Sojourner Truth
LA GUERRE DE SÉCESSION
(1861-1865)
LES GRANDES FIGURES DE L’ESCLAVAGE
SOJOURNER TRUTH
Vers 1798-26 novembre 1883
SOMMAIRE
Sojourner Truth naît vers 1798 à Hurley, une ville de l’ancienne colonie néerlandaise du comté d’Ulster, dans l’État de New York. Elle meurt le 26 novembre 1883 à Battle Creek, dans l’État du Michigan.
Sojourner est née de parents esclaves. Ne pouvant obtenir son émancipation malgré la loi de 1826, elle s’enfuit. Elle change son nom d’Isabella Baumfree et prend le nom d’Isabella van Wagenen, en hommage au couple de Quakers qui l’a recueillie.
Sojourner est une importante figure abolitionniste, militante, pour les droits civiques des afro-américains, pour le droit de vote des femmes, et pour la tempérance à l’alcool.
Ses militants critiquent généralement l’intoxication alcoolique ou promeuvent l’abstinence. Ses dirigeants accentuent les effets négatifs de l’alcool sur la santé, la personnalité, et la vie de famille des gens. En règle générale, le « mouvement de tempérance » incite l’éducation à l’alcool. Il demande également l’adoption de nouvelles lois contre sa vente, soit en la réglementant, soit en l’interdisant complètement.
En 1828, après s’être rendue au tribunal pour récupérer son fils, elle devient la première femme noire à gagner en justice contre un homme blanc.
Sojourner est aussi une prédicatrice chrétienne, dont l’inspiration trouve ses racines dans le courant dit de la « Perfection chrétienne » (courant issu du méthodisme dans l’Amérique du « Second grand réveil », notamment dans l’État de New York), et dans l’évangélisme.
&
Abraham Lincoln La « Guerre de Sécession », de Ken Burns.
NAISSANCE
Comme la plupart des esclaves de sa génération, Isabella Baumfree est arrachée toute jeune à ses parents et à sa fratrie. Elle vivra les trente premières années de sa vie dans l’asservissement et n’apprendra jamais à lire ni à écrire. Durant ces années, elle sera victime de sévices (dont son dos conservera à jamais les cicatrices), et probablement d’agressions sexuelles. Son père, âgé, seul, et incapable de prendre soin de sa personne, mourra de froid.
MARIAGE & FAMILLE
Sojourner Truth porte les noms de ses différents propriétaires ; notamment celui de James et Elizabeth Baumfree. Elle le portera de 1797 jusqu’en 1827.
Isabella Baumfree est mariée contre son consentement. Son maître d’alors, John J. Dumont, estime qu’Isabella Baumfree est en âge d’enfanter, et qu’il est temps de lui chercher un homme à qui l’unir. Il choisit l’un de ses esclaves, un dénommé Thomas qui a déjà eu deux fils (tous deux seront vendus à d’autres propriétaires). Ni Thomas, ni Isabella n’éprouvent de sentiments l’un pour l’autre, mais peu importe… ce n’est pas l’affaire de leur propriétaire, John J. Dumont.
Malgré tout, Isabella obtient de son maître d’avoir une cérémonie de mariage. Celle-ci sera célébrée par un clerc afro-américain. Malgré le caractère injuste de leur union, les époux apprennent à se respecter et à s’apprécier.
De cette union, naîtront cinq enfants, quatre filles et un fils : Diana, Elisabeth, Sophia et Peter. Une des filles mourra prématurément sans prénom, et deux de leurs filles seront vendues.
JEUNESSE
Un an avant l’entrée en vigueur de la loi, Isabella avait reçu l’engagement d’être affranchie. Mais cette promesse ne sera pas tenue (car elle a perdu un doigt en travaillant aux champs). Un matin d’automne de 1826, Isabella réplique aussitôt et décide de s’enfuir avec le plus jeune de ses enfants. Cet acte constituera sa première action vers la liberté et l’indépendance.
SA VIE
Sojourner Truth fréquente l’église épiscopale méthodiste africaine de Sion, antiesclavagiste. Alors qu’à New York, les brutalités se multiplient envers les Afro-Américains.
Elle fréquente des militantes afro-américaines et participe à l’« Underground Railroad » ( Chemin de fer clandestin) pour aider les esclaves fugitifs. L’assassinat de Elijah Parish Lovejoy (pasteur presbytérien, journaliste et abolitionniste américain qui fut tué alors qu’il tentait de protéger les presses de son journal anti-esclavagiste) et l’affaire de l’Amistad (bateau négrier utilisé par des Espagnols dans la traite des Noirs aux Caraïbes, et dont le capitaine a été tué lors d’une mutinerie par des captifs africains en 1839) décident Isabelle Wagenen à devenir une anti-esclavagiste résolue.
En 1843, le jour de la Pentecôte, elle prend le nom de Sojourner Truth.
Sojourner Truth se rapproche ensuite de la « Northampton Association for Education and Industry », où elle rencontre une réelle vie démocratique et fraternelle, sans distinction de classe ou de race.
Elle y nouera des amitiés durables avec les militants, comme celle de Frederick Douglass.
En 1846, la communauté, lourdement endettée, doit cesser ses activités.
Ne sachant ni lire ni écrire, elle dicte son autobiographie, « Narrative of Sojourner Truth », qui paraît en 1850 avec succès.
