La bataille de Jargeau

LA GUERRE DE CENT ANS

De 1337 à 1453

Blason du royaume d’Angleterre

Blason du royaume de France

LES VALOIS DIRECTS

Armes des Valois

LA BATAILLE DE JARGEAU

Le 12 juin 1429

La bataille de Jargeau.

 

Armes de Jeanne d’Arc

SOMMAIRE

La bataille de Jargeau est un affrontement militaire de la Guerre de Cent Ans qui s’est déroulé le 12 juin 1429, à Jargeau (dans l’ancienne province de l’Orléanais), entre les armées françaises et anglaises.

Batailles et opérations majeures en France entre 1415 et 1453.

Au cours d’une campagne éclatante, le 12 juin 1429, Jeanne « la Pucelle » s’empare de Jargeau. Cette bataille s’inscrit dans la campagne de la vallée de la Loire (1428-1429), qui comportera cinq combats victorieux des Français :

  1. le siège d’Orléans (12 octobre 1428 – 9 mai 1429)
  2. la bataille de Jargeau (10 juin 1429 – 12 juin 1429)
  3. la bataille de Meung-sur-Loire (14 juin 1429)
  4. la bataille de Beaugency (15 juin 1429 – 16 juin 1429)
  5. la bataille de Patay (18 juin 1429).

CONTEXTE

Portée par sa victoire à Orléans, Jeanne d’Arc poursuit sur sa lancée victorieuse et se dirige sur Reims, où le dauphin Charles, le futur Charles VII, doit y être sacré sans tarder.

Jeanne d’Arc veut « une route libre et sûre », dira-t-elle. C’est dans ce but qu’elle va méthodiquement et définitivement chasser les troupes anglaises encore en place dans la vallée de la Loire.

Tout proche, à une quinzaine de kilomètres, se trouve toujours une partie de ces forces, battues le 8 mai 1429 lors de la levée du siège d’Orléans. Cette armée, commandée par Williams de la Pôle (comte de Suffolk) et cantonnée dans le petit village de Jargeau, doit recevoir le duc de Bedford avec des renforts.

UNE IMMENSE ÉMOTION !

Dès le 11 mai, Jeanne se rend à Loches pour y rencontrer le dauphin Charles. La chronique dit « qu’elle y est restée jusqu’au troisième jour de juin ». 

Les exploits de la petite bergère de Domrémy ont suscité une grande émotion et un immense espoir dans la population. De tout le royaume, chevaliers et gentilshommes se précipitent pour combattre aux côtés de Jeanne, et se mettre au service du dauphin Charles de Ponthieu.

La chronique rapporte : « On dit que le roi n’eut jamais si grande compagnie que l’on espère ici ; et jamais gens n’allèrent de meilleure volonté à la besogne qu’ils vont à celle-ci »

Désormais, la seule préoccupation de Jeanne, c’est de faire sacrer le dauphin à Reims au plus vite.

Mais pour y arriver sans encombre, il faut dégager la route de Reims. Pour cela, il faut chasser tous les Anglais qui stationnent sur les bords de la Loire, puis s’emparer des places qu’ils occupent le long du grand fleuve et dans les contrées avoisinantes. Justement, à Jargeau, à une quinzaine de kilomètres de la cité libérée, il subsiste les restes de l’armée anglaise battue, et qui ont fait retraite. Ces troupes, démoralisées après la défaite, sont commandées par Williams de la Pôle (comte de Suffolk). Le duc de Bedford, qui assure la régence pendant la minorité du roi Henry VI d’Angleterre, doit y faire la jonction avec des renforts.

WILLIAM DE LA PÔLE, 1ER DUC DE SUFFOLK

William de La Pôle naît le 16 octobre 1396 à Cotton, dans le Suffolk, et meurt au large de Calais le 2 mai 1450.

Armes de William de la Pole,1er Duc de Suffolk

Il sera successivement comte, puis marquis, puis duc de Suffolk. Il fut l’un des grands capitaines anglais de la guerre de Cent Ans. Il est quelquefois nommé « William de La Poole », ou « Guillaume de La Poule, comte de Suffolk ».

Il est le fils de Michael de la Pole (2ème comte de Suffolk) et de Katherine (fille d’Hugh, 2ème comte de Stafford). Il est le petit-fils de Michael de la Pole (1er comte de Suffolk, chancelier d’Angleterre) et l’arrière-petit-fils de William de la Pole, marchand de laine et financier.

