Les Témoins du passé – Notre-Dame-des-Fontaines
LES TÉMOINS DU PASSÉ
NOTRE-DAME-DES-FONTAINES
DE LA BRIGUE
« La chapelle Sixtine des Alpes Méridionales »
La Brigue
Alpes Maritimes
STYLE : chapelle.
CULTE : catholique.
DÉBUT DE CONSTRUCTION : 12ème siècle.
FIN DE CONSTRUCTION : 15ème siècle (agrandissement).
DIOCÈSE : diocèse de Nice.
PROTECTION : classée Monument Historique le 22 mai 1951.
PROPRIÉTAIRE : la commune de La Brigue.
SITUATION
La chapelle Notre-Dame-des-Fontaines est une chapelle catholique située en France, dans l’arrière-pays niçois (département des Alpes Maritimes), à 870 mètres d’altitude. Nichée dans le vallon du Mont Noir, à 5 kilomètres du village médiéval de La Brigue, elle surplombe un des nombreux torrents de la région. La chapelle est bâtie sur un terre-plein surmontant de nombreuses sources. Ces résurgences mystérieuses (site d’un ancien sanctuaire des eaux du 2ème ou 3ème siècle), furent longtemps considérées comme relevant de la puissance divine.
LE CLIN D’ŒIL
LE VILLAGE, LA BRIGUE
La Brigue (en italien, Briga ou Briga Maritima) est une commune française située dans le département des Alpes Maritimes, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ses Habitants sont appelés les Brigasques.
Jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, La Brigue fait partie de la province de Coni (Cuneo), région du Piémont en Italie.
Vers la fin du Moyen Âge, le comte Lascaris de Vintimille Castellar, La Brigue et Tende, prête serment, par le traité de 1406, auprès de la Maison de Savoie, d’établir un protectorat militaire. Depuis la dédition de 1388, (charte qui scelle le rattachement de Nice à la Savoie), celle-ci est la suzeraine du Comté de Nice voisin.
UN PEU D’HISTOIRE
Plus de 5 siècles plus tard, en 1947, à la suite du traité de Paris, La Brigue est rattachée à la France. Les communes de La Brigue et de Tende sont désormais les dernières sous administration française avant le passage du col de Tende, qui culmine à 1871 mètres d’altitude et qui marque l’actuelle frontière entre la France et l’Italie.
LA GRANDE PESTE
Entre 1630 et 1631, la grande peste provoqua à Tende la mort de 10 000 personnes. Miraculeusement, La Brigue fut épargnée. De la même façon, la ville échappa aux destructions et aux ravages des combats durant les Guerres Gallispanes (Guerre de Succession d’Autriche de 1740 à 1748), entre la France et la Maison de Savoie. Les habitants, reconnaissants, décidèrent en remerciement d’embellir la chapelle. Celle-ci ne possédait alors qu’une simple toiture en charpente. Le petit édifice fut aussitôt surélevé, et sa nef revêtue d’une voûte en stuc décorée de fresques peintes par Gaétano Ruffi.
En témoigne cette inscription :
Traduction :
LA CHAPELLE
PRÉSENTATION
La chapelle Notre-Dame-des-Fontaines a été construite au 12ème siècle, et agrandie au 15ème afin de pouvoir accueillir les peintures de l’artiste italien Giovanni Canavesio. Les fresques peintes sur les murs retracent le cycle de la passion du Christ, la vie de la vierge et l’enfance de Jésus, ainsi que le Jugement Dernier. Elles sont dans un excellent état de conservation. Elles recouvrent tout l’espace intérieur de la bâtisse.
Le chœur, peint en 1488 par Jean Baleison (originaire de Demonte), est consacré au mystère de l’Assomption de la Vierge Marie.
Les fresques, inaugurées en 1492, sont de Jean Canavesio, peintre originaire de Pinerolo. Elles représentent l’enfance et la Passion du Christ.
Les fenêtres hautes datent du 18ème siècle ; le corps de l’édifice principal, des 14ème et 15ème siècles.
LA LÉGENDE
L’origine de ce sanctuaire de l’église catholique italienne, est à la fois historique et religieuse. Elle puise ses racines au 13ème siècle par l’entremise d’Eudoxie Lascaris de Vintimille, comtesse de Castellar de Tendes, dite Eudoxie de Tende. A cette époque reculée, la région était au cœur d’une suite de catastrophes naturelles, toutes aussi virulentes les unes que les autres. Un jour de décembre, la montagne et la terre se mirent à trembler violemment, et toutes les sources se tarirent. La peuple plongea aussitôt dans la peur et le désarroi, redoutant la punition divine qui s’abattait sur lui.
C’est alors que la comtesse Eudoxie de Tende annonça à la population que les sources couleraient de nouveau si une chapelle expiatoire était construite. Les travaux commencèrent rapidement, Eudoxie ayant prédit, pour le jour de la naissance de l’enfant Jésus, un miracle dont le sanctuaire serait le lieu de prière à l’Esprit Saint. Érigée tout d’abord près du village, la chapelle sera reconstruite près des sources, un lieu désigné par la comtesse. Les phénomènes climatiques s’arrêtèrent, et les sources se remirent à jaillir, épargnant ainsi les survivants de la désolation, de la sècheresse et d’une mort certaine. Cette victoire de la vie sur la mort, du jaillissement des sources qui ruissellent, donnera son nom à la petite chapelle : « Notre-Dame des Madones des fontaines », puis « Notre-Dame des Fontaines ».
