L’église romane de Saint-Restitut

LES TÉMOINS DU PASSÉ

L’ÉGLISE ROMANE DE SAINT-RESTITUT

L’Eglise Saint-Restitut

 

TYPE : église.

STYLE : roman provençal.

L’art roman provençal présente comme caractéristique d’être fortement influencé par l’antiquité romaine, en se référant aux nombreux vestiges romains subsistants en Provence.

On trouve comme style d’architecture : des porches évoquant un arc de triomphe, des frontons triangulaires, des entablements à l’antique constitués d’une architrave, d’une frise et d’une corniche, des colonnes cannelées, des pilastres cannelés, des chapiteaux à feuilles d’acanthe, des bas-reliefs décorés de rinceaux et des triglyphes.

On distingue également divers types de frises : des frises de feuilles d’acanthe, de rinceaux, de palmettes, d’oves, et de grecques (variante de la frise de méandres).

NOM LOCAL : église Saint-Restitut.

VOCABLE : Saint-Restitut.

CULTE : catholique romain.

ÉPOQUE : Moyen Âge.

DATE DE CONSTRUCTION : XIIème siècle.

FIN DES TRAVAUX : 1244.

RATTACHEMENT : diocèse de Valence.

PROTECTION : classement sur la liste des Monuments Historiques en 1840.

PROPRIÉTAIRE : la commune.

ÉTAT DE CONSERVATION : vestiges.

COMMUNE : Saint-Restitut.

DÉPARTEMENT : Drôme.

RÉGION : Auvergne-Rhône-Alpes.

LOCALISATION

L’Église Saint-Restitut

L’église Saint-Restitut est une église romane située à Saint-Restitut, dans le département de la Drôme, en région Rhône-Alpes.

L’église romane Saint-Restitut constitue un des plus beaux exemples d’art roman provençal inspiré de l’antique, au même titre que la chapelle Saint-Quenin de Vaison-la-Romaine, la cathédrale Notre-Dame de Saint-Paul-Trois-Châteaux, la cathédrale Notre-Dame des Doms d’Avignon, la chapelle Notre-Dame d’Aubune, et l’église Notre-Dame-du-Lac du Thor.

SAINT-RESTITUT

Saint-Restitut

Saint-Restitut est une commune française située dans le département de la Drôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

En 2021, sa population s’élevait à 1467 habitants, les Saint-Restitutiennes et les Saint-Restitutiens.

NOTRE SÉJOUR DRÔMOIS

L’église Saint-Restitut se trouve à 450 m de la Chapelle du Saint-Sépulcre de Saint-Restitut, à 3,8 km de Notre-Dame de Saint-Paul-Trois-Châteaux, à 8,5 de la Tour-Donjon de Clansayes, à 8,8 km de l’Eglise Sainte-Croix de la Baume-de-Transit, à 8,9 km du Château de la Baume-de-Transit, à 11,7 km de l’Eglise Saint-Michel de la Garde-Adhémar, à 11,9 km du Prieuré du Val des Nymphes de la Garde-Adhémar, à 32,9 km du château de Puygiron, à 33,5 km de la chapelle Saint-Bonnet de Puygiron, à 41,1 km de la Basilique Sainte Anne de Bonlieu-sur-Roubion, et à 44,4 km du Prieuré Saint-Félix à Marsanne (Sources Google Maps).

HISTORIQUE

L’église romane Saint-Restitut fut édifiée au XIIème siècle. Elle comporte une tour funéraire du XIème siècle, sous laquelle auraient été ensevelis les restes de Sidoine (ou « Saint Restitut », premier évêque du Tricastin, l’aveugle-né guéri par Jésus à la piscine de Siloé).

Saint-Restitut fut habité depuis le néolithique, et vit d’abord les Ligures et les Celtes ; parmi ceux-ci, les « Tricastres » ou « Tricastins » (en Celte, « Pays de la Pierre Blanche »).
Puis, au cours de cinq siècles de romanisation, la cité fut rattachée à Augusta Tricastorum (Saint-Paul-Trois-Châteaux).

