Nathaniel Prentice Banks

                                                                                      

 

 

LA GUERRE DE SÉCESSION

(1861-1865)

NATHANIEL PRENTICE BANKS

30 janvier 1816 – 1er septembre 1894

Nathaniel Prentice Banks

 

Insigne de major-général de l’Armée de l’Union

 

 

SOMMAIRE

Nathaniel Prentice Banks était un homme politique et militaire américain (gouverneur du Massachusetts, président de la Chambre fédérale des représentants, et général de l’Union durant la Guerre Civile).

NAISSANCE & FAMILLE

Nathaniel Prentice Banks (ou Nathaniel Prentiss Banks) naît le 30 janvier 1816 à Waltham, comté de Middlesex, Massachusetts. Il meurt au même endroit le 1er septembre 1894.

Il est le fils de Nathaniel Prentice Banks I (1er août 1783-24 avril 1857) et de Rebecca Banks (27 décembre 1793-30 avril 1873).

FRATRIE

De cette union naîtront :

– Major-Général Nathaniel Prentice Banks II (30 janvier 1816 – 1er septembre 1894).

– Miles Greenwood Banks (19 mars 1820-9 septembre 1821).

– Miles Greenwood Banks (10 juin 1822-8 mai 1899).

– Lieutenant Hiram B. Banks (20 juillet 1823-29 août 1862).

– Eliza Greenwood Banks (2 octobre 1829-27 mai 1832).

– Colonel Gardner Banks (10 mai 1830-9 juillet 1871).

– William Hazlitt Banks (3 janvier 1837-23 septembre 1862).

MARIAGE

Le 11 avril 1847, après une cour assidue, Nathaniel Prentice Banks épouse Mary Theodosia Palmer à Providence, Rhode Island.

Nathaniel Prentice Banks avec sa femme, Mary Theodosia Palmer Banks

(Mary Theodosia Palmer naît le16 octobre 1819 à Charlestown, Massachusetts. Elle meurt le 31 Janvier 1901 à Waltham, Massachusetts, à l’âge de 81ans).

Mary donnera naissance à quatre enfants, dont trois ont survécu à l’âge adulte :

– Henry Waltham Banks (20 février 1848-5 mars 1853).

– Mary Binney Sterling (3 février 1852- 6 juillet 1906).

– Joseph Fremont (19 août 1855- 8 septembre 1931).  

– Maud Banks (15 février 1857-18 décembre 1927).

JEUNESSE

Le jeune Nathaniel reçoit une sérieuse éducation jusqu’à l’âge de quatorze ans. Mais les difficultés financières de la famille le contraignent à chercher un emploi comme ouvrier d’usine. Son père est alors contremaître dans une usine textile, la « Boston Manufacturing Company ». Il y sera embauché comme garçon de bobines. Un travail qui consiste à remplacer les bobines de fil. C’est à cette époque qu’il prend le nom de « Bobbin Boy Banks » ; un surnom qu’il gardera toute sa vie.

Il exerce ensuite plusieurs métiers tels que mécanicien (aux côtés d’Elias Howe, un cousin qui plus tard obtiendra un premier brevet pour la conception d’une machine à coudre).

Il étudie ensuite le droit, et est admis au barreau du comté de Suffolk en 1839. Il s’établit à Boston et y pratique le droit ; il se fera vite connaître grâce à ses talents d’orateur. Il obtient un certain succès comme conférencier, ce qui va le décider à quitter l’usine.

Banks travaille d’abord comme employé, puis éditeur d’hebdomadaires, et rédacteur en chef pour deux journaux politiques.

En 1844, il se présente pour obtenir un siège à la législature de l’État, mais il est battu.

Le 11 avril 1847, Banks épouse Mary Theodosia Palmer, une ancienne employée d’usine qu’il courtisait depuis un certain temps.

LE MASSACHUSSETTS

« L’Etat de la Baie » (Bay State).   

 

 

 

6ème État.

