La chapelle des Moines de Berzé-la-Ville
LES TÉMOINS DU PASSÉ
LA CHAPELLE DES MOINES DE BERZÉ-LA-VILLE
TYPE : chapelle.
STYLE : roman.
NOM LOCAL : Château des Moines de Cluny.
CULTE : catholique romain.
RATTACHEMENT : Ordre de Cluny.
L’Ordre Bénédictin va régir dans ses moindres détails la vie monastique.
ÉPOQUE : Moyen Âge.
DATES DE CONSTRUCTION : XIème siècle.
ÉTAT DE CONSERVATION : restaurée à plusieurs reprises au cours des siècles.
PROTECTION : classement sur la liste des Monuments Historiques par arrêté le 22 septembre 1893.
PROPRIÉTAIRE : l’Académie de Mâcon (propriétaire et gestionnaire de la chapelle) participe et réalise les éventuelles et nécessaires restaurations sous le contrôle des Monuments Historiques. Les fresques ont été restaurées en 1979, 1981 et 2000.
COMMUNE : Berzé-la-Ville.
DÉPARTEMENT : Saône-et-Loire.
RÉGION : Bourgogne-Franche-Comté.
LOCALISATION
La Chapelle des Moines est une chapelle romane intégrée à un doyenné appelé le « Château des Moines », situé sur la commune de Berzé-la-Ville, dans le département de Saône-et-Loire, en région Bourgogne-Franche-Comté.
BERZE-LA-VILLE
Berzé-la-Ville est une commune française située dans le département de Saône-et-Loire, en région Bourgogne-Franche-Comté.
En 2021, sa population s’élevait à 701 habitants, les Berzélavilliennes et les Berzélavilliens.
NOTRE SÉJOUR BOURGUIGNON
Berzé-la-Ville se trouve à 12,1 km de Cluny, à 25,6 km de l’église romane Notre-Dame-de-l’Assomption d’Ameugny, à 27, 6 km de l’église romane Notre-Dame-de-la-Nativité de Malay, à 28 km de l’église romane Saint-Pierre de Brancion, à 31,8 km du château de Brancion, à 51,5 km de l’abbaye Saint-Philibert de Tournus, à 92,8 km du Théâtre romain d’Autun, à 94,1 km de la Porte d’Arroux d’Autun, à 95,3 km du Temple de Janus, à 101km de l’Hôtel-Dieu des Hospices Civils de Beaune, et à 105 km du site archéologique de Bibracte.
MES PHOTOS DE L’ABBAYE DE CLUNY
HISTORIQUE
La chapelle romane, proche de la ville de Cluny (à 12,1 km), date du XIème siècle, et le prieuré qui lui est juxtaposé du XVIème.
A l’origine, elle dépendait du prieuré des moniales clunisiennes de Marcigny-en-Brionnais.
La chapelle était un point de surveillance de la route vers Mâcon pour le transport des marchandises.
Le nom de Berzé-la-Ville apparaît dès 1042 dans les textes de l’abbaye de Cluny. C’est en 1100 que Hugues de Semur (abbé de Cluny de 1049 à 1109), obtient l’obédience de Berzé-la-Ville.
Durant tout l’abbatiat d’Hugues de Semur (1049-1109), l’acquisition du site s’effectuera en plusieurs étapes.
En 1088, le prieuré de Berzé passe directement sous l’obédience de Cluny par échange avec Iguerande.
C’est seulement en 1100 que la propriété pleine et entière du prieuré de Berzé-la-Ville est confirmée par l’abbaye de Cluny. L’acquisition se fait suite à de nombreux échanges, achats et aussi alliances, adroitement arrangées par l’abbé Hugues.
C’est probablement à partir de cette date de 1100 que les bâtiments et la chapelle sont bâtis. La chapelle est élevée sur un rocher. L’abbé y séjournera souvent, surtout vers la fin de sa vie.
Il y accueillera des hôtes de marque ainsi que des hauts personnages religieux et laïcs ; pour les fêtes de Noël 1106, il reçoit le pape Pascal II.
En 1109, la chapelle est incendiée par la foudre. Hugues organise sa restauration par testament. À sa mort (la même année), les travaux ne sont pas terminés ; l’abbé ne verra pas son chef-d’œuvre achevé.
