Édouard de woodstock dit « Le Prince Noir »
LA GUERRE DE CENT ANS
De 1337 à 1453
ÉDOUARD DE WOODSTOCK DIT
« LE PRINCE NOIR »
SOMMAIRE
Empreint d’ambition et impitoyable, l’extravagant Prince de Galles fut l’un des chevaliers les plus célèbres de la Guerre de Cent Ans, où il se couvrit de gloire et d’honneurs. Sa seule défaite sera celle face à la mort, qui, survenue le 8 juin 1376, un an avant celle de son père Édouard III (21 juin 1377), le privera du trône d’Angleterre ; il ne sera jamais roi.
Il est enterré dans la cathédrale de Canterbury, en Angleterre, où l’on peut encore voir son gisant.
NAISSANCE ET FAMILLE
Édouard de Woodstock naît le 15 juin 1330 à Woodstock (Oxfordshire, en Angleterre), et meurt le 8 juin 1376 à Westminster, (Londres). Il fut prince de Galles, comte de Chester, duc de Cornouailles et d’Aquitaine. Il était le fils aîné d’Édouard III d’Angleterre et de Philippa de Hainaut. Édouard de Woodstock est aussi plus connu sous le surnom de Prince Noir. C’était un prince de la dynastie des Plantagenets.
SON ENFANCE
Édouard occupe une place particulière à la cour d’Angleterre. Fils aîné du roi Edouard III et héritier direct au trône, il est l’objet de toutes les attentions. Né en 1330 des amours adolescentes du roi Édouard et de la reine Philippa de Hainaut, « the boy », comme aime à l’appeler son père, est un enfant dorloté, gâté, préservé, et destiné à un grand avenir. Dès sa première année, il est promis à être marié avec l’une des filles du roi de France, Philippe VI. Ironie de l’Histoire, le Prince de Galles deviendra le pire ennemi des Valois.
Édouard est promu duc de Cornouailles, un titre spécialement créé pour lui, alors qu’il est un tout jeune enfant. Il vit dans le sillage de son père. À l’âge de huit ans, tandis que le roi Édouard III « guerroie » en France, il est nommé « gardien » du royaume d’Angleterre.
A la cour, ses distractions préférées sont les jeux de balle et d’argent, la chasse au faucon, et les musiques et chansons des troubadours et ménestrels. Des divertissements propres à la noblesse de l’époque.
Il aura pour précepteurs Walter Burley et le chevalier de Hainaut Walter Mauny. Son père ne négligera ni sa formation, ni son éducation de prince.
SON MARIAGE & SA DESCENDANCE
Édouard de Woodstock épouse le 10 octobre 1361 sa cousine Jeanne de Kent à Windsor, en Angleterre.
De cette union naîtront trois enfants :
– Édouard d’Angoulême : il naît le 27 janvier 1365 au Château d’Angoulême, et meurt à Bordeaux le 20 septembre 1370, à l’âge de 5 ans.
– Richard II : il naît le 6 janvier 1367 à Bordeaux, Aquitaine, et meurt le 14 février 1400 au Château de Pontefract, Yorkshire, Angleterre, à l’âge de 33 ans.
– Roger Clarendon : il naît vers 1350, et meurt exécuté par pendaison le 8 juin 1402. C’était un fils illégitime du prince de Galles Édouard de Woodstock.
A Bordeaux, le couple va mener une vie fastueuse au milieu d’une cour où règnent le luxe et l’extravagance, et où les fêtes et les tournois sont fréquents.
Les taxes qu’il impose sur le territoire de sa principauté pour financer ses excès sont considérables. Une partie de la noblesse et de la bourgeoisie commence à manifester des signes d’irritation. Cette véritable « fronde » est menée par l’un des plus puissants seigneurs de la région, le comte d’Armagnac, fidèle à la maison capétienne.
SA JEUNESSE
UN CHEVALIER FOUGUEUX !
A l’âge de quinze ans, Édouard est impatient. C’est un adolescent ambitieux, qui rêve de tournois de chevalerie, de gloire, et de vaillants exploits.
