Jeanne d’Arc, la rencontre de Chinon
LA GUERRE DE CENT ANS
De 1337 à 1453
LES VALOIS DIRECTS
JEANNE D’ARC, LA RENCONTRE DE CHINON
Le 8 mars 1429
LA FRANCE DE 1429
Le « petit roi de Bourges » est un roi sans trône ni couronne ; il règne sur un toute petit royaume qui s’est réduit considérablement. Après son exil de Bourges, il s’établit à Chinon, en Anjou. Il y exerce un pouvoir sur les comtés du Poitou, d’Angoulême, d’Armagnac, de Toulouse, de Valentinois, et de Gévaudan. Il a aussi autorité sur les duchés de Touraine, de Berry, de Bourbonnais et d’Auvergne.
SOMMAIRE
Partie de Vaucouleurs, Jeanne, la bergère de Domrémy, arrive à Chinon au bout d’une chevauchée qui a duré onze jours. Elle doit y rencontrer le dauphin Charles de Ponthieu.
Elle est portée par ses voix, et sa foi est intacte. C’est Dieu qui l’envoie pour débarrasser le royaume de l’Anglais tant exécré. Elle doit à la fois faire couronner le dauphin Charles à Reims, et le faire monter sur le trône du royaume de France.
Pour l’instant, il lui reste à convaincre le futur Charles VII de sa bonne foi et de la pureté de ses intentions.
Le 8 mars 1429, lorsqu’ils se rencontrent à Chinon, le dauphin Charles et la petite bergère lorraine sont très jeunes. Le roi lui, a vingt-six ans, et Jeanne, cette « Pucelle » qui va bouleverser le cours de l’Histoire, n’en a que dix-sept !
Lire : Baudricourt accepte d’aider « la Pucelle ».
BAUDRICOURT, UN CAPITAINE CONVAINCU ?
Il est le premier à se placer aux côtés de Jeanne et à croire au bien-fondé de cette petite bergère de dix-sept ans. Robert de Baudricourt, capitaine de la place d’armes de Vaucouleurs (une des dernières garnisons qui prête encore allégeance au roi de France, dans un royaume presque entièrement contrôlé par les Anglais), accepte de se ranger aux arguments de « la Pucelle ».
Depuis le mois de mai 1428, il est sceptique et peu convaincu par les allégations de Jeanne. Ne sachant pas trop sur quel pied danser, il fait durer l’échéance de son entrevue avec cette petite inconnue venue de Domrémy.
Pourtant, deux événements vont faire changer Baudricourt d’avis :
– Le sauf-conduit octroyé à Jeanne par le duc de Lorraine.
– Une lettre remise par le dauphin à l’émissaire royal Collet de Vienne, dans laquelle Charles VII ordonne de mener immédiatement la jeune fille à Chinon.
Il ne fait aucun doute que ce sont là les deux causes de sa volte-face.
Après des mois d’attente et d’insistance, Jeanne finit par avoir gain de cause, et obtient de surcroit quelques hommes en armes pour la conduire jusqu’à Chinon.
Le mercredi 23 février 1429, à Vaucouleurs, le cortège est fin prêt. Vers trois heures de l’après-midi, Jeanne est accompagnée des hommes qui composent son escorte. Parmi ceux-ci, on trouve quatre lorrains : Jean de Metz (chef de l’expédition), Bertrand de Poulangy, et leurs valets, Julien et Jean. Enfin, il y a l’émissaire royal Collet de Vienne, envoyé de Chinon par le dauphin, et son archer Richard.
EN ROUTE POUR CHINON
L’escorte de Jeanne est restreinte, mais loyale et totalement acquise à sa personne. Collet de Vienne doit lui servir de guide, et lui faire traverser un territoire ennemi infesté d’Anglais.
Tous ces hommes jugeront qu’ils n’ont à aucun moment « éprouvé pour elle de désir charnel ». Jeanne, s’affichant avec des habits d’homme, se met en route. Elle chevauche comme une véritable cavalière, elle, la petite bergère de Domrémy, comme si elle avait toujours su monter à cheval. Le trajet va durer onze jours sans aucun problème. D’ailleurs, le voyage s’effectue en grande partie la nuit pour ne pas éveiller les soupçons.
Malgré tout, à deux reprises, Jeanne encourra le danger pour assister à la messe !
Le petit cortège passe la première nuit à l’abbaye de Saint-Urbain, où il est attendu. Les jours suivants, il sera hébergé dans des fermes isolées par des paysans qui n’osent pas refuser leur grange à l’envoyée divine.
Ils traversent l’Aube et la Seine, puis ils arrivent à Auxerre, où Jeanne assiste à la messe dans la cathédrale. Ils franchissent la Loire à Gien, puis, après avoir passé le Cher et l’Indre, traversent les forêts de Sologne.
