Grégoire de Tours
LES MÉROVINGIENS
GRÉGOIRE DE TOURS
(538 ou 539-594)
Cette famille descend des peuples Francs saliens qui se sont installés dès le Vème siècle dans les régions de Cambrai et de Tournai, en Belgique. L’Histoire de la dynastie est marquée par l’apparition d’une forte prédominance de la culture chrétienne au sein de l’aristocratie. Elle se caractérise aussi par l’implantation croissante de l’Église, et par une économie qui se développe suite à l’effondrement de l’Empire romain d’Occident. Le nom « Mérovingien » provient du roi Mérovée, ancêtre semi-mythique de Clovis (466-511). Les Mérovingiens, sous l’Ancien Régime et au XIXème siècle, sont désignés par certains légistes et historiens français comme étant la « première race » des rois francs.
L’ARISTOCRATIE GALLO-ROMAINE ARVERNE
FAMILLE
Grégoire de Tours est l’un des successeurs de Saint Martin, et le 19ème évêque de Tours.
Il descend par son père Florent (Florentius) d’une famille aristocratique arverne. Son père et son arrière-grand-père maternel Grégoire Georgius (ancien évêque de Langres) avaient été sénateurs. Son oncle paternel Gallus (ou Saint Gal 1er) était évêque de Clermont.
Sa mère, Armentaria, était une femme dévote. Elle descendait de Vettius Epagathus (l’un des martyrs de Lyon en 177) et de Léocadius (un grand sénateur). Elle saura transmettre sa foi à son fils qui, très tôt, voudra rentrer dans les ordres.
Par sa mère Armentaria, Grégoire de Tours a des ascendances d’une part avec les évêques de Lyon Sacerdos et Saint Nizier, et d’autre part avec l’évêque de Langres, Tetricus (arrière-petit-fils de Grégoire de Langres). De ce dernier, il tirera d’ailleurs son troisième prénom, Grégoire, celui par lequel il est le plus connu. Sa notoriété est donc issue de deux circonstances : son appartenance à l’aristocratie auvergnate, et son orientation religieuse. Sa famille fut une des premières à se convertir au christianisme (parmi ses membres, Grégoire comptera un martyr et six évêques). Deux d’entre eux contribueront à son éducation et son accession au siège épiscopal.
Jusqu’à son arrivée à l’évêché de Tours, Grégoire est connu sous le nom de Georgius Florentius.
JEUNESSE
Orphelin de père à l’âge de huit ans, Grégoire est élevé par sa mère près de Cavaillon, puis par son oncle Gallus (Gallus fera de lui un expert des textes sacrés mais un médiocre connaisseur des ouvrages profanes), et enfin par l’archidiacre Avit à Clermont.
Ses parents, profondément pieux, lui transmettent leur passion pour les reliques.
En 563, il est envoyé à Lyon auprès de son oncle Nicetius (Saint Nizier) pour parfaire son éducation.
Un peu plus tard, il sera ordonné diacre et demeurera à la basilique Saint-Julien, à Brioude.
Lire : La basilique Saint-Julien de Brioude
En août 573, il est nommé évêque de Tours par Sigebert Ier, roi d’Austrasie, fils de Clotaire, petit-fils de Clovis.
Pour Sigebert (qu’une querelle territoriale oppose à son frère Chilpéric Ier, roi de Neustrie), la loyauté de la famille de Grégoire est un avantage majeur. Aussi s’arrange-t-il pour que celui-ci soit élu par l’assemblée du peuple et par l’épiscopat régional.
GRÉGOIRE DE TOURS, ÉVÊQUE ET HISTORIEN
En 573, Grégoire de Tours est nommé évêque de Tours. Il est très soucieux du développement du christianisme. Il est aussi le premier historien des Mérovingiens. Il sera à la fois témoin et quelquefois acteur des événements de son époque. C’est un rapporteur très passionné, manquant parfois d’analyse critique. Malgré ses anachronismes, ses choix arbitraires et ses préjugés, son « Histoire des Francs » (dont il raconte, sans aucune équivoque, les crimes et les trahisons des souverains) nous parvient comme un document d’une richesse rare.
