La bataille de Patay
LA GUERRE DE CENT ANS
De 1337 à 1453
LES VALOIS DIRECTS
LA BATAILLE DE PATAY
Les 18 juin 1429
SOMMAIRE
La bataille de Patay est un événement majeur de la Guerre de Cent Ans, qui s’est déroulé le 18 juin 1429 entre les armées françaises et anglaises, près d’Orléans. Cette bataille s’inscrit dans la « Campagne de la Loire », une reconquête des territoires perdus depuis le début de la Guerre de Cent Ans par le royaume de France, au profit des Anglais.
Au cours de cette campagne, la bataille de Patay est l’une des brillantes victoires de Jeanne d’Arc. Aux côtés de celle-ci, on trouve ses fidèles chefs de guerre de la première heure : La Hire, de Xaintrailles, puis le connétable de Richemont (Arthur III de Bretagne qui s’est rallié à Jeanne à Beaugency), Ambroise de Loré, et Jean de Brosse, seigneur de Boussac.
UN SEUL BUT
Après la brillante victoire d’Orléans, le 8 mai 1429, Jeanne « la Pucelle », n’a qu’un seul objectif en tête : parvenir le plus vite possible à Reims pour y faire sacrer le dauphin Charles. « Il fallait faire la route libre et sûre ». Pour y arriver, elle a infligé de lourdes défaites aux Anglais et a libéré les villes de Jargeau, Meung-sur-Loire et Beaugency.
La bataille de Patay s’inscrit dans la campagne de la vallée de la Loire (1428-1429), qui comportera cinq combats victorieux des Français :
- le siège d’Orléans (12 octobre 1428 – 9 mai 1429)
- la bataille de Jargeau (10 juin 1429 – 12 juin 1429)
- la bataille de Meung-sur-Loire (14 juin 1429)
- la bataille de Beaugency (15 juin 1429 – 16 juin 1429)
- la bataille de Patay (18 juin 1429).
A l’issue de cette campagne, l’autorité du roi de France sera rétablie.
CONTEXTE
A la fin de 1428, les Anglo-Bouguignons occupent la quasi-totalité du nord de la France, jusqu’à la Loire. Le grand fleuve marque la frontière entre les deux belligérants. Dans leur folle conquête, les Anglais se sont emparés de plusieurs places fortes stratégiques, dont Orléans, qui est assiégée dès le mois d’octobre 1428. Si l’ennemi Anglo-Bourguignon continue sur sa lancée et contrôle toute la vallée de la Loire, c’est tout le sud du pays qui tombe. Le dauphin Charles, exilé à Bourges, le sait : les Anglais ne doivent pas passer…
La bataille de Patay se déroule le lendemain de la reddition anglaise de Beaugency. Cet ultime combat sera la seule bataille rangée de la campagne de la Loire. La victoire française est aussi brillante que sa défaite à Azincourt fut catastrophique. Les suites du combat seront de portée comparable. À Orléans, les Français ont prouvé qu’ils pouvaient désormais rivaliser avec leurs adversaires. Les batailles de Jargeau, Meung-sur-Loire et Beaugency n’ont été que de simples accrochages. Mais à Patay, le corps d’élite des archers anglais (équipés de longbow) est décimé, et avec lui, toute une armée anglaise est défaite et décapitée. Cette victoire décisive va sonner le glas de la puissance de l’Angleterre sur le sol français.
FORCES EN PRÉSENCE
POUR LES FRANÇAIS
180 chevaliers et 1400 hommes d’armes (piétaille).
PERTES
3 morts et 100 blessés.
LES PRINCIPAUX CHEFS
Jeanne d’Arc, Étienne de Vignoles (dit « La Hire »), Jean Poton (seigneur de Xaintrailles), Ambroise de Loré, Jean de Brosse (seigneur de Boussac), et Arthur III de Bretagne (connétable de Richemont).
JEANNE D’ARC
Lire :
– Jeanne d’Arc, de Domrémy à Chinon
– Baudricourt accepte d’aider « la Pucelle »
– Jeanne d’Arc, des batailles à la capture.
