La chapelle Saint-Michel de Lambesc
LES TÉMOINS DU PASSÉ
LA CHAPELLE SAINT-MICHEL DE LAMBESC
Blason de la ville de Lambesc
TYPE : chapelle, église paroissiale.
STYLE : roman provençal.
En architecture, l’arc plein cintre est un arc parfaitement semi-circulaire sans brisure. Il se distingue des arcs surbaissés et des croisées d’ogives. Constitués d’un appareil régulier, tous les moellons sont de même taille et de même forme
La chapelle Saint-Michel de Lambesc est typique des chapelles romanes du pays d’Aix. Elle se compose d’une nef unique terminée par une abside en cul-de-four, d’une voûte en berceau soutenant un toit couvert de tuiles romanes, et de murs en pierre calcaires locales.
NOM LOCAL : chapelle du Saint-Michel.
VOCABLE : Saint-Michel.
Saint-Michel est célébré chaque année le 29 septembre. Il est celui qui conduit les morts et pèse les âmes le jour du jugement dernier. Saint Patron des chevaliers, on le représente le plus souvent en habit de soldat ou de chevalier arborant une épée ou une lance, et tenant parfois un bouclier décoré d’une croix. Il combat le dragon (ou le diable) ou pèse les âmes. C’est un Saint dit « Céleste ». C’est pour cette raison qu’il est le plus souvent installé au bout d’une flèche ou en hauteur (comme sur le Mont Saint-Michel, ou la cathédrale Saint Sauveur d’Aix en Provence). Ce vocable est très utilisé vers l’an Mil, puis au XIVème siècle, quand Saint Michel devient un symbole du combat contre l’ « église réformée protestante ».
CULTE : catholique.
RATTACHEMENT : la chapelle Saint-Michel faisait partie des possessions de l’abbaye bénédictine de Montmajour dès 1035. En 1064, elle entra dans les fiefs du chapitre métropolitain de Saint Sauveur d’Aix en Provence.
ÉPOQUE : Moyen Âge.
DATES DE CONSTRUCTION : XIème, 1ère moitié du XVIIème, et XIXème siècles.
ÉTAT DE CONSERVATION : restaurée à plusieurs reprises au cours des siècles.
PROTECTION : classement sur la liste des Monuments Historiques par arrêté le 23 octobre 1989.
PROPRIÉTAIRE : la commune.
COMMUNE : Lambesc.
DÉPARTEMENT : Bouches-du-Rhône.
RÉGION : Provence-Alpes-Côte d’Azur.
LOCALISATION
La chapelle Saint-Michel est une ancienne chapelle romane et église paroissiale qui se trouve dans le cimetière de la ville de Lambesc, dans le département des Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
LA CHAPELLE SAINT-MICHEL ET SON HISTOIRE
Entre 1092 et 1118, la chapelle est mentionnée comme seule et unique église paroissiale de Lambesc. Malgré la construction, dans le courant du XIIIème siècle, de la nouvelle église Notre Dame de la Rose (remplacée ensuite par l’église actuelle, Notre-Dame de l’Assomption), elle sera encore souvent citée dans les textes d’archives comme « église paroissiale Saint-Michel ».
Du Moyen-Âge au XIIIème siècle, la chapelle accueillait la paroisse de Lambesc ; elle se trouvait alors dans le quartier des Vilains.
En 1625, sérieusement délabrée, elle dut être restaurée. La toiture fut entièrement refaite. Celle-ci reposait sur une voûte en berceau, ce qui entraîna la suppression des fenêtres romanes d’origine.
Le clocheton primitif fut conservé côté abside et côté façade. Sur le faîte du fronton, on éleva un deuxième clocheton.
Après son abandon en tant que paroisse, la chapelle fut utilisée comme lieu de réunion par diverses confréries : les Pénitents Gris, de 1631 à 1655, puis les Pénitents Blancs à partir de 1792. Après la dissolution de ces congrégations, une troisième, la confrérie de Saint-Michel, utilisa la chapelle jusqu’à la fin du XVIIIème siècle.
https://www.penitentsblancs.fr/les-penitents-sur-wikipedia Aujourd’hui, dans le Sud de la France, chaque confrérie de pénitents se différencie par la couleur de son habit : – gris à Aix-en-Provence ou à Avignon – blanc et gris à Aigues-Mortes – rouge en Corse – blanc et bleu à Montpellier – noir à Perpignan – blanc, noir, rouge et bleu à Nice
VUE D’ENSEMBLE
LA FAÇADE D’ENTRÉE
LES FAÇADES LATÉRALES ET LES CONTREFORTS
LE CHEVET
LAMBESC
Blottie dans un écrin de verdure, nimbée de pins, au milieu des vignobles et des oliveraies, telle se présente la belle ville provençale de Lambesc. Située au cœur de la Provence, non loin d’Aix en Provence et de la Méditerranée, Lambesc a sauvegardé son caractère typique provençal. Outre sa qualité de vie très recherchée, elle affiche avec fierté son riche patrimoine historique et culturel.
