Le château cathare de Termes
LES TÉMOINS DU PASSÉ
LE CHÂTEAU CATHARE DE TERMES
TYPE : Château fort.
ÉPOQUE : Moyen Âge.
PÉRIODES DE CONSTRUCTION : Xème et XIIIème siècles.
PROPRIÉTÉ : la commune de Termes (Propriétaire initial : famille de Termes).
ÉTAT DE CONSERVATION : Vestiges.
COMMUNE : Termes
RÉGION : département de l’Aude (Occitanie).
PROTECTION : classé Monument Historique en 1989.
SITUATION
Le château de Termes est un château dit « cathare », situé dans le département de l’Aude, à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Carcassonne. Placés au chœur du massif calcaire des Hautes-Corbières, l’ancien château et le village actuel de Termes se trouvent dans la vallée du Sou (un ruisseau qui se jette un peu plus au Nord dans l’Orbieu, un des principaux cours d’eau du massif des Corbières).
ORIGINES
A l’époque carolingienne, la région de Termes formait la partie orientale d’un large territoire, le Razès, qui tirait son nom de Reda (de nos jours Rennes-le-Château), dans la vallée de l’Aude. Dans son expansion la plus large, le Razès historique s’étalait sur le haut bassin de l’Aude. Il s’étendait des frontières du Carcassès, au nord de Limoux, jusqu’aux sources de l’Aude dans le Capcir, et enveloppait les Hautes Corbières et le bassin supérieur de l’Agly.
HISTOIRE
Termes était le centre d’une puissante seigneurie féodale. Le site a d’ailleurs donné son nom à la région : le Termenès. Ses suzerains existent depuis la seconde moitié du XIème siècle. Au cours du XIIème siècle, le château fera l’objet de nombreuses mentions.
Jusqu’au XIIIème siècle, son histoire est attachée à celle du comté, puis à celle de la vicomté de Carcassonne, et à celle des vicomtes de Trencavel.
En 1209, le site sera le refuge de nombreux Cathares sous la protection de Raymond de Termes (1170-1210), vassal du vicomte de Carcassonne.
En 1210, lors de la Croisade contre les Albigeois, le château est assiégé par Simon de Montfort. Raymond de Termes est contraint d’abandonner la forteresse, suite à la contamination de la citerne d’eau du château. Après plusieurs mois de siège, tous les défenseurs se rendent à cause du manque d’eau potable. Raymond de Termes sera capturé et mis en prison à Carcassonne.
En 1229, par Le Traité de Meaux, le château est rattaché directement au royaume de France.
Sur les régions rattachées au trône de France, Louis IX fondera un port artificiel connu sous le nom d’Aigues-Mortes, duquel il s’embarquera pour la 7ème croisade le 25 août 1248. Le Comte de Toulouse Raymond VII conserve quelques fiefs jusqu’à sa mort. En outre, il consent à donner en mariage sa fille unique Jeanne à l’un des frères du roi Alphonse de Poitiers. Il prend conscience alors que par cette décision, il accepte la fin de sa dynastie et de la souveraineté de son Comté.
Un des fils de Raymond de Termes, Olivier de Termes, deviendra l’un des faydits les plus importants avec Chabert de Barbaira, seigneur de Quéribus, et Jacques Taudou, seigneur de Villemagne.
Par le traité de Corbeil en 1258, le château est englobé dans la ligne de défense de la frontière entre l’Aragon et le royaume de France. Il représentera l’un de ses plus puissants points stratégiques.
Le château de Termes symbolise un des « cinq fils de Carcassonne », avec les châteaux de Quéribus, Peyrepertuse, Puilaurens et Aguilar. Il sera finalement démantelé en 1654 car inemployé (le traité des Pyrénées déplacera la frontière avec l’Espagne plus au sud).
Par ce traité, le roi de France renonce à ses prétentions sur les comtés de la Marche d’Espagne, tandis que le roi d’Aragon renonce, de son côté, à certaines de ses ambitions dans le Languedoc (sauf Montpellier entre autres). Ce traité fixe la frontière du royaume de France au sud des Corbières, gardée côté français par les forteresses de Termes, Aguilar, Niort, Quéribus, Peyrepertuse et Puilaurens.