– Jeanne « la Pucelle » à la tête de l’ost royal.
– Jeanne d’arc, la rencontre de Chinon.
– Jeanne d’Arc et le procès de Poitiers.
ÉTIENNE DE VIGNOLES, « DIT LAHIRE », LE « VALET DE CŒUR » !
Son personnage colérique et violent explique peut-être son surnom de Lahire (venant de « ire » en vieux français, mais ceci n’est pas établi). Il va rencontrer très tôt celui qui sera jusqu’à sa mort son compagnon d’armes : Pothon de Xaintrailles. Tous deux seront de tous les combats contre l’Anglais. LA HIRE, LE BATAILLEUR ! En 1418, ils se rallient tous deux au service du dauphin Charles. En 1419, Étienne de Vignoles se distingue au siège de Coucy contre les Bourguignons. Il se bat à Crépy, en Laonnois, qu’il défend contre le duc de Bourgogne Philippe le Bon (la place sera reprise par les Bourguignons en 1420). Ensuite, La Hire se dirige vers Soissons. Il s’installe à Crécy, qui devient son « QG », et où il accumule tous les butins rapportés de ses expéditions. Plus tard, les Bourguignons s’empareront de Crécy; Étienne n’en profitera donc pas. En 1421, Étienne de Vignoles est à Guise, à Notre Dame de Liesse (où il bat Hector de Saveuse). C’est cette même année qu’il est blessé accidentellement ; il en restera boiteux. Il se retire et part vers la Lorraine afin d’aider René d’Anjou, héritier du duc Charles II de Lorraine, attaqué par le duc de Bourgogne. Mais à partir de 1422, le duc de Lorraine se rallie aux Bourguignons et aux Anglais. En punition pour cette trahison, La Hire et ses hommes brûlent 18 villages de la région. En 1422, Étienne de Vignoles traverse la Champagne et la Picardie, et bat le comte Antoine de Vaudémont. En 1423, il assiste à la rétrocession de Compiègne aux Bourguignons, et attaque Châlons-sur-Marne. Plus tard, il quitte Vitry-le-François et saccage le Luxembourg. La même année, La Hire attaque Châlons-sur-Marne. En 1424, il se dirige en direction du Maine. Étienne de Vignoles offre ses services au « bâtard d’Orléans » puis, avec d’autres capitaines, attaque et tient Le Mans. Mais il en sera chassé par John Talbot en 1427. En 1424, il est présent à la bataille de Verneuil-sur-Avre. Le 4 octobre de la même année, après la bataille, il est fait capitaine de Vitry. Il est vaincu par Bedford, qui l’obligera à restituer plusieurs forteresses. En 1427, il est présent à la levée du siège de Montargis où il prononce ces mots, inspirés par la difficulté de l’action : « Dieu, je te prie que tu fasses aujourd’hui pour La Hire autant que voudrois que La Hire fist pour toi s’il estoit Dieu et tu fusses La Hire. » En 1428, il assiège Le Mans. En 1429, il est présent lors de « La Journée des Harengs ». Le 22 avril 1429, il suit Jeanne d’Arc à partir de Blois. Étienne de Vignoles sera un de ses proches et participera à tous les hauts faits, jusqu’au sacre de Reims. Il combat aux côtés de Jeanne au siège d’Orléans, et se distingue lors des batailles de Jargeau et de Patay. Ensuite, La Hire est nommé bailli de Vermandois, avec une solde de 292 livres. La même année il s’empare de Château-Gaillard, puis de Louviers en 1430, où il est bloqué et capturé. En 1431, après la capture de Jeanne d’Arc, il s’approche de Rouen pour tenter de la délivrer ; mais il est lui-même pris par les Anglais et se retrouve prisonnier. En mars 1432, Étienne de Vignoles est libéré contre une forte rançon. En 1433, à la tête d’une bande de routiers et d’écorcheurs, il occupe le Beauvaisis au nom de son roi Charles VII, en s’adonnant aux pires exactions. Le roi fermera les yeux… En 1434, sans raison apparente, il s’empare