Le 5 mars, ils arrivent devant un petit village nommé Sainte-Catherine-de-Fierbois. Jean de Metz décide de faire une halte, alors que Collet de Vienne (l’émissaire royal) et son archer s’empressent de partir prévenir le dauphin de leur arrivée.
Sainte-Catherine-de-Fierbois est un lieu de pèlerinage. Quelques malades y font des neuvaines, et deux prêtres en assurent la garde. Ce matin-là, Jeanne assiste à trois messes consécutives, tandis que ses quatre compagnons restants surveillent les chevaux.
L’ARRIVÉE A CHINON
Le vendredi 6 mars 1429, la petite escorte arrive enfin à Chinon et pénètre dans la cité par la porte de Verdun ; il est midi.
Un ange, dit-on, vient d’entrer dans la ville. Le groupe, épuisé, s’installe dans une petite auberge. Bien que fatiguée, Jeanne est impatiente de rencontrer le dauphin. Mais on n’est pas reçu par le roi aussi facilement…
Collet de Vienne est de retour dans l’après-midi. Le dauphin a donné l’ordre de conduire immédiatement la jeune fille chez une femme qu’il a désignée pour la loger. Jeanne restera trois jours chez son hôtesse, tout en évitant de sortir et de répondre aux questions des curieux. A leur tour, Jean de Metz et Bertrand de Poulangy sont convoqués auprès de Charles pour rendre compte du voyage.
UNE ENQUÊTE AU PRÉALABLE…
Dès le lendemain, ils sont interrogés. Jeanne parle de ses voix, et déclare son intention de libérer Orléans, de bouter l’Anglais hors de France, et de faire couronner le dauphin Charles de Ponthieu à Reims. Rien que cela ! Intrigué, le dauphin accorde audience à Jeanne le 8 mars (ou selon d’autres sources le 25 février). Elle est reçue dans la grande salle d’audience du château de Chinon, et pénètre au milieu d’une foule circonspecte et interrogative. Elle porte ses habits d’homme de couleur sombre.
UNE RUSE ÉVENTÉE ET UN MYSTÉRIEUX SECRET RÉVÉLÉ…
Jeanne n’a jamais vu le dauphin. Saura-t-elle le reconnaître ? Elle ne le sait pas, mais on lui a tendu un piège. Une autre personne a pris la place du roi sur le trône. Charles attend au milieu de sa cour, dissimulé parmi les notables de l’assemblée richement vêtus. Il est maintenant environ 19 heures. C’est presque le soir et l’obscurité pointe.
Trois cents chevaliers escortent Jeanne jusqu’au dauphin, et une cinquantaine de torches illuminent le parcours. Le comte de Vendôme se charge de conduire « la Pucelle » jusqu’au roi.
Le comte de Clermont prend alors la parole, puisque sa mission est de se faire passer pour Charles de Ponthieu, le dauphin. Mais Jeanne découvre aussitôt la supercherie. On la voit se précipiter aux pieds d’un homme plus pauvrement vêtu que les autres membres de l’assemblée. Elle s’adresse à lui en l’appelant « gentil dauphin », et dit : « voilà le roi ! en nom de Dieu, gentil prince, c’est vous et non un autre !».
Face à de telles paroles, Charles est stupéfié. Et si cette petite jeune fille disait vrai ? Et s’il avait une chance encore de recouvrer le trône dont il a été spolié depuis sept ans ? (Après la mort de son dernier frère aîné et héritier Jean de France, duc de Touraine). Immédiatement, il sent renaître l’espoir. Alors il étreint Jeanne dans ses bras, et l’attire à l’écart, dans un coin de la salle. S’ensuit un entretien à voix basses de près d’une heure, dont on n’a jamais su le contenu.
Ce que l’on sait, c’est qu’à la suite de cette brève conversation, Charles a les yeux embués, remplis de larmes.
Pour appuyer les paroles de Jeanne, il précise à l’assistance que la jeune fille lui a confié « un certain secret que personne ne savait et ne pouvait savoir si ce n’est Dieu ».
On peut penser que ce secret concerne sans doute la légitimité de sa filiation avec son père Charles VI « le Fol » (Sa mère, Isabeau de Bavière, a toujours été suspectée d’avoir trompé le Valois). La petite « Pucelle » va subir un « procès » de trois semaines à Poitiers. Le temps nécessaire aux religieux et théologiens de questionner Jeanne pour savoir si elle n’est pas l’envoyée du Diable.
Une fois tout ce beau monde rassuré, Charles lui donne enfin sa confiance. C’est à la tête d’une force armée et d’un convoi de ravitaillement qu’elle prend la route d’Orléans accomplir sa mission divine…
UNE RENCONTRE ARRANGÉE ?
Lire : Jeanne « la Pucelle » à la tête de l’ost royal.
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
Les rois de France des Éditions Atlas (Valois directs).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cent_Ans
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_d%27Arc
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