Au Moyen-Âge, le village est cité dans les actes de la « précaire » de l’an 993 et en 1108.

Au Moyen Âge, la « précaire » est une terre concédée en bénéfice par un supérieur à un inférieur (un vassal par exemple), à la demande (« prière ») expresse de cet inférieur. Le contrat est établi pour une durée limitée, et devient caduc à la mort du bénéficiaire ou de ses proches (épouse, enfants).

Ce type de contrat a particulièrement été utilisé entre le IXème et le XIème siècle par les monastères. Ceux-ci mettaient une « tenure » à la disposition d’un laïc, qui abandonnait en échange une partie de ses biens et s’acquittait chaque année d’un cens recognitif (droit seigneurial).

Les « tenures » étaient des parcelles de terre concédées par un seigneur à un non noble. Le suzerain n’accordait que la jouissance temporaire à l’exploitant, et restait propriétaire de son patrimoine. Ces sols étaient occupés et cultivés par un vilain (paysan libre) en contrepartie de redevances ou de corvées (terre concédée par le seigneur au « tenancier»).

Au XVème siècle, Louis XI, encore dauphin, vint en pèlerinage au tombeau de Saint-Restitut.

Le nom de Saint-Restitut fut précédé par le lieu-dit de « Longueville », puis « Villa Sti Restituti », puis « Restitut la montagne », pendant la Révolution.

Selon la légende, Saint Restitut doit son nom à Sidoine (aveugle de naissance) à qui Jésus aurait rendu la vue à la piscine de Siloé. En mémoire de ce miracle, il aurait changé son nom en celui de Restitut. Il devint plus tard évêque des Tricastins.

Restitut (Sidoine) fut inhumé au lieu-dit de Longueville (actuellement Saint-Restitut). Sur son tombeau, on éleva au Xlème siècle la tour funéraire, à laquelle fut accolée, un siècle plus tard, la magnifique église romane qui a perduré jusqu’à nos jours.

Avant 1790, Saint-Restitut était une communauté de l’élection de Montélimar, de la subdélégation et du bailliage de Saint-Paul-Trois-Châteaux.

Elle formait une paroisse du diocèse de Saint-Paul-Trois-Châteaux, dont les dîmes appartenaient à l’évêque diocésain (qui était également seigneur temporel de Saint-Restitut).

SIDOINE, OU RESTITUT

Guérison de Sidoine l’aveugle par Jésus

Sidoine d’Aix (ou Restitut) naît au 1er siècle de notre ère. Il meurt après 80 à Aix en Provence, ou Alba (Italie). Il est considéré comme le 2ème évêque d’Aix-en-Provence après Maximin (45-80). Sidoine aurait vécu à l’époque de Jésus-Christ. La tradition l’assimile à Bartimé, l’aveugle de naissance qui mendiait à la sortie du Temple, et à qui Jésus rendit la vue.

LA LÉGENDE

Bartimée était le fils de Timée (seigneur de Galilée). Apprenant les miracles de Jésus, il décida d’aller le trouver habillé en mendiant afin d’implorer sa miséricorde. Il se plaça à l’entrée de Jéricho, attendant le moment de croiser Jésus. Alors que le cortège passait auprès de lui, le jeune aveugle cria d’une voix forte : « Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! ». Jésus s’arrêta et l’appela. Bartimée s’approcha. Jésus mit de la terre sur son index et la mélangea avec de la salive, qu’il déposa sur les yeux de Bartimée. Lorsque ce dernier se lava, il recouvra la vue.

SA VIE

Par la suite, Sidoine rejoignit les disciples du Christ. Il embarqua avec un groupe de Chrétiens, composé principalement de Marthe, Marie de Béthanie, Lazare, Marie Jacobé, Marie Salomé, Marie Madeleine et Maximin. La petite embarcation traversa la Méditerranée jusqu’aux Saintes-Maries-de-la-Mer.