du château du sire d’Offémont et le rançonne. En mars 1434, au cours de la prise de Creil par John Talbot, son frère Amadoc de Vignoles est tué. Étienne de Vignoles reprend la guerre en Artois, en Île-de-France et en Picardie. En 1435, La Hire est victorieux à Gerberoy. La même année, il fait la campagne de Normandie avec Dunois. Pendant les négociations d’Arras, Etienne de Vignoles et Jean Poton de Xaintrailles saccagent les villes Bourguignonnes jusqu’à Amiens. En 1436 et 1437, Étienne de Vignoles combat encore les Anglais. Il est battu par Lord Scales en février 1436. En 1437, il épouse Marguerite David de Longueval, dame de Droisy. Cette union ne donnera pas d’enfant. En janvier 1438, en récompense pour ses faits d’armes, Étienne de Vignoles est fait seigneur de Montmorillon, capitaine général de Normandie, et seigneur de Longueville. En 1440, La Hire tente vainement de prendre Harfleur, puis part se battre en Picardie. Enfin, en 1442, il prend part à la campagne de Gascogne (Guyenne) qui commence par la reprise de Tartas, à quelques kilomètres de son village natal. Quelques mois plus tard, il meurt des suites de ses blessures à Montauban, où il passait l’hiver avec le roi Charles VII. Son tombeau, installé à sa demande dans la chapelle Saint-Laurent de Montmorillon, et orné d’un gisant le représentant, sera détruit à la Révolution. Une dalle commémorative se trouve toujours dans la chapelle.
JEAN POTRON, SEIGNEUR DE XAINTRAILLES
Gentilhomme de Gascogne, maître de l’Écurie du roi, bailli de Berry, sénéchal du Limousin et compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, il prend part à la Guerre de Cent Ans, et en particulier en 1424, à la bataille de Verneuil-sur-Avre. Il se fait remarquer par son courage, son audace, et son ardeur au combat contre les Anglais. Il sera capturé à la bataille de Cravant, et sera échangé contre John Talbot. Vers 1437, il épouse Catherine Brachet, dame de Salignac. Cette union n’aura aucune descendance. Dès 1418 (comme son compagnon d’armes et compère Étienne de Vignoles, dit « La Hire »), Xaintrailles rallie le dauphin Charles. Il participe à la reprise de la forteresse Coucy et en 1427, à la levée du siège de Montargis. Xaintrailles arrive à Orléans dès le début du siège, avec une compagnie de quarante-six gens d’armes. Le 21 octobre 1428, il participe à la défense désespérée du boulevard des Tourelles. Xaintrailles combat aux côtés de Jeanne au siège d’Orléans, où il sera blessé. Il se distingue le 18 juin 1429 au cours de la bataille de Patay, et oblige les Anglais à lever le siège de Compiègne. Le 12 février 1429, à la suite de la « Journée des Harengs », Xaintrailles est dépêché par Dunois, le « Bâtard d’Orléans », comme ambassadeur auprès du duc de Bourgogne pour gagner sa neutralité. Le 17 avril de la même année, le duc de Bourgogne retire ses troupes et celles du comte de Luxembourg de la région d’Orléans. Le 17 juillet 1429, il est nommé écuyer d’écurie du roi, puis premier écuyer du corps, et enfin maître de l’écurie royale. Poton de Xaintrailles fait partie des troupes qui accompagnent Jeanne d’Arc de Blois à Orléans. Il suit la Pucelle partout. Il est avec elle à Jargeau, Meung-sur-Loire, Beaugency, puis à Patay, où il capture Talbot. Le 11 août 1431, il est capturé près de Beauvais, lors de la malencontreuse « bataille du berger ». En 1435, il gagne, avec Étienne de Vignolles, dit La Hire la bataille de Gerberoy où il fait prisonnier le comte d’Arundel. Jean Poton de Xaintrailles se distingue au cours de la la conquête de la