Après sa nomination comme évêque de Tours, Grégoire commence à écrire une histoire des premiers rois francs. Ces différentes péripéties seront plus tard réunies en un volume unique intitulé « l’Histoire des Francs ».
Pour exécuter cette tâche (qu’il accomplira jusqu’à son dernier souffle), il se reposera sur les archives de l’évêché de Tours, ainsi que sur les témoignages de Clothilde. En effet, l’épouse de Clovis a abondamment communiqué son expérience de reine à ses dames de compagnie et aux religieux tourangeaux. Les sources de Grégoire sont donc fiables (même si elles relèvent, au fil du temps, du bouche-à-oreille).
L’Austrasie : l’Est de la France actuelle, l’Est de la Belgique actuelle et les régions rhénanes. La Neustrie : le Nord-Ouest de la France actuelle (sans la Bretagne). La Bourgogne : l’ancienne Burgondie, c’est-à-dire l’actuelle Bourgogne, le Nord de la vallée du Rhône et le Centre (Orléans).
Plus tard, Grégoire de Tours sera le témoin vivant des affrontements qui auront lieu entre les descendants de Clovis. Il fera appel à sa mémoire et à son expérience politique.
D’abord sujet de Sigebert Ier (535-575), roi de Reims, qui le fit élire évêque de Tours, il sera ensuite celui de Chilpéric Ier (né entre 524 et 534-584), roi de Soissons et de Gontran (532 ou 534-592 ou 593 ou 594), roi de Bourgogne.
Grégoire de Tours était un fervent défenseur de la doctrine chrétienne. Il combattra avec virulence toute forme d’hérésie, notamment l’arianisme (du nom d’Arius et de ses disciples), qui fut condamnée au Concile de Nicée en 325.
LE BÂTISSEUR ET LE COLLECTIONNEUR DE RELIQUES
Grégoire de Tours fut un érudit et un lettré raffiné. Habile politique, il entreprendra, entre autres, la construction de plusieurs monuments tourangeaux. Il fera réédifier l’église principale (détruite en 558 par un incendie), ainsi que la loge contiguë, celle où Saint Martin avait vécu ses premiers jours en tant qu’évêque de Tours.
Il fera restaurer la basilique érigée par Perpetus au-dessus du tombeau du saint. Les murs ayant été endommagés par un incendie, il les fera décorer de magnifiques fresques.
Simultanément, il fera venir un nombre considérable de reliques variées, allant du mouchoir d’un saint homme, d’un morceau de tissus ayant recouvert la Sainte Croix, à un fragment du tombeau du Christ…
Sa demeure abrite un véritable trésor, d’où il retire ses inestimables reliques pour les exposer dans des sanctuaires sacrés qu’il a fait restaurer.
SA MORT
Grégoire de Tours meurt probablement le 17 novembre 594. Selon la tradition, sa dépouille fut entreposée sous la dalle de la basilique Saint Martin, où reposait déjà le miséricordieux Martin. Il n’existe plus rien de sa sépulture depuis bien des siècles.
En 596, le nouvel évêque Pelagius lui succèdera.
En 1563, il subsistait encore le « reliquaire de Monseigneur Saint Grégoire ».
Ses restes disparurent en novembre 1793. Il fut béatifié puis sanctifié ; il sera ensuite vénéré à Tours et à Clermont.
Ci-dessus, des sarcophages d’époque mérovingienne.
Sources
Les rois de France des Éditions Atlas (Les Mérovingiens)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A9goire_de_Tours
http://www.crcrosnier.fr/preb02/gregoiredetours.htm
http://www.cosmovisions.com/GregoireTours.htm
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