Capitale : Boston.

Date d’entrée dans l’Union : 6 février 1788.

C’est l’un des quatre États des États-Unis à porter le titre de Commonwealth. Les trois autres sont le Kentucky, la Pennsylvanie, et la Virginie.

Le Massachusetts fut l’une des treize colonies qui se révoltèrent contre les Britanniques lors de la Révolution américaine.

La colonie fut ainsi nommée en souvenir d’une tribu indienne du pays, les « Massachusetts », dont le nom signifiait « un endroit d’une grande colline ».

Le 11 novembre 1620, les Pères pèlerins (les « Pilgrim Fathers »), pris dans la tempête, débarquèrent du Mayflower en Amérique (Nouvelle Angleterre), et accostèrent au cap Cod.

Le 20 novembre, ils adoptèrent le « Mayflower Compact », un accord qui allait servir de base à leur gouvernement.

Le 20 décembre, ils fondèrent la colonie de Plymouth. 

Rapidement, ils lièrent des relations amicales avec les autochtones vivant sur le territoire, les tribus amérindiennes « Nipmucs » et « Pocomtucs ». Celles-ci leur inculquèrent la culture du maïs, du potiron, et l’élevage du dindon, leur permettant de survivre sur cette terre inconnue. En 1621, ils célèbrèrent ensemble leur premier « Thanksgiving ».

Dans les années suivantes, des puritains arrivèrent à leur tour et fondèrent « la colonie de la baie du Massachussetts ». En 1691, les deux colonies furent réunies dans la « Province de la baie du Massachussetts ».

En 1646, John Eliot (pasteur presbytérien) évangélisa les Wampanoags (peuple amérindien composé de cinq tribus : les Assonet, les Gay Head, les Herring Pond, les Mashpee et les Namasket), et réussit à en convertir un grand nombre (on les appellera les « Praying Indians »).

En 1660, la colonie comptait 20 000 habitants.

C’est en 1692, dans la ville de Salem, que se déroula une chasse aux sorcières : une vingtaine de personnes furent exécutées pour sorcellerie.

En 1780, les financiers et les armateurs de Boston utilisèrent la Constitution de l’État pour réserver le droit de vote aux seuls propriétaires.

Ayant le pouvoir sur les politiques, ils levèrent diverses taxes, destinées au remboursement des dettes de la guerre contre la Grande-Bretagne, et engagèrent des pressions sur les cultivateurs à l’Ouest du Massachussetts, dont un grand nombre fut ruiné. Parmi ceux-ci, 2000 fermiers, dont beaucoup étaient d’anciens miliciens, prirent les armes et se révoltèrent (la révolte de Shays). La rébellion fut réprimée dans le sang en février 1787. 

Guerre Civile

Avant et pendant la Guerre Civile, l’État du Massachussetts occupera un rôle majeur au cours des événements nationaux. Dans les années 1830, il sera au centre du mouvement naissant de l’antiesclavagisme, entraînant de nombreux partisans à travers le pays. A terme, le mouvement aggravera la fracture entre le Nord et le Sud (l’une des causes de la guerre). Les politiciens du Massachussetts, dominés par le parti républicain et répondant aux attentes des militants, ne feront qu’augmenter les tensions sociales. De nombreux leaders républicains radicaux réclameront une politique sévère à l’égard des propriétaires d’esclaves.

Dès le début du conflit, le Massachussetts soutiendra l’effort de guerre à maintes reprises. Il sera un grand pourvoyeur en hommes et mobilisera 159 165 soldats, qui seront utilisés dans l’armée et dans la marine.

L’une des unités les plus célèbres du Massachusetts est le « 54th Massachusetts Volunteer Infantry », l’un des premiers régiments de soldats afro-américains commandés par des officiers blancs, notamment le colonel Robert Gould Shaw (1837-1863), fils d’un abolitionniste de la première heure.

