La bibliothèque d’Hadrien

LES TÉMOINS DU PASSÉ

ANTIQUITÉ

Hadrien

LA BIBLIOTHÈQUE D’HADRIEN

La bibliothèque d’Hadrien

NOM : bibliothèque d’Hadrien.

TYPE : site archéologique.

STYLE : architecture romaine.

ÉTAT : ruines, vestiges.

DÉBUT DE CONSTRUCTION : 132 ap. J-C.

FIN DE CONSTRUCTION : les travaux ne s’achèvent que vers 134 ap. J-C.

MATÉRIAU : marbre « pentélique » et marbre « cipolin ».

Le Pentélique est une montagne grecque située en Attique, au nord-est d’Athènes. Dans l’Antiquité, le Pentélique était renommé pour son marbre. Un matériau noble qui a servi à la construction de l’Acropole et à d’autres édifices de l’Athènes antique, ainsi qu’à plusieurs sculpteurs attiques. Aujourd’hui (depuis les années 1980), ce marbre est toujours utilisé pour la restauration du Parthénon.

Marbre « cipolin » : variété de marbre utilisée par les Romains.

COMMANDITAIRE : Hadrien (76-138 de notre ère).

« Hadrien, après avoir construit de nombreux bâtiments remarquables à Athènes, organisa des jeux et érigea une bibliothèque d’une construction merveilleuse. »

Jérôme de Stridon, Chronique « 227ème Olympiade » (129-132 ap J.-C.)

DYNASTIE : les Antonins.

LA DYNASTIE DES ANTONINS

Les Antonins sont une dynastie d’empereurs romains qui ont régné entre 96 et 192 apr. J.-C.

Les cinq premiers empereurs du siècle d’or des Antonins entrent dans l’histoire sous le nom des « Cinq bons empereurs » : Nerva, Trajan, Hadrien, Antonin le pieux, et Marc Aurèle.

Ce sera une période de paix et de stabilité relatives ; malheureusement, elle sera suivie d’une période d’empereurs moins puissants et d’insécurité.

Lire : les forums de Trajan et de Nerva.

DESTINATION INITIALE : bibliothèque monumentale (elle aurait rassemblé plus de 20 000 rouleaux).

« Hadrien fit également construire d’autres édifices pour les Athéniens… le plus célèbre d’entre eux étant une centaine de piliers en marbre phrygien. Les murs sont également construits avec le même matériau que les cloîtres. Il y a des pièces ornées d’un toit doré et de pierres d’albâtre, ainsi que de statues et de peintures. On y conserve des livres. »

Pausanias, Description de la Grèce (I.18.9)

DESTINATION ACTUELLE : vestiges, ruines, ouverts à la visite.

DIMENSIONS : le monument est quadrangulaire et entouré de murs sur chaque côté. Il s’étend sur plus de 10 000 m2 (122m × 82m).

ÉPOQUE : Romaine.

LIEU DE CONSTRUCTION : dans l’Agora romaine. L’Agora Romaine est située au nord de l’Acropole d’Athènes, dans le charmant quartier de Plaka, proche de l’Agora antique.

A l’époque classique, l’Agora était la place publique, le centre administratif, religieux et commercial de la cité. C’était le principal espace public des villes grecques antiques et le siège de l’assemblée du peuple. Il était doté souvent de portiques, de temples, et de statues.

PROTECTION : l’Acropole d’Athènes est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1987. C’est actuellement l’un des sites touristiques les plus visités du monde.

PROPRIÉTAIRE : la Grèce.

RÉGION : péninsule de l’Attique, à l’extrémité sud-est de la Grèce centrale.

VILLE : Athènes.

PAYS : Grèce.

ATHÈNES

Athènes est la plus grande ville, ainsi que la capitale de la Grèce. En 2011, sur une superficie de 39 km2, elle comptait 664 046 habitants intra-muros.

Son aire urbaine, le Grand Athènes (qui comprend notamment le port du Pirée) en compte plus de 4 millions.

Berceau de la civilisation occidentale, Athènes est dotée d’un riche passé. La ville est aujourd’hui le cœur politique, économique et culturel de la République hellénique. La plupart des institutions, comme le Parlement, la Cour de cassation et le siège du Gouvernement, se trouvent dans la capitale.

L’Agora Romaine se situe au Nord de l’Acropole d’Athènes. Le site se trouve à 122 km de Mycènes, à 140 km du Port de Nauplie, à 141 km du théâtre d’Epidaure, à 292 km d’Olympie, et à 503 km de Thessalonique (sources Google Maps).

LES PÉRIODES DE L’HISTOIRE DE LA GRÈCE ANTIQUE

Armure complète comprenant casque, cuirasse, verges, bouclier et lance. Matériel de transport suspendu aux lances. Acropole de Mycènes, XIIe siècle avant J.-C. Style mycénien, de la « Maison du Cratère des guerriers ».

