Le mausolée romain de Lanuéjols
LES TÉMOINS DU PASSÉ
LE MAUSOLÉE ROMAIN DE LANUEJOLS
« Mausolée des Pomponii », « Lou Mazelet ».
ÉDIFICE : mausolée antique.
STYLE : romain.
ÉTAT : vestiges, ruines.
Lire : Les Antiques – Le Mausolée des Jules.
LIEU DE CONSTRUCTION : Lanuéjols.
ÉPOQUE : Empire romain.
PÉRIODE : antiquité.
DATE DE CONSTRUCTION : Selon les historiens, le tombeau romain de Lanuéjols daterait du IIIème siècle de notre ère.
PROPRIÉTAIRE : l’État.
DIMENSIONS : l’édifice est un plan carré de 6 m de côtés. Les vestiges actuels s’élèvent sur 7 m. A l’origine un toit surmontait certainement le mausolée, portant sa hauteur à 12 m.
PROTECTION : classé Monument Historique en 1840, ce mausolée a fait l’objet de plusieurs campagnes de fouilles aux XIXème et XXème siècles.
COMMUNE : Lanuéjols.
DÉPARTEMENT : Lozère.
RÉGION : Occitanie.
LOCALISATION
Le mausolée de Lanuéjols est un monument funéraire gallo-romain situé dans la commune de Lanuéjols, dans le département de la Lozère, en région Occitanie.
LANUEJOLS
Lanuéjols est une commune française située dans le centre du département de la Lozère, en région Occitanie.
Elle se trouve à 11,7 km de Mende, à 31,8 km de Marvejols, à 31, 6 km de Sainte-Enimie (Gorges du Tarn), et à 111 km de Rodez.
Après avoir connu un pic de population de 654 habitants en 1841, en 2020 Lanuéjols n’en comptait plus que 334 (les Lanuéjolois et les Lanuéjoloises).
HISTORIQUE
– 1254 : le mausolée est mentionné dès le moyen âge.
– Début XVIIème : première description ; le monument n’est pas encore enfoui.
– 1805 : après la Révolution, le terrain est vendu comme bien national (pré de Clastre). Le nouveau propriétaire veut le démolir pour récupérer les pierres. Le Préfet s’y oppose.
– 1813 : le Préfet de la Lozère adresse au Ministère de l’Intérieur un rapport sur le mausolée (l’ouvrage est aux 2/3 enfoui).
– Octobre 1813 : le déblaiement du mausolée est commencé.
– De 1814 à 1816 : début de la première campagne de fouilles. Des « anciens murs romains » sont mis au jour ainsi que des fragments de sculptures, dont une tête de cheval en marbre blanc et un fragment de statue humaine en marbre.
– 1817 : affichage de mesures conservatoires. Trois écriteaux sont placés aux abords du monument afin de rappeler article 257 du Code Pénal (répression contre le vandalisme). Les alluvions enterrent à nouveau l’édifice.
– 1840 : l’édifice est inscrit sur la liste des monuments protégés.
– 1855 : le Préfet fait déblayer et entourer le site d’un mur d’enceinte et d’une hauteur de terre pour canaliser le torrent de Gravière.
– 1857 : troisième campagne de déblaiement.
– 1863 : déblaiement de 50 tombes dans le pré adjacent.
– 1942 : Jules Formigé (1879-1960), architecte en Chef des Monuments Historiques, étudie le mausolée et construit un égout de drainage en maçonnerie de pierre de petit appareil.
– De 1977 à 1986 sont réalisées dix campagnes de fouilles par Jean-Claude Joulia et son équipe. La surface entre le mausolée et le monument Ouest a été entièrement fouillée, ainsi que l’intérieur des édifices. Les blocs de pierre éparpillés sur le site sont rassemblés au bord de la fouille.
– En 1855, 1942, 1966 et 1980 sont effectuées des tentatives de drainages consécutifs autour du mausolée, mais les infiltrations d’eau continueront d’abonder. Elles gêneront considérablement les recherches archéologiques.
– 1985 : une étude préalable est commencée pour la restauration du monument et du site.
Derniers travaux :
– A l’occasion des derniers travaux une tête de femme a été trouvée (une copie est exposée en Mairie).
– 1990-1991 : assainissement du site, avec drainage en profondeur.
– 1992-1994 : renforcement des maçonneries (murs d’enceinte et escalier), et installation des aires de stationnement et des accès piétons aux abords du site.
– 1996-1999 : le site est mis en valeur. Des travaux de terrassement, de remodelage des terres, ainsi que la circulation piétonne, l’ensemencement, et des plantations sont réalisés. Les aires archéologiques sont aménagées et illuminées.
– Sur le mausolée : certaines pierres sur l’édifice (pierres du lapidaire) sont remises en place ; l’escalier-parvis est aménagé.
PRÉSENTATION
Le mausolée de Lanuéjols fut construit sur le modèle d’un mausolée-temple dans la seconde moitié du IIème siècle apr. J.-C.
Il fut érigé par une riche famille de propriétaires fonciers gabales (habitant probablement à proximité), les « Pomponii », à la mémoire des deux fils disparus.
