Le Parthénon d’Athènes

par Jean Marie Borghino · 23 septembre 2024

LES TÉMOINS DU PASSÉ

ANTIQUITÉ

Dessin de l’Acropole

LE PARTHÉNON D’ATHÈNES

Le Parthénon

NOM : le Parthénon.

TYPE : temple dorique, avec des traits architecturaux ioniques.

L’ordre dorique est le plus simple et le plus dépouillé des trois ordres d’architecture grecque. Les colonnes doriques se caractérisent particulièrement par leur chapiteau à échine plate (nue, sans décors), par leur fût rehaussé de 20 cannelures, et par l’absence de base (pour le dorique grec) ; la frise dorique est définie par ses triglyphes et ses métopes.

Ordre ionique

Tambours cilyndriques à 20 cannelures

L’ordre ionique (appelé également colonne ionique) se caractérise notamment par son chapiteau à volutes, par son fût orné de 24 cannelures, et par sa base moulurée. La colonne est équipée d’une base. Il s’agit d’une pièce de support composée de trois moulures ; celle du milieu est en forme de tore (pièce en forme de tube courbé en cercle, refermé sur lui-même).

Tore

Le triglyphe est un ornement en relief de l’architecture antique qui sépare les métopes dans la frise dorique. Il est constitué de deux canaux entiers (glyphes), et de deux demi-canaux (donc trois glyphes).

Le Parthenon les triglyphes et les métopes.

Une métope est un panneau architectural de forme rectangulaire, le plus souvent orné de reliefs. Elle est située au-dessus de l’architrave, en alternance avec les triglyphes (dans l’ordre dorique). Le tout forme une frise.

LEXIQUE DE L’ORDRE DORIQUE

Tympan du fronton
Acrotère
Corniche rampante
Corniche horizontale
Mutule
Geison
Frise
Triglyphe
Métope
Teania
Goutte
Réglet (ou Regula)
Architrave
Chapiteau
Abaque
Echine
Colonne
Cannelure
Stylobate
Crépis

ÉTAT : vestiges, site archéologique.

LIEU : Acropole d’Athènes.

L’Acropole

ÉTAT DE CONSERVATION : vestiges, ruines (édifice en restauration).

CONSTRUCTION : entre 447 et 442 av. J-C.

ARCHITECTES : Ictinos (dates inconnues), Callicratès (470 – 420 av. J.-C) et Phidias (500 – 430 av. J.-C).

MATÉRIAU DE CONSTRUCTION : entièrement en marbre Pentélique.

Le Pentélique est une montagne grecque située en Attique, au nord-est d’Athènes. Dans l’Antiquité, le Pentélique était renommé pour son marbre. Un matériau noble qui a servi à la construction de l’Acropole et à d’autres édifices de l’Athènes antique, ainsi qu’à plusieurs sculpteurs attiques. Aujourd’hui, ce marbre est toujours utilisé pour la restauration du Parthénon depuis les années 1980.

DESTINATION INITIALE : temple et « trésor ».

Un trésor est, en Grèce antique, un monument où l’on entrepose des objets précieux. Le terme était utilisé en particulier pour désigner de petits édifices religieux où étaient placées les offrandes dédiées à une divinité. Dans un sanctuaire panhellénique, il prend le plus souvent la forme d’un petit temple, doté d’un vestibule et d’une salle principale.

DESTINATION ACTUELLE : Monument Historique ouvert au public.

DÉDICATAIRE : Athéna.

Athéna

PROPRIÉTAIRE : la Grèce.

DIMENSIONS DU SITE :

– Hauteur : 13m, 72

– Longueur : 69m, 6.

– Largeur : 30m, 8.

ÉPOQUE : classique (V^ème et IV^ème siècles av. J.-C).

PROTECTION : Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, le Parthénon est actuellement un des Monuments Historiques les plus visités du monde.

RÉGION : péninsule de l’Attique, à l’extrémité sud-est de la Grèce centrale.

PAYS : Grèce.

LES PÉRIODES DE L’HISTOIRE DE LA GRÈCE ANTIQUE

Armure complète comprenant casque, cuirasse, verges, bouclier et lance. Matériel de transport suspendu aux lances. Acropole de Mycènes, XIIe siècle avant J.-C. Style mycénien, de la « Maison du Cratère des guerriers ».

ÉPOQUE ARCHAÏQUE

L’époque archaïque est une période historique qui précède l’époque classique et succède aux âges obscurs. Ses limites chronologiques et sa définition précise diffèrent selon les spécialistes. Son début est situé quelque part au VIIIème siècle av. J.-C. (entre 800 et 700 av. J.-C.), ce qui représente la date présumée des premiers jeux olympiques antiques. On retient souvent 776 av. J.-C. comme point de repère, sa fin étant souvent située à l’époque des Guerres médiques (490 av. J.-C. – 479 av. J.-C).

