Le château de Charles VII
LES TÉMOINS DU PASSÉ
LE CHÂTEAU DE MEHUN-SUR-YÈVRE
« LE CHÂTEAU DE CHARLES VII »
TYPE : ancienne forteresse médiévale.
STYLE : gothique.
ÉPOQUE : Moyen Âge.
PÉRIODES DE CONSTRUCTION : du XIIème au XIVème siècle.
ARCHITECTE : Guy de Dammartin.
PROPRIÉTAIRE INITIAL : famille De Courtenay.
PROPRIÉTAIRE ACTUEL : la commune.
DESTINATION ACTUELLE : musée.
ÉTAT DE CONSERVATION : ruines, vestiges.
PROTECTION : classé Monument Historique en 1840.
COMMUNE : Mehun-sur-Yèvre.
Mehun-sur-Yèvre est une commune française qui se situe à l’ouest du département du Cher, en région Centre-Val de Loire, à environ 20 kilomètres au nord-ouest de Bourges (en direction de Vierzon).
La ville a pris son essor au XVème siècle autour du château et de la cour du roi Charles VII. Au XIXème siècle, après une période de déclin, la cité est de nouveau prospère grâce notamment au développement de l’industrie de la porcelaine. La ville est surtout connue pour les vestiges de son château médiéval dans lequel est mort, le 22 Juillet 1461, le roi Charles VII.
DÉPARTEMENT : le Cher.
RÉGION : Centre-Val de Loire.
PRÉSENTATION…
Le château de Mehun-sur-Yèvre est une ancienne forteresse médiévale située dans la commune de Mehun-sur-Yèvre, département du Cher, région Centre (anciennement dans le duché de Berry). Le monument, actuellement en ruines, est situé sur une élévation rocheuse surplombant la confluence de l’Yèvre et de l’Annain.
LE DUCHÉ DE BERRY, UNE EXISTENCE ÉPHÉMÈRE
Le duché de Berry eut une courte existence. Il fut constitué en octobre 1360 en tant que privilège au profit de Jean 1er de Berry (duc de Berry, troisième fils du roi de France Jean II le Bon). Il associe les départements que sont le Cher et l’Indre, et concerna les Ducs et les Duchesses de Berry. Il fut formé par la réunion de la ville de Bourges, qui en sera d’ailleurs sa capitale, et du bailliage de Berry, auxquels s’additionnèrent les châtellenies de Lury, Mehun-sur-Yèvre et Vierzon.
Bailliage : circonscription d’un bailli. Bailli : officier qui rendait la justice au nom du roi ou d’un seigneur.
En 1416, à la mort du duc de Berry, ces seigneuries réintègrent le domaine royal.
En 1417, le dauphin Charles (fils du roi Charles VI et d’Isabeau de Bavière), le futur roi Charles VII, est nommé duc de Berry.
Il a 15 ans lorsqu’il est obligé de fuir Paris, pourchassé par des sbires bourguignons qui tentaient de le capturer. En compagnie de ses fidèles partisans Armagnacs, qui constituent en quelque sorte sa garde rapprochée, il décide en 1418 de s’installer à Bourges. C’est de cette période que ses ennemis Bourguignons et Anglais lui attribueront le titre de « Petit roi de Bourges ».
Il aimait se retirer dans le château royal de Mehun-sur-Yèvre. Il y mourra en 1461.
L’existence du duché de Berry prendra fin lors de la Révolution Française. Il sera fractionné en plusieurs départements.
CHARLES VII, « LE PETIT ROI DE BOURGES ! »
Le 21 octobre 1422, le roi de France Charles VI meurt. Le 30 octobre 1422, son seul héritier légitime, Charles de Ponthieu, se proclame roi de France à Mehun-sur-Yèvre, près de Bourges. Il prend le nom de Charles le VIIème, et se fait sacrer en la cathédrale Saint Étienne de Bourges. Cette proclamation fait suite au traité de Troyes, signé en 1420, qui déshéritait le dauphin du royaume de France au profit de la dynastie anglaise des Lancastre (branche cadette des Plantagenêt). Entouré d’une poignée de partisans, il fait de Bourges sa capitale et sera surnommé par ses détracteurs le « petit roi de Bourges » ! Monarque indissociable de l’épopée de Jeanne d’Arc, Charles VII réussira, avec l’aide de « Jeanne la Pucelle », à bouter les Anglais hors de France. En 1453, avec la victoire finale de la bataille de Castillon, il mettra un terme à la guerre de Cent Ans. Il deviendra, pour la postérité, Charles VII « Le Victorieux ».
LA RÉSIDENCE DU ROI CHARLES VII, EN BREF
Au cours de son règne, la résidence deviendra l’un des séjours privilégiés de Charles VII.
C’est dans la chapelle du château, qu’il sera proclamé roi par ses partisans, et en 1429 qu’il remettra à Jeanne d’Arc ses lettres d’anoblissement.
Il meurt en juillet 1461 dans l’un des appartements du château.