ÉPOQUE ARCHAÏQUE

L’époque archaïque est une période historique qui précède l’époque classique et succède aux âges obscurs. Ses limites chronologiques et sa définition précise diffèrent selon les spécialistes. Son début est situé quelque part au VIIIème siècle av. J.-C. (entre 800 et 700 av. J.-C.), ce qui représente la date présumée des premiers jeux olympiques antiques. On retient souvent 776 av. J.-C. comme point de repère, sa fin étant souvent située à l’époque des Guerres médiques (490 av. J.-C. – 479 av. J.-C).

ÉPOQUE CLASSIQUE

L’époque classique est une période de l’histoire de la Grèce antique qui se situe entre l’époque archaïque et l’époque hellénistique. Elle correspond à la majeure partie des Vème et IVème siècles av. J.-C. ; c’est-à-dire, chronologiquement, depuis la victoire grecque de Salamine contre les Perses, en 480 av. J.-C., jusqu’à la mort d’Alexandre le Grand en 323 av. J.-C.

ÉPOQUE HELLÉNISTIQUE

L’époque hellénistique est une période chronologique de l’histoire antique de la Grèce antique. Elle représente une ère de l’histoire, mais également de celle des autres civilisations qui sont alors dominées par des dynasties d’origine gréco-macédonienne (Égypte, Phénicie, Mésopotamie, Perse, etc.). L’époque hellénistique s’étend de la fin de l’époque classique (soit à la mort d’Alexandre le Grand, en 323 av. J.-C.) à la défaite de Cléopâtre VII à la bataille d’Actium (en 31 av. J.-C.) et son suicide l’année suivante. Cet événement marque l’aboutissement de la domination romaine sur le monde grec.

DOMINATION ROMAINE

La période de domination romaine en Grèce s’étend conventionnellement de 146 av. J. -C. (après la mise à sac de Corinthe par Lucius Mummius Achaicus), jusqu’à la reconstruction de Byzance par Constantin Ier et sa proclamation en tant que seconde capitale de l’Empire romain, en 330 après. J. -C.


HISTORIQUE

La bibliothèque d’Hadrien, à Athènes, est un édifice construit en l’an 132 ap. J.-C, sous le règne de l’empereur Hadrien (qui lui a donné son nom). Elle était également connue sous le nom de « Bibliothèque aux cent colonnes ». Les ruines sont le reflet de l’ambition d’Hadrien de faire d’Athènes le centre culturel de son empire.

ANTIQUITÉ TARDIVE

En 267, Athènes est pillée par les Hérules ; l’édifice est endommagé dans la violence du saccage.

Au début du Vème siècle (soit plus d’un siècle et demi après avoir été dévasté par les Hérules), il est restauré par le préfet d’Illyrie, Herculius (408-410).

Il semblerait (au vu d’un certain nombre d’éléments archéologiques) que le site ait peut-être continué à fonctionner après 267 et durant le IVème siècle ; probablement à la fois comme bibliothèque et comme sanctuaire. Il a sans doute aussi logé une garnison…

Il est possible que la restauration dirigée par Herculius soit intervenue en 396, après le pillage de la ville par les Wisigoths d’Alaric II.

RENAISSANCE A L’ÉPOQUE BYZANTINE

Au début du Vème siècle, au cours de la restauration menée par Herculius, on bâtit sur la place centrale une église « tétraconque ». D’une architecture élaborée (qui peut être comparée à celle de la basilique Saint-Laurent de Milan), le « tétraconque » occupe une place importante au sein d’un complexe impérial. C’est une des premières églises de la ville, et sans doute la première cathédrale, dédiée à l’archange Saint Michel.

ARCHITECTURE EN TÉTRACONQUE :

C’est un plan quadrilobé (en quatre-feuilles), notamment pour les édifices religieux à plan centré, ou pour les grandes salles d’apparat des palais de l’Antiquité tardive : depuis 284 (avènement de Dioclétien), ou 330 (fondation de Constantinople), jusqu’au VIIIème siècle (750, prise de pouvoir des Abbassides ; et 800, invasions et instauration de l’Empire carolingien).

Plan au sol du tétraconque, avec des vestiges de colonnade.

Par la suite apparaissent aussi, au VIIème siècle, une basilique à trois nefs, puis au XIIème siècle une cathédrale, la première de la cité athénienne, connue sous le nom de Megali Panagia. Les traces de l’existence de ces trois bâtiments sont encore visibles de nos jours.

A l’inverse, il ne subsiste aucun élément de l’église Agios Asomatos sta Skalia (édifiée contre la façade nord de la bibliothèque à la même époque que la cathédrale).

ÉPOQUE CONTEMPORAINE

Tombé dans l’oubli, le site est redécouvert par des archéologues en 1885. Ce n’est qu’à ce moment-là que le bâtiment sera largement dégagé ; jusque-alors, seules quelques colonnes de façade apparaissaient.

Le site, voisin de la place Monastiráki, est aujourd’hui un des endroits archéologiques touristiques d’Athènes. La bibliothèque d’Hadrien est proche de la Mosquée Fethiye.

