La reine Clotilde
LES MÉROVINGIENS
LA REINE CLOTILDE
SAINTE CLOTILDE
NAISSANCE
Clotilde naît vers 474 ou 475, peut-être à Vienne, Lyon ou à Genève. Elle meurt le 3 mai 545 à Tours (à 70 ans). En 493, cette princesse burgonde deviendra reine des Francs en épousant Clovis 1er.
NOM DE NAISSANCE
Crotechildis de Burgundia
DYNASTIE
Maison burgonde.
Au Ier siècle, ils migrent vers l’actuelle Poméranie aux bouches de l’Oder. Au IIème siècle, ils s’établissent en Silésie, aux sources de la Vistule. Vers la fin du IIIème siècle, ils font mouvement vers l’Elbe, puis vers le Main. À la fin du IVème siècle, à la suite de la migration des Vandales et Alains en Gaule romaine, ils s’établissent aux abords du Rhin, en Germanie supérieure. Ils constituent ainsi un premier royaume en 413. En 436, ils seront battus par les Huns en Germanie inférieure. A la fin des Migrations germaniques de la fin de l’Antiquité, les Burgondes s’établissent durablement dans le centre-est de la Gaule, comme peuple fédéré de l’Empire romain d’Occident. Au Vème siècle, lors de l’effondrement de ce dernier, les Burgondes y fondent un royaume couvrant initialement une grande partie des actuelles régions suivantes : Bourgogne, Franche-Comté, Savoie, Lyonnais, Dauphiné et Suisse romande. Dès 534, le Royaume des Burgondes est absorbé dans l’Espace Mérovingien en tant que « Regnum Burgundi », futur Royaume de Bourgogne.
FAMILLE
Clotilde est la fille du roi burgonde Chilpéric II (450-491), et de la reine burgonde Carétène (455-506).
Clotilde, princesse chrétienne, fille du roi burgonde Chilpéric II, a été élevée par son oncle, le roi des Burgondes Gondebaud (né vers 450-mort en 516). Mariée en 493 à Clovis (roi des Francs), elle aura sur celui-ci une grande influence, notamment pour sa conversion au Christianisme. Après la mort de son époux, elle assure la régence qui sera marquée par une succession d’échecs et de malheurs. Elle ne pourra ni réconcilier ses fils, ni éviter en 533 l’assassinat de ses petits-fils (fils de Clodomir). Après toutes ces infortunes, elle se retirera à Tours, où elle se vouera entièrement à la religion. Clotilde entreprend la construction de l’église Saint Pierre de Tours, de la basilique Saint Germain d’Auxerre, et fait embellir la cathédrale de Reims. Elle fonde aussi les abbayes de Laon et de Chelles. Elle finira ses jours dans la dévotion, auprès du tombeau de saint Martin, à Tours, où elle mourra vers 545. Vers 550 ou 560, elle sera canonisée par le pape Pélage 1er.
CLOTILDE, UNE PRINCESSE CHRÉTIENNE
Descendante d’un clan burgonde converti au catholicisme au début du Vème siècle, Clotilde va être un rouage essentiel dans la conversion de son époux. Fervente croyante, elle trouvera un appui
sûr auprès de ses amis : l’évêque de Reims, Rémi (437-533), et la diaconesse de Paris, « Geneviève de Paris » (née vers 420-morte vers 500).
Clotilde, la jeune burgonde que Clovis a choisi d’épouser, est une princesse dehaut rang descendante de la prestigieuse lignée d’Athanaric (318-381), roi wisigoth de la seconde moitié du IVème siècle. C’est aussi une femme profondément catholique.
Clotilde a donc été éduquée dans la foi catholique nicéenne. Elle était destinée à entrer au couvent lorsque son oncle Gondebaud assassina ses parents. Hormis Chilpéric II (le père de Clotilde), Gondebaud avait deux autres frères : Godegisile (443-501) et Gondemar.
Durant les années 480, Gondemar et Chilpéric II (le père de Clotilde) disparaissent. Dans les années 490, Gondebaud et Godegisile restent donc lesseuls rois des Burgondes. Cette disparition suspecte de deux des frères fera l’objet d’un certain nombre d’interrogations.
Lorsqu’elle commence sa longue route pour rejoindre le pays de son époux, la jeune princesse emmène dans sa suite trois prêtres (probablement ses professeurs). Dès les premières heures de sa vie commune avec Clovis, Clotilde manifeste une grande force de caractère. Elle affronte courageusement le cercle païen de la cour du roi, et décide de faire baptiser ses enfants.