Bartimée resta un moment en compagnie de Marie Madeleine et de Maximin, avant de partir vivre en anachorète (ermite) dans un endroit isolé de la région d’Aix. Il fit pénitence durant de longues années dans une grotte, à l’instar de Sainte Marie-Madeleine, à la Sainte-Baume.

Puis, un jour, les habitants de Saint-Paul-Trois-Châteaux (les « Tricastins ») eurent une vision leur indiquant que Restitut serait leur pasteur. Ils allèrent voir Saint Maximin qui leur indiqua comment le trouver. Après un premier refus, Restitut se résigna à la volonté de Dieu, et fut conduit pour fonder ce siège épiscopal.

C’est ainsi qu’il fut le premier évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux sous le nom de Restitut (Restitutus, c’est-à-dire le « Restitué », dont la vue a été rendue par les mains même de Jésus).

Aux abords de Saint-Paul-Trois-Châteaux, à Saint-Restitut, Sidoine fit construire un premier oratoire consacré à la Vierge Marie, à proximité de deux fontaines. Des multitudes de malades qui s’y lavaient les yeux recouvrirent la vue. Puis Restitut décida de bâtir une autre église, juste à côté, dont il dessina lui-même les dimensions, pour y installer sa sépulture.

Et tandis que Marie-Madeleine, après avoir évangélisé Marseille, allait finir sa vie sur la falaise de Saint-Maximin, que Marthe évangélisait la tarasque païenne de Tarascon avant d’y être ensevelie, que Lazare continuait vers Autun, Restitut, lui, évangélisait le Tricastin.

Il évangélisa et essaima le Christianisme tout en guérissant une grande quantité de malades et d’handicapés ; de nombreux miracles lui seront attribués, dont celui de rendre à son tour la vue aux aveugles.

D’après la tradition provençale, il fut pressenti pour prendre la suite de Maximin comme deuxième évêque d’Aix.

SA MORT

Sa « Vita », écrite au XVème siècle, dit, par contre, qu’il voyagea en Italie pour voir Rome, mais qu’il s’arrêta sur la route afin de convertir les habitants d’Alba. C’est là qu’il serait mort.

Par la suite, sa dépouille fut rapportée en Provence.

Façade de la basilique de Saint-Maximin

Après sa mort, une partie de ses reliques furent déposées dans la crypte funéraire de la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, auprès de celles du premier évêque d’Aix, Maximin, de Marie Madeleine, de la servante Marcelle et de Suzanne, convertie par Marthe.

Les autres reliques furent déposées à l’emplacement de la tour de l’église Saint-Restitut, près de Saint-Paul-Trois-Châteaux.

La tour funéraire

Lire :

Saint-Maximin

La basilique de Saint-Maximin

Le château de Tarascon

L’ÉGLISE SAINT-RESTITUT

Le plan de l’église

L’EXTÉRIEUR

FAÇADE MÉRIDIONALE

LE PORCHE D’ENTRÉE MÉRIDIONAL

Le porche méridional représente l’exemple même du porche roman provençal. Il est inspiré de l’antiquité gréco-romaine.

Il est constitué de colonnes cannelées, surmontées de chapiteaux à feuilles d’acanthe. Il possède un entablement à l’antique, avec une frise de palmettes, et une corniche (très détériorée) ornée d’une frise de motifs grecs et d’un fronton triangulaire.

Une palmette est un motif d’art décoratif qui ressemble aux feuilles en éventail d’un palmier.

Une corniche est un membre saillant d’architecture qui sert à couronner le faîte d’un mur, voire aussi des corbeaux et des modillons.

Un entablement est une saillie au sommet des murs d’un bâtiment qui supporte la charpente de la toiture ; il est composé de l’architrave, de la frise et de la corniche.

Le porche, inséré entre deux contreforts, est surmonté par un superbe arc en plein cintre situé plusieurs mètres plus haut.

LES CHAPITEAUX DU PORCHE D’ENTRÉE

FAÇADE SEPTENTRIONALE

LA TOUR FUNÉRAIRE ET SA FRISE – FAÇADE OCCIDENTALE

C’est la partie la plus ancienne de l’église éponyme (date de fondation se situant à la fin du XIème siècle).