En 1415, il est sérieusement blessé lors du siège d’Harfleur, au cours duquel son père est tué. Quelques semaines plus tard, son frère aîné est tué à la bataille d’Azincourt ; et c’est William qui lui succède.

En 1427, il tente de prendre Montargis, mais l’armée française, commandée par Dunois, le contraint à lever le siège.

En 1428, lors du siège d’Orléans, il commande les forces anglaises conjointement avec les comtes de Salisbury et de Shrewsbury.

Le 12 juin 1429, lors de l’assaut contre Jargeau, il est capturé par Guillaume Renault. Pour ne pas subir la honte d’être pris par un simple écuyer, il adoube le gentilhomme sur le champ de bataille. Il sera le prisonnier de Charles VII pendant plusieurs longs mois.

« JE CROIS QUE DIEU CONDUISAIT CETTE AFFAIRE »

Les forces françaises sont sous le commandement du duc Jean d’Alençon, le loyal compagnon d’armes de Jeanne « la Pucelle ». Il est à la tête d’environ deux mille hommes. Mais bientôt, grâce à l’arrivée des compagnies de Dunois (« le bâtard d’Orléans ») et de Florent d’Illiers (le capitaine de Châteaudun), il peut compter sur une force deux fois plus importante.

La bataille de Jargeau.

JEAN II D’ALENÇON

Jean II d’Alençon naît à Argentan le 2 mars 1409, et meurt à Paris le 8 septembre 1476. Il fut duc d’Alençon et comte du Perche. Il était le fils de Jean Ier et de Marie de Bretagne (fille du duc Jean IV de Bretagne). Il n’a que six ans lorsque son père est tué à la bataille d’Azincourt. En 1423, à l’âge de 14 ans, il est choisi comme parrain du dauphin, le futur Louis XI.

Armes de Jean d’Alençon

C’est un prince de sang et un chef de guerre français du XVème siècle. Il sera compagnon d’armes de Jeanne d’Arc. Il participera avec elle au Siège d’Orléans (du 12 octobre 1428 au 8 mai 1429).

Jean II d’Alençon

Il est capturé le 17 août 1424, au cours de la bataille de Verneuil-sur-Avre. Il ne retrouvera la liberté qu’en 1427, contre une forte rançon.

JEAN DE DUNOIS, DIT « LE BÂTARD D’ORLÉANS »

NAISSANCE ET FAMILLE

Jean de Dunois (ou Jean d’Orléans, comte de Dunois, dit « le bâtard d’Orléans ») naît le 18 avril 1403 et meurt le 24 novembre 1468 au château de Lay (L’Haÿ-les-Roses), près de Paris. Noble et officier français, il est un des célèbres grands chefs militaires de la guerre de Cent Ans. En 1429, comme compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, il se distingue particulièrement au cours de la levée du siège d’Orléans.

Armes de Jean de Dunois

Jean de Dunois est le fils naturel de Louis Ier d’Orléans et de Mariette d’Enghien (dame de Wiege et de Fagnoles, fille de Jacques d’Enghien, seigneur d’Havré, et de Marie de Roucy de Pierrepont).

Sa mère, Mariette d’Enghien, est l’épouse, depuis 1389, d’Aubert Le Flamenc (seigneur de Cany et de Varennes, conseiller et chambellan du duc Charles d’Orléans). Pendant une dizaine d’années, le

Charles VII, le Gentil dauphin

Dunois le Bâtard d’Orléans

Bâtard sera élevé en compagnie du dauphin, le futur Charles VII.

Son père, Louis Ier d’Orléans, est le chef de la maison d’Orléans, branche cadette de la maison de Valois, dont l’assassinat en 1407 déclenche la guerre fratricide entre Armagnacs et Bourguignons.

Jean de Dunois rallie aussitôt les rangs des Armagnacs, adversaires des Anglo-Bourguignons. En 1422, à la mort du roi de France Charles VI « Le Fol », il se range aux côtés du

Assassinat du duc Louis d’Orléans

dauphin, le futur Charles VII. (En 1420, par le traité de Troyes, celui-ci a été dépossédé de la succession au trône, au profit du roi d’Angleterre Henri VI).

MARIAGE

La même année, Jean de Dunois épouse Marie Louvet, fille de Jean Louvet (président du Parlement de Provence, et l’un des favoris du dauphin).   En 1440, il se remarie avec Marie d’Harcourt (1420-1484). De cette union naîtront quatre enfants, dont le deuxième, François (1447-1491), sera le premier des comtes, puis des ducs de Longueville.

