La basilique Sainte-Anne à Bonlieu-sur-Roubion

LES TÉMOINS DU PASSÉ

LA BASILIQUE SAINTE ANNE A

BONLIEU-SUR-ROUBION

L’abbaye Sainte-Anne de Bonlieu-sur-Roubion

Blason de la ville de Bonlieu-sur-Roubion

TYPE : basilique.

STYLE : art roman provençal.

L’art roman provençal présente comme caractéristique d’être fortement influencé par l’antiquité romaine, en se référant aux nombreux vestiges romains subsistants en Provence.

On trouve comme style d’architecture : des porches évoquant un arc de triomphe, des frontons triangulaires, des entablements à l’antique constitués d’une architrave, d’une frise et d’une corniche, des colonnes cannelées, des pilastres cannelés, des chapiteaux à feuilles d’acanthe, des bas-reliefs décorés de rinceaux et des triglyphes.

On distingue également divers types de frises : des frises de feuilles d’acanthe, de rinceaux, de palmettes, d’oves, et de grecques (variante de la frise de méandres) 

NOM LOCAL : basilique Sainte-Anne.

VOCABLE : Sainte-Anne.

CULTE : catholique.

RATTACHEMENT : diocèse de Valence.

ÉPOQUE : Moyen Âge et Renaissance.

DATES DE CONSTRUCTION : XIIIème, XVIIème et 2ème moitié XIXème siècles.

FONDATION : 1171.

CONGRÉGATIONS :

Cisterciens de 1171 à 1791.

L’ORDRE CISTERCIEN 

Ordre cistercien

Vers le 12ème siècle, l’ordre monastique clunisien est à son apogée. Il se manifeste ostensiblement par sa puissance, sa gloire, et sa richesse. Un moine, du nom de Robert de Molesme, décide alors de revenir à la règle stricte de Saint Benoît, écrite en 534. Celle-là même qui prône l’humilité, l’obéissance, la pauvreté, et le juste équilibre entre le travail et la prière. En 1098, il fonde le monastère de Cîteaux, près de Dijon, qui donnera son nom au nouvel ordre (Cistercien). A partir de 1109, Étienne Harding codifie la règle cistercienne.

– Prémontrés de 1871 à 2014

L’ORDRE DES CHANOINES RÉGULIERS DE PRÉMONTRÉ

Ordre des chanoines réguliers de Prémontré

L’ordre des chanoines réguliers de Prémontré (appelé couramment Prémontrés, plus rarement Norbertins) est un ordre canonial catholique fondé par Saint Norbert de Xanten, au début du XIIème siècle.

A l’origine de sa fondation, l’ordre comporte un ordre masculin de chanoines réguliers, un ordre féminin de chanoinesses contemplatives cloîtrées (qui se consacrent à la prière et à la méditation, en communion d’âme avec Dieu), et un tiers-ordre associant des laïcs à la vie et à la prière de l’ordre.  

Depuis le XXème siècle, l’ordre comprend aussi plusieurs congrégations féminines apostoliques (c’est à dire qui ont un « apostolat », ou ministère, à l’extérieur de la communauté : enseignement, soin des malades, travail social, etc).  

SÉCULIERS ET REGULIERS…

Les termes « régulier » et « séculier » mettent en opposition deux modes de statut sacerdotal, particulièrement dans l’Église catholique.

SÉCULIERS : les clercs séculiers vivent dans le monde (le « siècle ») parmi les laïcs. C’est le pouvoir temporel (la justice de l’État) qu’il faut distinguer du pouvoir spirituel.

Par extension, ce sont des laïcs non reliés à l’autorité et/ou l’influence religieuse.

Clergé séculier : clergé non régulier ; le clergé séculier regroupe donc les prêtres incardinés dans un diocèse et relevant directement de l’autorité épiscopale, et n’ayant pas fait de vœux religieux.

RÉGULIERS : les clercs réguliers sont soumis à une règle de vie comme celle des moines.

Clergé régulier : vivant suivant la règle d’un ordre religieux, monastique ou autre ; les clercs réguliers vivent selon une règle, souvent à l’écart des hommes dans des monastères ou des abbayes.

ÉTAT DE CONSERVATION : très bon état (l’église abbatiale a été en grande partie reconstruite à la fin du XIXème siècle).

PROTECTION : l’abbatiale, le bâtiment du XVIIème siècle et l’aire du cloître : inscription par arrêté sur la liste des Monuments Historiques le 28 avril 1999.

PROPRIÉTAIRE : la commune.

COMMUNE : Bonlieu-sur-Roubion.

DÉPARTEMENT : Drôme.

RÉGION : Auvergne-Rhône-Alpes.

LOCALISATION

L’abbaye Sainte-Anne de Bonlieu-sur-Roubion

L’abbaye Sainte-Anne de Bonlieu-sur-Roubion est une ancienne abbaye située à Bonlieu-sur-Roubion, dans le département de la Drôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

En 1171, le Comte de Valentinois fonda, en ce « bon lieu » du diocèse de Valence, une abbaye cistercienne de femmes.

Ruinée à la fin du XIVème siècle, elle devint un simple prieuré rattaché à l’abbaye cistercienne masculine de Valcroissant, près de Die.

