L’église Saint-Honorat des Alyscamps d’Arles

LES TÉMOINS DU PASSÉ

L’ÉGLISE SAINT-HONORAT DES ALYSCAMPS D’ARLES

L’Eglise Saint-Honorat des Alyscamps

Blason de la-ville d’Arles

NOM : église Saint-Honorat des Alyscamps (Alyscamps veut dire « Champs Elysées ». C’était pour les Romains la voie qui menait au paradis).

STYLE : architecture roman provençal.

L’art roman provençal présente comme caractéristique d’être fortement influencé par l’antiquité romaine, en se référant aux nombreux vestiges romains subsistants en Provence.

On trouve comme styles d’architecture des porches évoquant un arc de triomphe, des frontons triangulaires, des entablements à l’antique constitués d’une architrave, d’une frise et d’une corniche, des colonnes cannelées, des pilastres cannelés, des chapiteaux à feuilles d’acanthe, des bas-reliefs décorés de rinceaux et des triglyphes.

On distingue également divers types de frises : des frises de feuilles d’acanthe, de rinceaux, de palmettes, d’oves, et de grecques (variante de la frise de méandres). 

TYPE : église.

ÉTAT : ruines, vestiges (l’église Saint-Honorat est située à l’extrémité Est de la nécropole des Alyscamps).

CONSTRUCTION : XIème, XIIème, et XVIème siècles.

Au XIème siècle, une première église fut construite sur une crypte préexistante par les moines de l’abbaye Saint-Victor de Marseille. Au XIIème siècle, l’église fut reconstruite sur les bases de l’église primitive ; elle sera remaniée au XVIème siècle.

ÉPOQUE : Moyen Âge.

PROTECTION : classement sur la liste des Monuments Historiques en 1862.

L’église Saint-Honorat fait l’objet d’une inscription spécifique en 1998 comme élément des chemins de Compostelle en France.

PROPRIÉTAIRE : la commune.

VILLE : Arles.

DÉPARTEMENT : les Bouches du Rhône.

RÉGION : Provence-Alpes-Côte d’Azur.

LOCALISATION

Arles

L’église Saint-Honorat est un édifice religieux situé à Arles, dans le département des Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Le nom « Alyscamps » (Champs Elysées en Provençal) s’applique à toute la nécropole qui s’est développée à l’époque romaine le long de la voie Aurélienne, à l’Est de la ville romaine d’Arelate. Très vaste, surtout à la fin de l’Antiquité, cette nécropole, littéralement « Ville des Morts », en est réduite aujourd’hui à une allée de sarcophages. Ce fut au Moyen Âge un des cimetières les plus connus d’Occident.

C’est à l’extrémité sud-est de cette nécropole, à l’endroit de l’Eglise Saint Honorat, que fut inhumé, selon la tradition, le martyr arlésien Genest. Ce greffier avait refusé de signer les condamnations à mort, sans doute à l’époque des persécutions sous l’Empereur Dèce (250 après J.-C.).

PETIT RÉCAPITULATIF…

La Via Aurelia, ou voie Aurélienne, est le nom donné à la grande voie romaine de la côte méditerranéenne de l’Italie romaine et de l’ancienne Gaule.

La Via Aurelia fut mise en œuvre à partir de 241 av. J.-C. par le consul Caïus Aurelius Cotta. Elle partait de Rome, longeait la côte occidentale de la péninsule italienne, et passait par Pisæ (Pise) pour arriver à Luna (Luni).

Après sa victoire sur les peuples des Alpes-Maritimes, l’empereur Auguste prolongea la voie, à partir de 13 av. J.-C., depuis Placentia (Plaisance) jusqu’à Arelate (Arles), sur le Rhône. Elle prendra alors le nom de l’empereur : la Via Julia Augusta.

L’empereur Auguste avait découpé la Gaule en quatre provinces : trois impériales (la Gaule lyonnaise, la Gaule aquitaine et la Gaule Belgique), et une sénatoriale (la Gaule narbonnaise).

Géographiquement, la Gaule romaine recouvrait la France actuelle et une grande partie des Belgique et Suisse actuelles.

Lugdunum fut désignée comme étant la capitale des Trois Gaules et le centre névralgique où siégeaient leurs gouverneurs.

ARLES

Arles

Arles est une commune française, sous-préfecture du département des Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

En 2022, la population d’Arles s’élevait à 51156 habitants, les Arlésiennes et les Arlésiens.