Jean de Dunois

SA VIE

En 1421, Chambellan du dauphin et régent, le Dunois est nommé seigneur de Valbonnais, en Dauphiné.

En 1424, il est fait comte de Mortain, en Normandie.

En 1428, il devient comte de Porcien, en Réthelois. Il est nommé lieutenant-général du duc Charles 1er d’Orléans pendant la captivité de celui-ci. (Il est le seul représentant mâle de la famille sur le territoire français).

Le 5 septembre 1427, le Bâtard d’Orléans participe à levée du siège de la ville de Montargis.

A 25 ans, il est victorieux, avec 1 600 hommes, des 3 000 Anglais commandés par lord Warwick, lord Suffolk et Sir John de la Pole.

L’année suivante, le 25 octobre 1428, il reçoit pour mission la défense de la ville d’Orléans, assiégée.

Le 29 avril 1429, il accueille Jeanne d’Arc devant Orléans.

12 oct. 1428 Début du siège d’Orléans.

Lors du siège d’Orléans (du 12 octobre 1428 au 8 mai 1429), en l’absence de ses demi-frères légitimes (le duc Charles d’Orléans et le comte Jean d’Angoulême), prisonniers des Anglais, Jean Dunois devient le chef des Orléans. C’est alors qu’il va se distinguer comme compagnon d’armes de Jeanne d’Arc.

Jeanne d’Arc

Il participera ensuite à tous les combats au côté de la Pucelle, qu’il accompagnera jusqu’à Paris.

Pour Jeanne d’Arc, Jean d’Orléans est tout simplement le « Bâtard ». Il faut dire que celui-ci affiche à l’époque ce surnom fièrement, comme une bannière ; c’est son titre de gloire.

Grand chambellan du roi, sa brillante conduite à la tête des armées va le couvrir d’honneurs. Le roi lui donnera le titre de « Restaurateur de la Patrie ».

En 1431, il participe à la campagne de Normandie.

En avril 1436, Jean Dunois prend part à la libération de Paris.

En 1439, en récompense de sa conduite, Jean d’Orléans reçoit le comté de Dunois, dont le nom l’immortalisera, et en 1443, le riche comté de Longueville.

En 1448, à la rupture de la trêve de Tours, le comte de Dunois reprend sa glorieuse carrière militaire : il enlève Le Mans et, en juillet 1449, entreprend la reconquête de la Normandie.

Le 19 octobre 1449, il entre victorieux dans Rouen.

Le 15 avril 1450, Jean Dunois remporte avec Richemont et Clermont la victoire de Formigny. Puis il se retourne vers la Guyenne. Tout s’achève avec la bataille de Castillon, le 17 juillet 1453.

Le comte de Dunois meurt le 23 novembre 1468 au château de l’Haÿ-les-Roses. Il est inhumé en la basilique Notre-Dame de Cléry, où le rejoindra la dépouille du roi de France Louis XI. Souverain qu’il servit avec autant de dévouement et de fidélité qu’il avait servi Charles VII.

SES TITRES

Comte de Mortain (1424), de Porcien (1428), de Périgord et de Gien (1430), de Dunois (1439) et de Longueville (1443), vicomte de Saint-Sauveur, baron de Parthenay, seigneur de Valbonnais (1421), Fallavier (1422), La Ferté-Vineuil, Romorantin (1430), Châteaurenault, Fréteval, Marchenoir, Beaugency, Cléry (1439), Bouteville, Vouvant et autres lieux, chevalier en 1421, chambellan du dauphin et régent, lieutenant général du duc d’Orléans en 1429, et enfin grand chambellan du roi en 1433.

Une question épineuse se pose aux chefs français : est-il prudent de s’attaquer de front à Jargeau, où les Anglais sont nombreux et ont établi de solides positions fortifiées ? Cependant, Jeanne est toujours sûre d’elle…

A propos de ce qui sera sa première campagne, Guy de Laval témoigne : « Jeanne, voyant qu’il y avait quelques difficultés entre eux, leur dit qu’ils ne craignent aucune multitude et qu’ils ne fassent pas difficulté de donner l’assaut aux Anglais, car Dieu conduisait leur affaire. Elle dit que si elle n’(en) était sûre, elle préfèrerait garder les brebis plutôt que de s’exposer à de tels périls ».