Normandie et de la Guyenne. De 1435 à 1437, avec La Hire, il fait plusieurs tentatives pour reprendre la ville de Rouen. Depuis avril 1427, Poton de Xaintrailles est châtelain de la Motte sur le Rhône. En 1437, il est fait bailli du Berry. Il participe à l’entrée triomphale de Charles VII à Paris, précédant son souverain, dont il porte le heaume couronné et fleurdelisé. Il est fait peu après gouverneur de Château-Thierry. Le 6 juillet 1450, il s’empare de Falaise. Il deviendra gouverneur de cette cité jusqu’en 1458. Il s’investit pour la reconquête de la Guyenne, et en récompense, il est nommé gouverneur du château de Trompette (ou Tropeyte). Forteresse que Charles VII a fait construire à Bordeaux, au bord de la Garonne. Les honneurs et les titres continuent de le récompenser, et en 1451, Xaintrailles reçoit du comte d’Armagnac la vicomté de Bruillois (ou Bruillez). En 1453, il devient sénéchal du Limousin. En 1454, à la mort de Philippe de Culant, il est nommé maréchal de France. Et en 1458, gouverneur de Guyenne. Mais le roi Charles VII meurt le 22 juillet 1461. Dès lors, les inimitiés vont voir le jour, et les disgrâces vont accabler les dévoués serviteurs du roi défunt. Le 3 août, Louis XI destitue Xaintrailles de tous ses titres. Poton de Xaintrailles en meurt d’amertume deux mois plus tard, le 7 octobre 1461, au château Trompette. Sa dépouille sera inhumée en l’église des Cordeliers de Nérac. Sans postérité, il avait reconnu comme héritier Jean de la Motte, seigneur de Nolhan, à la condition qu’il épouse sa nièce Béatrix de Pardaillan.
ARTHUR III DE BRETAGNE
Richemont participe en 1415 à la bataille d’Azincourt, où il est blessé et fait prisonnier. Il restera en captivité en Angleterre pendant cinq ans. Le 7 mars 1425, Richemont est nommé connétable de France par Charles VII. En septembre 1428, Richemont est disgracié en raison de ses échecs militaires et politiques, puisque l’alliance avec le duc de Bretagne (son frère, Jean V de Bretagne) s’est révélée inefficace. En effet, ce dernier, confronté à l’offensive anglaise, exécute un nouveau revirement d’alliance. En juillet 1427, il négocie avec le duc de Bedford, et le 8 septembre de la même année, reconnaît le traité de Troyes. Le 13 avril 1436, il reprend Paris contrôlée par Anglais, et sera l’un des compagnons d’armes de Jeanne d’Arc. En 1457, il devient duc de Bretagne.
AMBROISE DE LORE
Il est présent à la bataille d’Azincourt en 1415. Il prend parti pour les Armagnacs durant la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, et reste loyal au dauphin Charles. Le 29 mai 1418, il réussit, avec Tanneguy III du Chastel, à soutirer le dauphin des mains des Bourguignons. Après l’avoir enveloppé dans une robe de chambre, les deux hommes l’emmènent à la Bastille Saint Antoine, puis à Melun. Au début d’avril 1429, il part rejoindre l’élite de la chevalerie française sous les murs d’Orléans. Il se distingue aux côtés de Jeanne d’Arc et la suit durant tous les épisodes glorieux de la route de Reims, souvent à l’avant-garde et aux postes périlleux. Ambroise de Loré se bat à l’avant-garde de l’armée à Jargeau, à Meung-sur-Loire, et à Beaugency. Lors de la bataille de Patay, le 18 juin 1429, il commande, avec Étienne de Vignolles (dit « La Hire ») et Jean Poton de Xaintrailles, une force de 1 500 cavaliers, et met en déroute 4000 Anglais. Après de nombreux exploits militaires, de chevauchées, de batailles, de coups de mains et de sièges, il est capturé en 1433 ; il sera échangé contre John Talbot. Il sera Prévôt de Paris de 1436 à 1446.
