Le siège de Port Hudson
LA GUERRE DE SÉCESSION
(1861-1865)
LE SIÈGE DE PORT HUDSON
Du 22 mai au 9 juillet 1863
Paroisses de Bâton-Rouge Est et de Feliciana Est, Louisiane
Le siège de Port Hudson s’est déroulé sur les rives du Mississippi, en Louisiane, entre le 21 mai et le 9 juillet 1863, durant la guerre civile américaine. Les troupes de l’Armée de l’Union attaquèrent et encerclèrent la ville de Port Hudson, afin d’avoir la maîtrise du fleuve Mississippi.
Ce siège représente le dernier engagement dans la campagne du Bas-Mississippi (ou campagne de la vallée du Mississippi) de l’Union.
SOMMAIRE
Le siège de Port Hudson se déroule en même temps que l’offensive d’Ulysses Simpson Grant sur le bastion confédéré de Vicksburg, sur le Mississippi.
L’armée de l’Union de Nathaniel Prentice Banks se dirige vers la place-forte confédérée de Port Hudson, sur le fleuve Mississippi, et l’attaque.
Le 27 mai 1863, tous les assauts ayant été repoussés, les forces nordistes commencent un siège qui durera 48 jours.
Le 14 juin, Nathaniel Banks renouvelle son assaut, mais la solide défense de Port Hudson repousse une fois de plus les assaillants fédéraux.
Le 9 juillet 1863, la garnison apprend la reddition (datant du 4 juillet) du général confédéré John Clifford Pemberton, à Vicksburg. Toute résistance devenue vaine, le général Franklin Gardner (le commandant confédéré de Port Hudson) est contraint de capituler.
La chute de Port Hudson laisse ainsi à l’Union le contrôle de la navigation sur le Mississippi, depuis sa source jusqu’à La Nouvelle-Orléans.
« L’État du Pélican » 18ème État Capitale : Baton Rouge Date d’entrée dans l’Union : 30 avril 1812. En 1682, René-Robert Cavelier de La Salle, arrivé de la Nouvelle-France, parcourt le bassin du Mississippi jusqu’à son embouchure, et nomme cet immense contrée « Louisiane », en l’Honneur du roi de France Louis XIV. Au 18ème siècle, la Louisiane s’étend des grands lacs jusqu’au Golfe du Mexique. Avant la guerre civile, la Louisiane est un État esclavagiste. Les esclaves afro-américains forment la majorité de la population lors de la période coloniale Franco-espagnole du 18ème siècle. En 1860, 47% de la population est réduite en esclavage ; c’est aussi l’État qui rassemble la plus grande masse d’hommes noirs libres des États-Unis. Lors de la Sécession, la Louisiane est partagée. Si une grande partie de la population créole blanche de l’État se porte en faveur du droit des États du Sud et de l’esclavage, une minorité, qui a des intérêts commerciaux, manifeste son soutien à l’Union. La Louisiane fait sécession le 26 janvier 1861. La plus grande ville de l’État, la plus stratégique aussi, la Nouvelle-Orléans, est prise par les forces du Nord le 25 avril 1862. De nombreuses batailles auront lieu sur son sol, notamment pour la prise des forts Pikes, Jackson et St. Philip. Ainsi que la Prise de la Nouvelle Orléans (1er mai 1862), la Bataille de Baton Rouge (le 5 août 1862), le Siège de Port Hudson (du 21 mai au 9 juillet 1863), la bataille de Mansfield (le 8 avril 1864) etc,..
CONTEXTE
Depuis le début de la guerre civile américaine, le 12 avril 1861 (bombardement de Fort Sumter, Charleston, Caroline du Sud), les deux camps belligérants ont pour priorité le contrôle du fleuve Mississippi qui s’avère être d’un enjeu stratégique majeur. Le Sud, qui transporte ses marchandises essentielles pour sa survie, doit en conserver la maîtrise. Quant au Nord, lui, il veut couper cette voie de ravitaillement, ouvrir une brèche pour diviser les États confédérés.
Pour le Sud, la partie du fleuve qui inclut son confluent avec la Rivière Rouge (ou souvent appelée Rivière Rouge du Sud) est vitale. C’est la principale voie d’approvisionnement de la Confédération entre l’est et l’ouest : le sel, le bétail et les chevaux y circulent. Les bateaux naviguent en descendant le courant depuis la région occidentale du Trans-Mississippi ; dans le sens opposé, ce sont des hommes et des munitions qui montent de l’Est.
Une deuxième flotte de l’Union, commandée par Charles H. Davis, bat les forces fluviales confédérées lors de la bataille Memphis, dans le Tennessee, et occupe la ville. Pour conserver le contrôle de la partie centrale du fleuve, le Sud fortifie ses positions à Vicksburg et à Port Hudson.