Elle est conviée à faire des conférences avec d’autres militantes afro-américaines sur le droit des femmes et contre le « Fugitive Slave Act ». De violentes polémiques vont naître avec ces dernières, concernant le combat coexistant pour le droit des femmes et celui des Afro-Américains.
Cette loi, qui entre dans le cadre du compromis de 1850 entre les États Sudistes agraires et esclavagistes, et les États Nordistes industriels et abolitionnistes, décide des moyens d’extradition des esclaves évadés et de leur restitution à leur propriétaire. Bien que le problème de l’extradition des auteurs de crimes et de délits soit évoqué dans la Constitution de 1787 (précisément dans la section 2 de l’article IV), la question de la collaboration entre les différents États quant à l’extradition des esclaves fugitifs n’est pas explicitement mentionnée. En effet, un esclave qui s’enfuit pour acquérir sa liberté dans un autre État commet-il un crime ? Devant le flou juridique, les différentes convictions entre esclavagistes et abolitionnistes rendent cette coopération très sensible, voire conflictuelle, ce qui pousse le Congrès à légiférer sur ce point précis.
Truth se fait connaître par son discours « Ain’t I a Woman ? » (Ne suis-je pas une femme ?) prononcé le 29 mai 1851 à la « Convention des femmes de l’Ohio », à Akron, Ohio. Discours qui sera largement connu pendant la Guerre Civile sous le titre : « Ain’t I a Woman ».
Désormais, Truth prend la parole dans tous les meetings anti-esclavagistes et féministes.
Dans les années 1850, les oppositions montent entre les États du Nord abolitionnistes et les États du Sud esclavagistes, pour aboutir finalement à la Guerre Civile. Bien qu’opposée à toute forme de violence, Truth prend parti pour l’Union.
Frederick Douglass La « Guerre de Sécession », de Ken Burns.
La plupart du temps au péril de leurs vies, Truth et d’autres militantes multiplient les conférences abolitionnistes.
Avec les abolitionnistes du « Progressive Friends of Longwwod », elle présente au président Abraham Lincoln un mémoire concernant l’émancipation des esclaves. C’est sa première rencontre avec le président. Elle le reverra en 1864, lors de sa campagne pour sa réélection.
Sojourner Truth.
Après la guerre, Sojourner Truth et ses amies s’engagent pour la défense des affranchis au sein du « Bureau of Refugees, Freedmen and Abandoned Lands ».
En 1867, elle prend la parole lors de la convention de l’American « Equal Rights Association ». Son discours souligne le sort des femmes de couleur récemment affranchies, renouvelant ainsi le lien entre le droit des femmes blanches et celui des femmes noires.
Constatant le rejet et l’état de pauvreté des affranchis, Truth va se battre pour un projet d’installation dans les zones disponibles de l’Ouest américain. Malgré ses efforts et une tournée de plusieurs mois dans le Kansas, elle devra renoncer à ce projet qui ne sera ni voté ni financé.
SA FIN DE VIE & SA MORT
À la fin de l’année 1874, Sojourner Truth tombe malade. Toutefois, à partir de 1878, elle reprend ses conférences, et ce, jusqu’en 1880. Certaines sont relayées par la presse.
Elle meurt d’épuisement à son dernier domicile, celui de Battle Creek, le 26 novembre 1883.
Cette maison sur Park Street à Florence, Massachusetts, était autrefois la maison de l’abolitionniste Sojourner Truth, qui a vécu ici de 1850 à 1857.
Avec Harriet Tubman, Sojourner Truth fera partie des Afro-Américaines les plus célèbres du XIXème siècle.
DO NOT FORGET
Phillis (ou Phyllis) Wheatley naît vers 1753 en Afrique de l’Ouest, au Sénégal. Elle meurt le 5 décembre 1784 à Boston, dans l’État du Massachusetts. Elle est la première poète afro-américaine et l’une des premières femmes américaines à publier un recueil de poèmes. Elle sera surnommée la « Mère de la littérature afro-américaine », et sera considérée par les Afro-Américains comme une grande figure de leur histoire, au même titre que Frederick Douglass, Martin Luther King, ou encore Rosa Parks. Elle s’appelle « Phillis » parce que c’est le nom du bateau qui l’a amenée, et « Wheatley », parce que c’est le nom du marchand qui l’a achetée. Elle a sept ans quand les négriers, à Boston, la mettent en vente ! « elle sera une bonne jument ! » disent-t-ils, et elle sera palpée, nue, par de nombreuses mains. A treize ans, elle écrit déjà des poèmes dans une langue qui n’est pas la sienne. Nul ne croit qu’elle en est l’auteure. A l’âge de vingt ans, Phillis est interrogée par un tribunal de dix-huit hommes érudits, en robes et perruques. Elle doit réciter des textes de Virgile, Milton, et quelques versets de la bible. Elle doit aussi jurer que ses poèmes ne sont pas plagiés. Elle sera entendue jusqu’à ce que le tribunal soit convaincu ; c’est une femme, elle est noire, elle est esclave, et elle est poétesse. Philis Wheatley sera la première écrivaine afro-américaine à publier un livre aux États-Unis.
Sources :
La « Guerre de Sécession », de Ken Burns.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Sojourner_Truth
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