Géographiquement, la Gaule romaine recouvrait la France actuelle et une grande partie des Belgique et Suisse actuelles. Lugdunum fut désignée comme étant la capitale des Trois Gaules et le centre névralgique où siégeaient leurs gouverneurs. Lire : l’Amphithéâtre des Trois Gaules. Les Gabales : peuple gaulois, client des Arvernes, établi en Gévaudan (qui deviendra à la Révolution le département de la Lozère). Ils collaborèrent à l’alliance gauloise aux côtés des Arvernes. En 52 av. J.-C. ils participèrent, sous le commandement de Lucterios, à l’attaque de la Narbonnaise avec les Nitiobroges et les Rutènes, avant de s’en prendre aux Helviens. Lucterios, ou Luctère (en latin Lucterius), était un aristocrate Cadurques (Cadurci : peuple habitant l’actuelle région de Cahors et du Quercy). Il fut le dernier avec le Sénon Drappès à résister à l’invasion des légions romaines de Jules César à la fin de la guerre des Gaules (de 58 à 51 av. J-C.). Les Arvernes : l’un des principaux peuples celtes de la Gaule indépendante, du VIIème siècle av. J.-C. à la conquête romaine. Les Helviens : peuple gaulois qui se situait dans le sud du Vivarais (actuelle partie Sud du département de l’Ardèche). Leur première capitale pourrait être le site fortifié de Jastres-Nord à Lussas. Les Nitiobroges : peuple gaulois dont le territoire se situait dans l’actuel Agenais. Lors de la conquête de la Gaule, il avait comme roi Teutomatos, qui prit part avec ses hommes au siège d’Alésia aux côtés de Vercingétorix. Les Rutènes : peuple de la Gaule celtique du sud du Massif Central. Leur territoire couvrait à peu près la superficie des départements actuels du Tarn et de l’Aveyron. Il était bordé par le plateau de l’Aubrac au nord et limité par la Montagne Noire au sud. Les Ruthènes ont donné leur nom à la ville de Rodez.
Le monument se compose d’une chapelle funéraire construite sur un podium, précédée d’un vestibule à colonnade et desservie par un escalier monumental.
A l’intérieur de « la cella », on trouve deux niches latérales qui devaient sans doute contenir les sarcophages des défunts, et une niche centrale qui abritait certainement des statues. Des motifs sculptés sur la pierre calcaire sont encore visibles.
Outre le tombeau principal, deux autres édifices composent ce complexe funéraire. Le deuxième monument pourrait être un autel autour duquel se déroulaient les cérémonies funéraires. Le troisième pourrait correspondre au tombeau des parents des deux fils.
Un second monument a également été mis au jour lors des fouilles : « le monument aux frises d’amour ». Il est situé à 30m en contrebas du mausolée. On a retrouvé également des débris de poterie, des pièces de monnaie, des colonnes et des pierres. Un rassemblement lapidaire est exposé à proximité du mausolée, dont certaines pierres appartiennent aux deux premiers monuments.
Le linteau surmontant la porte d’entrée de la cella mesure 2,20 × 0,60 × 0,60 m. Plus large que cette dernière, il est gravé, côté extérieur, d’une inscription en forme d’épitaphe : « HONORI ET MEMORIAE LUCII POMPONII BASSULI ET LUCII POMPONII BALBINI FILIORUM PIISSIMORUM LUCIUS IULIUS BASSIANUS PATER ET POMPONIA REGOLA MATER, AEDEM A FUNDAMENTO, US QUE CONSUMMATIONEM EXSTRUXERUNT ET DEDICAVERUNT CUM AEDIFICIS CIRCUMJACENTIBUS ». TRADUCTION « En l’honneur et à la mémoire de Lucius Pomponius Bassulus et de Lucius Pomponius Balbinus, fils très respectueux, Lucius Iulius Bassianus, leur père, et Pomponia Regola, leur mère, ont construit ce monument, ainsi que les édifices avoisinants, depuis la fondation jusqu’à son achèvement et l’ont dédié à leurs enfants. » Cette épitaphe confère au monument son surnom de mausolée des Pomponii. Elle témoigne d’un usage, plus courant dans les hautes classes de la société, qui consiste à donner aux enfants le gentilice de leur mère (en l’occurrence Pomponius) et non celui de leur père. Gentilice : du latin gentilis (« qui appartient à une race, de famille ») ou gentilicius.
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mausol%C3%A9e_de_Lanu%C3%A9jols
https://destination.cevennes-parcnational.fr/fr/service/12-Mausolee-gallo-romain-de-Lanuejols
https://www.lanuejols-lozere.fr/tourisme/le-patrimoine-de-lanu%C3%A9jols/
https://cdt48.media.tourinsoft.eu/upload/mausolee-romain-lanuejols.pdf
3 réponses
[…] se trouve à 16,7 km de Mende, à 23, 8 km de Lanuéjols, à 41,1 km de Marvejols, et à 43,6 km d’Ispagnac (sources Google […]
[…] à 62,7 km de Saint-Julien du Tournel, à 57,5 km de Pelouse, à 60,9 km d’Allenc, à 48,2 km de Lanuéjols, à 45,3 km d’Ispagnac, et à 29,9 km de Saint-Chély-du-Tarn (gorges du Tarn Causses). (Sources […]
[…] Lire : Le mausolée romain de Lanuéjols. […]