Qui était le Vicomte de Barras ?

aiglenBARRAS

Paul François Jean Nicolas, vicomte de

(1755 – 1829)

Paul Barras

Paul Barras

Jeunesse

Paul François de Barras-Clumanc naît le 30 juin 1755 à Fox-Amphoux, en Provence. Descendant de la petite noblesse provençale, il entre dans l’armée à l’âge de seize ans. En 1778, près avoir combattu en Inde, il est fait prisonnier par les Anglais. Il revient en France en 1780.


La Sartine

Sartine-Vieux-port
Le 19 mai 1780, de retour de l’île Bourbon, Barras se trouve à bord du bateau la Sartine, qui s’échoue à l’entrée du port de Marseille. C’est de ce naufrage que naîtra la célèbre histoire marseillaise (le nom du navire ayant été déformé pour les besoins de la cause), de la sardine bouchant l’entrée du port. Puis, après un séjour au Cap jusqu’en 1783, trois ans plus tard, il quitte l’armée.


La prise de la bastille

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En 1789, il est à Paris lorsque le peuple s’empare de la bastille. Il y assiste en spectateur, par hasard, sans y prendre part. Après avoir dilapidé sa fortune, il regagne sa Provence natale, où il y assumera des responsabilités publiques. En septembre 1792, bénéficiant du désistement de Dubois-Crancé, il est élu député remplaçant du Var à la Convention ; deux mois plus tard il siège à Paris. Il y vote la mort du roi, et, après un passage assez effacé sur les bancs de la Convention, il part en province en mars 1793 avec Fréron, comme représentants en mission à l’armée d’Italie.


Siège de Toulon

Napoleon_Toulon_Edouard_DetailleC’est lors du siège de Toulon qu’il fait la connaissance de Napoléon Bonaparte qui, grâce à ses talents d’artilleur, met en fuite l’escadre anglaise avant de prendre la ville. Par la suite, Barras participe avec Stanislas Fréron à la répression sanglante contre les Toulonnais et les Marseillais. Napoléon n’y assiste pas ; il est déjà parti vers sa nouvelle affectation, comme chef de l’artillerie de l’armée d’Italie. Barras est dénoncé par les députés des Bouches-du-Rhône, pour ses actes de brutalités et de violences envers les populations assiégées. Et le 23 janvier 1794, il est rappelé à Paris par le Comité de Salut Public.


Le 9 thermidor de l’an II

Soupçonné par Robespierre de s’écarter de la justice et de manquer à ses obligations, Barras réalise la menace qui pèse sur sa tête. Il prend aussitôt une part éminente à l’arrestation de celui-ci le 9 thermidor, et deviendra, après la chute de l’Incorruptible, l’un des leaders du parti thermidorien. Ayant reçu l’ordre de commander les troupes fidèles à la Convention, il ira simplement arrêter Robespierre réfugié à l’Hôtel de Ville.


Le Directoire

  • De novembre 1794 à mars 1795, il est membre du Comité de sûreté générale.
  • Il devient président de la Convention en février 1795 ; il est réhabilité au sein de l’armée, au grade de général de brigade, en août 1795. Il siège désormais au sommet de la vie politique.

Robespierre_echafaud


Le 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795)

Whiff of Grapeshot
En tant que commandant en chef de l’armée de l’Intérieur, il s’oppose aux insurrections royalistes. Aidé par l’artilleur Napoléon Bonaparte, qui n’hésite pas à faire mitrailler la foule avec ses canons, il écrase la révolte des sections insurgées. Reconnu comme le sauveur de la République par ses pairs, il est élu membre du Directoire le 1er novembre 1795 ; il y restera jusqu’à la fin du régime, le 18 brumaire.


