Les Témoins du Passé – La commanderie de Vérrières de Saint-Germain-Laval
LES TÉMOINS DU PASSÉ
LA COMMANDERIE DE VERRIÈRES
DE
SAINT GERMAIN LAVAL
TYPE : église, et commanderie hospitalière.
STYLE : transition entre le roman et le gothique.
FONDATION : Hospitaliers XIIIème siècle.
PÉRIODES DE CONSTRUCTION : XIIIème siècle.
PROTECTION : chapelle : classement sur la liste des Monuments Historiques du 13 juillet 1911.
PROPRIÉTAIRE : la commune.
L’ORDRE DE SAINT-JEAN DE JÉRUSALEM
L’Ordre de l’Hôpital fut créé en Orient, quelques années avant l’Ordre du Temple. Il avait pour but d’accueillir, de soigner et d’offrir l’hospitalité. Ce n’est que plus tardivement que, tout comme les Templiers, ils protègeront les pèlerins sur les routes de la Terre Sainte, possèderont des châteaux, et deviendront un Ordre à la fois militaire et religieux.
Ordre de Saint Jean de Jérusalem
En tant qu’Ordre militaire, les chevaliers prendront part à de nombreuses guerres qui émailleront l’histoire des États Latins, en combattant les Sarrasins aux côtés des Francs de Terre sainte.
Mais à la chute d’Acre en 1291, ils sont chassés de leur dernière place forte en Terre Sainte. Après une brève escale à Chypre, ils conquièrent Rhodes, qu’ils occuperont pendant plus de deux siècles. C’est sur cette île qu’ils perfectionnent les bases de leur organisation, qui va faire d’eux des combattants sur mer parmi les plus efficaces de leur temps.
Après la dissolution de l’Ordre du Temple en 1312 par le pape Clément V, les biens des Templiers sont donnés aux Hospitaliers.
En 1522, ces derniers sont expulsés de Rhodes par Soliman le Magnifique, qui s’empare de l’île.
En 1530, après quelques années d’errance, les Hospitaliers reçoivent de Charles Quint (1500-1558) l’île de Malte. Ils prennent alors le nom de « Chevaliers de l’Ordre de Malte ».
SITUATION
La commanderie de Verrières est une commanderie hospitalière située dans le département de la Loire, à environ 30 km de Montbrison, sur la commune de Saint-Germain-Laval.
PRÉSENTATION
La Commanderie de Verrières était une des commanderies de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem. A cette dernière venaient s’ajouter celles de Montbrison et de Chazelle-sur-Lyon. En France, ces commanderies étaient classées en trois « langues » ou « nations » : celles de Provence, de France et d’Auvergne. Verrières dépendait de la langue d’Auvergne.
Dans une charte du mois de mai 1238, Guy IV, Comte de Forez (1199-1241), concéda aux Hospitaliers de Verrières les droits de pâturage.
LES COMMANDERIES HOSPITALIÈRES
A l’origine, les commanderies hospitalières de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem étaient, en Occident, des fiefs et des exploitations terriennes qui avaient pour but de financer les opérations des Hospitaliers en Terre Sainte.
Ces commanderies étaient sous la responsabilité d’un commandeur (frère hospitalier). Il était désigné par le supérieur de l’Ordre, ou moins souvent par un supérieur régional, prieur ou grand-prieur. Ces domaines fonciers étaient souvent des dons de seigneurs locaux, ou de chevaliers sur le départ pour la Terre Sainte, qui léguaient leur patrimoine à l’Ordre.
LA COMMANDERIE
Une commanderie est avant tout un ensemble de dépendances pour l’exploitation agricole. Elle possédait des logis d’habitations avec cuisine, réfectoire et dortoir. Dans les parties communes on trouvait des ateliers, des granges, des charreteries, des écuries, des étables, des porcheries et bien d’autres bâtisses nécessaires à l’agriculture…
Il faut noter que les prieurs, les baillis et les chevaliers étaient avant tout des religieux. Il existe donc au sein de la commanderie une chapelle plus ou moins importante, et une salle du chapitre (capitulaire).
Certaines de ces commanderies, pour se mettre en conformité à la règle de l’Ordre, construisaient un hôpital. Ils assuraient les soins à leurs « chers malades » ou aux frères blessés au combat en Terre Sainte. Sur les routes de pèlerinage, certaines possédaient une hôtellerie, afin de recueillir les pèlerins de passage ou les frères trop vieux pour se battre.