En 2021, la commune comptait 9991 habitants, les Lambescaines et les Lambescains.
Lambesc se situe à 8,5 km du temple romain de Diane, de Vernègues, à 13,5 km de l’abbaye de Silvacane, à 16 km de la chapelle Saint-Jean d’Alleins, à 16 km de la chapelle du Sonnailler d’Auron, à 16,4 km de la chapelle Saint-Cyr de Lançon-Provence, à 21,3 km de la cathédrale Saint Sauveur d’Aix en Provence, à 21,8 km de la villa romaine Grassi d’Aix en Provence, à 22,8 km de Cornillon-Confoux, à 29,1 km de la chapelle du Saint Sépulcre de Peyrolles, à 29,5 km de la chapelle Saint Julien de Miramas-le-Vieux, à 45,2 km du site antique de Glanum, à 51,1 km de l’Abbaye Saint-Victor de Marseille, à 58,3 km de l’amphithéâtre d’Arles et à 62,3 km de l’Abbaye de Montmajour.
HISTORIQUE
A L’ORIGINE
On peut être à peu près certain de la présence dans la région d’un peuple Celto-Ligure, les Salyens. Ceux-ci y créèrent un marché (« Oppidum Amboliacense »), qui était fréquenté par les Grecs de Massalia (Ier et IIème siècles av J.-C.).
En 124 av. J.-C, les Romains sont les maîtres de tout le territoire qui deviendra la « Provincia », puis la Provence.
En 102 av. J.-C a lieu la bataille d’« Aquae Sextiae ». Marius écrase les Teutons et les Ambrons près d’Aix-en-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, sur la commune actuelle de Pourrières, dans le Var.
La période de paix qui s’ensuit, que font régner les premiers empereurs romains sur tout l’empire aux Ier et IIème siècles après J.‑C. (« la paix romaine »), est une période de prospérité. Rome distribue aux anciens soldats des légions, des terres (ou « colonies »), afin de les faire exploiter par les derniers Salyens survivants de la guerre. Ils fondent une ville sur l’emplacement de l’ancien marché ligure, autour d’un temple dédié à Mercure. D’ailleurs, un peu partout dans la région lambescaine, on trouve des vestiges d’emplacements d’habitations romaines et Gallo-romaines.
DU MOYEN ÂGE A NOS JOURS
Durant la période médiévale, un château fut édifié sur un promontoire, avec (comme cela se faisait habituellement au Moyen Âge) le village à l’abri des remparts pour se protéger.
Jusqu’au XVIIIème siècle, de grandes familles nobles régnèrent sur Lambesc : au VIIIème siècle les Eldradiens, aux IXème et Xème siècles Les Porcelets d’Arles, aux XIème et XIIème les Pontevès des Baux, de 1453 à 1688 les Lorraine de Guise, et de 1688 à 1789 les Loraine de Brionne.
Au cours des règnes de Louis XIV, Louis XV, et Louis XVI, Lambesc joua un rôle politique prédominant dans l’Histoire de la Provence (de 1646 à 1786, les Assemblées Générales des Communautés du Pays de Provence y siégèrent). La cité de Lambesc fut alors appelée le « Versailles Aixois ».
De cette époque, on trouve encore de très beaux hôtels particuliers disséminés dans la ville (hôtel Cadenet Charleval, de Lauris des Taillades, de Pagy de Valbonne, de Faudra Laval, de Saint Chamas…).
Des hôtes célèbres y séjournèrent :
– En 1631, le Prince de Condé ; en 1639, le Prince Casimir de Pologne ; en 1657 et la Reine Catherine de Suède.
– En 1654, le Roi Charles IX et la Reine Catherine de Médicis, avec le futur Roi Henri III, ainsi que le Prince de Navarre, futur Henri IV.
– Enfin, Madame de Sévigné vint de nombreuse fois à Lambesc pour rendre visite à sa fille Françoise (épouse du Comte de Grignan, lieutenant Général du Roi en Provence). Une de ses lettres fut écrite et postée à Lambesc le 20 décembre 1672, et dans plusieurs autres, elle y parle de ses séjours.
