Le site d’Olympie
LES TÉMOINS DU PASSÉ
ANTIQUITÉ
LE SITE D’OLYMPIE
NOM : site archéologique d’Olympie.
TYPE : culturel.
ÉTAT : vestiges, ruines (fouilles archéologiques).
DESTINATION : centre religieux (sanctuaire dédié à Zeus). Le site d’Olympie fut habité dès la préhistoire, et le culte de Zeus s’y implanta dès le Xème siècle av. J.-C.
ÉPOQUE : Le site semble avoir été occupé de manière continue depuis le début du IIIème millénaire av. J.-C.
PROTECTION : le site est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial depuis 1989 (13ème session).
RÉGION : Nord-est du Péloponnèse.
PAYS : Grèce.
LOCALISATION
Olympie est un centre religieux de la Grèce qui se situe dans le Péloponnèse, dans une petite plaine de l’Élide, sur la rive droite de l’Alphée et au pied du Mont Cronion.
Le site se trouve actuellement sur la petite cité moderne d’Olympie, à environ 18 km de la ville de Pýrgos et de la mer Ionienne. À l’emplacement du site, il y avait l’Altis (le bois sacré) et l’Autel de Zeus. Le stade lui-même était au centre d’un bois d’oliviers sauvages.
Le sanctuaire de l’Altis (partie consacrée aux dieux) abritait l’un des plus forts rassemblements de chefs-d’œuvre du monde antique. Hormis des temples, on y trouve de nombreux vestiges de toutes les installations sportives destinées à la célébration des Jeux Olympiques, qui eurent lieu tous les quatre ans à partir de 776 av. J.-C. (date de la paix entre Lycurgue, roi et législateur de Sparte, et le roi Iphitos, en Élide). Au moment de ces Jeux, on estime à plus de 40 000 le nombre de personnes présentes sur le site (athlètes, spectateurs, marchands, artisans, poètes, sculpteurs et architectes). Aujourd’hui encore, la flamme olympique y est allumée quelques mois avant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques modernes.
Le mot « Olympie » est issu du mot « Olympe ». C’est le nom de la plus haute montagne de Grèce, considérée comme le lieu de résidence des dieux de la mythologie grecque.
Le site d’Olympie a accueilli les Jeux Olympiques durant l’Antiquité.
Toutes les découvertes archéologiques sont regroupées au musée archéologique d’Olympie.
Le site d’Olympie se trouve à 190 km de Mycènes, à 197 km de Nauplie, à 211 km de Corinthe, à 223 km du Théâtre d’Epidaure, à 290 km d’Athènes, et à 583 km de Thessalonique (sources Google Maps).
ÉPOQUE ARCHAÏQUE L’époque archaïque est une période historique qui précède l’époque classique et succède aux âges obscurs. Ses limites chronologiques et sa définition précise diffèrent selon les spécialistes. Son début est situé quelque part au VIIIème siècle av. J.-C. (entre 800 et 700 av. J.-C.), ce qui représente la date présumée des premiers jeux olympiques antiques. On retient souvent 776 av. J.-C. comme point de repère, sa fin étant souvent située à l’époque des Guerres médiques (490 av. J.-C. – 479 av. J.-C). ÉPOQUE CLASSIQUE L’époque classique est une période de l’histoire de la Grèce antique qui se situe entre l’époque archaïque et l’époque hellénistique. Elle correspond à la majeure partie des Vème et IVème siècles av. J.-C. ; c’est-à-dire, chronologiquement, depuis la victoire grecque de Salamine contre les Perses, en 480 av. J.-C., jusqu’à la mort d’Alexandre le Grand en 323 av. J.-C. ÉPOQUE HELLÉNISTIQUE L’époque hellénistique est une période chronologique de l’histoire antique de la Grèce antique. Elle représente une ère de l’histoire, mais également de celle des autres civilisations qui sont alors dominées par des dynasties d’origine gréco-macédonienne (Égypte, Phénicie, Mésopotamie, Perse, etc.). L’époque hellénistique s’étend de la fin de l’époque classique (soit à la mort d’Alexandre le Grand, en 323 av. J.-C.) à la défaite de Cléopâtre VII à la bataille d’Actium (en 31 av. J.-C.) et son suicide l’année suivante. Cet événement marque l’aboutissement de la domination romaine sur le monde grec. DOMINATION ROMAINE La période de domination romaine en Grèce s’étend conventionnellement de 146 av. J. -C. (après la mise à sac de Corinthe par Lucius Mummius Achaicus), jusqu’à la reconstruction de Byzance par Constantin Ier et sa proclamation en tant que seconde capitale de l’Empire romain, en 330 après. J. -C.