Le monastère est alors repris par le prieur Seguin, sous l’abbatiat de Ponce de Melgueil (1109-1122). Puis, avec le déclin de l’abbaye de Cluny, Berzé tombe dans l’oubli.
À la Révolution, la chapelle est vendue comme bien national, et transformée en grange à fourrage dans une exploitation agricole privée.
En 1887, des fresques sont fortuitement découvertes, sous l’épais badigeon des murs, par Philibert Jolivet, le curé de la paroisse de Berzé-la-Ville ; elles datent du XIIème siècle.
L’enlèvement de la couche de badigeon fait apparaître des fresques magnifiquement conservées, et d’une spectaculaire beauté.
Après la Seconde Guerre mondiale, en 1947, l’ensemble des bâtiments est mis en vente. Miss Evans, une archéologue britannique, en devient la propriétaire, et cède le tout à l’Académie de Mâcon.
En 2005, le nombre de visiteurs est de 12 725 (sources : Comité régional du tourisme).
En 2016, La chapelle est désormais gérée par le Centre des Monuments Nationaux.
Les autres bâtiments du XVIIème siècle sont aujourd’hui une propriété privée. Seule la chapelle est ouverte au public.
Abbé de Cluny (1049-1109) NAISSANCE ET FAMILLE Hugues de Cluny naît le 13 mai 1024 à Semur-en-Brionnais, et meurt le 28 avril 1109 à l’abbaye de Cluny. Il appartenait à la famille des comtes de Semur en Brionnais. Appelé aussi Hugues le Grand (ou Hugues de Semur), il sera le sixième abbé de Cluny, de 1049 à 1109. Hugues de Semur était le fils du comte de Semur en Brionnais et put faire ses études chez son oncle, l’évêque d’Auxerre. A l’âge de 15 ans, il était aux portes de l’abbaye de Cluny, alors que son père voulait en faire un chevalier. Dix ans plus tard, il en était devenu le Père Abbé ; il sera l’un des artisans les plus actifs de la réforme monastique. JEUNESSE En 1039, Hugues de Semur entra au monastère. A vingt ans, il fut nommé prieur, puis abbé de l’abbaye Saint-Pierre de Nantua. Il en fut le dernier supérieur, et sera à l’origine de la refondation de l’église (Nantua III, aujourd’hui église Saint-Michel de Nantua). SIXIÈME ABBÉ DE CLUNY (1049-1109) En 1049, il succéda à son parent Odilon (abbé de Cluny) et dirigea l’abbaye pendant soixante ans, jusqu’à sa mort, en 1109, à l’âge de 85 ans. En 1054, avec son frère Geoffroy, il fonda le premier prieuré de bénédictines dit « prieuré de la Sainte-Trinité de Marcigny-lès-Nonnains », dépendant de Cluny ; sa sœur Hermengarde en fut la première prieure, et leur mère y fut moniale. Sous l’abbatiat d’Hugues de Semur, l’ordre de Cluny va s’étendre à toute l’Europe, de l’Angleterre à la Pologne, et de l’Allemagne à l’Italie et l’Espagne. Excellent diplomate, Hugues de Semur eut l’oreille de tous les papes qui se succédèrent durant son abbatiat, et fut même leur conseiller. Il parcourut l’Europe pour maintenir l’union de son ordre, l’accroître et le défendre. Il fut le principal acteur du mouvement monastique clunisien pendant le dernier quart du XIème siècle. HUGUES LE DIPLOMATE En 1049, Léon IX le reçut à Rome et l’envoya en mission en Hongrie. En 1077, l’empereur Henri IV (empereur du Saint-Empire de 1084 à 1105) vint solliciter le pardon du pape après l’affaire Canossa (commune italienne dans la province de Reggio d’Émilie, en Émilie-Romagne). Malgré sa grande influence auprès de l’Empereur (Hugues était le parrain de l’empereur), ce fut en vain qu’il tenta de le réconcilier avec le Pape Grégoire VII ; dans les graves rivalités qui opposèrent le Sacerdoce et l’Empire, Hugues adopta une attitude modérée. En 1095, il assista au Concile de Clermont, où Urbain II prêcha la Première croisade. Saint Hugues participa à de nombreux conciles régionaux et à de nombreux synodes diocésains, notamment dans le sud de la France. Avec la comtesse Mathilde de Toscane et Henri IV (Empereur du Saint-Empire), il soutint la reconquête de l’Espagne par le roi Alphonse VI de Castille. Ses relations avec Ferdinand Ier et Alphonse VI de Castille (ainsi que son influence sur le pape Urbain II, qui, avant son élection, était grand prieur à Cluny même sous son abbatiat), firent d’Hugues l’une des plus puissantes et influentes figures de la fin du XIème siècle. CLUNY III Hugues entreprit les travaux de la 3ème abbatiale de Cluny. Au début du XIIIème siècle, cette construction colossale était la plus grande en Europe (détruite à la Révolution, elle restera la plus grande église de la chrétienté jusqu’à la construction du nouveau Saint-Pierre de Rome). De plus, en tant que parrain d’Henri IV (l’Empereur du Saint Empire germanique), Hugues joua également un rôle dans le conflit qui l’opposa avec le pape Grégoire VII au cours de la querelle des Investitures (mainmise des autorités temporelles sur les autorités spirituelles concernant les nominations des évêques). Hugues refusa l’offre de Guillaume le Conquérant de réformer les monastères saxons. Canonisé par l’Église catholique, il est fêté le 29 avril d’après le martyrologue romain.