Au cours des siècles, Lambesc ne fut pas épargné par les catastrophes, guerres, assauts, pillages, sacs, et exactions ; à chaque fois, avec sa population, elle se releva de ses ruines.
En 1909, un tremblement de terre détruisit une grande partie de la ville, entraînant la mort de nombreux Lambescains.
En 1944, l’explosion dans la gare d’un train de munitions allemand ravagea de nombreuses maisons, et sinistra la ville à 22%.
Le 11 novembre 1948, la ville fut citée à l’ordre de la division, avec attribution de la Croix de Guerre 1939-1945.
LA MAIRIE
Elle se trouve en face de la Place des Etats Généraux, et se dresse sur l’emplacement d’un hôtel particulier du XVIIème siècle, l’Hôtel de Janet.
Cet hôtel était bien plus imposant que la Mairie ; il avait deux ailes latérales, et occupait l’espace entre la mairie annexe (à gauche) et la boulangerie (à droite).
Les gouverneurs de Provence y étaient accueillis à l’occasion des Assemblées Générales des Communautés. On sait même que Madame de Sévigné y logea.
En 1735, Madame de Janet vendit l’hôtel à la commune. L’édifice devint alors Mairie jusqu’en 1909, année du tremblement de terre. Très atteint et dégradé par la catastrophe, il dut être rasé.
Le bâtiment actuel, qui date de 1912, a été reconstruit sur le modèle de l’ancien, excepté les deux ailes. Sur le fronton, on peut admirer les armes de Lambesc, « d’azur à la croix de Lorraine d’or », dues en 1453 à Yolande (fille du roi René, épouse de Ferry, Duc de Lorraine).
La représentation héraldique de ces armoiries est complétée aujourd’hui par une décoration extérieure de la Croix de Guerre, avec étoile d’argent, par décision ministérielle du 11 novembre 1948.
LA BONNE FONTAINE, « LA BONO FONT »
A la fin du XVème siècle, cette fontaine se trouvait déjà en ce lieu, face à l’Hôtel de Janet (Mairie actuelle). Elle était renommée pour la fraîcheur de son eau qui, comme de nos jours, se versait par quatre canons dans un bassin servant d’abreuvoir pour les bêtes (chevaux et moutons).
En 1813, elle fut détruite par la foudre lors d’un orage particulièrement violent, et en 1814, reconstruite à cet endroit. Une plaque commémorative de marbre gris rappelle cet épisode.
Cette plaque ne fut pas installée tout de suite. On ne sait pas pourquoi, elle fut d’abord entreposée dans les sous-sols de la Mairie. On peut penser que sa réalisation ayant demandé beaucoup de temps, l’on a hésité à la mettre en place en raison du retour de Napoléon Bonaparte pour les Cent Jours. Cette dédicace fut récupérée par les « Amis du Vieux Lambesc », et en 1972, apposée à la place qui lui revenait de droit.
LE LAVOIR, « LOU LAVANDOU »
D’aspect robuste, il est daté de 1739 et se trouve à quelques mètres à peine de la « Bonne Fontaine », sur sa droite. A l’instar de nombreux hôtels de la commune, c’est une solide bâtisse en pierre de Lambesc. En effet, jusqu’à la fin du XIXème et au début du XXème siècle, les carrières de Lambesc produisaient des pierres recherchées par les bâtisseurs.
Il est composé de quatre doubles bassins, alimentés par les eaux de la « Bonne Fontaine » juste à côté. Son toit, constitué de pierres plates, est soutenu par quatre puissantes arches latérales et une frontale, de dimension plus importante.
Sources :
Mes photos
Cet article contient en grande partie des infos recueillies sur les documents et fascicules explicatifs offerts par l’Office de Tourisme de Lambesc, à l’attention du visiteur.
Guide touristique – Patrimoine Sacré – 2000 ex – Édition 2021.
Ville de Lambesc. Réalisation & impression : texte P. Gazanhes – Édition 2019.
https://monumentum.fr/monument-historique/pa00081297/lambesc-chapelle-saint-michel
https://www.lambesc.fr/ma-ville/decouvrez-lambesc/patrimoine/chapelles-et-couvents/
https://www.lambesc.fr/wp-content/uploads/2023/06/Restauration_Chapelle_St_Michel.pdf
https://www.bulledemanou.com/2022/05/la-chapelle-saint-michel-de-lambesc/balade-en-provence.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lambesc