PRÉSENTATION

Juste au nord de l’Agora romaine (séparée par le « décumanus », axe de communication des parties Est et Ouest d’Athènes) se trouvait une autre grande cour péristyle de la même taille : la bibliothèque d’Hadrien (construite en 132 ap J.-C). Sa façade de 100 colonnes et ses hauts murs d’enceinte furent créés pour marquer les esprits.

Le « decumanus » est un axe est-ouest dans une ville romaine.

Un péristyle est une galerie de colonnes faisant le tour extérieur (entièrement ou partiellement sous la forme d’un porche) ou intérieur d’un édifice. Un édifice entouré par un péristyle est un périptère.

Un périptère est un édifice entouré de rangées de colonnes sur toutes ses faces.

Le site de la bibliothèque était constitué de trois parties :

1 – une entrée unique, composée d’un propylée à colonnes corinthiennes.

2 – une grande cour d’environ 5 000 m2 (82 × 60 m), entourée de portiques, s’ouvrant de chaque côté, sur la longueur, sur trois exèdres.

3 – une suite de salles sur la longueur du mur Est. Dans la salle du centre (23 × 16 m), le mur du fond était percé de niches.

La place était entourée d’un mur de calcaire crépi de trente pieds de haut (environ 9 mètres), recouvert à l’intérieur de dalles de marbre (les cavités pour l’ancrage des pinces sont encore visibles).

Autour de cette ceinture se trouvaient (comme en témoigne Pausanias) cent colonnes venues de Phrygie. Séparées de ce péristyle par une rangée de deux colonnes, il y avait trois exèdres : un renfoncement rectangulaire central et deux semi-circulaires. C’était un lieu de rencontre où l’on pouvait lire et discuter (un bassin d’ornement et un jardin agrémentaient le centre de la cour).

Exèdres : salle, souvent semi-circulaire, dotée de sièges, où l’on conversait.

On entrait dans cette cour par un propylée (porte d’entrée monumentale) composé de quatre colonnes corinthiennes en marbre jaspé (restauration des colonnes ci-dessous).

Sur la façade du mur principal occidental (en marbre pentélique) s’élevaient quatorze colonnes corinthiennes en marbre « cipolin » vert, du sud de l’Eubée (Île située en mer Égée, en face de l’Attique et de la Béotie. Elle en est séparée par le détroit de l’Euripe).

A gauche du porche, les sept colonnes sont toujours debout et, à l’instar de celles du Forum de Nerva, sont en ressaut (saillie qui interrompt un plan horizontal). L’entablement et l’attique (effectuant la saillie du mur avec les colonnes qui se positionnaient sur un haut socle) soutenaient des statues. La façade ressemblait à l’Arc d’Hadrien, qui était doté des mêmes colonnes indépendantes sur des piédestaux. Celui-ci est de la même date, et peut-être du même architecte.

Attique : petit étage placé au sommet d’un édifice, au-dessus d’une frise. Couronnement au-dessus d’un arc de triomphe. Entablement : partie horizontale de l’architecture classique qui surmonte une colonnade et comprend l’architrave, la frise et la corniche.

La bibliothèque elle-même se trouvait en face de l’entrée, le long du mur Est. Sur chaque côté, on trouvait les salles de lecture et les salles de cours.

La première rangée de meubles qui abritaient les rouleaux est encore visible ; il se pourrait qu’il y ait eu trois niveaux ; chacun d’eux abritait des niches pour une soixantaine de bibliothèques. Les manuscrits conservés provenaient des quatre coins du monde grec, et comprenaient des ouvrages de philosophie, de sciences, de poésie, d’histoire, ou encore de littérature.

Le bâtiment était donc reconnu à la fois comme forum, bibliothèque, dépôt d’archives, « palestre », ou encore comme un temple du culte de l’Empereur.

Palestre : c’est la partie du gymnase antique chez les Romains où l’on s’exerçait aux sports, et qui se composait d’une cour et de locaux annexes.

Il pourrait encore avoir été un « panthéon », ou un « panhellénion » (rassemblement de tous les Grecs). Il paraît cependant difficile de lui attribuer un nom définitif.

Sources :

Photos Éric Cheucle

Mes photos

Photos publiques Facebook

https://fr.wikipedia.org/wiki/Acropole_d%27Ath%C3%A8nes

https://www.athenes.fr/agora-romaine

https://fr.wikipedia.org/wiki/Agora_romaine

https://fr.wikipedia.org/wiki/Biblioth%C3%A8que_d%27Hadrien

http://monumentsathenes.com/bibliotheque-hadrien

https://www.thisisathens.org/fr/antiquites/hadrians-bibliotheque

https://www.ulysses.travel/bibliotheque-dhadrien-athenes/

https://www.athenes.fr/bibliotheque-hadrien

https://penelope-uchicago-edu.translate.goog/~grout/Encyclopaedia_romana/greece/architecture/library.html?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=rq

 

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