Une opportunité va se présenter au jeune Prince de Galles avec l’insurrection en Flandre. Les Flamands s’insurgent contre leur comte, Louis 1er de Flandre, et leur chef, Jacques Van Artevelde. Ce dernier, par pure forfaiture, décide de céder à Édouard de Woodstock le comté de Flandre ; celui-ci n’en demandait pas tant.
Le 11 juillet 1345, Édouard débarque aux côtés de son père, avec l’armée anglaise, à Saint-Vaast-la-Hougue, en Normandie. A peine a-t-il posé le pied sur le sol normand que son père le fait chevalier, et lui confie un commandement.
Il ne lui reste plus maintenant qu’à faire ses preuves. Mais comment ? l’ennemi est introuvable ! C’est en accompagnant son père dans sa chevauchée sur le sol Français que le jeune Édouard va pouvoir exercer tout son talent de farouche guerrier…
LES CHEVAUCHÉES
Ces chevauchées avaient pour objectif principal de se couvrir d’une gloire facile en terrorisant les populations démunies. En outre, elles permettaient d’amasser un énorme butin acquis sur les territoires florissants du royaume de France. Ainsi, l’armée du roi de France était diminuée car dépourvue en argent, en hommes et en ravitaillement. En tarissant ces sources de profits, les chevauchées fragilisaient irrémédiablement le roi de France et ses vassaux, qui ne pouvaient plus disposer de réserves. En contrepartie, le roi d’Angleterre et ses alliés s’enrichissaient copieusement.
Les Normands sont les premiers à subir la précipitation belliqueuse du jeune prince. Les malheureuses populations voient déferler l’Anglais sur leurs « pays gras et plantureux ». Sur place, Édouard inaugure ses razzias, et autorise sa meute assoiffée de sang à piller, saccager et massacrer sans vergogne ni souci de l’esprit chevaleresque.
Ses méfaits étant accomplis, l’armée anglaise fait demi-tour et rentre en Angleterre. Chemin faisant, elle prend soin de ravager les contrées et les chaumières des infortunés Normands qui ont la mauvaise fortune de se trouver sur son passage. La révolte des Flamands est passée au second plan. D’ailleurs, ces derniers finissent par assassiner leur chef, Jacques Van Artevelde.
L’année suivante, le Prince Édouard poursuit son apprentissage des armes, et connaît sa première grande bataille à Crécy en 1346. Son père lui a confié un corps de troupe qu’il a prudemment placé en retrait. Une précaution paternelle qui déplait particulièrement au jeune Édouard de Woodstock, lui qui est impatient d’en découdre.
Au cours de l’affrontement, il défend l’aile droite de l’armée anglaise avec l’aide du comte de Warwick.
Lire : la bataille de Crécy.
On raconte que désarçonné par un chevalier français, il ne dut la vie sauve que grâce au courage de son porte-étendard. Celui-ci aurait eu la présence d’esprit de le cacher sous la bannière au dragon rouge du prince de Galles, et aurait combattu et repoussé plusieurs soldats français qui l’assaillaient. A la tombée de la nuit, Édouard aurait ordonné la mise à mort de tous les soldats français blessés incapables de payer leur rançon. L’esprit de la chevalerie n’avait pas été respecté par le prince, qui en aura grande honte devant son père. C’est à la suite de cette bataille que, dorénavant, il arborera fièrement une armure noire, qui lui vaudra au XVIème siècle le surnom de « Prince Noir ».
LE « PRINCE NOIR » EN QUÊTE DE GLOIRE !
En octobre 1355, sans aucune raison apparente (si ne n’est celle de se couvrir de gloire et de puissance), Édouard de Woodstock lance une terrible et audacieuse chevauchée en Languedoc.
Celui-ci, pour desserrer l’étau autour de la Guyenne, veut lancer une campagne vers l’est dont l’objectif est de piller les villes et les campagnes fidèles à l’ennemi. Son but est de ravager autant que possible les possessions du commandant des forces françaises qui assaillent la Guyenne, Jean Ier d’Armagnac ; son but avoué est de tout dévaster…
Le prince débarque à Bordeaux le 20 septembre 1355, avec 1 000 hommes d’armes et 11 000 archers.
