Jeanne d’Arc à la tête de l’ost royal

LA GUERRE DE CENT ANS

De 1337 à 1453

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JEANNE D’ARC A LA TÊTE DE L’OST ROYAL

Armes de Jeanne d’Arc

SOMMAIRE

Le 8 mars 1429, lorsqu’ils se rencontrent à Chinon, le dauphin Charles et la petite bergère lorraine sont très jeunes. Le roi lui, a vingt-six ans, et Jeanne, cette « Pucelle » qui va bouleverser le cours de l’Histoire, n’en a que dix-sept !

Lorsqu’elle entend pour la première fois les voix lui dictant de sauver la France, elle n’a que treize ans. Aujourd’hui, à dix-sept ans, elle est plus que jamais portée et fermement liée par sa foi en son devoir. Sa ferveur est toujours intacte. Elle doit entreprendre sa mission au plus vite ; le temps presse…

CONTEXTE

Pour elle, ça ne fait aucun doute ; les voix lui ont enjoint d’exécuter cette mission. Mais pour y arriver, elle doit d’abord persuader le roi Charles VII, car seule elle ne peut rien faire. Mais elle est confiante ! n’a-t-elle pas fini par convaincre Baudricourt, celui qui l’a éconduite à trois reprises avant de faire volte-face ?

Lire : Baudricourt accepte d’aider « la Pucelle »

Or le dauphin est dans une bien pitoyable situation. Son royaume s’est réduit comme une « peau de chagrin ». Il ne contrôle qu’une toute petite partie du territoire français. Les Anglo-Bourguignons en occupent la majeure partie : tout le nord au-dessus de la Loire leur appartient, ainsi que l’Aquitaine (la Guyenne). Même Paris est en leur pouvoir.

Le dauphin Charles a été contraint de s’enfuir de Paris où les Bourguignons règnent en maîtres. Déchu de son trône par sa mère Isabeau de Bavière (Traité de Troyes), il s’est réfugié dans son Château de Mehun-sur Yèvre, à Bourges. D’où il gagnera le surnom de « petit roi de Bourges ».

LE TRAITE DE TROYES      

Il est signé le 21 mai 1420 à Troyes, entre Henri V d’Angleterre et Charles VI de France. Il fait du roi d’Angleterre l’héritier légitime du roi Charles VI.

Charles VI et Isabeau de Bavière durant le traité de Troyes

Les négociations entre Henri V, Isabeau de Bavière, et les Bourguignons, aboutissent au désastreux traité de Troyes. Cet accord prive le dauphin de ses droits au trône, et garantit, à la mort de Charles VI, la couronne de France à Henri V le Plantagenêt.

Le traité marque l’apogée de la supériorité anglaise au cours de la guerre de Cent Ans. Il fait suite à la conquête de la Normandie et à plusieurs victoires anglaises, notamment celle d’Azincourt (le 25 octobre 1415).

La bataille d’Azincour 1415

La ratification de ce traité a été permise par l’alliance des Anglais et des Bourguignons. Cet accord ouvre une nouvelle phase de la guerre civile française, entre les partisans de la double monarchie franco-anglaise (les Bourguignons) et ceux du dauphin Charles (les Armagnacs). Elle perdurera jusqu’en 1435, avec la signature du traité d’Arras.

Lire : Le dauphin Charles, le « petit roi de Bourges »

Charles est contesté au sein de sa famille. Il lui faut beaucoup de temps pour s’affirmer parmi ses proches. Il doit être à tout prix le digne successeur de son père, le roi Charles VI, qui est atteint de démence et que l’on surnomme « le Fol ».

En plus, Charles doit s’imposer face à sa mère, la reine Isabeau de Bavière. N’a-t-elle pas fait courir la rumeur selon laquelle il serait un bâtard ? et donc qu’il ne pourrait s’assoir sur le trône de France ?

Il existe une solution à tous ses soucis ; elle se trouve à Reims, la ville du sacre. Seul le prestige du sacrement pourrait tout régler ; mais Reims se trouve en terres bourguignonnes…

L’ILLUSTRE ANNÉE 1429

Dans la nuit du 7 au 8 mai 1429 que Jeanne d’Arc délivra Orléans du siège des Anglais.

Jeanne d’Arc part pour Chinon vêtue d’habits d’hommes. Elle porte vraisemblablement une robe mi-courte de couleur sombre fournie par Jean de Metz, l’un de ses serviteurs.

La jeune femme se fait couper les cheveux par Catherine Le Royer, et affiche dès lors la coupe « en écuelle » ou en « sébile » à la mode masculine de l’époque. (Cette coupe présente une chevelure taillée en rond au-dessus des oreilles, avec la nuque et les tempes rasées). Elle gardera cette sorte de vêtement et cette coiffure jusqu’à sa mort.

Jeanne d’Arc

C’est donc en direction de Chinon que Jeanne commence son voyage, escortée par les hommes que Robert de Baudricourt, capitaine royal de Vaucouleurs, a bien voulu lui fournir.

Le dauphin Charles a trouvé refuge à Chinon. Il rencontre Jeanne le 8 mars (ou selon d’autres sources le 25 février), et la reçoit dans la salle d’audience du château. Elle pénètre au milieu d’une foule circonspecte et interrogative. Elle porte ses habits d’homme de couleur sombre.

Le 25 février 1429, Jeanne d’Arc rencontre le roi Charles VII à Chinon.