Le monastère, restauré en 1871 (parties hautes), conserve une grande partie de l’église construite au début du XIIIème siècle : à l’intérieur, les fines nervures du chœur et les têtes sculptées de la nef ; à l’extérieur, l’ensemble du chevet et le portail nord.

Située dans la Drôme provençale, dans la plaine de la Valdaine, enclavée entre les collines, l’église abbatiale Sainte-Anne a été en grande partie reconstruite à la fin du XIXème siècle. De ce monastère il ne subsiste qu’une partie de l’église abbatiale romane du XIIème siècle.

BONLIEU-SUR-ROUBION

L’abbaye Sainte-Anne de Bonlieu-sur-Roubion

Bonlieu-sur-Roubion est une commune française située dans le département de la Drôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

En 2021, sa population s’élevait à 464 habitants, les Boniliciennes et les Bonilociens.

La commune de Bonlieu-sur-Roubion se trouve à 6,8 km du Prieuré Saint-Félix à Marsanne, à 9,2 km du château de Puygiron, à 10,6 km de la chapelle Saint-Bonnet de Puygiron, à 31,2 km de l’Église Saint-Michel de la Garde-Adhémar, à 33,7 km du Prieuré du Val des Nymphes de la Garde-Adhémar, à 36,2 km de l’Église Sainte-Croix de la Baume-de-Transit, à 36,3 km du Château de la Baume-de-Transit, à 36,9 km de la Tour-Donjon  de Clamsayes, à 38,2 km de Saint-Paul-Trois-Châteaux, à 41,1 km de l’Église Saint-Restitut, et à 41,2 km de la Chapelle du Saint-Sépulcre de Saint-Restitut (Sources Google Maps).

HISTORIQUE

BONLIEU-SUR -ROUBION

Du moyen Âge à la Révolution

– Le village de Bonlieu est né autour de son monastère, dont le style de l’église est issu de l’art roman provençal.

– Au point de vue féodal, le fief (ou seigneurie) faisait partie des possessions des comtes de Valentinois.

– En 1447, le dauphin Louis (futur roi Louis XI) cède la seigneurie aux Adhémar de Grignan.

– En 1582, la seigneurie est donnée aux Brunier.

– En 1784, elle est vendue aux Martin de la Porte (qui seront les derniers seigneurs).

De la Révolution à nos jours

– En 1790, Bonlieu devient une commune du canton de Sauzet.

– La réorganisation de l’an VIII (1799-1800) en fait une commune du canton de Marsanne.

– Les bâtiments et les terres, réquisitionnés comme biens nationaux, sont vendus à des particuliers.

L’ABBAYE SAINTE-ANNE

– En 1171, avec sa charte de fondation, la comtesse de Marsanne (que la tradition associe à la maison de Poitiers, dite de Valentinois) établit sur ses terres (au bord du Roubion) une abbaye cistercienne féminine.

La charte de fondation de l’abbaye fait mention pour la première fois en France du cépage Marsanne, pour ses vignes.

– À la fin du XIVème siècle, Raymond de Turenne (1351-1413), dit le « fléau de Provence » (Capitaine Général des Armes du Comtat Venaissin), dévaste le monastère, épargnant cependant, dans l’église romane, les murs des absides, de la nef, et de la salle du chapitre attenante.

– Le monastère est ruiné par les « routiers » qui sévissent dans la région.

– En 1400, il est converti en prieuré d’hommes, relevant désormais de l’abbaye de Valcroissant.

– Les voûtes de l’édifice sont détruites, ainsi que la quasi-totalité des bâtiments conventuels. Au début du XVème siècle, l’abbaye ruinée n’est plus qu’un modeste prieuré rattaché à l’abbaye cistercienne de Valcroissant, près de Die.

– L’état de ruine est justement avéré par le Chapitre général de l’ordre des Cisterciens. L’abbé de Valcroissant récupère alors l’ensemble, ainsi que les privilèges attachés aux biens et aux revenus des dépendances du monastère de Bonlieu.

– Vers la fin du XVIème siècle, les Guerres de Religion vont parachever l’œuvre de destruction sur le reste des bâtiments.

– L’Édit de Nantes, signé en 1598, permet de retrouver un apaisement pondéré.

– Au début du XVIIème siècle, la vie religieuse va renaître à Bonlieu, sans recouvrer cependant celle qui s’était développée au début du XIIème siècle. En 1610, on décide la construction du clocher sur les restes du mur nord de la nef.

– À la Révolution, les bâtiments, les terres et le domaine sont déclarés biens nationaux, et vendus à des particuliers.

– En 1871, une communauté de religieuses norbertines achète le site. Grâce à des dons privés, le monastère est alors restauré et reconstruit, avec l’intention de rétablir la branche féminine des Prémontrés (ou Norbertines) en France.

– De la maison des religieuses, sur le bas-côté méridional de l’église, il ne reste qu’un corps de bâtiment avec l’ancienne salle capitulaire. Les bâtisses les plus anciennes ont toutes été détruites, excepté la margelle du puits qui se trouvait au centre du cloître du monastère.