Attitude surprenante et audacieuse pour la jeune burgonde, isolée au milieu de tous ces barbares. Au Vème siècle, le baptême est un sacrement réservé à l’adulte, donc faire baptiser un enfant relève du jamais vu. Un tel acte est considéré comme une innovation des plus osées.
Malheureusement pour la reine, cet acte courageux va se retourner contre elle : en 494, alors qu’elle fait baptiser en « grande pompe » son jeune fils Ingomer, celui-ci décède quelques heures après avoir reçu le sacrement. « Si l’enfant avait été consacré au nom de mes Dieux, il vivrait encore ! », hurle de douleur le roi des Francs. Clotilde murmurera : « Notre fils est auprès de Dieu. ».
Vers 495, le drame faillit se reproduire après la naissance de Clodomir (vers 495-524), mais celui-ci se rétablira in-extrémis. Le couple aura d’autres enfants : d’abord deux fils, Childebert (vers 497- 558) et Clotaire (vers 498-561), puis une fille, Clotilde (500-531). Tous seront baptisés et parviendront à l’âge adulte.
En 495, la malédiction faillit bien se répéter pour la malheureuse Clotilde qui, à la naissance de son second fils Clodomir, le fait pareillement baptiser. L’enfant tombe malade aussitôt le sacrement reçu, mais la chance cette fois sourira à Clotilde : il ne décèdera pas. Après de longues heures de prières passées à son chevet, Clodomir guérira et se rétablira assez vite.
CLOTILDE ET SON « DIEU »
Cependant, la reine n’abandonne pas l’idée d’amener Clovis, son époux, à la « vraie religion ». Pour se faire, elle commence par s’attirer autour d’elle des amis sûrs.
A peine arrivée à Paris, elle approche la diaconesse de la ville, la populaire Geneviève. Cette dernière ambitionne depuis longtemps de convertir le chef barbare des Francs.
Hormis Geneviève, la reine s’est assuré le soutien de l’évêque de Reims, Rémi.
Celui-ci aspire lui aussi à convertir Clovis un jour. D’ailleurs, à peine le roi « élevé sous le pavois », il lui envoie une lettre lui recommandant de se comporter en monarque chrétien.
Il est évident que le Dieu choisi par Clovis est celui que sa femme vénère. Les efforts déployés par ces trois personnages vont finalement aboutir au baptême du roi.
Après des années de persistance de la part de Clotilde et un appel à l’aide au Christ (en 496, lors de la bataille de Tolbiac contre les Alamans), Clovis fait la promesse au « Dieu de Clotilde » de se convertir s’il lui accorde la victoire. Le roi des Francs décide alors de renoncer au paganisme. Il devient le premier roi barbare à se convertir à la religion chrétienne.
En 213, ils apparaissent pour la première fois dans les écrits romains. En 260, ils conquirent les Champs Décumates, puis essaimèrent une zone couvrant une partie de l’Helvétie (la Suisse), la Décumanie (le pays de Bade), et une partie de la Séquanaise (l’Alsace). Ils participèrent à la germanisation de ces territoires, auparavant romanisés. En 496, les Alamans furent vaincus par les Francs de Clovis. Ce dernier annexa leur territoire à son royaume. Après le traité de Verdun (août 843), ces territoires firent partie de la Francie orientale avant de composer le duché de Souabe, du Xème au XIIIème siècle.
Après le baptême du roi, célébré le 25 décembre 496, Clotilde convaincra son époux de faire bâtir à Paris une nouvelle basilique, dédiée aux apôtres Pierre et Paul. A sa mort, en 502, Geneviève sera la première femme inhumée dans la crypte de l’église.
UNE RETRAITE MODESTE ET PIEUSE
A la suite du terrible massacre de ses petits-fils Childebert et Clotaire, la reine Clotilde se retirera à Tours, anéantie par le chagrin. Là, près du tombeau de Saint Martin (le patron des Gaules), elle passera ses nuits en prières, vivant dans une grande modestie.
Sources :
Les rois de France des Éditions Atlas (Les Mérovingiens).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Clotilde_(femme_de_Clovis)
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9rovingiens
https://fr.wikipedia.org/wiki/Clovis_Ier