Endommagé au XVIème siècle par plusieurs incendies, le monument sera plusieurs fois démoli entre 1713 à 1815.
Il sera restauré à la fin du XIXème siècle.
LA RÉSIDENCE DE JEAN DE BERRY, DUC DE BERRY
Le site est connu depuis le IXème siècle. La forteresse principale, érigée au XIIème siècle, sera par la suite transformée en résidence de villégiature, aux XIVème et XVème siècle, par le duc de Berry. Ce prince fastueux réunira ici de fabuleuses collections et des œuvres d’art incomparables.
JEAN Ier, DUC DE BERRY
Il sera à la tête d’un grand domaine qui comprendra notamment le duché de Berry, le duché d’Auvergne, et le comté de Poitou. Il est apanagé (apanage : bien exclusif, privilège) par son père, qui le fait Comte-Pair de Poitou en juin 1357, puis 1er Duc-Pair de Berry en octobre 1360. Après la terrible et désastreuse défaite de Poitiers, où son père est capturé et fait prisonnier, il est échangé contre la libération de celui-ci, et donné en otage aux Anglais. Il restera captif en Angleterre jusqu’en 1367. En 1369, il reçoit de son frère Charles V (par spoliation de Jean II d’Auvergne) les comtés d’Auvergne et de Boulogne, et de 1404 à 1416 celui de Montpensier. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Berry
HISTORIQUE
L’existence d’une forteresse à Mehun-sur-Yèvre date sans doute du IXème siècle.
Au XIème siècle elle fut la propriété des familles de Mehun et de Vierzon. Puis au XIIème siècle, celle des Courtenay-Champignelles, avant de passer à la maison d’Artois.
En 1332, après saisie des biens du célèbre Robert III d’Artois, le château revient finalement à la couronne, et donc à la famille royale des Valois.
Au Moyen Âge, vers les XIVème et XVème siècles, le château connaîtra ses heures de gloire. Après le règne de Charles VII et les visites de Jeanne d’Arc (entre 1429 et 1431), il sera très vite abandonné par les souverains.
Le XVIIIème siècle, et les périodes tourmentées qui vont faire suite à la Révolution Française, achèveront le monument. Il sera démantelé et transformé en carrière de pierre.
Les mariages successifs ont permis aux différents propriétaires d’acquérir le château sans avoir recours aux conflits armés.
Ces transmissions pacifiques de propriétés, de seigneur en seigneur, ont favorisé son enrichissement et son embellissement à travers les siècles.
LES FAMILLES COURTENAY-CHAMPIGNELLES ET VALOIS
Aux XIIème et XIIIème siècles, le domaine est successivement la propriété des puissantes familles berrichonnes de Vierzon puis de Courtenay. Le château de Mehun, qui existait déjà, est reconstruit et aménagé en forteresse.
Le château devient une véritable place forte et sert de défense à la ville de Mehun. La population de la cité médiévale se rassemble et s’organise autour de la forteresse.
Après avoir appartenu à la famille seigneuriale des Courtenay, le château revient par héritage à la famille capétienne d’Artois,
jusqu’au bannissement de Robert III d’Artois (1287-1342).
Le domaine de Mehun-Sur-Yèvre et la forteresse intègrent alors le domaine royal pour être donnés à Jean de Luxembourg, roi de Bohême.
Le 28 juillet 1332 a lieu à Melun le mariage de Bonne, la fille de Jean de Luxembourg, avec le fils héritier du roi Philippe de Valois, Jean II le Bon (le père du futur duc de Berry, Jean 1er). Le château échoit de nouveau dans le giron de la famille des Valois.
En 1360, Jean 1er de France, duc de Berry, se voit octroyé en apanage le fief de Mehun-Sur-Yèvre.
LES VALOIS ET LES AMÉNAGEMENTS DU DUC DE BERRY
A Mehun-sur-Yèvre, Jean de France, duc de Berry (1340-1416), créa l’un de ses plus importants projets architecturaux. Il va faire transformer par son premier maître général des œuvres, Guy de Dammartin, une forteresse défensive en une résidence confortable et luxueuse. Elle sera dotée des plus beaux décors de son temps.
On y découvre les quatre tours cylindriques à double couronnement ; la partie haute affiche un plan polygonal, avec un réseau de fenestrage, gâbles et pinacles dans le style gothique oscillant entre rayonnant et flamboyant. Au-dessus de la porte à pont-levis, dotée de créneaux, de mâchicoulis, et d’échauguettes, se dresse le chevet de la chapelle du même style architectural que les parties hautes des tours. En architecture gothique (des XIIème et XVème siècles), le terme de fenestrage désigne une baie en pierre de taille dont le tracé suit un réseau gothique le plus souvent composé de flammes trilobées (XIVème – XVème siècles) et de redans (le tracé d’un redan étant déterminé par la jonction des points de centre de deux lobes). Gâble : surface triangulaire surmontant certains arcs, dans la construction gothique.
