L’église Saint-Félix à Marsanne
LES TÉMOINS DU PASSÉ
L’ÉGLISE SAINT-FÉLIX A MARSANNE
TYPE : église.
STYLE : roman provençal.
On trouve comme style d’architecture : des porches évoquant un arc de triomphe, des frontons triangulaires, des entablements à l’antique constitués d’une architrave, d’une frise et d’une corniche, des colonnes cannelées, des pilastres cannelés, des chapiteaux à feuilles d’acanthe, des bas-reliefs décorés de rinceaux et des triglyphes. On distingue également divers types de frises : des frises de feuilles d’acanthe, de rinceaux, de palmettes, d’oves, et de grecques (variante de la frise de méandres).
NOM LOCAL : église Saint-Félix.
VOCABLE : Saint-Félix (considéré comme l’évangélisateur de la cité de Valence).
CULTE : catholique romain.
ÉPOQUE : Moyen Âge.
DATE DE CONSTRUCTION : XIIème et XVème siècles. Ancien prieuré de l’abbaye de Saint-Thiers de Saou, elle servit d’église paroissiale jusqu’en 1789.
PROTECTION : inscrite par arrêté sur la liste des Monuments Historiques depuis 1926.
PROPRIÉTAIRE : la commune.
ÉTAT DE CONSERVATION : vestiges. Le toit de l’église a été refait en février 1995 par l’association des Amis du Vieux Marsanne.
COMMUNE : Marsanne.
DÉPARTEMENT : Drôme.
RÉGION : Auvergne-Rhône-Alpes.
LOCALISATION
L’église Saint-Félix est une église romane située à Marsanne, dans le département de la Drôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
MARSANNE
Marsanne est une commune française située dans le département de la Drôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
En 2021, sa population s’élevait à 1276 habitants, les Marsannaises et les Marsannais.
NOTRE SÉJOUR DRÔMOIS
Le Prieuré Saint-Félix de Marsanne se trouve à 7,8 km de la Basilique Sainte Anne de Bonlieu-sur-Roubion, à 14,4 km du château de Puygiron, à 14,9 km de la chapelle Saint-Bonnet de Puygiron, à 35 km de l’Église Saint-Michel de la Garde-Adhémar, à 37,4 km du Prieuré du Val des Nymphes de la Garde-Adhémar, à 40,7 km de la Tour-Donjon de Clansayes, à 41,8 km de Notre-Dame de Saint-Paul-Trois-Châteaux, à 43 km de l’Église Sainte-Croix de la Baume-de-Transit, à 43,1 km du Château de la Baume-de-Transit, à 44,8 km de l’église Saint-Restitut, et à 45 km de la Chapelle du Saint-Sépulcre de Saint-Restitut (Sources Google Maps).
Saint Félix désigne plusieurs Saints, catholiques ou orthodoxes.
Ci-dessous la biographie de l’un d’eux : Saint Félix de Nola.
NAISSANCE Félix de Nola naît vers le début du IIIème siècle de notre ère. Il meurt vers 260 à Nola (Campanile, Italie). C’était un prêtre chrétien de Nola (près de Naples) qui vendit ses biens pour aider les pauvres. Il fut arrêté et torturé pour sa foi chrétienne pendant la persécution de l’empereur romain « Decius » (249-251). Gaius Messius Quintus Trajanus Decius (201 – juin 251), connu sous le nom de « Trajan Decius » (ou simplement Decius), fut empereur romain de 249 à 251. Durant son règne, il essaya de raffermir l’État romain ainsi que sa religion, ce qui amena à la « persécution de Dèce ». Au cours de cette période, un certain nombre de Chrétiens éminents (dont le pape Fabien) furent mis à mort. Pendant la dernière année de son règne, Dèce gouverna avec son fils Herennius Etruscus, jusqu’à ce qu’ils soient tous deux tués par les Goths lors de la bataille d’Abritus. Félix fut lecteur, exorciste, puis prêtre. On pense qu’il est mort en martyr pendant la persécution de Dèce, ou de Valérien (vers 253). Il est désormais répertorié dans le calendrier romain général comme un confesseur de la foi qui a survécu à ses tortures. FAMILLE Félix était le fils aîné d’Hermias, un centurion syrien qui s’était installé à Nola, en Italie. Après la mort de son père, Félix vendit la plupart de ses biens et possessions, distribua l’argent aux pauvres, et poursuivit une vocation religieuse. Après avoir reçu l’ordination, il travailla avec Saint Maxime de Nola. DES MIRACLES ! Alors que l’évêque Maxime s’enfuyait dans les montagnes pour échapper à la persécution de l’Empereur Dèce, Félix fut arrêté et torturé pour sa foi. Il parvint à s’échapper de prison (selon la légende, il fut libéré par un ange afin de pouvoir aider l’évêque Maxime). Félix trouva Maxime esseulé, souffrant et faible, et le cacha des soldats dans un bâtiment inoccupé. Lorsque les deux hommes furent en sûreté à l’abri, une araignée tissa rapidement une toile sur la porte ; ce qui eut pour effet de tromper