Ces commanderies étaient ceinturées par des murs, et non par des fortifications comme en Palestine, avec les Croisades. Elles s’assimilaient à la fois à des fermes d’exploitation agricole et à des monastères.
LES EXTÉRIEURS
LA COMMANDERIE
Les bâtiments de la commanderie forment un vaste quadrilatère accolé à l’église du côté sud. L’édifice était autrefois cerné d’un profond fossé, et l’entrée était protégée par un pont-levis. Aujourd’hui, seule une tour demeure ; elle affiche une fenêtre à meneau qui date du XVIème siècle.
Sur son sommet, une girouette arbore la croix de l’Ordre de Saint-Jean de Malte.
Les bâtiments de la commanderie ne se visitent pas ; ils sont devenus aujourd’hui un gîte.
LA CROIX
Face à l’église s’élève une haute croix de pierre du XVIème siècle. Elle présente un Christ en croix sur une face, et sur l’autre une Vierge couronnée par un ange. Son socle a la forme d’un prisme.
LE CLOCHER
UNE HISTOIRE DE CLOCHES
Le clocher se dresse au-dessus de la façade d’entrée. Il est de forme rectangulaire et arbore deux fenêtres jumelées plein cintre sur chaque côté.
LA CHAPELLE
Cette chapelle, datée du début du XIIIème siècle, a été placée sous le double vocable de Saint Jean-Baptiste et celui de La Nativité de Notre-Dame. Elle relève d’une architecture de transition entre le roman et le gothique.
LES FAÇADES
Les façades sont pourvues de contreforts rectangulaires. Une seule ouverture, en arc brisé, laissait entrer la lumière du jour ; elle est de nos jours obturée.
Le chevet pentagonal est percé d’étroites ouvertures.
LE PORTAIL D’ENTRÉE
Le portail d’entrée est surmonté d’une double voussure en arc brisé. On distingue sur les chapiteaux des visages humains de formes plates. Les deux chapiteaux pourraient évoquer l’étoile et les têtes des rois mages, faisant ainsi référence aux expéditions en Terre Sainte.
Au-dessus, une rangée de corbeaux nous indique qu’autrefois il devait y avoir la présence d’un porche ou d’une charpente. La façade d’entrée affiche en son centre une baie plein cintre.
L’INTÉRIEUR DE LA CHAPELLE
LE PORCHE D’ENTRÉE & LA COUPOLE
C’est la première travée de la chapelle. Celle-ci est surmontée du clocher et couverte d’une belle coupole octogone surhaussée ; elle est de style roman et possède une base rectangulaire. La voûte qui se présente au-dessus de nos têtes révèle l’existence d’une tribune en charpente, construite autrefois pour accéder à la commanderie. L’accès se fait par un escalier de bois, plaqué contre le mur mitoyen à la commanderie. On distingue la présence d’un oculus qui a servi à hisser la cloche dans son habitacle.
Pour entrer dans la petite chapelle, un détail insolite attend le visiteur que je suis. En effet, comme à l’église de Saint-Jean-Soleymieux, on descend une série de marches, ce qui n’est pas habituel ; ici elles sont au nombre de cinq.
On distingue des croix de consécration de chaque côté de la porte d’entrée
LA NEF
L’édifice affiche une nef unique divisée en trois travées. Ses dimensions sont d’un peu plus de 20 mètres de longueur sur 7 de largeur, et 9 mètres 60 de hauteur sous voûte.
LE CHŒUR & L’AUTEL
L’abside est semi-circulaire voûtée en cul-de-four. Les deux autels latéraux sont dédiés à la Vierge et à Saint Antoine ; ils datent de 1610.
On aperçoit la Croix de Malte au-dessus du chœur.
A l’arrière de l’autel central on découvre une niche ; il semblerait qu’elle ait pu contenir une relique…
LE BÉNITIER
Il se situe au milieu du passage entre la première et la deuxième travée. Il arbore quatre coquilles Saint-Jacques et des rameaux d’olivier.
Sur la gauche, dans la deuxième travée, on aperçoit les fonds baptismaux.
LES FRESQUES
On aperçoit sur les murs et les voûtes des traces de décorations peintes qui datent de la moitié du XVIIème siècle.
« DANS L’ATELIER DE NAZARETH »
Sources :
http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/2011/02/25/20484497.html
http://claude.pardon.pagesperso-orange.fr/St.Germain.Laval/commande.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Commanderie_de_Verri%C3%A8res