La jeunesse de Napoléon
La jeunesse de Napoléon
« Quel roman que ma vie ! »
Napoléon Bonaparte naît le 15 août 1769 à Ajaccio. Il s’en est fallu de peu qu’il ne naisse pas Français. En effet, un an plus tôt, jour pour jour, le 15 mai 1768, Gênes céda la Corse à la France par le traité de Versailles.
Pascal Paoli et la résistance corse
- Le 9 octobre 1768, les troupes du patriote Pascal Paoli battent l’armée française royaliste à Borgo.
- Le 8 mai 1769, les mêmes unités corses sont défaites à la bataille de Ponte Novo. La Corse passe sous domination militaire française.
- Le 13 juin de la même année, Pascal Paoli quitte la Corse et s’exile en Grande Bretagne.
La famille Bonaparte
Napoléon voit donc le jour dans la maison familiale, rue Malerba, à Ajaccio. Il est le fils de Carlo Maria (Charles-Marie) Buonaparte, et de Letizia (Laetitia) Ramolino. La famille de Napoléon est issue de la petite noblesse ; son père est avocat au Conseil Supérieur de Corse. Ce n’est qu’à partir de 1771 que la famille sera reconnue comme noble par ce même conseil.
Il est le deuxième enfant de la fratrie Bonaparte. Il naît après Joseph (1768) et avant Lucien (1775), Elisa (1777), Louis (1778), Pauline (1780), Caroline (1782), et Jérôme (1784). Avec l’aide du gouverneur français de l’île, le comte Louis de Marbeuf, Charles Marie obtient une bourse d’étude pour deux de ses fils, Napoléon et Joseph, au collège d’Autun. En 1779, Napoléon intègre l’Ecole militaire de Brienne, qui initie les enfants de la noblesse à la carrière des armes. C’est durant cette période qu’il fera preuve d’étonnantes dispositions pour les mathématiques, et montrera un goût prononcé pour l’Histoire. Nonobstant, pour fuir les moqueries de ses condisciples en raison de son fort accent, il s’évertuera à maîtriser la langue française. Afin d’entrer dans le rang et se confondre parmi ses copains de promotion, il lui faudra faire de gros efforts pour se débarrasser de son patois régional. Ce ne fut, certes, pas chose facile pour ce petit provincial venu de son île natale.
Les débuts de sa carrière militaire
- En octobre 1784, il rejoint la compagnie des cadets gentilshommes de l’Ecole royale du Champ de Mars à Paris.
- En 1785, Charles Marie Bonaparte décède. Il laisse une veuve et ses huit enfants sans ressources, avec de maigres subsides pour survivre. C’est à l’automne de cette même année que Napoléon est breveté Lieutenant en second. Il reçoit à cette occasion une affectation au régiment d’artillerie de La Fère, dans la garnison de Valence. Il s’ennuie, s’adonne à la lecture et se passionne pour la pensée philosophique de Rousseau.
- En 1786, il obtient son premier congé. Ce qui lui permet de retourner chez lui et de retrouver sa Corse, qu’il a quittée depuis près de huit ans. Il ne reviendra à Paris qu’en 1787.
- En 1788, il rejoint son régiment, en garnison à Auxonne, en Bourgogne.
- Le 30 novembre 1789, le décret de réunion de la Corse à la France est adopté par l’Assemblée nationale constituante ; l’île devient partie intégrante du territoire français.
- En 1789, Napoléon a vingt ans quand éclatent les premiers mouvements de la révolution. C’est une année difficile pour le jeune lieutenant Bonaparte, qui est chargé de réprimer les émeutes populaires.
- Le 14 juillet 1790, Pascal Paoli débarque à Macinaggio et reçoit un accueil triomphant ; il sera nommé par les siens président de l’administration départementale.
Napoléon regagne alors une Corse secouée par l’agitation politique. Soutenant l’action de Pascal Paoli, il y fera preuve d’une certaine ferveur patriotique et d’un nationalisme insulaire évident. Il est élu lieutenant-colonel de la garde nationale d’Ajaccio et devient une célébrité dans son île.
- En juin 1791, de retour à Auxonne, il est nommé premier lieutenant, et se voit affecté au 4ème régiment d’artillerie à Valence.
- En juillet 1792, il est envoyé à Ajaccio avec le grade de capitaine.
- En juin 1793, après s’être brouillé avec Paoli, dont les partisans ont mis à sac sa maison familiale, il est contraint de s’exiler sur le continent avec toute sa famille. Alors que celle-ci s’installe près de Toulon, Napoléon rejoint son régiment à Nice. Par la suite, il se verra confier par la Convention le commandement de l’artillerie devant Toulon, et prendra le grade de chef de bataillon. C’est à cette occasion, et grâce à ses talents d’artilleur, que sous les ordres du général Dugommier, il en chassera la flotte anglaise. Il reçoit, en récompense de ses actions militaires, le grade de général de brigade ; il n’a que vingt-quatre ans. Recevoir à cet âge une telle promotion n’a rien d’inhabituel dans une époque aussi troublée.
Maximilien de Robespierre (1758-1794) ; la chute.
Le 27 juillet 1794 (9 thermidor de l’An II du calendrier révolutionnaire), prend brusquement fin l’hégémonie de Maximilien de Robespierre. Principale figure du Comité de Salut Public, l’Incorruptible est guillotiné le lendemain, ainsi que son frère, Saint Just, Lebas et Couthon, et une vingtaine partisans de la « Terreur ». Le jour suivant, quatre-vingts sympathisants robespierristes montent à l’échafaud.