LES JEUX OLYMPIQUES DE LA GRÈCE ANTIQUE
LES JEUX PANHELLÉNIQUES
Depuis 776 avant J.-C., ils concernaient l’ensemble du monde grec et se célébraient tous les quatre ans à Olympie, en l’honneur de Zeus. Les jeux comprenaient non seulement des épreuves sportives, mais aussi des concours musicaux et littéraires.
Les quatre grands sanctuaires panhelléniques les plus réputés sont ceux de Delphes, d’Olympie, de Corinthe et de Némée.
Décernée aux dieux et aux héros grecs, la fondation des Jeux découle de plusieurs légendes. Parmi celles-ci, on conte la légende d’Héraclès. Celui-ci, après avoir détourné le fleuve Alphée, aurait organisé avec ses quatre frères une course, dont il récompensa le vainqueur en le couronnant d’une branche d’olivier. C’est en fait en 776 avant J.-C. qu’un certain Koroïbos aurait remporté la course du stade (192,27 m, soit 600 fois la longueur du pied d’Héraclès), l’unique épreuve des Jeux à l’origine. C’est à partir de cette date que les Grecs ont compté le temps en olympiades (intervalles de quatre années séparant la célébration de jeux Olympiques consécutifs).
LE SITE DES JEUX D’OLYMPIE
Le sanctuaire d’Olympie est à l’époque occupé par les prêtres chargés des cultes, et dépend de la ville d’Élis. Ces prêtres sont les gardiens des temples et des trésors, car l’Altis (le périmètre sacré qui protège le « bois sacré ») abrite plus de 3 000 statues et de nombreuses richesses.
On note parmi celles-ci la célèbre statue chryséléphantine de Zeus (en or et en ivoire, réalisée par Phidias), qui est l’une des Sept Merveilles du monde antique.
Pour accueillir les Jeux Olympiques, les Grecs bâtissent un véritable « village olympique » où les cérémonies religieuses sont associées aux foires commerciales et aux compétitions sportives.
Ainsi, autour de l’Altis, se dressent d’un côté le gymnase, la palestre, le prytanée, le léonidaïon, le théokolion et le bouleutêrion, et de l’autre l’hippodrome et le stade.
– Le gymnase sert à la fois à l’entraînement des athlètes et aux conférences des philosophes.
– dans la palestre se déroulent les épreuves de lutte.
– le prytanée est l’hôtel où sont hébergés les athlètes.
– Le léonidaïon accueille les hôtes de marque.
– le théokolion est réservé aux prêtres.
– le bouleutêrion est l’endroit où siègent des juges-arbitres (appelés « hellanodices »), qui président au bon déroulement des Jeux.
– les compétitions de courses de chevaux et de chars ont lieu dans l’ hippodrome , long de 125 mètres et large de 30.
– sur le stade (qui désigne alors non pas la piste mais sa longueur, égale à 196 mètres), toujours visible aujourd’hui sur le site, les athlètes s’affrontent dans trois sortes de courses à pied : le « dromos » (un stade), le « diaulique » (deux stades), et le « dalique » (course de fond de 24 stades).
VESTIGES DE MONUMENTS ET SANCTUAIRES
ENTRÉE DU SITE
Autrefois, les colonnes étaient surmontées d’arches pour faire de l’ombre.