Barras et Napoléon

Barras aura une grande influence sur la carrière de Napoléon : il va lui accorder sa bienveillance et sa protection. Leur rencontre sera déterminante. Sans la Révolution et sans son intervention, le destin du jeune Bonaparte n’aurait peut-être pas été le même. Ce sont les choix de Barras qui vont lui servir de tremplin et provoquer l’ascension qu’on lui connaît. Barras va dans un premier temps lui faire épouser sa maîtresse, Marie-Josèphe-Rose de Tascher de La Pagerie, veuve Beauharnais, et lui confier ensuite le commandement de l’armée d’Italie où il va se couvrir de gloire.
Barras est à l’image du Directoire, avec ses vices et sa corruption. Il aime le luxe, et on le prétend volage. Il est modéré dans ses décisions et s’allie volontiers avec toutes les forces en présence ; il sera même accusé de mener double jeu. A la tête du Directoire, avec Reubell et La Réveillère, il forme une sorte de triumvirat. Pour renforcer leur pouvoir contre les Jacobins et les royalistes, ils organisent, avec le soutien de l’armée, le coup d’Etat du 18 fructidor An V (4 septembre 1797), et celui du 22 floréal an VI (11 mai 1798). Ils écartent du même coup deux de leurs collègues (Barthélemy et Lazare Carnot), le Président du Conseil des Anciens (André-Daniel Laffon de Ladebat), ainsi qu’un grand nombre de membres des deux Conseils, soupçonnés d’appartenances royalistes.


Le coup d’État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797).
Le 18 fructidor An V est un coup d’Etat, fomenté et exécuté par les trois directeurs à la tête du Directoire (dont Paul Barras), et aidé par l’armée. Il est dirigé contre les Jacobins et les royalistes, qui sont devenus majoritaires dans le Conseil des Cinq-Cents et dans le Conseil des Anciens. Il permettra un renforcement du pouvoir exécutif à l’encontre du législatif.


Le coup d’État du 22 floréal an VI (11 mai 1798).
Le 22 floréal An VI est un coup d’Etat dirigé contre les Jacobins, qui viennent de remporter les élections d’avril. Ce qui inquiète fortement le Directoire thermidorien de Barras, Reubell, et La Révellière-Lépeaux. Ceux-ci, profitant de la majorité qu’ils détiennent pour quelques jours encore aux Conseils, créent le 4 mai une commission qui invalidera l’élection des 106 députés Jacobins.


  • En juillet 1797, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (1754-1838) est nommé par Paul Barras ministre des Relations Extérieures.
  • Le 19 mai 1798, Napoléon Bonaparte, qui vient de se couvrir de gloire en Italie, appareille pour l’Egypte avec un corps expéditionnaire de 37 000 hommes.
  • En juillet 1799, Barras nomme Joseph Fouché ministre de la Police Générale.
  • En 1799, les élections et les défaites militaires affaiblissent le Directoire. Barras prend des contacts avec les Bourbons, et entame des négociations en vue d’une restauration de la royauté de Louis XVIII. Prévenu du coup d’Etat du 18 brumaire An VIII, c’est avec une infime prudence qu’il accueille Napoléon à son retour d’Egypte. Puis il s’efface.

Le coup d’Etat du 18 brumaire An VIII (9 novembre 1799).
Le 18 brumaire An VIII est un coup d’Etat qui permet au général Napoléon Bonaparte et à ses amis, politiques, financiers et militaires, de renverser le régime corrompu du Directoire. L’incapacité de ses dirigeants à s’opposer à ses ennemis, intérieurs et extérieurs, pousse Bonaparte et ses soutiens à s’emparer du pouvoir en établissant le Consulat.


  • En 1801, Paul Barras, tenu à l’écart, se retire dans son château de Grosbois ; il lui est ordonné de ne pas approcher de Paris à moins de 40 lieues.
Château de Grosbois

Château de Grosbois

  • En 1805, il obtient l’autorisation de résider en Provence et s’installe aux Aygalades, dans la banlieue marseillaise.
  • En 1810, il est exilé à Rome, soupçonné de comploter, une nouvelle fois, pour le rétablissement des Bourbons.
Maison-mort-barras

(Rue de Chaillot, maison où mourut Barras)

Ce n’est qu’après la chute de l’Empire qu’il rentre en France. Il s’installe dans l’ancien couvent de Sainte-Périne, rue de Chaillot, où il mènera une vie luxueuse.

  • Il meurt le 29 janvier 1829. Sa tombe se trouve au cimetière du Père Lachaise, division 28.
Tombe de Barras

Tombe de Barras

aigle

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9 réponses

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