Ansouis, village médiéval
LES TÉMOINS DU PASSÉ

Armoirie des Sabran
ANSOUIS, UN VILLAGE MÉDIÉVAL DE PROVENCE

Ansouis

Blason de la ville d’Ansouis
TYPE : commune rurale.
STYLE : médiéval.
NOM LOCAL : Ansouis.
ÉPOQUE : Moyen Âge.
FONDATION : Xème siècle.
FORTIFICATION : XIIème et XIIIème siècles.
COMMUNE : Ansouis.
DÉPARTEMENT : Vaucluse.
RÉGION : Provence-Alpes-Côte d’Azur.
ANSOUIS

Ansouis
Ansouis est une commune française située dans le département du Vaucluse, dans le Luberon.
Construit à l’abri du mistral, le village perché d’Ansouis domine la plaine de la Durance. Il se situe au sud de Cucuron et de Sannes, et au nord de Villelaure et Pertuis. A l’instar de nombreuses communes de la région, le tourisme et l’agriculture (vignes, oliviers, etc.) occupent une grande place dans son économie. Le Luberon est réputé pour sa douceur de vivre et sa beauté naturelle.
En 2022 sa population s’élevait à 1 066 habitants, les Ansouisiennes et les Ansouisiens.
Aujourd’hui, il compte parmi les plus beaux villages de France.
Les films « Jean de Florette » et « Manon des sources », de Claude Berri, ont été tournés à Ansouis.
ESCAPADES VAUCLUSIENNES
Le village d’Ansouis se trouve à 7 km de l’église Saint Barthélémy de Vaugines, à 8,6 km de l’église Saint-Étienne de Cadenet, à 8,6 km de l’église Notre-Dame de Romégas et du château de La Tour d’Aigues, à 11, 1 km du château de Lourmarin, à 14,7 km de l’église Notre-Dame de Beauvoir de Grambois, à 29 km de l’abbaye Saint-Hilaire, à 37,2 km de Saint-Saturnin-lès-Apt, à 42 km de la cathédrale Notre-Dame et Saint Véran de Cavaillon, et de l’Arc antique de Cavaillon, à 43,2 km de l’Abbaye Notre-Dame de Sénanque, à 53,9 km de l’église Notre-Dame-du-Lac du Thor, à 56,6 km du château de Thouzon, à 56,6 km des Tours sarrasines de Venasque, à 57,1 km du baptistère de Venasque, à 63 km de Pernes-les-Fontaines, cité médiévale, à 63,3 km de la Tour Ferrande à Pernes-les-Fontaines, à 89,7 km du Théâtre antique d’Orange, à 92,2 km de l’arc de Triomphe d’Orange. à 97,9 km du château du Barroux, à 116 km du théâtre de Vaison la Romaine, du site antique de Vaison la Romaine, et de la cathédrale Notre Dame de Nazareth de Vaison la Romaine, (Sources Google Maps).
HISTORIQUE

