Pascal Paoli le Patriote Corse
par Jean Marie Borghino · 1 août 2014
PASCAL PAOLI (1725-1807)
Patriote Corse « Babbu di a Patria »
Le père de la patrie corse.
Pascal Paoli (Pasquale Paoli en corse) naît le 6 avril 1725 à Morosaglia, en Castagniccia. Il est le fils du patriote corse Hyacinthe Paoli, qui participa à la rébellion de 1735 contre Gênes, dans laquelle il joua un rôle important. En 1739, banni de l’île par les Gênois, Pascal se voit forcé de quitter son île natale pour suivre son père à Naples. C’est là qu’il passera une partie de sa jeunesse et sera élève à l’Ecole militaire de la cité. Il deviendra ensuite cadet dans les troupes corses des Deux-Siciles.
La rébellion.
- En 1755, il est appelé par les indépendantistes corses qui se sont à nouveau rebellés contre Gênes.
- Le 29 avril, il débarque sur l’île et devient tout de suite le principal chef du mouvement insurrectionnel, comme « général de la nation.» Pascal Paoli parvient à expulser les Génois de son île qui vont par la suite céder leurs droits à la France par le traité de Versailles du 15 mai 1768.
- En ce même mois d’avril 1755, à l’initiative de Pascal Paoli, la Cunsulta de Caccia (assemblée de députés) établit les fondements de la future constitution corse.
- Le 14 juillet 1755, l’île est proclamée indépendante, et dans la seconde Constitution corse, Pascal Paoli y définit « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Il promulgue une constitution républicaine, frappe une monnaie, et fait de Calvi la capitale et la ville universitaire de la Corse.
- En 1765 a lieu l’ouverture de l’Université de Corse Pascal Paoli.
- Le 9 octobre 1768, les troupes corses battent les Français à la bataille de Borgo.
- Le 9 mai 1769, après avoir signé un traité avec Gênes, les Français battent les troupes indépendantistes à la bataille de Ponte-Novo (Ponte Nuovo). Paoli s’exile alors en Angleterre avec ses partisans.
- Le 30 novembre 1789, le décret de réunion de la Corse à la France est adopté par l’Assemblée nationale constituante ; l’île devient partie intégrante du territoire français.
- L’Assemblée constituante désigne Pascal Paoli pour gérer l’île.
- Le 14 juillet 1790, il accoste à Maccinaggio, où il est accueilli triomphalement par la population. Mais le défenseur de l’identité corse se brouille avec les Jacobins et entre en sécession.
- En juin 1793, il est en désaccord avec Napoléon ; ses partisans mettent à sac la maison familiale des Bonaparte, les contraignant à s’exiler sur le continent.
- La même année, la Convention déclare Paoli traître à la patrie ; il est soupçonné de traiter avec l’Angleterre. Sachant que la guillotine coupe les têtes sans interruption, il refuse de se rendre à Paris pour s’expliquer. Il appelle le peuple au soulèvement et reçoit l’assentiment des compatriotes corses qui le nomment « Père de la Patrie » (Babbu di a patria corsa). Il appelle l’amiral Horatio Nelson qui lui vient en aide en lui envoyant 2000 hommes et une partie de son escadre.
- Pascal Paoli s’empare de Bastia et de Calvi et offre la souveraineté de la Corse à George III, roi d’Angleterre. Le gouvernement anglais le presse alors de quitter la Corse ; il obéit et s’embarque pour l’Angleterre en octobre 1795.
Il meurt le 5 février 1807, sans avoir jamais remis le pied sur le sol de sa patrie.
Pascal Paoli reposera d’abord dans le cimetière londonien de Saint Pancrace, puis en 1889 ses cendres seront transportées en Corse, dans la chapelle familiale, à Morosaglia.
Aujourd’hui, outre-manche, on peut contempler son buste dans la nef de l’abbaye de Westminster, témoignage notoire de l’importance que les Anglais vouaient à sa personne.
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Ecrit par Jean Marie Borghino le .