On la conduit vers le dauphin qu’elle ne reconnaît pas. Et pour cause, on lui a tendu un piège. Une autre personne a pris la place du roi sur le trône. Celui-ci s’est dissimulé parmi les notables de l’assemblée. Mais il ne peut se cacher longtemps : Jeanne accourt vers lui et se précipite à ses pieds, en l’appelant « gentil dauphin ». S’ensuit un bref entretien privé dont on n’a jamais su le contenu. Mais dès sa sortie, Charles n’est plus le même : la petite bergère vient de le convaincre… A dater de ce jour, le roi lui accordera toute sa confiance…

LA LÉGENDE

La légende raconte qu’elle reconnut le roi, qui était vêtu simplement au milieu de sa cour. En réalité, dès son arrivée à Chinon, le mercredi 23 février 1429, elle n’est pas reçue par Charles VII.

Jeanne d’Arc rencontre le dauphin à Chinon

Elle ne le sera que deux jours plus tard, non pas dans la grande salle de la forteresse royale, mais dans ses appartements privés. C’est au cours de cette entrevue qu’elle lui transmet son message et lui parle de sa mission.

Lire : Jeanne d’Arc, de Domrémy à Chinon

Le dauphin en est convaincu, Jeanne, la petite bergère, l’envoyée de Dieu, est la solution à tous ses problèmes. Il accepte de lui confier le commandement d’une troupe en arme.

Les questions que je me pose :

– Le dauphin a-t-il vraiment été fasciné et conquis par les paroles, restées secrètes, de Jeanne ?

– Comment un souverain aux abois, au risque de tout perdre, peut-il jouer le tout pour le tout de cette manière insensée ?

– En confiant ses dernières forces militaires à une inconnue, une jeune fille de surcroit, Charles, à ce moment précis, est-il un visionnaire ?

– Quand on connaît la place des femmes dans la société de cette époque, on peut être dubitatif. Alors pourquoi ?

Yolande Aragon

A ce moment crucial de l’Histoire de France, on peut s’imaginer que Charles n’est pas seul à prendre ces décisions.

Dans l’ombre du monarque, une femme puissante et étonnante s’active sans relâche. Cette égérie n’a qu’un but, faire de son beau-fils le futur roi de France : c’est Yolande d’Aragon.

Yolande d’Aragon est la protectrice du futur roi Charles VII. Durant son adolescence, elle le préserve des intrigues, des complots en tous genres et de tentatives

Yolande d’Aragon duchesse d’Anjou et le jeune Charles VII

d’empoisonnement. Elle prend le rôle de mère avant d’avoir celui de belle-mère. En effet, en 1413, elle le fiance à sa fille Marie d’Anjou.

Au début de 1414, pour fuir les menaces bourguignonnes à Paris, elle emmène les jeunes fiancés dans ses duchés d’Anjou et de Provence.

Lorsque Jeanne se présente au roi à Chinon, Yolande d’Aragon, en bonne politicienne avertie, va tirer parti de la situation. Une envoyée de Dieu porteuse d’un message divin, voilà une situation qui peut redonner l’espoir à tout un peuple déprimé.

Yolande d’Aragon va comprendre, à cet instant précis, que c’est le seul moyen qui s’offre à elle de prendre l’avantage sur les Anglais.

ORLÉANS EN PRIORITÉ…

8 mai 1429 – Jeanne d’Arc délivre Orléans

Lire : Jeanne d’Arc, des batailles à la capture.

Jeanne veut d’abord libérer Orléans. La cité, sur les rives de la Loire, subit un terrible siège des Anglais depuis sept mois. La population est au bord de la famine.

Arrivée vers la fin avril, Jeanne attaque tout de suite. Les Anglais sont battus, et le 8 mai, Orléans est libérée. Cette victoire aura une grande portée. Elle va redonner le moral et du courage aux Français.

Les succès se multiplient les uns après les autres : Auxerre, Troyes, Châlons, puis Reims sont prises. Jeanne peut alors réaliser son plus grand souhait, celui de faire sacrer le roi à Reims.

17 juillet 1429-Sacre de Charles VII

Le 17 juillet, un peu moins de cinq mois après sa première entrevue avec Charles, son « gentil dauphin », le roi est sacré de droit divin. La petite bergère de Domrémy a redonné à la fois sa légitimité au roi de France et l’espoir en la victoire à tout un peuple.

UN « GENTIL DAUPHIN », MAIS INGRAT…

Après une année de victoires, Jeanne est capturée puis livrée aux Anglais. Jugée d’abord par un tribunal ecclésiastique, elle sera brûlée vive le 30 mai 1431, à Rouen.

Charles VII, roi de France.

Charles VII, qui lui est tant redevable, ne tentera rien pour la sauver. Néanmoins, prenant exemple sur les victoires de Jeanne, il parviendra à bouter les Anglais hors de France, et à mettre un point final à la Guerre de Cent Ans.  

Jeanne sur le bûcher

« Le petit roi de Bourges » devient, grâce à son héroïne, Charles VII le Victorieux. Il faudra attendre 1450, après la prise de Rouen, pour qu’il fasse ouvrir une enquête sur son procès et son martyre. En 1456, le pape Calixte III la réhabilitera. En 1909, cinq siècles plus tard, elle sera béatifiée, puis canonisée le 9 mai 1920.

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

Les rois de France des Éditions Atlas (Valois directs).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cent_Ans

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_d%27Arc

 

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6 réponses

  1. bruisdmode dit :

    Cher auteur du blog,

    Je tenais à vous féliciter pour votre article sur Jeanne d’Arc à la tête de l’OST Royal. Votre analyse historique est très intéressante et votre plume est agréable à lire. J’ai particulièrement apprécié la manière dont vous avez mis en lumière l’importance de cette bataille dans l’histoire de France.

    Votre article m’a donné envie d’en savoir plus sur cette période de l’histoire et sur Jeanne d’Arc en général. Je serais ravi de discuter avec vous de ce sujet, si vous en avez le temps.

    Encore bravo pour votre travail et merci de partager vos connaissances avec nous.

    Bien à vous,

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