Le château
ANTIQUITÉ
Plusieurs parties du village témoignent d’un habitat datant de l’époque gallo-romaine : au moyen-âge, un castrum succéda probablement à un oppidum.
MOYEN ÂGE
Autrefois, Ansouis faisait partie de la viguerie d’Apt. Il fut mentionné pour la première fois en 963, quand Lambert de Reillanne donna à l’abbaye Saint-Pierre de Montmajour des terres situées à « Ansoye ».
Le château d’Ansouis (Xèmesiècle) était alors utilisé comme point de défense stratégique. Il fut le témoin de nombreux événements historiques. À travers les siècles, le castel fut transformé et agrandi, passant de forteresse médiévale à résidence seigneuriale.
Puis, avec le temps, Ansouis vit passer différents seigneurs et propriétaires, chacun améliorant l’architecture et la structure du village. La famille de Sabran (une des familles les plus influentes de la région) y vécut assez longtemps. Ses armoiries sont encore apparentes dans certaines parties de la forteresse et de l’église.
Du XIIIème jusqu’au début du XVIIèmesiècle, le fief et la seigneurie (baronnie) de la maison de Sabran passèrent à Sextius d’Escallis, seigneur et baron d’Ansouis, dont le fils vendit le tout à un Villeneuve.
Blason de la famille de Sabran Le premier Sabran mentionné fut Raimon, qui épousa Garsende, la fille de Guillaume IV, comte de Forcalquier. De nombreux hauts personnages furent issus de la famille de Sabran, dont un Saint. Hermengaud de Sabran et sa femme Laudune d’Aube de Roquemartine (« la bonne comtesse ») eurent un fils, Elzéar (qui fut Saint Elzear de Sabran, né en 1285 au château de Robians, non loin d’Ansouis). Elzéar fut élevé par son oncle Guillaume de Sabran, abbé à Saint-Victor de Marseille. On maria le jeune Elzéar avec la non moins jeune Delphine de Signes. Ce fut le coup de foudre ! Mais la belle lui demanda de faire avec elle vœu de chasteté… Source : Jean-Paul Clébert. Guide de la Provence mystérieuse. Éditions Tchou, 1968. Bustes-reliquaires des saints époux Delphine et Elzéar Le comte Elzéar de Sabran (1285-1324) a marqué l’histoire locale. Il fut en effet canonisé en 1369 par l’Église catholique, sous le pontificat du pape Urbain V. Avec sa femme « Dauphine », ou Sainte « Delphine » (proclamée, elle, Bienheureuse), il vécut quelques années au château d’Ansouis. L’église du village conserve leurs reliques. Tous les ans en septembre, les Ansouisiens organisent d’ailleurs un pèlerinage en leur honneur.
Lire :
– l’abbaye Saint-Victor de Marseille
– l’église Saint-Martin d’Ansouis
Vers la fin du XIème siècle, on retrouve des traces de l’église d’Ansouis en tant que dépendance du chapitre cathédral d’Aix, dont elle constitua jusqu’à la Révolution l’une des principales prébendes.
Elle dut être construite durant une très importante période démographique de la région. On a cependant très peu de précision sur la date de son édification réelle ; probablement vers la fin du XIIIème siècle.
Le village, comme cela se faisait au Moyen âge, s’est développé autour du château. Ses ruelles typiques et étroites, ses maisons traditionnelles en pierre, ont peu évolué depuis des siècles.
L’église Saint-Martin (du XIIIème siècle) est un autre témoignage important de l’histoire médiévale d‘Ansouis. Mélange de styles roman et gothique, elle se remarque pour ses fresques et son architecture exceptionnelle. L’église, fortifiée, fut insérée dans l’enceinte urbaine du village et accolée à son château.
Au XIIIème siècle, le mur sud de l’église fut fortifié. On rajouta un parapet crénelé, et l’on perça des archères.
LES GUERRES DE RELIGION
Du XVIème au XVIIIème siècle, les procès-verbaux des visites pastorales successives notèrent que l’église était entretenue, et qu’elle fit l’objet de réparations ; avec notamment une toiture en lauzes.
En août 1571, au cours des Guerres de Religion, les troupes calvinistes venues de Ménerbes (occupé par les Calvinistes) s’emparèrent d’Ansouis (Ménerbes résista cinq années aux assauts des troupes catholiques, mais tomba en 1579).
En 1585, Hubert de Vins, chef de la Ligue en Provence, ayant échoué devant Pertuis, s’empara d’Ansouis, de la Tour d’Aigues, de Lamotte et de quelques autres places, qu’il remit au comte de Sault.
Afin de reprendre Ansouis aux Protestants, les Ligueurs assiégèrent la ville, et élevèrent un beffroi surmonté d’un campanile.
Les belles maisons du centre-ville ainsi que la tour de guet des remparts datent aussi des XVIème et XVIIème siècles.
Lire :
– Le château de La Tour d’Aigues
– L’église Notre-Dame de Romégas de la Tour d’Aigues
ÉPOQUE CONTEMPORAINE
Au XIXèmesiècle, le château fut racheté par le duc de Sabran, pair de France.
En 1818, Charles X éleva au titre de Duc, Elzéar Zozime (comte de Sabran, lieutenant général des armées du Roi en Provence sous la Restauration et depuis 1815, Pair de France héréditaire).
En 1836, la marquise de Saqui de Sannes vendit Ansouis à Elzéar-Louis-Zozime (duc de Sabran) ; ses descendants la conserveront jusqu’en 2008.
En 1936, le château plus ou moins abandonné fut réoccupé par le duc Foulques (1908-1973) et son épouse, née Roselyne Manca-Amat de Vallambrosa (1910-1988). Ces amateurs d’art et d’antiquités restaureront pendant 40 ans les bâtiments et les jardins.
Le 17 janvier 2008, le château fut vendu au profit de Gérard et Frédérique Rousset-Rouvière. Depuis lors, ce couple d’aixois, passionné par le patrimoine, entreprit de remeubler la demeure.
LE VILLAGE D’ANSOUIS