– En 1889, des études sont entreprises pour reconstruire à l’identique l’église abbatiale ; celle-ci sera achevée en 1898.

– Le pape Léon XIII érige l’église en basilique mineure dédiée à Sainte Anne ; elle est consacrée le 11 octobre 1899 par Monseigneur Heylen, évêque de Namur.

Le titre de « basilique mineure » est donné à certaines églises catholiques. En vertu du droit canon, aucune église catholique ne peut être honorée avec le titre de « basilique » sans décision du Saint-Siège.

L’appellation de « basilique mineure » est apparue pour désigner des églises dont l’architecture était particulière. Au XVIIIème siècle, cette dénomination prendra un sens canonique (sans rapport avec le style architectural) pour les distinguer des quatre basiliques majeures, situées uniquement à Rome.

– Après les lois anticléricales de 1905, les Norbertines sont exilées à Grimbergen, en Belgique. Ce site abritera plus tard une petite communauté de Frères Prémontrés dépendants de l’Abbaye de Mondaye, en Normandie.

LE PLAN DE LA BASILIQUE

Plan de la basilique

EXTÉRIEUR

FAÇADE OUEST

FAÇADE NORD

LE CHEVET

LE CLOCHER

LE JARDIN DU CLOÎTRE

INTÉRIEUR

LA NEF

GRANDE ABSIDE

Le symbolisme de l’église est frappant avec ses trois absides représentant la Sainte Trinité.

Dans cette grande abside, on distingue une voûte en trois arceaux et trois vitraux.

L’abside compte sept pans, séparés par des colonnes sortant des murs. Ils représentent les sept dons du Saint Esprit, et les sept vertus théologales et cardinales.

Dans les deux pans les plus rapprochés du transept se trouvent deux tombeaux, initialement destinés à la famille de Poitiers. Ils accueillent à présent au sud Sœur Rose, inspiratrice de la messe Réparatrice, et au nord l’abbé Révol, fondateur de l’Archi Confrérie de cette messe Réparatrice.

L’autel actuel datant de 2012 a été tiré du même bloc que l’autel actuel du Prieuré Saint Marcel les Sauzet. C’est une pierre provenant de Tavel dans le Gard.

La statue de Saint Anne est attribuée à l’école Flamande de la fin du XIIIème siècle.

En 1873, Mère Marie de la Croix, désirant vivement se procurer une statue de Saint Anne et n’ayant pas les moyens d’en faire les frais, a l’idée de s’adresser aux Norbertines de Oosterhout (Belgique) pour leur demander une des deux statues qu’elles possèdent.

La demande est agréée, et la statue gracieusement concédée est adressée à Monsieur Robert Froc, artiste éminent de Paris, pour y être un peu rafraîchie et raccommodée. De Paris, la statue est envoyée à Bonlieu vers la fin septembre 1873.

ABSIDE ET TRANSEPT NORD

Au XVIIème siècle, l’abside et le transept nord servent d’église paroissiale sous le nom de Saint Tabourin, ou Saint Alban.

Une voûte intermédiaire et un mur cloison sont érigés pour se protéger du froid provenant de la partie détruite de la grande église.

En 1891, la voûte intermédiaire est supprimée.

En 1897, le mur cloison est supprimé à son tour, lorsque l’église paroissiale est cédée à la Communauté des Norbertines.

ABSIDE ET TRANSEPT SUD

 L’abside et le transept sud furent la chapelle des soeurs avant la reconstruction de la basilique. On remarque sur le mur en haut à droite, au-dessus de la porte, deux ouvertures, qui permettaient aux religieuses de suivre les offices depuis l’infirmerie au 1er étage ; le couloir desservant les cellules au 2ème étage.

L’orgue est installé en 2011, en collaboration avec « Musique au Monastère ».

A la suite se trouve la chapelle du Saint-Sacrement, qui fut sacristie à l’origine, puis salle du chapitre des Norbertines.

La salle est composée de très belles voûtes romanes à croisées d’ogive. Les vitraux actuels et la porte du tabernacle représentent le Buisson Ardent.

Cet article contient des infos recueillies sur des panneaux explicatifs affichés sur le parcours de la visite du site, à l’attention du visiteur.

L’ÉGLISE COMMUNALE DE BONLIEU-SUR-ROUBION

Cette église communale, édifié en 1907, est devenue obsolète. Elle est en voie de désacralisation. Le diocèse de Valence a donné son accord pour la destiner à un autre usage que le culte… Peut-être un jour deviendra-t-elle une salle de réunion, ou un espace socioculturel qui pourra servir aux associations ; l’avenir le dira… Pour le moment, tous les offices s’effectuent au monastère Saint-Anne, juste à côté.

Voir l’article du Dauphiné Libéré du 26/04/2021

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

https://monumentum.fr/monument-historique/pa26000006/bonlieu-sur-roubion-abbaye-sainte-anne

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_des_chanoines_r%C3%A9guliers_de_Pr%C3%A9montr%C3%A9

https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/bonlieu-sur-roubion-eglise-du-monastere-sainte-anne/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_Sainte-Anne_de_Bonlieu-sur-Roubion

 

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