UN PEU D’HISTOIRE

En reconnaissance pour son aide apportée à Jules César contre Marseille en 49 av J.-C, Arles (ou Arelate, selon le toponyme de l’époque) devient une colonie romaine. C’est à cette période que la cité doit sa prospérité.

Buste présumé de Jules César

Profitant pendant plus de cinq siècles d’une situation privilégiée et stratégique sur le Rhône, et de projets d’urbanismes successifs, Arles bénéficiera du soutien de plusieurs Empereurs. Elle devient un des premiers foyers chrétiens des Gaules et une résidence impériale puis, à la fin du 4ème siècle, préfecture du prétoire.

Assiégée en 425, 430, 453, 457 et 471, la cité est finalement prise par le roi wisigoth Euric (420-484), une première fois en 472, puis de manière définitive en 476.


ESCAPADES BUCCO-RHODANIENNES

La nécropole et l’église Saint-Honorat des Alyscamps d’Arles se situent à 1,5 km de l’amphithéâtre d’Arles, et à  7,8 km de l’Abbaye de Montmajour, à 28,8 km du site antique de Glanum, à 40,1 km de la chapelle Saint Julien de Miramas-le-Vieux, à  45,1 km de la chapelle Saint-Cyr de Lançon-Provence, à 46 km de Cornillon-Confoux, , à 51,9 km de la chapelle du Sonnailler d’Auron, à 52,8 km de la chapelle Saint-Jean d’Alleins, à 57 km du temple romain de Diane de Vernègues, à 57,9 km de l’église Saint-Michel de Lambesc, à 59,2 km de la chapelle Notre-Dame de Caderot et l’église Saint-Césaire de Berre-l’Etang, à 63,8 km de la chapelle Saint-Denis de Rognes, à 74 km de la cathédrale Saint Sauveur, du Mausolée Joseph Sec, et de la villa romaine Grassi d’Aix en Provence, à 80,8 km de l’abbaye de Silvacane, à 90,8 km de l’Abbaye Saint-Victor de Marseille, , à 92,6 km de la chapelle Saint-Pierre de Peynier et à 93,2 km de l’église Saint-Julien de Peynier, à 95 km de la chapelle du Saint Sépulcre de Peyrolles-en-Provence, (Sources Google Maps).

HISTORIQUE

L’enclos funéraire de l’église Saint-Honorat des Alyscamps.

Le site des Alyscamps tire son nom du latin « Allïssii campi » (« Champs Elysées »). Il désignait dans la mythologie romaine la voie conduisant les héros au royaume des morts. Cette nécropole antique se développa à partir du Vème siècle après J.-C., lorsque se répandit le culte de Saint Genest, un greffier arlésien martyrisé sous Dioclétien et inhumé aux Alyscamps.

Lire: la nécropole romaine des Alyscamps d’Arles

Le martyr de Saint-Genest

Deux nécropoles, Trinquetaille et les Alyscamps, étaient encore utilisées durant l’Antiquité tardive. Elles durent leur célébrité au culte de Genest, un Saint arlésien. D’après la tradition, « Genesius » était greffier sous Dioclétien (autour de 300 après J.-C.) et aurait refusé de signer les condamnations à mort de Chrétiens. Pourchassé par les militaires, il aurait traversé le Rhône à la nage, avant d’être capturé et décapité à Trinquetaille. Son corps, ramené sur la rive gauche, aurait été enterré aux Alyscamps.

Dès lors, des fidèles de l’Europe entière voulurent se faire enterrer sous la protection du martyr, et le lieu devint le point de départ de l’une des routes pour Compostelle.

Cette allée de sarcophages qui mène à l’église Saint-Honorat fut l’œuvre des Frères Minimes (propriétaires des lieux à partir de 1615). Autrefois, la nécropole se déployait bien au-delà de cette promenade, mais une partie du site fut détruite au XIXème siècle lors de l’installation des ateliers des Chemins de fer. Le site prit sa forme définitive dans une allée bordée d’arbres et de tombeaux, se terminant par l’église Saint-Honorat.

L’ANTIQUITÉ

Selon les rites funéraires durant l’Antiquité, le monde des morts était séparé de celui des vivants. Les enterrements étaient interdits à l’intérieur des villes ; les nécropoles étaient situées à l’extérieur des remparts, le long des routes et des chemins.