les soldats de l’Empereur, en leur faisant croire que la pièce était désertée depuis longtemps. Ceux-ci repartirent, laissant les Chrétiens en vie. Plus tard, lors d’une autre tentative d’arrestation, Félix se cacha dans un bâtiment en ruine où, une nouvelle fois, une toile d’araignée fut tissée sur l’entrée, ce qui convainquit les soldats que le bâtiment était abandonné. Félix réussit à se cacher jusqu’à ce que la persécution des Chrétiens prenne fin, avec la mort de l’empereur Dèce en 251. Après la mort de l’évêque Maxime, le peuple demanda à Félix d’être le prochain évêque de Nola. Mais ce fut Quintus qui fut choisi, un prêtre « senior » qui avait sept jours d’expérience de plus que Félix. Félix continua son ministère et cultiva ses terres restantes. Il donna la plupart des bénéfices des ventes à des gens encore plus pauvres que lui. LA LÉGENDE La légende accorde à Félix d’être mort en martyr, soit en 255, sous l’empereur Valérien (253-260), soit, selon une autre version, lors de la persécution générale déclenchée par l’Empereur Dèce (249-251). Selon certains, Félix mourut de vieillesse un 14 janvier. POSTÉRITÉ Cinq églises furent édifiées, proches du lieu où Félix fut enterré pour la première fois (lieu qui se trouvait hors de l’enceinte de la ville de Nola). Ses reliques sont conservées dans la cathédrale, mais certaines parties se trouvent à Rome, à Bénévent et dans d’autres endroits. Plus tard, une nouvelle église à Nola fut consacrée avec le vocable de Saint Félix. Des disciples affluèrent de loin pour se recueillir sur son lieu de sépulture. Saint Félix est le Saint patron des animaux et des araignées ; il est fêté le 14 janvier.
HISTORIQUE
MARSANNE (FONS JULIANA)
Marsanne était le territoire de la tribu gauloise des Ségovellaunes.
PÉRIODE GALLO-ROMAINE
Il y eut une occupation romaine à Fons Juliana (Marsanne). Le prêtre Félix s’y arrêta pour y bâtir une église.
– En 212, après le martyre de celui-ci, les habitants placent la paroisse sous le patronage de Félix.
– Au milieu du IVème siècle, le village de Marsanne prend le nom de Fons Juliana. Ce nom est cité à l’occasion du séjour de l’Empereur Julien.
– Au milieu du Vème siècle, le village est fortifié.
LA SEIGNEURIE DE MARSANNE AU MOYEN ÂGE
– Au XIème siècle, le village de Marsanne se trouve, pour ceux qui se rendent en Terre Sainte, sur la route de Jérusalem. Quand Adhémar de Monteil (légat du pape lors de la Première Croisade de 1095 à 1099) part pour Jérusalem, de nombreux vassaux de la région se joignent à lui, dont certains habitants de Marsanne.
Il décède à Antioche le 1er août 1098. Dans son testament, il indique léguer sa chapelle épiscopale (deux chandeliers, différents objets de culte, et sa croix pectorale en forme de crucifix à double traverse) au prieuré Saint Félix de Marsanne. D’où l’origine des armoiries de Marsanne.
La première attestation écrite de « Marsana » date de 1178, dans la charte de fondation de l’abbaye de Bonlieu-sur-Roubion.
Concernant le côté féodal, Marsanne est une terre patrimoniale (qui fait partie d’un patrimoine) des Comtes de Valentinois.
– Au XIVème siècle, l’extinction de la branche aînée des Poitiers transfère les fiefs de Marsanne sous la domination des papes.
– En 1374, le comte Aymar V le Gros se rend à la cour de Rome, prête foi et hommage comme vassal au pape Grégoire XI (de 1370 à 1378, son oncle par alliance), et reconnait recevoir de lui le fief de Marsanne.
– Le 11 août 1404, Marsanne se rattache aux terres du Dauphin. La seigneurie devient domaniale.
– En 1419, Louis, dernier de comte de Valentinois, décède. Le pape, usant des droits que lui confère le testament d’Aymar V, demande à récupérer son héritage, et prend possession en son propre nom des terres et fiefs ayant appartenu aux Poitiers.
– Le 25 mai 1447, Giraud Adhémar, seigneur de Grignan, renonce par traité à la terre de Crillon, qui passe au pouvoir du pape. Il reçoit en échange les terres de Marsanne, qu’il reconnait tenir du dauphin de France.
– En 1449, le dauphin (le futur Louis XI) séjourne dans la seigneurie de Marsanne.
– En 1479, Marsanne passe (par mariage) des Adhémar aux Brunier (seigneurs d’Aps en Vivarais).
LES GUERRES DE RELIGION
– Les dévastations engendrées par les Guerres de Religion affaiblissent le territoire et les conditions de vie.
– Dès 1578, pour défendre leurs intérêts, des réunions locales de paysans ont lieu à Marsanne.
