La Première Guerre Mondiale – La Carrière Wellington
LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
LA CARRIÈRE WELLINGTON
« WELLINGTON QUARRY »
ARRAS
Arras, capitale historique et administrative du département du Pas-de-Calais, est une commune française située dans l’Artois, à environ 17 km de Lens, 45 km de Lille, 100 km de Calais, et 160 km de Paris.
Le sol d’Arras est constitué de craie, une roche vieille de 90 millions d’années. Cette craie fut exploitée depuis les premiers siècles de notre ère, et a servi à la construction de nombreux édifices prestigieux de la ville, ce qui lui valut l’appellation de « ville blanche ». On y trouve aussi de l’argile. Ce matériau a servi à la fabrication des briques, utilisées pour des édifices moins illustres, ou pour la décoration des façades au XXème siècle.
14-18 : UNE VILLE DÉTRUITE !
Pendant la Première Guerre mondiale, la ville, située à moins de 10 km de la ligne de front, va être le théâtre de nombreux affrontements destructeurs lors des coûteuses batailles d’Artois.
Dès le 31 août 1914, une patrouille de soldats fait une première apparition dans Arras, suivie le 6 septembre par une troupe de 3 000 hommes et d’un état-major (commandés par le général Hans-Jürgen von Arnim).
En septembre, les combats s’intensifient et les soldats de Louis Ernest de Maud’huy repoussent une partie des troupes allemandes. Des tranchées sont alors creusées dans les faubourgs d’Arras. L’hôtel de ville d’Arras brûle le 7 octobre, et le beffroi est détruit le 21.
En juillet 1915, la cathédrale et le palais Saint-Vaast sont bombardés.
LA NOUVELLE-ZÉLANDE
La Nouvelle-Zélande est un pays d’Océanie, situé au sud-ouest de l’océan Pacifique. Elle est constituée de deux îles principales (l’île du Nord et l’île du Sud), et de nombreuses îles beaucoup plus petites, notamment l’île Stewart/Rakiura et les îles Chatham. Distante d’environ 2 000 km de l’Australie par la mer de Tasman qui les sépare, la Nouvelle-Zélande est très isolée géographiquement. Cet isolement a favorisé la croissance sur son territoire d’une faune et d’une flore très riches et variées, dont les kaponga et le kiwi, qui sont devenus les symboles du pays.
En maori ses jeunes pousses sont appelées « koru », et la plante elle-même « ponga » ou « kaponga ». En anglais elle est couramment appelée « silver fern ». Elle est considérée comme un symbole de la Nouvelle-Zélande, et est utilisée dans le logo de l’équipe de Nouvelle-Zélande de rugby à XV. Le kiwi a la taille d’une poule (environ 55 cm pour 2 à 3 kg) ; il est pourvu d’ailes qui sont réduites à des moignons (il est donc incapable de voler). Il possède un long bec, un plumage brunâtre et est dépourvu de queue. Les rats et les opossums sont ses principaux prédateurs. Comme la fougère kaponga, le kiwi est devenu le symbole de la Nouvelle-Zélande.
LA NOUVELLE-ZÉLANDE DANS LA GREAT WAR
UNE NATION ENTHOUSIASTE
Au début de la guerre, la Nouvelle-Zélande comptait un peu plus d’un million d’habitants.
Malgré son éloignement du théâtre des combats de la Grande Guerre sur le front Occidental, c’est avec une grande ferveur que la Nouvelle-Zélande s’implique dans le conflit le 4 août 1914. Le pays ne possède pas encore de service militaire obligatoire, cependant le nombre de volontaires va dépasser largement la demande. Au total, on dénombrera cent mille Néo-Zélandais qui répondront à l’appel du devoir pour le roi George V ; soit 10% de la population masculine. En tout, 550 infirmières serviront aussi bien au pays qu’à l’étranger.
Ces soldats venus des antipodes sont réunis dans l’Australian and New-Zealand Army Corps (ANZAC), et placés sous les ordres du général Alexander Godley (1867-1857).
Ils vont tout d’abord s’emparer des Îles Samoa, alors sous contrôle allemand.
En décembre 1914, le corps expéditionnaire Néo-Zélandais est envoyé à l’entrainement à Alexandrie. Après avoir défendu le canal de Suez, les hommes s’embarquent pour les Dardanelles. Lors de l’assaut sur les plages de Gaba Tepe, sur la côte ouest de la péninsule de Gallipoli, ils subiront de lourdes pertes humaines (2700 morts, blessé et disparus).
En septembre 1916, l’ANZAC combat en France, où il participe à la fin de la bataille de la Somme (du 1er juillet au 18 novembre 1916).
En juin 1917, les Néo-Zélandais du corps expéditionnaire combattent lors de l’offensive des Flandres.
En 1918, ils participent à la seconde bataille de la Marne.
En tout, 18 500 Néo-Zélandais seront tués ou morts des suites de la guerre. Près de 50 000 seront blessés. Le front occidental européen sera de loin le plus meurtrier, avec 12 500 morts.
Il commença à être distribué à partir de l’automne 1915, mais ne fut disponible en grandes quantités qu’à partir du printemps 1916. En raison de sa forme circulaire, ce casque fut surnommé « assiette à soupe » ou « plat à barbe » par les soldats de l’Empire Britannique.
LA CARRIÈRE WELLINGTON
« All gone but not forgotten ».
Ce réseau de galeries a joué un rôle majeur dans la prise des lignes allemandes. Il a permis d’épargner la vie de nombreux soldats alliés, en les faisant passer dans les galeries creusées par les tunneliers Néo-Zélandais. Le 9 avril 1917, à 5h30 du matin, 24 000 soldats sortis de nulle part des entrailles de la terre se ruent sur les Allemands stupéfaits. La surprise est totale, les lignes ennemies sont enfoncées.