En mai 1863, les forces navales et terrestres de l’Union débutent une campagne pour s’assurer le contrôle du fleuve Mississippi dans son intégralité.
Une armée, placée sous les ordres d’Ulysses S. Grant, commence à s’attaquer aux positions sudistes fortifiées de Vicksburg (la partie la plus septentrionale du fleuve, toujours entre les mains de la Confédération).
À peu près au même moment, une autre armée de l’Union, commandée par Nathaniel P. Banks, se met en route vers Port Hudson, qui se trouve à l’extrémité sud.
Le 21 mai, les troupes de Bank affrontent les forces confédérées au cours de la bataille de Plains Store.
Le 23 mai, l’armée nordiste de Bank, dont les effectifs viennent de passer de 30 000 à 40 000 hommes, encercle les défenses de Port Hudson. Banks espère en venir à bout assez vite, puis aller plus au nord, à Vicksburg, pour renforcer les forces de Grant.
La garnison confédérée de Port Hudson compte environ 7500 hommes. Elle est commandée par le major-général Franklin Gardner, un homme du Nord, né à New-York.
Celui-ci a pour mission de tenir la position aussi longtemps que possible pour empêcher les troupes de Banks de rejoindre celles de Grant. En outre, il doit aussi conserver le contrôle de cette partie du Mississippi.
ARMÉES & FORCES EN PRÉSENCE
POUR LE NORD
L’armée du Golfe est une armée de l’Union créé à la suite de la capture de la Nouvelle Orléans par le capitaine David G. Farragut, en 1862. Elle a opéré dans la région des côtes du Golfe, contrôlée par les forces de l’Union. Elle a principalement combattu en Louisiane et Alabama. Le Major général Nathaniel P. Banks commandera l’armée du Golfe pendant la majeure partie des opérations, du 15 décembre 1862 au 23 septembre 1864. Cette armée participera aux batailles de Fort Bisland, Irish Bend, Port Hudson, et la campagne de le Rivière Rouge.
L’armée du Golfe est commandée par Nathaniel Prentice Banks (1816-1894), et compte environ 40 000 hommes.
POUR LE SUD
L’armée de Louisiane occidentale est une composante de l’armée des États confédérés pendant la guerre civile américaine. Elle a combattu lors de toutes les batailles majeures pendant la campagne du major général de l’Union Nathaniel P. Banks pour capturer Port Hudson, en Louisiane. Pour la plus grande partie de son action, elle fut placée sous le commandement du major général Richard Taylor. La bataille de Mansfield, en avril 1864, sera sa plus grande victoire. Le 17 juin 1864, le major général John G. Walker remplace le général Taylor au commandement de l’armée de Louisiane occidentale. Taylor, lui, est promu lieutenant général et affecté à l’armée du Tennessee, plus importante. En septembre et octobre 1864, l’infanterie de l’armée de Louisiane occidentale mène une campagne dans le sud de l’Arkansas. Le 26 mai 1865, l’armée se rend avec l’ensemble des troupes évoluant sur le théâtre du Trans-Mississippi.
La garnison de Port Hudson est commandée par Franklin Kitchell Gardner (1823-1873), et compte environ 7500 hommes.
DÉROULEMENT DE LA BATAILLE
Le 27 mai 1863, dès le matin, les forces unionistes de Nathaniel Prentice Banks lancent de puissants assauts contre les longues lignes de fortifications confédérées. Les Fédéraux se battent sur un terrain accidenté, entravé par des branchages et des amas d’obstacles de toutes sortes. Leur assaut se déroule sous les feux croisés meurtriers de l’artillerie et des fusils sudistes. L’attaque de l’Union est mal coordonnée. Dans ce désordre, les défenseurs de Port Hudson n’ont pas de mal à les repousser, leur occasionnant de lourdes pertes.
L’assaut est un échec ; les charges contre les positions sudistes bien défendues sont sanglantes. Pour affronter les fortins confédérés, le général William Dwight lance alors dans la bataille deux régiments de soldats afro-américains (le 1st Regiment Louisiana Native Guard et le 3rd Regiment Louisiana Native Guard).
Les hommes de ces deux unités avaient jusqu’alors été affectés à des travaux de terrassement. Pour venir donner l’assaut contre les défenses ennemies, ils doivent courir depuis leur chantier en utilisant un pont de bateaux à découvert, sous le feu des balles sudistes. Puis il leur faut passer sous une falaise bien défendue, longer les bords d’un marécage excluant tout déploiement. Les tirs ennemis font des massacres terribles dans les rangs des Afro-américains, qui sont repoussés par 3 fois.
