence.


Lire : Pépin le Bref

Sources :

Les rois de France des Éditions Atlas (Les Carolingiens).

Photos publiques Facebook

https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9pin_le_Bref

 

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