Cette puissante tour carrée constitue la partie occidentale de l’église. A l’origine, elle était séparée de l’église ; en atteste le fait que la frise qui la décore court sur ses quatre faces. On distingue cette frise sous l’arc brisé à triple rouleau qui relie l’église et la tour funéraire.

La frise sculptée représente des scènes bibliques et des animaux fantastiques, principalement inspirés de l’Apocalypse de Jean. On distingue aussi un zodiaque, des arbres de vie, une représentation des péchés capitaux, ainsi que des scènes de la vie quotidienne (comme des tailleurs de pierre).

Tailleurs de pierre

 

Le centre de la frise ornant la façade occidentale est décorée d’un Christ bénissant vers lequel convergent des « adorants ».

Sur la façade occidentale se trouvent les sujets les plus imaginaires. On y voit notamment un âne jouant du violon, ainsi que l’iguane des anciens (animal hybride ayant le corps d’un coq et la queue d’un reptile, et qui pouvait tuer d’un simple regard).

LE CHEVET ET SES MODILLONS – FAÇADE ORIENTALE

Le chevet est construit en pierres de taille reposant sur quatre assises de moellons. Il est de forme pentagonale, les cinq pans étant séparés les uns des autres par des pilastres carrés.

La pierre de taille est une pierre naturelle dont toutes les faces sont dressées, c’est-à-dire taillées. En architecture, le mot appareil (opus en latin) désigne la façon dont les moellons, les pierres de taille ou les briques sont assemblés dans la maçonnerie. On trouve aussi : petit, moyen et grand appareils.

Tout comme le porche, le chevet affiche une remarquable décoration inspirée de l’antique. C’est-à-dire des chapiteaux à feuilles d’acanthe, un entablement à l’antique, une frise et des modillons ornés de palmettes.

Un modillon est un élément d’architecture servant à supporter une corniche, un balcon, ou un avant-toit. Il se présente sous la forme d’un petit bloc de pierre, taillé de façon fine ou grossière. A la différence du corbeau, celui-ci est sculpté. On trouve de nombreux modillons dans les églises romanes.

LE CLOCHER

L’INTÉRIEUR

La nef

LA NEF

La nef unique, voûtée en berceau brisé, présente elle aussi une abondante décoration inspirée de l’Antiquité.

LA CHAPELLE BASSE

Elle abrite les restes du reliquaire du XVIème siècle. Au-dessus se trouve la chapelle haute (autrefois chapelle des Pénitents) couronnée d’une magnifique coupole sur trompes.

LA PARTIE OCCIDENTALE DE LA NEF

La jonction avec la tour funéraire, au-dessus de la chapelle basse, affiche un impressionnant arc brisé à triple rouleau.

L’ABSIDE

L’abside, voûtée en cul-de-four, est ornée d’arcs dont les archivoltes sont supportées par de magnifiques colonnes romanes à chapiteaux.

Une archivolte est un arc qui surmonte l’ensemble des voussures, ou ensemble des ornements, qui délimitent une arcade en soulignant ses contours supérieurs.

LA VOÛTE

Arc-doubleau ou Arcdoubleau : C’est un arc perpendiculaire à l’axe de la voûte, et qui prend appui contre les parois intérieures d’un édifice ; il « double » la voûte. On retrouve cette forme de construction notamment dans le style de l’architecture romane.

LES COLONNES ET LES CHAPITEAUX

LES TABLEAUX RESTAURES

Guérison de Sidoine l’aveugle par Jésus

 

LE CHEMIN DE CROIX

LE STATUAIRE

Sources :

Cet article contient des infos recueillies sur des panneaux explicatifs, affichés sur le parcours de la visite du site à l’attention du visiteur.

Mes photos

Photos publiques Facebook

https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Restitut

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Restitut_de_Saint-Restitut#Historique

https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00117059

La mort de Saint-Joseph La mort de Saint-Joseph

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