JEAN DE BROSSE, SEIGNEUR DE BOUSSAC
Le 31 mars 1423, il combat à la tête de cent hommes d’armes sous les ordres du comte de Sancerre. Il passe ensuite au service d’Arthur III de Bretagne (connétable de Richemont). Le 14 juillet 1426, en récompense de ses bons et loyaux services, le roi l’élève à la dignité de maréchal de France. En 1428, Jean de Brosse se révolte contre l’autorité royale, avec le comte de Clermont et le comte de Perdriac. Ils s’enferment dans le château de Bourges, mais reviennent à de meilleurs sentiments après mûres réflexions. Le roi, qui a un besoin vital de valeureux capitaines, leur accorde son pardon. Le 12 février, Jean de Brosse participe à « la journée des harengs ». Son beau-frère, Jean de Naillac, est tué lors du combat. Lors du siège d’Orléans, Jean de Brosse et Louis de Culant (son cousin, futur amiral de France) sont désignés par le roi pour escorter Jeanne d’Arc à la tête d’une armée, afin d’aller rejoindre le gros des forces royales. Il participe alors aux combats pour la libération de Jargeau, Meung-sur-Loire, Beaugency, et à la victoire de Patay le 18 juin 1429. Le 17 juillet 1429, lors du sacre de Charles VII à Reims, Jean de Brosse est l’un des trois seigneurs, avec Louis de Culant et Gilles de Rais, qui ont l’honneur de porter, depuis la basilique Saint-Rémi jusqu’à la cathédrale, la Sainte Ampoule contenant le Saint chrême, destiné à « oindre » le roi. Jean de Brosse meurt de maladie en 1433.
POUR LES ANGLAIS
5000 hommes.
PERTES
2500 morts blessés ou prisonniers.
LES PRINCIPAUX CHEFS
John Talbot, 1er comte de Shrewsbury, et John Fastolf, Thomas de Scales.
JOHN TALBOT, 1er COMTE DE SHREWSBURY
En mars 1428, il s’empare de Laval, qui sera repris l’année suivante. Au lendemain du siège d’Orléans, il commande la garnison anglaise de Beaugency. Le 18 juin 1429, après la bataille de Jargeau, il devient commandant en chef des troupes anglaises. Il combat à Patay, où il est vaincu et capturé, puis échangé au bout de quatre ans contre Jean Poton de Xaintrailles. En 1436, aux alentours de Rouen, il bat La Hire et Xantrailles. En 1439, sa victoire sur Richemont lui ouvre les portes d’Harfleur qu’il prendra un an plus tard.
JOHN FASTOLF
THOMAS DE SCALES
7ème baron Scales, il fut l’un des principaux commandants anglais de la fin de la Guerre de Cent Ans. En 1426, il sera fait chevalier de la Jarretière. En tant que lieutenant de Jean de Lancastre, duc de Bedford, il combat Jeanne d’Arc lors de la campagne de la Loire, depuis le siège d’Orléans, jusqu’à la bataille perdue de Patay. Il y sera fait prisonnier. En 1439, il combat lors du siège du Mont-Saint-Michel (une tête de pont française en territoire normand). Pour résister, il fonde la citadelle de Granville. Mais en 1442, les défenseurs du Mont parviendront à s’emparer par surprise de la forteresse anglaise.
DÉROULEMENT DE LA BATAILLE
Jeanne est sûre de sa victoire ; elle vole de succès en succès depuis Orléans. Ses voix ne l’avaient-elles pas prévu ?
Elle affirme au duc d’Alençon : « le gentil roi aura aujourd’hui la plus grande victoire qu’il eut jamais ». Pendant ce temps, les troupes de John Fastolf sont en route pour rallier celles de John Talbot, le commandant en chef des forces Anglo-Bourguignonnes. Celui-ci a rassemblé une forte troupe composée de survivants d’Orléans.
Les deux armées belligérantes se rencontrent près du bourg de Patay, à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest d’Orléans, sur la route de Chartres. Mais les capitaines français hésitent : ils jugent la situation critique et n’osent pas engager le combat. Jusqu’alors, les batailles qu’ils ont livrées contre l’ennemi anglais, en terrain découvert et en rase campagne, n’ont pas été favorables ; loin s’en faut. Jeanne, qui sent tout de suite le malaise, se précipite pour les rassurer et les persuade de donner l’assaut. C’est à ce moment qu’arrive le connétable Arthur de Richemont, comme si Jeanne l’avait prévu…Le renfort opportun de Richemont qui, bien qu’en disgrâce, a été envoyé par le dauphin Charles.