– Fin 1579, la population met sur pied des armées et expulse les hordes de routiers de la vallée du Rhône ; mais l’année suivante, les soldats du roi brisent la révolte paysanne.
– Entre 1580 et 1582, les Protestants s’emparent de Marsanne et de Montélimar.
– En 1589, l’armée des Huguenots, commandée par le duc de Lesguidières, assiège à nouveau Marsanne. Le siège durera onze mois, sans succès. La cité est défendue par un certain Coursas, qui commande la garnison au nom du Roi, et qui bénéficie du soutien de la population.
– En 1784, la seigneurie est vendue aux Martin de la Porte, derniers seigneurs.
LE PRIEURE SAINT FÉLIX
DU MOYEN ÂGE A LA RÉVOLUTION
L’église Saint Félix, qui date du XIIème siècle, a fait l’objet de nombreux remaniements au fil du temps.
Elle fut bâtie sur l’emplacement d’une église primitive. C’était à l’origine une simple chapelle « castrale », qui servit d’église paroissiale avant le XVIème siècle. Elle fut érigée en hommage à Félix (évangélisateur de la vallée du Rhône envoyé par Saint Irénée).
On ne connait pas avec certitude l’origine de sa construction, ni à quel ordre religieux elle appartenait. Cependant, des archives nous ont révélé que le prieur de Saint Félix appartenait aux chanoines de Saint-Tiers de Saou.
Le sanctuaire était alors à l’intérieur des remparts du château, au-dessous du donjon, aujourd’hui en ruine.
– En 1640, des travaux semblent avoir été effectués.
– En 1589, une grande partie des fortifications médiévales était dégradée.
– L’église Saint-Félix de Marsanne est citée en 1603, au cours d’une tournée épiscopale où elle fut décrite comme « une église parochiale sous le vocable de Saint Félix, découverte, sans hostel, cloches, fonts baptismales, ni ornement ». En 1603, l’église était encore bien délabrée.
– Dès 1714, la communauté demanda d’ériger une autre église paroissiale, plus pratique que celle de Saint-Félix (qui sera encore utilisée pour le culte jusqu’à la fin du XVIIIème siècle).
– Dès 1730, l’église fut sujette à de nombreuses réparations. De plus, son accès était difficile en hiver. Autant de raisons qui firent que le service religieux fut transféré à la chapelle Saint-Claude, au centre du bourg.
– Par la suite, l’édifice fut abandonné et le bâtiment se délabra inexorablement. L’édifice était presqu’en ruines lorsqu’on se rendit compte de sa valeur : n’était-ce pas un témoin essentiel du patrimoine marsannais ?
– En 1830, la voûte de la nef s’effondra.
– L’église et les restes de la vieille église seront inscrits sur la liste des Monuments Historiques le 13 juillet 1926.
– L’association « les Amis du Vieux Marsanne » est née en juillet 1979, de l’initiative d’une poignée de passionnées du patrimoine.
– En 1991, la Sauvegarde de l’Art Français accorda une aide de 50 000 Francs pour effectuer les travaux sur la nef.
Actuellement, des travaux sont entrepris pour la sauvegarde et la mise en valeur du prieuré Saint Félix.
LE PRIEURE SAINT FÉLIX
L’EXTÉRIEUR
LA TOUR
Elle est juxtaposée à la façade nord-ouest, et comprend quatre étages séparés par des rebords de pierre saillants. Elle est percée d’une petite baie au premier étage, et de baies cintrées géminées aux deux étages supérieurs. Les baies géminées du deuxième étage sont séparées par un étroit trumeau, alors que celles du dernier étage sont séparées par une colonne.
Sur le côté nord de la tour, les baies géminées du deuxième étage ont été remplacées par une grande baie ogivale.
LE CHEVET
L’ÉGLISE
L’église est couverte de tuiles, et construite en moellons et en pierre de taille. Cette dernière est utilisée pour les chaînages d’angle et pour l’encadrement des baies.
Dans son ensemble, elle présente une façade percée d’une porte et d’une baie cintrée, une abside semi-circulaire, et une majestueuse tour romane.
L’INTÉRIEUR
LA NEF
À l’intérieur, l’église présente une nef unique, prolongée par une abside voûtée en cul-de-four.
Le mur de droite de la nef est percé de plusieurs fenêtres cintrées, tandis que le mur de gauche est percé de plusieurs baies ogivales qui facilitent la communication avec la base de la tour.
LA TOUR
Au rez-de-chaussée, sur sa face nord-ouest, la tour affiche une petite porte d’entrée. La face sud-ouest, elle, présente une grande baie ogivale murée.
LES VOÛTES EN CROISÉE D’OGIVES
LE PANORAMA
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marsanne_(Dr%C3%B4me)
https://monumentum.fr/monument-historique/pa00116976/marsanne-eglise
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-F%C3%A9lix_de_Marsanne
https://www.montelimar-tourisme.com/patrimoine-culturel/le-prieure-ou-eglise-saint-felix/
https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/prieure-saint-felix-de-marsanne/61578
https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/marsanne-eglise-saint-felix/