Lire :
LA CHAPELLE DES MOINES
EXTÉRIEUR
INTÉRIEUR
LES FRESQUES DE LA CHAPELLE
La célébrité de la chapelle est due à ses peintures murales du XIIème siècle. Elles ont été découvertes en 1887, sous le badigeon, par le curé de Berzé-la-Ville, l’abbé Philibert Jolivet (1886-1923).
Ses fresques sont considérées comme le plus beau témoignage de l’art roman clunisien. Elles sont vraisemblablement l’œuvre d’artistes ramenés par saint Hugues lors de ses voyages au Mont-Cassin. On y retrouve des influences de l’art byzantin et de l’art pictural de Rome.
Elles sont inédites. C’est un exemple unique dans la région, tant par le choix des motifs que par le style directement influencé par la période antique romaine. Ces peintures sont généralement datées de 1105-1115, c’est à dire à la fin ou juste après l’abbatiat de Hugues de Semur.
LES SAINTS DES PREMIERS SIÈCLES
Le décor de l’abside est échelonné sur quatre rangées : les saints des premiers siècles représentent la base.
LE CHRIST EN MAJESTÉ BÉNISSANT
Par tradition paléochrétienne, le Christ dominant le tableau fait 4 mètres de haut. Afin d’en augmenter les proportions, le peintre a exprimé son talent dans l’aspect magistral de la scène. La tête, les pieds et les mains du Christ en Gloire débordent de la mandorle.
La voûte en cul-de-four de l’abside est occupée dans toute sa hauteur par le grand Christ en majesté dans sa mandorle, entouré d’apôtres, de saints et d’évêques. Le tableau comporte pas moins de quarante personnages, tous imbriqués dans un espace limité.
LES MARTYRES DE SAINT VINCENT ET DE SAINT BLAIZE
Dans les arcatures aveugles de l’abside, on peut contempler les scènes de martyres de Saint Blaise et de Saint Vincent.
A droite, on admire le martyre de Saint Vincent de Saragosse, torturé sur un coffre en bois. Le choix de ces deux Saints du sud de l’Europe est considéré comme un hommage clunisien aux Arméniens et aux Espagnols.
LES APÔTRES
On distingue les douze apôtres à côté du Christ : la procession de Saint Paul à gauche, et celle de Saint Pierre à droite. On y aperçoit la donation de la loi à Saint Pierre, « dite traditio legis », ainsi que la clé de Saint Pierre.
En bas du cul-de-four, on admire deux Saints à gauche, et deux évêques (ou abbés) à droite. Entre les arcatures de l’abside, on voit, au pied du Christ, six bustes de Vierges ou de Saints avec des parures vestimentaires.
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
https://www.chapelle-des-moines.fr/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_des_moines_de_Berz%C3%A9-la-Ville
https://berzelaville.fr/fr/rb/1128038/la-chapelle-des-moines
https://monumentum.fr/monument-historique/pa00113113/berze-la-ville-chateau-des-moines-de-cluny
https://fr.wikipedia.org/wiki/Berz%C3%A9-la-Ville
https://www.chapelle-des-moines.fr/decouvrir/histoire-de-la-chapelle-des-moines-de-berze-la-ville
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hugues_de_Cluny
http://www.bourgogneromane.com/edifices/berze.htm