ÉPOQUE CLASSIQUE

L’époque classique est une période de l’histoire de la Grèce antique qui se situe entre l’époque archaïque et l’époque hellénistique. Elle correspond à la majeure partie des Vème et IVème siècles av. J.-C. ; c’est-à-dire, chronologiquement, depuis la victoire grecque de Salamine contre les Perses, en 480 av. J.-C., jusqu’à la mort d’Alexandre le Grand en 323 av. J.-C.

ÉPOQUE HELLÉNISTIQUE

L’époque hellénistique est une période chronologique de l’histoire antique de la Grèce antique. Elle représente une ère de l’histoire, mais également de celle des autres civilisations qui sont alors dominées par des dynasties d’origine gréco-macédonienne (Égypte, Phénicie, Mésopotamie, Perse, etc.). L’époque hellénistique s’étend de la fin de l’époque classique (soit à la mort d’Alexandre le Grand, en 323 av. J.-C.) à la défaite de Cléopâtre VII à la bataille d’Actium (en 31 av. J.-C.) et son suicide l’année suivante. Cet événement marque l’aboutissement de la domination romaine sur le monde grec.

DOMINATION ROMAINE

La période de domination romaine en Grèce s’étend conventionnellement de 146 av. J. -C. (après la mise à sac de Corinthe par Lucius Mummius Achaicus), jusqu’à la reconstruction de Byzance par Constantin Ier et sa proclamation en tant que seconde capitale de l’Empire romain, en 330 après. J. -C.

LOCALISATION

L’Acropole

Le Parthénon (nom féminin, « jeune fille, vierge », littéralement « la salle ou la demeure des vierges »), est situé sur l’Acropole d’Athènes. Il était destiné à la préservation d’une sculpture de la déesse Athéna, que les Athéniens considéraient comme la patronne de leur cité.

L’Acropole d’Athènes est un plateau rocheux calcaire s’élevant au centre d’Athènes, en Grèce. Elle lui a longtemps servi de forteresse (de l’Athènes antique jusqu’à l’occupation ottomane), ainsi que de sanctuaire religieux durant l’Antiquité.

L’ extraordinaire ensemble architectural de l’Acropole se compose notamment du Parthénon, de l’Érechthéion, des Propylées, du temple d’Athéna Nikè, du théâtre de Dionysos, et de l’Odéon Hérode Atticus.

ATHÈNES

Athènes

Athènes est la plus grande ville, ainsi que la capitale de la Grèce. En 2011, sur une superficie de 39 km², elle comptait 664 046 habitants intra-muros.

Son aire urbaine, le Grand Athènes (qui comprend notamment le port du Pirée) en compte plus de 4 millions.

Berceau de la civilisation occidentale, Athènes est dotée d’un riche passé. La ville est aujourd’hui le cœur politique, économique et culturel de la République hellénique. La plupart des institutions, comme le Parlement, la Cour de cassation et le siège du Gouvernement, se trouvent dans la capitale.

Le Parthénon se trouve à 119 km de Mycènes, à 137 km du Port de Nauplie, à 138 km du théâtre d’Epidaure, à 290 km d’Olympie, et à 501 km de Thessalonique (sources Google Maps).

Le canal de Corynthe

Le petit port de Nauplie

Théâtre d’Epidaure

Athènes

Le Temple de Zeus

LE PARTHÉNON, UN SYMBOLE…

Le Parthénon

Édifié dans l’Acropole d’Athènes, entre 447 et 438 av. J.-C. (au cours de la période classique, du V^ème au IV^ème siècle av. J.-C.) le Parthénon est l’un des monuments les plus importants de la civilisation de la Grèce antique, et le plus emblématique de toute la Grèce.

Le Parthénon fut construit pour abriter dans le « naos » (sanctuaire, partie centrale de l’édifice recevant l’effigie d’un Dieu) la statue chryséléphantine de la déesse Athéna Parthénos (une œuvre monumentale de Phidias) à laquelle les Athéniens apportaient leurs offrandes.

Reconstitution de la statue monumentale d’Athéna telle qu’elle pouvait être dans le Parthénon d’Athènes. Nashville, USA

C’était aussi un trésor, c’est-à-dire le lieu où, à partir de 454 av. J-C, l’on préservait l’argent de la Ligue de Délos, soit la totalité des fonds versés par Athènes et ses alliés pour faire la guerre contre l’empire perse.