A la tête de son armée, Édouard va semer la terreur et la mort, en ne laissant sur son passage que ruines et désolation. Les « plus célèbres nobles d’Angleterre » l’accompagnent : William Montagu (Comte de Salisbury), Robert d’Ufford (Comte de Suffolk), John de Vere (Comte d’Oxford), Thomas de Beauchamp, (Comte de Warwick), Ralph de Stafford, les sirs Bartholomew de Burghersh et Reginald de Cobham. Les capitaines James Audley et John Chandos sont également de l’expédition.
Toulouse, Carcassonne et Narbonne sont pillées, les notables sont rançonnés, et le petit peuple impitoyablement massacré. De véritables actes de terreur sont menés un peu partout par la soldatesque en furie…
Jean Froissart naît vers 1337 à Valenciennes, et meurt vers 1410 à Chimay. Il est l’un des plus importants chroniqueurs de l’époque médiévale. Ses Chroniques couvrent la première moitié de la Guerre de Cent Ans, à partir de la déposition d’Édouard II, en 1326, jusqu’en 1400. Elles constituent une source indispensable pour la connaissance du XIVème siècle et de la culture chevaleresque de l’époque, en Angleterre et en France.
Mais le Prince Noir est insatisfait de ce butin facile. Il attend impatiemment son heure de gloire ! Elle arrivera neuf mois plus tard, au cours d’une nouvelle chevauchée.
Parti de Bergerac, le Prince remonte vers le Berry et la Touraine. Mais cette fois-ci, le roi de France, Jean II le Bon, ne veut pas renouveler les erreurs de l’année précédente à Crécy ; il est bien décidé à réagir et à arrêter les envahisseurs anglais.
Les deux belligérants vont s’affronter le 19 septembre, près de Poitiers. La bataille qui va suivre représente un échec terrible pour les Français. Pour comble de malheur, le roi Jean sera fait prisonnier, ainsi que le duc Philippe II de Bourgogne.
Le Prince de Galles, lui, est rayonnant de fierté ; il exulte, il tient son triomphe. Même s’il a été contraint de payer cent mille écus aux Gascons pour la livraison de Jean le Bon, il se montre « Superbe, éclatant, altier et sévère » ; il est au sommet de sa gloire.
Lire : 1356, la catastrophe de Poitiers
Au mois de juillet 1362, son père le nomme duc d’Aquitaine, ce qui ajoute à son prestige. Ses domaines s’étendent alors sur une superficie égale au tiers du royaume de France.
Nonobstant, sa puissance s’avère fragilisée par ses exorbitantes dépenses de campagnes et son fastueux train de vie. Il doit se renflouer, car ses caisses sont vides !
Il décide alors, en toute violation des franchises et prérogatives locales octroyées, de soumettre l’Aquitaine à l’impôt. C’est le déclenchement de la révolte, et nombreux sont les Gascons qui vont demander de l’aide au roi de France, Charles V le Sage.
Celui-ci, qui ne s’attendait pas à une telle aubaine, va se saisir de l’opportunité qui s’offre à lui pour confisquer le duché en 1369. L’acte est considéré comme un « casus belli« , et la guerre reprend.
Mais Édouard de Woodstock n’est plus ce fringant et fier chevalier : la maladie le ronge, et il est le plus souvent dans son lit, dans sa résidence d’Angoulême.
En janvier 1371, le valeureux Prince Noir, malade attristé par la mort de son fils aîné alors qu’il dévastait Limoges, retourne en Angleterre en litière.
Il va agoniser pendant cinq longues et douloureuses années, et rendra son dernier soupir le 8 juin 1376.
UNE DAME DE KENT PAS TRÈS CATHOLIQUE !
Lire : répertoire de la Guerre de Cent Ans
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
Les rois de France des Éditions Atlas (Valois directs).
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_de_Woodstock
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cent_Ans
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_III?tableofcontents=0
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[…] de se présenter sous les meilleurs auspices. Les Orléanais, depuis les grandes chevauchées du Prince Noir Édouard de Woodstock, connaissent le prix à payer en cas de défaite. Les soldats anglais (mercenaires et routiers sans […]