Durant le Haut-Empire, l’incinération était la pratique la plus courante. On brûlait le corps du défunt sur un bûcher. Les os et les cendres étaient enterrés ou placés dans une urne cinéraire, déposée dans un mausolée ou ensevelie dans la parcelle familiale, sous une stèle portant une épitaphe. L’incinération fut pratiquée jusqu’au IIIème siècle. La coutume d’enterrer les corps dans des cercueils ou des sarcophages se répandit dès le IIème siècle, et devint rituelle aux IIIème et IVème siècles avec le Christianisme.

Dans les sépultures païennes, les morts étaient à l’origine ensevelis avec des offrandes (céramiques, verres, lampes, monnaies) ; mais cette coutume disparut progressivement pour s’éteindre presque entièrement au Vème siècle.

LE MOYEN ÂGE

Vers 1040 ou 1044, l’archevêque concéda la basilique et la partie orientale de la nécropole à la puissante abbaye Saint-Victor de Marseille. Pour ces moines, le vocable « Saint-Genest » du martyr arlésien n’était pas assez illustre. Aussi ils changèrent le nom du sanctuaire et le placèrent sous la protection de Saint Honorat. Ce dernier fut évêque d’Arles entre 426 et 429 et fondateur du monastère de l’île de Lérins (l’un des foyers de l’institution monastique provençal). Au XIIème siècle, les frères débutèrent la reconstruction de l’église.

Sur le chemin de Compostelle

Au XIIème siècle, la célébrité de la nécropole paléochrétienne avait fait d’Arles le point de départ d’une des quatre routes vers Saint-Jacques de Compostelle. Les recommandations du Guide du pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle, rédigé vers 1139, attestent que les corps saints conservés dans la crypte de l’église romane faisaient alors l’objet d’une vénération assidue : « tout d’abord, ceux qui vont à Saint-Jacques par la route de Saint-Gilles doivent rendre visite à Arles au corps du bienheureux Trophime confesseur […], et dans le cimetière de la même ville on doit chercher les reliques de l’évêque Saint Honorat […]. Le corps du très Saint martyr Genest repose dans sa basilique ».

C’est au Moyen Âge que la nécropole fut pillée. Des sarcophages furent transportés dans les mas pour servir d’abreuvoir.

Mythes et légendes

De nombreuses légendes se rapportent au site des Alyscamps. Afin de rendre la route plus attrayante pour les pèlerins et de conférer au lieu une atmosphère d’« héroïque grandeur», des mythes fleurirent autour du site au Moyen Âge.

Sa fondation-même fait l’objet d’une tradition qui veut que Saint-Trophime (le premier évêque d’Arles) ait voulu bénir la nécropole. Le Christ lui serait alors apparu en laissant dans le sol une empreinte d’un de ses genoux (La chapelle de la « Genouillade » se trouve à proximité des Alyscamps).

La légende de Saint Genest stipula désormais qu’après son martyr, le Saint décapité aurait pris sa tête dans ses mains et l’aurait jetée dans le Rhône d’où, conduite par un ange, elle aurait atteint l’Espagne. On racontait encore que, lors de la bataille de Charlemagne contre les Sarrasins, que la légende situait aux Alyscamps, des tombes seraient sorties miraculeusement de terre pour recevoir les dépouilles des héros chrétiens tués durant le combat…

Un Saint céphalophore désigne un saint qui porte sa tête après sa décapitation, ou qui porte la tête d’un autre saint décapité.

On venait de loin pour se faire enterrer ici. Quand les morts étaient intransportables on les plaçait dans des tonneaux sur le fleuve (le Rhône) qui les acheminait avec le courant. La légende raconte que les corps s’arrêtaient miraculeusement à Arles.

LES TEMPS MODERNES

Dès le XVIème siècle, le site d’Alyscamps était déjà à moitié abandonné. En 1584, afin de permettre le percement du canal de Craponne, il fut sérieusement endommagé.

Au XVIIème siècle

En 1615, Louis XIII autorisa les frères Minimes à s’établir à Saint-Honorat avec l’obligation de conserver les antiquités, selon une clause présente dans l’acte de vente. Il semblerait que des colonnes et des sarcophages aient été utilisés sans scrupule dans les fondations du monastère.

Étonnamment, le fait d’utiliser ces éléments et de les intégrer dans les murs permit de conserver certaines inscriptions.