LA LIGUE DE DÉLOS

Au Vème siècle av. J-C, la ligue de Délos représentait une alliance entre plusieurs cités grecques d’Europe et de la côte de l’Asie mineure. Cette ligue fut conclue après la victoire grecque de Salamine, en 480 av. J-C, sur l’Empire perse.

L’objectif de la ligue était de garantir la tranquillité des Grecs, en se préservant des incursions des Perses sur les côtes de la mer Égée. Cette alliance possédait une flotte de guerre et une armée, financées par une contribution versée dans un trésor. A l’origine, ce tribut était entreposé dans l’île de Délos ; un grand sanctuaire du dieu Apollon.

Athènes va rapidement s’imposer sur la ligue en dominant les autres cités membres. La coalition disparaîtra pendant la seconde moitié du Vème siècle av. J-C, pendant la guerre du Péloponnèse, qui verra la défaite d’Athènes face à Sparte et à ses alliés.

LE PARTHÉNON, UNE HISTOIRE MOUVEMENTÉE…

Le Parthénon

Le Parthénon fut bâti sur un ancien temple du VI^ème siècle av. J.-C., connu sous le nom d’ « Hécatompédon ». Celui-ci avait été détruit par les Perses.

L’« Hécatompédon », ou « Hécatompédos » (temple de cent pieds), est un temple grec de l’époque archaïque qui, entre 570 et 490 av. J.-C., occupait, sur l’Acropole d’Athènes, l’emplacement du Parthénon actuel.

Au cours des siècles, le monument a subi différentes transformations qui ont lentement dégradé sont aspect originel :

– un incendie durant l’Antiquité tardive (période qui s’étend de la fin du III^ème siècle jusqu’au-delà de la fin de l’Empire romain d’Occident en 476).

– sa conversion en église (entre 1208 et 1258, il a abrité en son sein une église byzantine).

Il n’existe aucun écrit, aucune trace permettant de dater avec précision la transformation du Parthénon en église. Il est possible qu’après les édits de Théodose le Grand (347-395), le Parthénon soit demeuré inhabité sur l’Acropole. Cette période marque la disparition des dieux profanes au profit du christianisme rayonnant.

– sa conversion en mosquée

En 1456, Athènes est conquise par les Ottomans, qui transforment le Parthénon-église en mosquée ; probablement avant 1460, au moment de la seconde visite du sultan Mehmet II (1432-1481) dans la ville.

Même s’il n’existe aucune source précisant la date de la conversion, il était d’usage chez les Turcs de transformer rapidement l’église principale ou la cathédrale de la ville conquise en mosquée ; cela afin de montrer symboliquement le changement radical, et de religion et de politique.

En 1687, au cours de la guerre de Morée ou du Péloponnèse (1684-1699), les Vénitiens attaquent Athènes. Les Ottomans se fortifient sur l’Acropole d’Athènes, et transforment le Parthénon en utilisant le « naos » comme poudrière (parce qu’ils pensaient probablement que c’était ce qu’il y avait de plus solide sur l’Acropole).

Le 26 septembre, un tir de mortier vénitien atteint le bâtiment et met le feu aux poudres. Avec l’explosion, le toit et les murs s’effondrent, entraînant dans leur chute vingt-et-une colonnes.

L’année suivante, les Vénitiens se retirent. Les Ottomans réinvestissent l’Acropole d’Athènes, et de nombreuses pierres du Parthénon sont réemployés dans la construction des maisons.

– Les Britanniques pillent à leur tour le Parthénon…

Entre 1801 et 1803, c’est au tour des Britanniques de le piller, et de le spolier d’une grande quantité d’éléments décoratifs. Toutes ces pièces, ces trésors, n’ont jamais été restitués, et sont toujours exposés dans les musées anglais (comme le British Muséum de Londres).

Pour en terminer avec les déboires, en 1894, le Parthénon a subi l’un des plus importants tremblements de terre de l’Histoire de la Grèce.

Au fil des ans, le Parthénon a résisté aux guerres, aux invasions, aux incendies, aux tremblements de terre, aux explosions, et à bien d’autres choses encore. Il demeure aujourd’hui un symbole de la puissance et de la culture d’Athènes.

– La restauration

De 1894 à 1933, une première campagne de restauration est entreprise, dirigée par l’architecte et ingénieur en chef Nikolaos Balanos (1860-1942).

Le Parthénon en restaurationn

Le Parthénon en restauration

Le Parthénon en restaurationn

Une seconde campagne de restaurations débute dans les années 1980. Prévue initialement pour une dizaine d’années, la campagne se terminera finalement en 2020, avec un budget de 100 millions de dollars.