Lire :
QUELQUES DATES HISTORIQUES
– Âge du fer (environ vers le Vème siècle av. J.C.) : traces d’occupation humaine sur le relief.
– 865 : création de la Septimanie. la frontière avec l’Espagne est fixée dans les Corbières. Le nom de termes viendrait de « Terminus » (frontière).
– Xème siècle : première occupation médiévale du site dans sa partie haute, de nature aristocratique et militaire.
– 1061 : première mention d’un membre de la famille seigneuriale (Olivier-Bernard de la famille de Termes).
– 1067 : première mention du Termenès.
– 1084 et 1093 : première mention du castellum et du castrum de Termes.
Le castellum militaire est un fortin, généralement intégré dans le système de fortifications du limes (systèmes de fortifications établis le long d’une frontière). Au Moyen Âge, le castellum, c’est aussi le château central du castrum (village plus ou moins fortifié sur une hauteur, notamment dans la région du Languedoc).
– Au 12ème siècle, la famille de Termes est régulièrement en conflit avec l’abbaye voisine de Lagrasse, particulièrement pour la possession de mines d’argent de Palairac.
– 1128 : les seigneurs de Termes restituent des biens à l’abbaye de Lagrasse.
– 1137 : hommage pour le château par Raymond de Termes et son frère Guillem.
– 1163 : partage du château entre Raymond de Termes et son frère Guillem.
– 1191 : accord au sujet des mines entre Raymond de Termes et Roger II Trencavel.
– 1197 : Raymond de Termes épouse Ermessinde de Corsavy.
– 1210 : siège et reddition de Termes. Alain de Roucy reçoit le château.
– En novembre 1210, les assiégés attrapent la dysenterie en buvant l’eau des citernes, souillées par un fort déluge après plusieurs semaines de sécheresse. La garnison fuit le château dans la nuit. Resté sur place, Raimond de Termes est fait prisonnier. Il mourra dans les geôles de Carcassonne.
– 1224 : Amaury de Montfort fait don du château à Arnaud, archevêque de Narbonne.
– 1226 : Benoît de Termes est évêque cathare du Razès.
– 1229 : Traité de Meaux : Olivier de Termes cède le château au roi de France Louis IX.
Lorsque Amaury, fils de Simon de Montfort, abandonnera ses droits sur le Languedoc, le château et ses fiefs seront rattachés à la couronne de France. Termes deviendra alors la frontière entre le royaume et l’Aragonais.
– 1241 : soumission d’Olivier de Termes au roi de France.
– 1246 : nouvelle soumission au roi et départ d’Olivier de Termes pour la Croisade en Terre Sainte (Septième Croisade).
– 1255 : la garnison royale de Termes se compose de 15 sergents d’armes.
– 1250 : le château de Termes est reconstruit et fortifié, puis occupé par une garnison royale. Il est intégré dans la ligne des places fortes gardant la frontière avec l’Aragon.
– 1258 : Traité de Corbeil, qui délimite la frontière entre les royaumes de France et d’Aragon.
– 1260 : Olivier de Termes cède au roi de France le village castral, attenant au château.
– 1302 : un châtelain, un chapelain, un portier, un guetteur, un écuyer et 15 sergents d’armes forment la garnison du château.
– 1357 : le gouverneur du château de Termes passe dans le camp des Anglais (le château est « livré » aux Anglais du Prince Noir).
– 1562 : inventaire des armes et munitions du château.
– 1563 : démolition du château et abandon du site. A la suite du recul de la frontière, la forteresse est devenue inutile et coûteuse. Sur l’ordre du roi, les murailles sont détruites à la poudre.
– 1597 : Termes se trouve sur la liste des châteaux à réparer.
– 1654 : le donjon est démoli.
– 1973 : le site est nettoyé.
– 1989 : le château de Termes est classé Monument Historique.
CARACTÉRISTIQUES
Le château étant dressé sur un relief cerné de talus escarpés sur trois côtés, on ne peut y accéder que par sa face méridionale.