Ce fut un chantier faramineux. Les travaux commencèrent dès le retour du duc de Berry de sa captivité en Angleterre, en 1367. Le chantier durera cinquante ans, jusqu’à la mort de celui-ci, en 1416. Le prince ne verra pas son œuvre achevée.
MEHUN-SUR-YÈVRE APRÈS JEAN 1ER DE BERRY
La somptueuse résidence a vraisemblablement reçu dans ses murs de nombreux seigneurs et illustres personnages tels que Jacques Cœur (Grand Argentier du royaume de France) et la reine Marie d’Anjou (l’épouse de Charles VII).
Au cours de guerres féodales entre fiefs, de nombreux seigneurs viendront se réfugier à Mehun-sur-Yèvre.
Tel le duc de Guyenne, frère cadet de Louis XI, qui au XVème siècle transformera le château en forteresse imprenable.
Pendant la guerre de Cent Ans, Charles VII, leur père, en fera son château d’agrément et y dirigera certaines grandes décisions militaires, dont la reconquête d’Orléans. En 1429, Jeanne d’Arc y séjournera à ses côtés.
Le 22 juillet 1461, le roi Charles VII mourra dans ces murs.
DE LA MAGNIFICENCE A LA DÉCADENCE
Après le règne de Charles VII, le château tombe dans l’abandon. L’attention se porte maintenant sur les châteaux de la Loire. L’architecture inaccoutumée du château aura marqué une époque de transition entre le Moyen Âge et la Renaissance. Les siècles qui vont suivre seront destructeurs pour l’édifice tombé dans l’oubli : incendies (au XVIème siècle, un premier incendie détruit une partie du château), ravages, déprédations, et pillages.
Les Guerres de religion (1562-1598) et la Révolution française (1789-1794) finiront par détruire une grande partie de la belle forteresse. Le site sera transformé en carrière de pierres qui serviront à la construction de nouvelles maisons du village et des alentours.
Les restes de l’édifice seront acquis par plusieurs propriétaires successifs, avant d’être inscrits aux Monuments Historiques.
En 1817, le château est racheté par la commune de Mehun, et devient une propriété municipale. En 1840, il fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques.
LE RENOUVEAU
Aujourd’hui, il est la propriété de la commune de Mehun-sur-Yèvre, et transformé en musée consacré au roi Charles VII et à son règne. Depuis vingt ans, le site est aussi un lieu de fouilles archéologiques, qui ont permis de mettre à jour d’autres pièces du château, recouvertes par la végétation, et de sauvegarder les ruines malgré les dégradations dues à l’absence de moyens financiers.
Chaque été, au mois de juillet, le château est également le théâtre d’une fête médiévale.
CARACTÉRISTIQUES DU CHÂTEAU
LES FONDATIONS PRIMITIVES
Des vestiges de forteresse existaient sur le site, bien avant que Jean du Berry ne débute des travaux de restauration et d’embellissement de son palais. Nombre de ces fondations antérieures serviront à la reconstruction du château.
Hormis le donjon et les vestiges de la tour ouest, les deux autres tours de flanquement, aujourd’hui arasées, ne sont donc plus visibles. Seules leurs bases en pente pleine inclinées ont toutefois résisté. Elles sont les témoins de la construction primitive du monument.
Les fondations de la forteresse des ducs de Berry étaient composées de plus d’une dizaine de ces bases préexistantes de château défensifs. Leur architecture variait selon les époques de construction. C’étaient au départ de simples fondations primitives en bois, et plus tard, des bases plus résistantes en pierre.
LE DONJON
Le plan de la forteresse affiche un étroit trapèze posé sur une élévation rocheuse. Le château est flanqué sur ses angles par des tours cylindriques. Notamment la plus volumineuse, celle qui se situe dans l’angle nord, et qui est le mieux conservée, le donjon. Celui-ci, d’un diamètre de 12 mètres, est doté sur son faîte d’une belle couronne de mâchicoulis.
Sa façade est truffée de meurtrières. On distingue des arrachements de courtines sur la façade est.
LA TOUR OUEST
La tour ouest est la seule des autres tours qui nous soit parvenue en partie préservée. Elle est éventrée sur toute sa hauteur, mais nous offre encore une idée assez précise de son resplendissement passé.
LES DOUVES
Les deux autres tours, aujourd’hui arasées, ne sont donc plus visibles. Seules leurs bases en pente pleine inclinées ont toutefois résisté. Elles sont les témoins de la construction primitive du monument.
L’aspect architectural de la forteresse des XIème et XIIème siècles s’apparentait fidèlement au plan caractéristique du château-fort féodal tel que nous le connaissons. Lors de la reconstruction de l’édifice sous Jean du Berry, les quatre tours dont le donjon, qui était le lieu d’habitation principal du seigneur, furent conservées. Les douves profondes furent également préservées.
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Mehun-sur-Y%C3%A8vre
https://www.ville-mehun-sur-yevre.fr/tourisme/cite-medievale/le-chateau
https://www.fr.francethisway.com/mehun-sur-yevre.php
http://www.richesheures.net/epoque-6-15/chateau/18mehun-description.htm
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Berry
5 réponses
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