Napoléon va payer cher ses sympathies jacobines. Il est brisé dans son ascension, et la chute de Robespierre, en août 1794, va le compromettre aux yeux des nouveaux dirigeants. Alors qu’il a, depuis le mois de mars, le commandement de l’artillerie de l’armée d’Italie, et qu’il vient d’en établir le plan de campagne, il va être cassé de son grade, et même emprisonné un court moment au Fort Carré d’Antibes. Plongé dans la précarité, sans solde, il vit dans une demi-misère avec toute sa famille à nourrir.
Le Directoire et Paul-François de Barras
En 1795, Napoléon refuse sa nomination comme général d’infanterie de l’armée de l’Ouest, en charge de réprimer le soulèvement vendéen. Enfin, en octobre 1795, il est sauvé par ses amitiés avec Paul-François de Barras, général en chef de l’armée de l’Intérieur. Ce dernier fait appel à lui pour combattre les émeutes royalistes à Paris. Et le 13 Vendémiaire de l’An IV, l’artilleur Napoléon Bonaparte fait mitrailler les insurgés sur les marches de l’église Saint-Roch. Ses condisciples officiers lui attribueront le sobriquet méprisant de Général Vendémiaire. Pour ce fait d’arme, il sera promu général de division et prendra le commandement en chef de l’armée de l’Intérieur.
C’est par l’intermédiaire de Barras, dont il est devenu un intime, que Napoléon rencontre la charmante et influente Rose Marie-Josèphe Tascher de La Pagerie, veuve du général de Beauharnais, guillotiné sous la Révolution. Elle est plus âgée que lui de six ans et déjà mère de deux enfants, Eugène et Hortense (future mère de Napoléon III) ; elle est aussi la maîtresse de Barras.
Napoléon tombe amoureux fou de celle qu’il appellera dorénavant Joséphine. Il l’épouse civilement le 9 mars 1796. Grâce aux relations de sa femme, il est nommé par Barras Général en chef de l’armée d’Italie ; deux jours plus tard, il part en prendre le commandement. Un prodigieux destin commence alors ; le petit corse va marquer l’Histoire de son empreinte glorieuse pour la postérité.
19 réponses
[…] lors du siège de Toulon qu’il fait la connaissance de Napoléon Bonaparte qui, grâce à ses talents d’artilleur, met en fuite l’escadre anglaise avant de prendre la […]
[…] juin 1793, il est en désaccord avec Napoléon ; ses partisans mettent à sac la maison familiale des Bonaparte, les contraignant à […]
[…] Armée française : 35 000 hommes, commandés par le général Bonaparte. […]
[…] par un feu nourri devant le Pont d’Arcole, tandis que le second s’enlise dans les marais. Bonaparte se saisit alors d’un drapeau, et avance sur le pont, sous la mitraille, entraînant ses soldats […]
[…] Côté français : 23 000 hommes sous le commandement du général Bonaparte. […]
[…] 18 octobre 1797 (26 vendémiaire an VI) a lieu la signature du traité de Campoformio entre Napoléon Bonaparte, pour le compte de la République française, et le comte Louis de Cobentzel, représentant […]
[…] 1er juillet 1798, Napoléon Bonaparte débarque à Alexandrie, et marche aussitôt vers le Caire en traversant le […]
[…] l’autre a rassemblé ses troupes au nord de la Syrie actuelle. Comme à son habitude, Napoléon décide d’agir le premier et prend l’initiative. En février 1799, il s’empare de Gaza, […]
[…] 9 octobre 1799, à son retour d’Egypte, Napoléon Bonaparte débarque à Fréjus dans une France déchirée par les échecs du Directoire. Le pays est divisé […]
[…] de Beauharnais (10 avril 1783-5 octobre 1837), qui épousera Louis Bonaparte, un des frères de Napoléon. Elle donnera naissance au futur Napoléon III et au Duc Charles de […]
[…] victorieuse campagne d’Italie de Napoléon Bonaparte permet au Directoire de sortir vainqueur de la première coalition, et de séparer l’Autriche de […]
[…] un sénatus-consulte le 16 décembre 1809 ; le mariage religieux sera annulé l’année suivante. Napoléon ne s’en remettra jamais véritablement et il lui sera très dur de renoncer à cette […]
[…] 6 janvier : établissement d’un accord entre la France et la Suède. Cette dernière récupère la Poméranie suédoise et Rügen, en échange de son adhésion au blocus continental imposé par Napoléon. […]
[…] […]
[…] combattre les Autrichiens sur le Main et sur le Danube. Pendant ce temps, plus au sud, le général Napoléon Bonaparte affrontera les Austro-Sardes dans la fertile vallée du Pô. En fait, l’armée de Napoléon doit […]
[…] 25 février : Jean-Baptiste Jules Bernadotte propose une alliance franco-suédoise à Napoléon ; ce dernier la […]
[…] un débarquement sur le sol britannique. Le projet d’invasion est confié tout naturellement à Napoléon Bonaparte qui, tout auréolé de ses victoires, vient de se couvrir de gloire lors de la campagne d’Italie. […]
[…] de Buonaparte et de Maria-Létizia Ramolino. Elle est la plus jeune et la plus charmeuse sœur de Napoléon Iᵉʳ. Par son mariage avec Joachim Murat, Caroline Bonaparte sera grande-duchesse consort de Berg, puis […]
[…] l’ouverture des États généraux, le 5 mai 1789, et au plus tard du coup d’État de Napoléon Bonaparte, le 9 novembre 1799 (18 brumaire de l’an […]