ALLÉE D’ENTRÉE DES ATHLÈTES
CAMP D’ENTRAÎNEMENT DES ATHLÈTES
LE TEMPLE DE ZEUS
C’était un temple gigantesque. Il fut érigé entre 470 et 456 av. J.-C. De « style dorique » périptère (6 × 13 colonnes), il fut construit avec le calcaire coquillier local et recouvert de stuc blanc. Il mesurait 64,2 m de long et 24,6 m de large. Seuls le toit et quelques décors étaient en marbre.
Lexique de l’ordre dorique
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Le triglyphe est un ornement en relief de l’architecture antique qui sépare les métopes dans la frise dorique, et qui est constitué de deux canaux entiers (glyphes), et de deux demi-canaux (donc trois glyphes). Une métope est un panneau architectural de forme rectangulaire, le plus souvent orné de reliefs. Elle est située au-dessus de l’architrave, en alternance avec les triglyphes (dans l’ordre dorique). Le tout forme une frise.
Vers 426 après. J.-C., le temple de Zeus fut le théâtre d’un incendie volontaire et, un siècle plus tard, il subit un tremblement de terre qui le ravagea. Le site fut retrouvé enseveli sous une couche d’alluvions de plusieurs mètres d’épaisseur.
Le temple de Zeus fut bâti grâce au butin gagné lors de la victoire contre Pise (probablement au cours de la seconde moitié du IVème siècle av. J.-C).
À l’origine, la ville d’Olympie était un sanctuaire rattaché à la ville grecque de Pise, et créé par Pélops et Héraclès. Par la suite, il devint une ville qui prit Zeus pour dieu protecteur.
Les deux frontons du temple affichaient des scènes mythologiques sculptées dans le marbre. La plus grande (au centre) mesurait 3,15 mètres. Certaines de ces statues furent évidées afin de diminuer leur poids.
Le fronton Est montrait la course de chars entre Pélops (héros de la mythologie grecque, fils de Tantale et petit-fils de Zeus et d’Atlas) et Œnomaos (dans la mythologie grecque, fils d’Ares et de la Pléiade Astérope, ou d’Harpina).
Le fronton Ouest représentait la Centauromachie (bataille des Lapithes contre les Centaures).
Douze « métopes », situées aux extrémités supérieures des porches intérieurs, évoquaient les douze travaux d’Héraclès (fils de Zeus et fondateur des Jeux olympiques).
Les scènes sculptées dans le temple datent de l’origine du sanctuaire et de la ville d’Olympie.
Le temple de Zeus abritait l’une des sept anciennes merveilles du monde : la statue chryséléphantine (d’or et d’ivoire) de Zeus. Cette statue fut sculptée par l’atelier de Phidias (vers 440 – 430 av. J.-C). Elle mesurait 12,75 m de haut ; le corps était fait d’ivoire, les cheveux, la barbe, les sandales et la draperie, en or. Le trône était fait d’ébène et d’ivoire. Par considération pour Phidias (le sculpteur), l’atelier fut conservé jusqu’au Vème siècle apr. J.-C. Il fut ensuite converti en basilique chrétienne.
Le temple de Zeus est l’œuvre de Libon d’Elis (architecte grec du Vème siècle av. J.-C).
LE STADE
Voici la 1ère piste de course à pied des JO. Au fond, à droite de la photo se trouvent les gradins pour les arbitres. Au milieu, la barre en marbre est le cale-pied pour le départ des courses. Au 1er plan, on devine le couloir d’où sortaient les athlètes.
L’ATELIER DE PHIDIAS
À l’ouest du temple de Zeus, on découvre les vestiges d’un bâtiment, identifié (grâce à Pausanias, voyageur de l’Antiquité, et aux fouilles effectuées au XIXème siècle) comme étant l’atelier utilisé par Phidias pour créer sa statue chryséléphantine de Zeus. Les dimensions (32 m x 14,5) sont identiques à celles de la cella du temple.