Alençon n’apprécie pas le connétable et envisage de l’écarter de la bataille. Mais il change d’avis. Jeanne l’a persuadé qu’il est « besoin de s’aider », et que ce renfort inattendu pourrait s’avérer vital.
LA DÉFAITE ET LA CAPTURE DE JOHN TALBOT
Le 17 juin, les deux armées sont face à face, et s’observent.
Le lendemain, dès l’aube, les Français donnent l’assaut des positions ennemies. Les troupes de John Talbot ont du mal à se mouvoir dans les chemins creux entourés de haies. Ils ne peuvent riposter efficacement aux coups portés par les Français, et se laissent aller à la panique. John Fastolf s’aperçoit de ce mouvement de dispersion. Ses hommes, croyant l’armée de John Talbot en déroute, « abandonnent la haie, croyant que tout est perdu », et reculent sans se défendre. Les Français profitent de ce flottement dans les rangs adverses, et redoublent de combativité. Ils parviennent à capturer John Talbot, et achèvent tous ses compagnons d’armes.
Les Anglais sont mis en déroute et le combat se termine par de lourdes pertes : entre deux et trois mille morts et deux cents prisonniers, dont Talbot, qui doit remettre son épée à Jeanne d’Arc. Côté français, on ne déplore la perte que de trois morts !
UN SUCCÈS MILITAIRE DÉCISIF
La bataille de Patay est bien plus qu’une victoire décisive, car les Anglais ont été écrasés. C’est bien la preuve qu’ils ne sont pas invincibles. Nul ne doute désormais que Jeanne est bien la sauveuse de la France annoncée dans la prophétie. Sa renommée se répand dans tout le royaume et bien au-delà des frontières. Les ralliements au dauphin se multiplient, et les répercussions de cette victoire inattendue parviennent jusqu’à Paris, toujours contrôlée par les Anglais.
Décontenancé par les événements qui se précipitent, le régent, le duc de Bedford, demande d’urgence à Londres des renforts pour reconstituer son armée anéantie.
Pris de vitesse, redoutant que la capitale ne soit le prochain objectif du dauphin, Bedford fait mettre la ville en état de défense ; il fait fortifier les remparts et renforcer le guet. La rumeur prétend que Jeanne viendra elle-même allumer les feux de la Saint-Jean en Place de Grève !
Pour la remercier de son dernier exploit, le duc d’Orléans lui offre de magnifiques et luxueux vêtements aux couleurs de sa ville.
Bientôt, les places de la Beauce vont être conquises par les armées de Jeanne « la Pucelle », et la route de Reims libérée pour le sacre du « Gentil Dauphin ».
L’IRRUPTION D’UN CERF DANS LA BATAILLE !
Le chroniqueur Jean de Wavrin témoigne : « il s’en éleva un haut cri, car ils ne savaient pas que leurs ennemis fussent si près d’eux » Le brouhaha provenant du camp anglais renseigne aussitôt les Français sur les positions de l’ennemi. Après avoir observé les déplacements désordonnés de leurs adversaires, les éclaireurs viennent rendre compte à Jeanne et au duc d’Alençon, et leur font savoir qu’il est « l’heure de besogner ». Les précieux renseignements vont être prestement utilisés par les compagnons de Jeanne. Cet imprévu providentiel a peut-être décidé de l’issue de la bataille de Patay. Le gentil cerf avait choisi son camp !
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
Les rois de France des Éditions Atlas (Valois directs).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cent_Ans
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_d%27Arc
https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_d%27Orl%C3%A9ans_(1428-1429)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Patay
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Beaugency
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[…] alors aux combats pour la libération de Jargeau, Meung-sur-Loire, Beaugency, et à la victoire de Patay le 18 juin […]
[…] 46 La bataille de Patay […]