Les Témoins du Passé – L’église Saint Martin d’Ambierle
LES TÉMOINS DU PASSE
ÉGLISE PRIORALE SAINT-MARTIN
D’AMBIERLE
STYLE : gothique de la seconde moitié du XVème siècle.
CULTE : catholique romain.
TYPE : église priorale.
RATTACHEMENT : diocèse de Lyon.
PÉRIODE DE CONSTRUCTION : 15ème siècle.
L’édifice actuel a été érigé au XVème siècle sur les ruines d’une première chapelle romane, construite au XIème siècle par Odilon de Cluny, et détruite par un incendie en 1441.
PROTECTION :
L’église : classée sur la liste des Monuments Historiques en 1840.
Le retable : inscrit aux Monuments Historiques en 1975.
Les façades et les toitures : inscrites sur la liste des Monuments Historiques en 2010.
Le prieuré et tous les bâtiments : inscrits sur la liste des Monuments Historiques en 2011.
SITUATION
AMBIERLE
Ambierle est une commune française qui se trouve dans le département de la Loire, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
L’ÉGLISE PRIORALE
L’église Saint-Martin est située à Ambierle, dans le département de la Loire.
SAINT MARTIN DE TOURS
Il est né en 316 dans l’Empire romain, plus précisément à Savaria, dans laprovince romaine de Pannonie (actuelle Hongrie), et mort à Candes, en Gaule, le 8 novembre 397. Il est l’un des principaux saints de la chrétienté et le plus célèbre des évêques de Tours avec Grégoire de Tours. L’adoration à Martin s’exprime à travers une relique (son manteau ou sa cape), qu’il partagea avec un pauvre transi de froid. Dès le Vème siècle, le culte martinien donne lieu à une dévotion particulière sur la vie, l’écriture, et les faits et gestes du Saint.
HISTORIQUE
Citée en 902, mais avec une origine trouble vraisemblablement antérieure à cette date, l’abbaye d’Ambierle se rattache à l’Ordre de Cluny en 938. C’est l’ancienne chapelle d’une abbaye dédiée à Martin de Tours, fondée par les bénédictins au Haut Moyen Âge et réduite en prieuré en 1101.
L’édifice actuel a été bâti au XVème siècle sur les restes d’une première chapelle romane, construite au XIème siècle par Odilon de Cluny et détruite par un incendie en 1441. Le monastère restera clunisien jusqu’en 1788, pour devenir « bien national » à la Révolution. Il connaîtra deux incendies au cours de son histoire : l’un vers 1441, l’autre en 1746.
CHRONOLOGIE
902
La première attestation de l’abbaye d’Ambierle apparaît dans une charte de Louis III dit l’Aveugle, fils du roi Burgonde, Boson.
938
Le monastère est rattaché à l’Ordre de Cluny. L’abbé Cluny d’Odilon devient l’abbé d’Ambierle ; il fait rebâtir l’église.
1101
Sous l’abbatiat de Saint Hugues, abbé de Cluny, l’abbaye est réduite au rang de prieuré.
1119
Le prieuré d’Ambierle, ainsi que l’Ordre de Cluny, sont sous la protection du roi de France Louis VI Le Gros.
1441
Une grande partie du prieuré et de l’église est détruite par un incendie. Le prieur Antoine de Balzac d’Entragues fait rebâtir l’église dans le style gothique flamboyant.
1746
L’église et le prieuré brûlent une seconde fois dans un incendie.
1753/1757
Le dernier prieur, Jean-Baptiste-François de la Rochefoucauld de Magnac, fait reconstruire le couvent tel qu’on peut le voir aujourd’hui.
L’ÉGLISE SAINT MARTIN
Ce monument de style gothique flamboyant, classé Monument Historique, est reconnaissable de loin grâce à sa magnifique toiture en tuiles vernissées multicolores d’influence bourguignonne. A l’intérieur, une statue en trompe l’œil de Saint Martin se trouve sur les grisailles extérieures du retable de la Passion, polyptique classé lui aussi Monument Historique. L’un des vitraux de l’abside représente également le saint patron en évêque (sur la gauche).
Le campanile situé sur la croisée du transept fut érigé au XVIIIème siècle suite à l’effondrement du clocher prioral, frappé par la foudre. Ses quatre petites cloches furent récupérées et fondues à Roanne en 1792, puis transformées en flans de monnaies.
La toiture polychrome, d’influence bourguignonne, fait référence à celle des Hospice de Beaune. Les grandes verrières qui illuminent le chevet, sont surmontées de la fleur de lys, symbolisant la haute protection royale sur le prieuré et l’Ordre clunisien. L’église Saint-Martin, classée Monument Historique depuis 1840, devient paroissiale après la Révolution.
LE PLAN
A : chapelle de Pierrefite ou du cardinal de la Grange (XIVème siècle).
B : ancienne sacristie des moines.
C : chapelle dite de la Vierge.
D : chapelle Vialon, clef de voûte aux arme d’Antoine de Chabannes (début XVIème siècle).
1 : bénitier aux armes d’Antoine de Balzac.
2 : pierre tombale de Gilbert de la Grye (1632).
3 : pierre tombale du prieur Geoffroy Dumayne (1613).
4 : vestibule du cloître.
5 : tombeau (1870) de Mgr Odin, natif d’Ambierle, premier évêque de Galveston (Texas).