LA BATAILLE

L’ost royal se met en route pour Jargeau. Les troupes doivent faire une halte pour la nuit aux portes de la cité. Les Anglais, voyant l’ennemi français si proche, contrattaquent et se portent à sa rencontre. Le duc d’Alençon n’a pas d’autre solution que d’engager le combat.

Le duc d’Alençon relate l’événement : « Ce que voyant, Jeanne, prenant son étendard, alla à l’attaque, exhortant les soldats qu’ils eussent bon courage et ils firent tant que, cette nuit-là, les soldats du roi furent logés dans les faubourgs de Jargeau. Je crois que Dieu conduisait cette affaire, car cette nuit il n’y eut pour ainsi dire pas de garde, de sorte que si les Anglais étaient sortis de la ville, les soldats du roi eussent été en grand péril »

HEURTÉE PAR UNE PIERRE

Le lendemain, le 12 juin, Jeanne, confrontée aux hésitations de ses commandants, notamment celles d’Alençon, se voit contrainte d’y mettre un terme définitif.

Le duc Jean d’Alençon juge toute tentative prématurée et dit :  « Jeanne elle-même me dit : avant ! gentil duc, à l’assaut ! N’ayez doute, l’heure est prête quand il plait à Dieu (…). Agissez et Dieu agira ! En nom de Dieu, il les faut combattre ; s’ils étaient pendus aux nues nous les aurons, puisque Dieu nous envoie pour les punir (…) Le gentil roi aura aujourd’hui la plus grande victoire qu’il eut jamais. Et m’a dit mon conseil qu’ils sont tous nôtres », insiste « la Pucelle ». Son « conseil », c’est-à-dire ses « voix », l’a assuré de la victoire et c’est avec confiance qu’elle entraîne ses soldats au combats.  

Peu de temps après le commencement du combat, Jeanne grimpe sur une échelle et se hisse vers le sommet de la muraille, tout en brandissant son étendard. C’est à ce moment qu’une pierre, jetée par l’ennemi du haut des remparts, l’atteint à la tête et la fait chuter.

Mais n’écoutant que son emportement, elle se relève aussitôt, et exhorte ses hommes : « Amis, amis, sus, sus ! Notre Sire a condamné les Anglais. A cette heure, ils sont nôtres ; ayez bon cœur ! ».

La bataille de Jargeau

Alors que le combat fait rage, Suffolk demande une trêve. Mais il est déjà trop tard. Dans un assaut impétueux, les Français se rendent maîtres de Jargeau. Les Anglais reculent en désordre vers Meung-sur-Loire et Beaugency, poursuivis par les soldats français. Dans la débâcle, Williams de la Pôle (comte de Suffolk) est capturé.

Quelques jours plus tard, le 17 juin, dans la plaine de Beauce, Beaugency sera également conquise par les troupes de « la Pucelle ».

Bataille de Beaugency

 Le 18 juin 1429, Jeanne, à la tête de ses armées, remportera une nouvelle victoire à Patay.

La bataille de Patay (18 juin 1429).

JEAN II D’ALENÇON LE MIRACULÉ

Jeanne a fait une promesse au duc d’Alençon : « Ah, gentil duc, craindrais-tu ? Ne sais-tu pas que j’ai promis à ta femme de te ramener sain et sauf ? » Ce serment, Jeanne va le tenir en sauvant la vie du duc Jean d’Alençon au début de la bataille de Jargeau. Avec assurance et sang-froid, elle demande à ses capitaines d’abandonner une position dangereusement exposée aux tirs de l’artillerie ennemie. Peu de temps après, au même endroit, un homme est tué par un boulet de canon ! A ce moment, les soldats présents, témoins de la scène, sont stupéfaits de ce qui vient de se passer. Les uns admirent « la Pucelle » sur ses connaissances en matière de machines de guerre ; d’autres y aperçoivent tout simplement un miracle. Cet événement s’ajoute à la légende qui est en train de naître autour de la jeune Lorraine.

Le peuple en a fait une sainte, et vient chercher sa bénédiction. Amusée par tant de dévotion, elle refuse avec beaucoup de tendresse et de gentillesse.   

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

Les rois de France des Éditions Atlas (Valois directs).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cent_Ans

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_d%27Arc

https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_d%27Orl%C3%A9ans_(1428-1429)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Jargeau

 

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