Par la suite, les religieux aménagèrent le site : ils réunirent des sarcophages et des bas-reliefs dans la cour, et formèrent des alignements de tombeaux dans l’allée menant à l’église.

L’ÉGLISE SAINT-HONORAT

La nef

L’histoire grandiose de l’Eglise Saint-Honorat n’est pas entièrement connue. L’église romane réutilise dans sa crypte une abside primitive dont la date est incertaine. La présence d’un sanctuaire préroman semble attestée par la présence de divers vestiges architecturaux.

EXTÉRIEUR

LE PORTAIL OCCIDENTAL DU XIIèmeSIÈCLE

A l’entrée initialement prévue, celle de la cour actuelle, un beau portail roman (restauré au XXème siècle) affiche le style de la fin du XIIème siècle.

LE PORTAIL OCCIDENTAL DU XVIIèmeSIÈCLE

LA TOUR LANTERNE

On allumait un feu dans la tour de l’église pour que les pèlerins puissent se repérer la nuit. C’est pour cette raison que cette tour s’appelle la « lanterne des morts ».

L’ENCLOS FUNÉRAIRE DE L’ÉGLISE SAINT-HONORAT

Cette zone est remplie de sarcophages très serrés les uns des autres. On a voulu en entasser le plus possible près de l’église, pour être au plus proche du tombeau de Saint-Genest.

Au Moyen Age, beaucoup de Chrétiens voulaient être enterrés près du Saint. Ils pensaient pouvoir aller ainsi plus vite au Paradis.

Certains sarcophages romains furent réutilisés par les Chrétiens. Il suffisait d’enlever les symboles païens, et d’y sculpter à la place une croix chrétienne.

VINCENT VAN GOGH ET LES ALYSCAMPS

Vincent Van Gogh arrive à Arles en février 1888. Il rêve d’y créer l’Atelier du Midi, où il pourra recevoir ses amis peintres. Paul Gauguin est le seul à accepter l’invitation. Il arrive au mois d’octobre, et tous deux travaillent assidûment. Gauguin réalise alors deux tableaux des Alyscamps, Van Gogh quatre.

Mais la discorde éclate bientôt entre ces deux hommes très différents. A la suite d’une violente dispute, Vincent se coupe l’oreille, et Cauguin quitte Arles précipitamment.

LES ENFEUS

À partir du XIIIème siècle, l’église reçut de nombreux enfeus. Les enfeus en plein cintre de la façade furent les premiers d’une série de tombeaux et chapelles funéraires, construits à l’intérieur et aux abords de l’église entre le XIIIème et le XVIème siècle.

Enfeu : caveau ou niche, aménagé dans l’épaisseur d’un mur pour y placer un cercueil ou une urne funéraire.

INTÉRIEUR

L’église inachevée du XIIème siècle, bâtie en pierre de taille de belle facture, devait recevoir une nef à bas-côtés de cinq travées. Une seule, à l’est, fut construite.

LA NEF

Les piliers et arcades du transept furent transformés au XVIème siècle, et insérés dans d’épais piliers cylindriques et arcs de renfort. Les trois absides du chevet, dont l’appareil affiche de nombreuses motifs et ouvrages décoratifs, sont les pièces principales de l’édifice.

La croisée est coiffée d’une coupole sur trompes, surmontée d’un magnifique clocher octogonal dont les deux étages sont agrémentés d’un décor d’inspiration antique. La coupole sur trompes et à nervures prend appui sur des arcs superposés.

LES CHAPELLES

LA CRYPTE

La crypte de l’église romane fut aménagée dans la vaste abside d’un édifice primitif. Située sous l’abside principale surélevée, elle n’était à l’origine accessible que depuis les bras du transept par deux longs couloirs coudés. On y trouve plusieurs chapelles où les grandes familles furent enterrées.

LES VOÛTES

BLASONS & ARMOIRIES

A l’intérieur de l’église, on distingue de nombreux blasons de grandes familles qui y furent enterrées.

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

https://www.arlestourisme.com/fr/d%C3%A9tails.html?=Les+Alyscamps&ident=5537860

https://fr.wikipedia.org/wiki/Arles

https://www.arlestourisme.com/fr/d%C3%A9tails.html?=Les+Alyscamps&ident=5537860

http://www.patrimoine.ville-arles.fr/index.php?obj=site&idx=1&quartier=1

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Honorat_des_Alyscamps

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00081179/arles-necropole-des-alyscamps

 

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