Les murs étaient à l’origine en brique crue, posée sur une assise de pierre. Au Vème siècle, on construisit sur ces fondations une église byzantine, dont on distingue un peu partout les symboles et les ornements. L’ancienne porte monumentale de l’atelier fut alors transformée en abside.
L’HÉRAION : LE TEMPLE D’HÉRA
Il fut utilisé à l’origine pour le culte de Zeus. C’est vraisemblablement le premier édifice dorique connu du Péloponnèse. Il date des environs de 600 av. J.-C.
L’Héraion aurait été construit par la décision des habitants de Scillonte (cité voisine et alliée de Pise).
Un temple plus ancien (datant d’environ 650 av. J.-C.) devait se trouver au même emplacemen ; il sera remplacé ou aménagé pour donner le bâtiment actuel.
Cet édifice périptère (qui est entouré d’un rang de colonnes isolées du mur) mesure 50,01 mètres de long sur 18,76 mètres de large. Il a six colonnes en façade, et 16 sur les côtés. Hautes de 5,21 mètres, ces colonnes étaient à l’origine en chêne. Elles furent progressivement remplacées par des colonnes de pierre.
COLONNE RECONSTITUÉE
LES VESTIGES DU MONUMENT VOTIF DE PTOLÉMÉE
LE NIMPHAION
Le « nymphaion » (ou l’« exèdre d’Hérode Atticus »), daté du IIème siècle av. J.-C, était une fontaine semi-circulaire, revêtue de marbre. Il fut donné au sanctuaire par Hérode Atticus et son épouse Régilla.
L’eau était acheminée par un aqueduc, et se versait dans plusieurs bassins. Le nymphée était richement décoré de statues d’Hérode et de sa famille, ainsi que d’empereurs romains.
Au centre se trouvait la statue d’un taureau, offerte à Regilla (prêtresse de Déméter Chamyné aux jeux de 153 av. J.-C), à l’image de l’animal offert en sacrifice à Zeus.
LE PHILIPPÉION
Il fut édifié sur l’ordre de Philippe II de Macédoine, après sa victoire à la Bataille de Chéronée (338 av. J.-C.). Cet édifice circulaire abritait les statues chryséléphantines de Philippe, de son épouse Olympias, de son père Amyntas III, de sa mère Eurydice, et de son fils Alexandre le Grand.
C’est une œuvre de Léocharès (sculpteur grec du second classicisme, des années 360 aux années 320 av. J.-C.).
LE LÉONIDAION
Ce vaste bâtiment est un logis de luxe, construit en 330 av. J.-C. à l’extérieur de l’Altis, au sud-ouest. Il est cloisonné de chambres et d’appartements. Embelli de jardins et de fontaines, il servait d’hôtellerie pour les hôtes de marque et les athlètes. Son nom est issu de son donateur et architecte Léonidas de Naxos.
Le site du « Léonidaion » a été mis au jour lors des fouilles dirigées par Emil Kunze, de 1937 à 1966.
LES MOSAÏQUES
LE MUSÉE D’OLYMPIE
Toutes les découvertes archéologiques sont rassemblées au musée archéologique d’Olympie, situé sur le site. En tout, 14 000 objets ont été enregistrés.
OLYMPIE
La priorité a été donnée aux idéaux de la beauté physique et mentale, à de sublimes compétitions, à de pacifiques rivalités, et une Trêve sacrée ; des valeurs qui demeureront éternelles.
LE CLIN D’ŒIL !
Selon la légende, il est mort d’épuisement peu après avoir accompli sa mission. Cet exploit a inspiré la création de la course de « marathon moderne », célébrée depuis en son honneur partout dans le monde.
Sources :
Photos Éric Cheucle
Photos publiques Facebook
https://fr.wikipedia.org/wiki/Olympie
https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Olympie/136091
https://whc.unesco.org/fr/list/517/
https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Jeux_Olympiques_de_la_Gr%C3%A8ce_antique/185462
https://museemediterranee.eduscol.education.fr/picture.php?/315