Le site de Termes se compose de vestiges compris dans deux enceintes concentriques. L’enceinte interne correspond à la partie la plus élevée du château. Elle est donc le dernier bastion défensif de la forteresse qui abritait le donjon (dont on ne perçoit plus que des pans de murs effondrés, probablement à la suite de son démantèlement à la poudre au XVIIème siècle). On ne perçoit que très partiellement le pourtour de l’enceinte supérieure, uniquement dans les zones sud et est.
Malgré les pans de murs écroulés au XVIIème siècle par les fourneaux de mines lors de la destruction de l’édifice, l’agencement général de l’enceinte extérieure reste encore visible. Son plan s’apparente grossièrement à un parallélogramme.
L’enceinte inférieure est mieux visible. Elle mesure 125 mètres de long sur 70 mètres de large. Elle est composée de divers ouvrages de flanquement (tours, contreforts et échauguettes…). Cependant, l’empreinte exacte de l’angle sud-ouest n’est plus visible. On note que plusieurs bâtiments ont perduré à l’intérieur des deux ceintures fortifiées.
Autour de la forteresse, un village avait vu le jour. Abandonné, il sera transféré au XIIIème siècle sur l’emplacement du village actuel, en bordure du ruisseau du Sou.
Sur le côté Sud, le moins bien défendu naturellement, le rocher a été aménagé pour accueillir un fossé, et préserver ainsi le château d’éventuelles attaques.
Sur le flanc méridional, on distingue les vestiges de murailles et d’une entrée en chicane.
L’ENTRÉE PRINCIPALE
Elle s’effectuait dans l’angle Sud-Est à l’aide d’une rampe qui donnait sur une porte pratiquement détruite aujourd’hui. Elle était défendue par une échauguette, érigée sur un puissant contrefort à l’angle Sud-Est, et par une tour à bossages.
LA TOUR A BOSSAGES
La base de cette tour est en partie conservée au milieu de la courtine orientale. Une tour, cette fois lisse, se trouvait à l’angle Nord-Est et venait parachever la défense du côté Est.
La courtine est encore haute par endroits de 8 à 10 mètres, pour une largeur de 1,20 mètre. On y découvre des archères en étrier (base triangulaire) et des conduits d’évacuation des eaux de pluie.
LA BARBACANE
Parfois distante de la place forte et séparée par un fossé, la barbacane protégeait les accès principaux, tels un passage, une porte ou une poterne. Elle permettait à la garnison du château de s’attrouper sur un point saillant à couvert. Les défenseurs pouvaient ainsi exécuter des sorties, afin de protéger une retraite ou l’envoi d’une troupe de secours.
A l’intérieur se dressaient des bâtiments d’habitation ou de service. On distingue encore les rangées de corbeaux sur lesquels venaient s’appuyer les planchers et les toitures.
LA TOUR NORD-EST
LA POTERNE
L’angle Nord-Ouest du château est percé d’une poterne d’une profondeur de 2,20 mètres. Les contreforts sont fortifiés par une échauguette, dont les supports demeurent discernables de nos jours. L’épaisseur importante de cette poterne est due à la présence d’un escalier, donnant accès au chemin de ronde qui flanque le mur Nord.
LES LATRINES
LA PARTIE SOMMITALE
LA SALLE DES GARDES
LA CHAPELLE
Sur le côté ouest on découvre la chapelle castrale. Sa voûte est écroulée, et éclairée par deux fenêtres romanes dont l’une est cruciforme.
LE CHÂTEAU SEIGNEURIAL
Cette partie en ruine montre les vestiges d’une rampe d’accès et de la porte, dans l’angle sud-est, avec les traces d’une citerne et d’un lavabo.
LE DONJON
Au sommet du site, on distingue les énormes blocs de maçonnerie répandus sur le sol : ce sont les vestiges du donjon, détruit par la poudre en 1654.
UN LOGIS
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
Fascicule explicatif offert au public avec le droit d’entrée (Association des sites du pays cathare, Centre d’archéologie médiévale du Languedoc-Conseil Général de l’Aude).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Termes
https://www.payscathare.org/les-sites/chateau-de-termes
https://www.chateau-termes.com/
https://chateauruine.fr/aude-termes.html
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