LE SITE : UNE CARRIÈRE DE CRAIE DATANT DU MOYEN ÂGE
Le sol d’Arras est composé de craie, une roche vieille de 90 millions d’années. Durant plusieurs siècles, du Moyen Âge au XVIIIème siècle, les gisements de craie du sous-sol de la ville d’Arras ont été abondamment exploités. Ils ont servi à édifier des bâtiments de pouvoir et de prestige et lui ont donné son nom de « ville blanche ». Leur exploitation a cessé au cours du XIXème siècle.
PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
La ville fut gravement ravagée au cours du conflit par l’artillerie allemande.
– 1914 : En octobre 1914, le front se stabilise en Artois ; un saillant se forme alors dans les lignes allemandes.
– 1916 : Dès 1916, l’armée britannique remplace les forces françaises.
Le général Robert Nivelle (1856-1924), commandant de l’armée française, obtient de son allié britannique le maréchal Douglas Haig (1861-1928), que ses troupes lancent une offensive de diversion à partir d’Arras. Pendant ce temps, l’armée française attaquerait les Allemands au Chemin des Dames, dans l’Aisne. Cette action, combinée avec une attaque d’envergure dans le secteur français, devait attirer les troupes de réserve allemandes et faciliter la rupture des lignes ennemies entre Soissons et Reims.
L’armée britannique procède alors à la réhabilitation des réseaux souterrains de la ville d’Arras (les anciennes carrières de craie). L’attaque est prévue pour le mois d’avril 1917.
La principale inquiétude du haut commandement est de rassembler un nombre important de troupes sans attirer l’attention de l’ennemi. Un vaste réseau souterrain va alors être réaménagé. Il permettra aux troupes britanniques de créer un effet de surprise lorsqu’elles surgiront seulement à quelques dizaines de mètres devant les premières lignes ennemies, sans avoir à traverser le no man’s land.
Dès lors, les tunneliers néo-zélandais aménagent les galeries inexploitées depuis « les boves », et deux grands réseaux souterrains sont créés.
Sous le quartier Saint-Sauveur, les Écossais et les Anglais baptisent leurs carrières de noms évocateurs : Glasgow, Manchester ou Liverpool.
Sous le quartier Ronville, les Néo-Zélandais, eux, leur donneront les noms de Wellington, Auckland ou Nelson.
– 1917 : à 5h30, le 9 avril, 24 000 hommes surgissent comme de beaux diables de dessous terre et investissent les premières lignes allemandes. Au même moment, les Canadiens se lancent à l’assaut de la crête de Vimy.
Les 22 km de galeries souterraines étaient agencés de façon à répondre aux nécessités élémentaires des hommes : cuisines aménagées, douches, hôpital, latrines…
24 000 hommes s’y sont entassés, ce qui représente l’équivalent de la population de la ville d’Arras à la veille du conflit.
LA CARRIÈRE
C’est un moment inoubliable que je m’apprête à vivre. A l’accueil, on nous donne tout d’abord un casque de « Tommie », le fameux casque Brodie. Ainsi coiffés, nous nous dirigeons, avec ma compagne, vers l’ascenseur qui doit nous faire descendre à 20 mètres sous terre.
En quelques minutes nous voilà plongés dans les entrailles de la terre, en avril 1917. La visite commence. Comme des moutons nous suivons fébrilement notre guide, qui semble bien être le seul à savoir où il met ses pieds.
« LA VIE A SIX PIEDS SOUS TERRE »
Je découvre une ville sous la ville, encore empreinte des fantômes qui ont vécu ici il y a un siècle. Les murs semblent encore frémir des éclats de voix, et nous renvoient les échos des coups de pioches des « diggers » néo-zélandais.
Des graffitis nous révèlent que ces lieux furent le théâtre d’une vie intense. Les galeries résonnent encore des sons de cette vie, de ce fourmillement, de cette promiscuité. Ici le souvenir du soldat a été préservé. Malgré les lumières tamisées, je découvre à chaque pas des inscriptions et des graffitis sur les parois des galeries. Tous ces stigmates de la guerre nous révèlent la présence d’une vie rupestre, organisée, et qui fourmillait de ses 24 000 occupants.
Des vidéos nous replongent dans les images d’époque de la Bataille d’Arras ; ici on travaillait dur, on creusait, on excavait la matière crayeuse. Au plus profond des galeries, toutes ces traces sont encore palpables.
LES GALERIES
LA VIE QUOTIDIENNE
Les traces sont visibles dans les moindres recoins, tout a été pensé et optimisé. On trouve des douches, une salle des transmissions, le bureau des officiers…
Lavabo
Bassin servant à récupérer l’eau, une eau glacée à peine 11°.
Étagères
Nul doute que le bon fonctionnement de cette société troglodyte demandait une organisation sans faille, mais aussi une stricte discipline.
Réseau électrique & matériel de transmission
Objets de la vie quotidienne
Ici, différentes boîtes de conserve de thé, de viande ou de caramel. Des objets de cuisines, bouteilles et ustensiles éparpillés çà et là dans les galeries.
L’autel
L’autel où s’est tenue l’ultime prière avant l’assaut.
L’escalier N°10
L’escalier de la sortie n°10 d’où jaillirent les troupes le 9 avril 1917 à 5 h 30.
ARRAS AUJOURD’HUI
Sources :
https://centenaire.org/sites/default/files/references-files/nouvelle-zelande.pdf
https://www.arraspaysdartois.com/la-memoire/carriere-wellington-descendre-pour-remonter-le-temps/
https://www.arras.fr/fr/mes-loisirs/tourisme-patrimoine/la-carriere-wellington
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