LES EXTÉRIEURS
1 – LA FAÇADE
Vu de l’extérieur, le corps de la bâtisse n’est pas très remarquable. Son aspect est simple, et dépourvu d’architecture précise. Il s’agit probablement d’un édifice religieux érigé au 12ème siècle, dont le patronyme est directement lié à sept sources (fontaines) proches, de notoriété miraculeuse.
Un acte notarial de 1375 atteste que Notre-Dame-des-Fontaines était, à cette époque-là, un lieu de pèlerinage important. Cela s’explique particulièrement par l’emplacement de La Brigue, qui se trouve à la croisée de plusieurs artères muletières principales de la vallée de la Roya.
2 – LE PORCHE D’ENTRÉE
Il a été financé en 1605 par le notaire Claude Alberti. Selon les textes, il aurait été construit pour servir d’oratoire et recevoir un autel. Les jours de forte affluence, il accueillait ainsi la foule des
paroissiens qui n’avait pu pénétrer à l’intérieur de la chapelle, occasionnant de la sorte des messes en plein air. On remarque, peints sur la voûte en croisée d’ogive, quatre docteurs de l’Église. Le porche est cerné par deux petites portes très basses. Lors de leur percement, ces ouvertures ont causé de sérieux dommages sur les peintures de la fresque du Jugement dernier.
3 – GALERIE SOUS LA CHAPELLE
D’importants travaux de renfort ont été effectués dans le soubassement de l’édifice.
L’INTÉRIEUR DE LA CHAPELLE
Rebâtie au 15ème siècle, la chapelle est d’un plan très simple. Il se compose d’une nef rectangulaire de 16 mètres de longueur sur 10 de largeur, à laquelle il faut ajouter un petit chœur, également rectangulaire. Les murs intérieurs sont entièrement peints sur une surface d’environ 200 m².
Les peintures du chœur, réalisées à la détrempe, sont attribuées, mais sans certitude, à Giovanni Baleison. Ce dernier, ainsi que Giovanni Canavesio, ont œuvré sur la décoration de la chapelle Saint-Sébastien de Saint-Etienne-de-Tinée. Ces fresques auraient été réalisées avant celles de la nef, après 1481. A la fin du 15ème siècle ces deux peintres piémontais ont réalisé un prodigieux décor à l’intérieur de la chapelle. Ces tableaux relatent la Vie de Marie et l’enfance de Jésus, ainsi que le Cycle de la Passion et le Jugement Dernier.
L’œuvre est colossale : elle offre aux regards admiratifs des tableaux chargés de dynamisme. La surface exposée dans la petite bâtisse est judicieusement exploitée et mise en valeur. Les personnages nous apparaissent « vivants », tels de vrais acteurs de théâtre, et donnent aux peintures de Giovanni Canavesio un aspect unique en son genre. Ces fresques sont dans un remarquable état de conservation et n’ont jamais été restaurées.
LE DÉTAIL
Au 19ème siècle, les peintures du chœur furent recouvertes par un badigeon. Elles ne seront remises à jour qu’en 1959. La moulure de plâtre provoquera de sérieuses conséquences dommageables, et quelques fresques seront très abîmées. Jusqu’alors, le chœur était recouvert sous un amoncellement d’ex-votos qui cachaient le badigeon. C’est par accident, par pure coïncidence, qu’un ouvrier maladroit brisa la couche superficielle de plâtre, ressuscitant ainsi les peintures de Giovanni Baleison. L’œuvre put être alors soigneusement restaurée.
L’Assomption de Marie, l’incrédulité de Thomas & la visite au tombeau.
LES PEINTURES
1 – LA NEF
La Crucifixion
PAROI SUD | PAROI NORD |
1 – Entrée triomphale à Jérusalem.
2 – La Dernière Cène. 3 – Le lavement des pieds. 4 – La trahison de Judas. 5- Le jardin des oliviers. 6 – Le baiser de Judas. 7 – Jésus devant le Grand prêtre. 8 – Jésus devant Caïphe. 9 – La flagellation. 10 – Le reniement de Pierre. 11 – Jésus devant Pilate. 12 – Outrages par les soldats de Pilate. 13 – Jésus devant Hérode. 14 – Jésus humilié par Hérode. |
15 – Le couronnement d’épines.
16- « Ecce Homo » 17 – Remords de Judas. 18 – Pilate se lave les mains. 19 – La montée au Calvaire. 20 – Mise en croix. 21 – Judas pendu. 22 – La crucifixion. 23 – La descente de croix. 24 – La mise au tombeau. 25 – La Résurrection du Christ. 26 – La descente aux enfers. 27 – cartouche sous la scène de la Crucifixion. |
2 – VOÛTE DE LA NEF
3 – VOÛTE DU CHŒUR
4 – PAROIS DU CHŒUR
L’annonciation L’Assomption de Marie Mariage de Marie La circoncision La Nativité de Jésus |
La fuite en Égypte Les rois Mages Le massacre des Innocents Présentation au temple |
5 – MUR OCCIDENTAL
L’ENFER
Fresque du jugement dernier.
LE PARADIS
Au centre, le Christ entouré de ses douze apôtres.
1 réponse
[…] se trouve à 19,2 km de Nice, à 29,7 km de Monaco, à 38 km de Menton, à 86,4 km de La Brigue (Notre-Dame des Fontaines), à 31, 8 km du château de Roquebrune Cap Martin, à 24,2 km du Trophée d’Auguste et à 61,6 […]