La mairie
VUE GÉNÉRALE
LE VILLAGE
LA MAISON DES CONSULS
La Maison des Consuls était le lieu où se tenait le Conseil de la cité aux XVème et XVIème siècles. Sise à l’embranchement de la Rue Grande et de la Rue du Château, elle occupe une vaste surface.
LE BEFFROI
Le village est dominé par un beffroi coiffé d’un campanile. Cette construction fut érigée après le siège que firent les Ligueurs, en 1585, pour reprendre Ansouis (fief catholique) aux Huguenots qui l’avaient conquis.
Le bâtiment se transforma d’abord en propriété communale, puis en hôtel de ville. Il servit également de four, ainsi que de grenier, et de cellier. Un beffroi semi-circulaire, surmonté d’un campanile en fer forgé, fut élevé sur le bâtiment vers la fin du XVIème ou au début du XVIIème. L’horloge, elle, fut réalisée par un certain Lizon (horloger à Pertuis), et n’a été installée qu’en 1909. Elle est toujours en service aujourd’hui.
LE PETIT PORTAIL
C’est la seule porte encore debout. Le Petit portail (ou Portalet) s’ouvre au centre de la courtine Sud. Fortement remanié, il affiche en façade un arc en segment modifié, et trois consoles à trois ressauts (vestiges de mâchicoulis). Sa herse a été définitivement supprimée à la fin du XIXème siècle. Le Petit portail est la seule des trois portes qui n’a pas été détruite. De chaque côté, la courtine a été percée de fenêtres pour permettre la construction de logements.
LA TOUR DE GUET
Les remparts et les tours de guet qui protégeaient les habitations existaient encore presque tous au début du XIXème siècle. Mais ayant perdu toute fonction militaire, ils furent percés et transformés en habitations. Dans la partie de rempart qui était édifiée sur le rocher, on creusa des caves.
Trois tours disposées le long de la courtine Est demeurent encore présentes. Notamment l’une d’entre elles, qui a conservé ses créneaux. Cette tour, dite « à gorge ouverte », dispose d’une pièce débouchant du côté cité, au niveau du chemin de ronde. Cet aménagement permettait de l’approvisionner en projectiles en cas d’attaque ennemie. On accédait à son sommet à l’aide d’une trappe.
LE LAVOIR ET LES FONTAINES
Situé au pied du village (sur la place de la Vieille fontaine), le lavoir fut construit au début du XIXème siècle. Il est alimenté par une source captée à proximité, et figurait déjà sur le cadastre napoléonien de 1836.
LA FONTAINE DE LA RUE BASSE
En Provence, l’eau est une ressource particulièrement précieuse. Pendant longtemps les Ansouisiens durent aller la chercher au bas du village. On peut s’imaginer le progrès que représenta, en 1883, la mise en service des deux fontaines de la rue Basse. Elles sont alimentées par une seconde source captée au quartier du Petit Pibaraud. Aujourd’hui taries, elles font l’objet de négociations pour les remettre en état.
ANSOUIS AUTREFOIS
RUES EN CALADE
Une rue « caladée », (encaladée ou en calade, ou une calade) désigne en Provence et en Languedoc une voie de communication, une chaussée pavée de galets fluviaux ou empierrée de pierres calcaires. Dans ce dernier cas, les pierres sont posées verticalement, sur chant (sur la tranche). « Calade » (calada) est le terme français de la langue d’oc pour désigner la pierre qui sert à paver les rues, le pavé, ou la rue pavée.
LE PANORAMA
Perché sur un éperon rocheux, Ansouis affiche des panoramas à couper le souffle sur la campagne provençale et les montagnes environnantes.
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ansouis#Histoire
https://ansouis.fr/patrimoine-et-decouverte/decouvrir-ansouis/
https://www.barnes-provence-littoral.com/fr/2023/le-village-d-ansouis-1650-418-0-0