6 : fragment de pierre tombale du XIème siècle.
7 : piscine.
8 : écusson des de Chaugy.
9 : puits extérieur.
10 à 23 : verrières du XVème siècle.
24 à 25 : verrières du XIXème siècle.
Dans son œuvre d’évangélisation du pays, Saint Martin fit étape aux « pierres Saint Martin ». Il demanda aux fées de construire une église à Ambierle. Ces dernières résidaient sur place, dans leur grotte, où elles faisaient bâtir un palais de verre. Elles apportèrent alors depuis Chargueraud, sur la commune de Châtel-Montagne, des pierres jaunes comme de l’or qu’elles firent assembler par leur maçon. Mais le diable envoya ses petits démons mettre le feu à la construction. Saint Martin figea alors ces démons dans la pierre ; aujourd’hui ils surveillent toujours l’édifice depuis le faîte de chaque arc-boutant. Il fit aussi graver des stalles en bois pour rappeler son combat.
Cette église fut édifiée au cours de la seconde moitié du XVème siècle, sous le priorat d’Antoine de Balzac d’Entragues.
Celui-ci, qui avait entrepris la restauration du prieuré, a largement signé son œuvre en y faisant sculpter une centaine de fois le blason de sa famille, par ailleurs répété au bas des remarquables vitraux du XVème siècle.
Ces armoiries furent martelées en 1791, lors de la Révolution, et la légende veut que celui qui les a détériorées devienne aveugle !
Utilisant à la fois les granits locaux et le calcaire blond du Brionnais, la construction intègre les restes d’une église romane du XIème siècle, et côté nord, la chapelle Pierrefite datant du XVème siècle (actuelle sacristie). Cette dernière présente sur sa porte d’accès extérieur le blason du cardinal Jean de la Grange, bienfaiteur du prieuré.
LE PORTAIL D’ENTRÉE
LA NEF
LA CHAIRE
LES STALLES SCULPTÉES
CHAPITEAUX DÉCORES
LA VOÛTE
LES CLEFS DE VOÛTE DÉCORÉES
LES VITRAUX
LES ROSACES
L’ABSIDE & LES VERRIÈRES
Les grandes verrières de l’abside, les vitraux des bas-côtés et ceux ouverts au nord constituent, pour le XVème siècle, le plus bel exemple de la région Rhône-Alpes. Ils présentent les saints patrons des paroisses voisines et une iconographie en relation avec le prieur Antoine de Balzac d’Antragues.
LE RETABLE DE LA PASSION
Le retable de la Passion du Christ a été offert par Michel de Chaugy, seigneur des environs d’Ambierle, qui était au XVème siècle conseiller et chambellan des ducs de Bourgogne. Dans son testament de 1476, le donateur demande que le retable soit transporté depuis son logis de Beaune jusqu’à Ambierle.
LES PEINTURES
A droite, les volets en bois peints représentent le donateur du retable Michel de Chaugy, Chambellan du duc de Bourgogne, et son épouse Laurette de Jaucourt, tous deux accompagnés de leurs saints patrons, Saint Michel et Saint Laurent.
LES SCULPTURES
La partie centrale de ce polyptyque, subdivisée en trois compartiments, est constituée de sculptures polychromes en ronde-bosse qui retracent la Passion du Christ. Chacune des sept scènes, taillées dans un bloc de noyer, est surmontée d’arcatures en bois doré de style flamboyant. Son origine flamande est attestée par l’estampille de la ville de Bruxelles gravée dans la caisse en chêne.
Les volets en bois peints présentent le donateur et sa famille (son épouse à droite, son père et sa mère sur les volets de gauche). Au bas, un texte en lettres gothiques énonce la donation. Deux lignes disparues, connues par un procès-verbal de visite de 1665, fournissaient la date de 1466 que tous les observateurs ont adoptée comme étant celle de la réalisation de l’œuvre.
En raison des analogies de style, certains historiens ont attribué ces peintures à Gogier van der Weyden (mort à Bruxelles en 1464). Ces panneaux ont également des traits de ressemblance avec les volets d’un retable anonyme conservé au musée de Dijon. L’expression « maître d’Ambierle » rend compte de ces incertitudes d’attribution.
LE PRIEURE
L’accès à la cour intérieure se fait à droite des stalles par le transept sud et par la porte d’apparat du prieur. De l’autre côté, son tympan est blasonné aux armes de France et de seigneurs locaux.
Cette cour, avec galerie reliant le bâtiment conventuel à l’église, fut constituée au XVIIIème siècle lorsque les moines se réapproprièrent le vaste espace réservé au prieur depuis le XVème siècle. Seule une tourelle d’escalier portant les armes d’Antoine de Balzac d’Antragues, située dans l’angle sud-ouest, rappelle cette époque. Le bâtiment abritant aujourd’hui la maison de pays date également du XVIIIème siècle ; il avait une fonction domestique ou commune.
Fascicule mis à la disposition du public pour la visite de l’ensemble prioral.
Maison de Pays/point d’information,
Le Prieuré – 42820 Ambierle
https://www.loire.fr/jcms/lw_896396/ambierle
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Martin_d%27Ambierle
https://structurae.net/fr/ouvrages/eglise-saint-martin-d-ambierle
Une bien belle initiative ! bravo