Les généraux de l’Union Thomas W. Sherman et Neal S. Dow sont tous deux gravement blessés et Edward P. Chapin trouvera la mort dans l’attaque.
Le 14 juin, les soldats de Nathaniel Banks exécutent un second assaut tout aussi aléatoire ; c’est un nouvel échec. L’Union déplore de nombreuses victimes (mortes ou blessées), dont le commandant de la division, le brigadier-général Halbert E. Paine, qui est touché et qui perd une jambe.
Ces attaques sont parmi les plus meurtrières de la Guerre Civile. Dès 1862, les Confédérés débutèrent à installer de solides défenses. Pour consolider leurs ouvrages, ils ont alors construit une série de fortifications en terre.
Les défenses sophistiquées qu’ils ont construites, et le terrain abrupt de la zone, aident les Sudistes à garder le contrôle de cette partie du Mississippi. Les Nordistes n’ont alors d’autre choix que d’assiéger Port Hudson pour contrôler le fleuve.
Les combats à Port Hudson sont un parfait exemple de l’importance de l’artillerie sur le déroulement d’un siège.
L’Armée de l’Union adapte l’engagement de l’artillerie et des tireurs d’élite afin d’empêcher tout ravitaillement des défenseurs ; la Navy ajoute au bombardement le grondement de ses puissants canons de marine.
Les confédérés répondent coup par coup aux tirs de l’Union, faisant feu au moyen de leurs propres fusils et par des tirs soutenus de leur artillerie.
Étant donné le danger de ce type de combats, chaque camp élève des ouvrages en terre afin de se protéger.
Le siège de Port Hudson entraîne de multiples souffrances et privations pour les deux belligérants. Mais avant le mois de juillet, les Confédérés sont en bien plus mauvaise posture que les Fédéraux.
Ils manquent d’approvisionnement ; ils ont épuisé leurs réserves de nourriture et de munitions. Aux combats il faut rajouter les maladies, qui ont considérablement affaibli les effectifs et réduit le nombre d’hommes capables de défendre les tranchées.
Lorsque le général Franklin Gardner apprend la capitulation de Vicksburg, il se rend à l’évidence : sa situation est compromise, et il serait vain de poursuivre la lutte.
Le 9 juillet 1863, après 48 jours de combats, les conditions de la capitulation sont négociées. La garnison de Port Hudson se rend au capitaine Thornton A. Jenkins, l’amiral David Farragut se trouvant alors à La Nouvelle-Orléans.
PERTES
POUR LE NORD
Sur un effectif d’environ 40 000 hommes, L’armée du Golfe de l’Union déplorera la perte de 707 tués au combat, 3336 blessés, 319 disparus, et environ 5000 morts de maladie.
POUR LE SUD
Sur un effectif d’environ 705 hommes, la garnison de Port Hudson déplorera la perte de 750 tués et blessés, 250 morts de maladie ; 6340 se sont rendus. Plus de 6 500 Confédérés seront envoyés en détention dans le Nord.
CONSÉQUENCES
La capitulation de Port Hudson donne à l’Union le contrôle du fleuve Mississippi, coupant les communications entre les États de l’ouest et ceux de l’est de la Confédération.
IN MEMORY
Hiram E. Allen a combattu pour le Nord pendant la guerre de Sécession. Cette photo a été prise juste avant sa mort, à Port Hudson, en Louisiane, le 28 mai 1863.
&
McClure s’enrôle à Dadeville, Alabama, le 10 février 1862. Il est capturé lors de la capitulation de Port Hudson en 1863, et sera quelque temps après libéré sur parole. En avril 1864, Elias McClure sert au fort Powell, en Alabama. En 1864, au cours de la campagne d’Atlanta, il est blessé par balle au bras gauche. Il sera libéré de l’armée le 10 août 1864.
&
Peak s’enrôle au camp Moore, en Louisiane, le 7 juillet 1861, pour une durée de service d’un an, mais il sera libéré le 9 janvier 1863, parce qu’il avait moins de 18 ans. Plus tard, il s’enrôlera dans la compagnie D du 9ème régiment de Cavalerie de Louisiane, et sera capturé à Port Hudson. Il se trouve à l’hôpital à la fin de la guerre et ne prêtera jamais le serment d’allégeance. Il meurt en 1920 et est enterré à Walker, paroisse de Livingston, en Louisiane.
Sources :
La « Guerre de Sécession », de Ken Burns.
Cet article comporte des extraits de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard.)
Photos publiques Facebook
https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_Port_Hudson
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