Robert Gould Shaw

L’État donnera un grand nombre d’officiers supérieurs : entre autres le major général Joseph Hooker, commandant en 1863 de l’armée du Potomac, ainsi que Nathaniel Prentice Banks (1816-1894), Edwin V. Sumner (1797-1863) et Darius N. Couch (1822-1897), qui commanderont successivement le IIème corps d’armée.

Le Massachussetts, important centre industriel et de manufacture, produira du matériel de guerre et sera l’un des principaux fournisseurs en munitions et fournitures (manufacture d’armes de Springfield, la plus importante de l’État).

Le Massachussetts apportera une grande contribution pour les soins et les secours aux blessés et aux malades. De nombreux organismes d’assistance et d’aide aux soldats sont originaires du Massachussetts ; en autres Dorothea Dix (1802-1887), fondatrice du Bureau des infirmières de l’armée, Henry Whitney Bellows, fondateur de la commission sanitaire des États-Unis, et l’infirmière indépendante Clara Barton (1821-1912).


SA CARRIÈRE POLITIQUE AVANT GUERRE (1849-1860)

Nathaniel Prentice Banks

Nathaniel Banks débute sa carrière politique dans les rangs du parti démocrate, comme élu à la chambre des représentants du Massachusetts.

Il en sera le président en 1851 et 1852. En 1853, il est élu à la chambre des représentants du congrès des États-Unis. Il s’était déjà démarqué quelque peu du parti démocrate en rejoignant les rangs des « free-soilers », une dissidence du parti démocrate opposée à l’expansion de l’esclavage dans les Territoires.

Le Parti du sol libre (« Free Soil Party » en anglais) est un parti politique des États-Unis qui se distingua lors des élections présidentielles de 1848 et 1852, et dans quelques élections de gouverneurs d’États.

En 1854, Nathaniel Banks se rapproche de l’American Party (« Know Nothing »), un parti nationaliste anti-catholique.

Le « Know Nothing » est un mouvement politique américain nativiste du milieu du XIXème siècle.

Le « nativisme » est un mouvement et une idéologie politique d’origine américaine qui s’oppose à toute nouvelle immigration. Une distinction est faite entre les personnes immigrantes et les personnes nées sur le sol américain, parfois sur une durée de plusieurs générations.

Supporté par son parti et par le Parti républicain, il est élu président de la Chambre des Représentants du Congrès des États-Unis. (Du 3 décembre 1855 au 2 février 1856, après le plus long et l’un des concours de prise de parole les plus acharnés jamais enregistrés, Banks est choisi au 133ème tour de scrutin).

Il rejoint rapidement les rangs du Parti républicain nouvellement créé en 1854 (ce parti étant le seul à défendre la cause de l’antiesclavagisme).

Il est réélu en 1856 sur les listes de ce même parti, mais démissionne en 1857 car il vient d’être élu au poste de gouverneur du Massachusetts.

En 1860, il essaie de se présenter à l’investiture républicaine pour la présidentielle. En raison des conflits internes au sein du parti républicain de son État et de son passé de « know-nothing », il doit abandonner.

LA GUERRE CIVILE (1861-1865)

&

FAITS D’ARME ET

PARTICIPATION AUX BATAILLES

Gettysburg

CAMPAGNE DE LA

VALLÉE DE LA SHENANDOAH

Printemps 1862

Première bataille de Winchester

La campagne de la vallée de la Shenandoah, en Virginie, est durant la guerre civile, une brillante et spectaculaire campagne militaire du général « Stonewall » Jackson, au printemps 1862.

Par son audace et sa vitesse d’exécution, la petite armée de 17 000 hommes de Jackson va tenir tête à trois armées ennemies, fortes de 60 000 hommes. Malgré leur nette infériorité numérique, les sudistes vont multiplier les victoires et empêcher ainsi l’armée de l’Union de voler au secours de McClellan dans son offensive contre Richmond, la capitale confédérée.

Cette Campagne de Jackson est de nos jours toujours étudiée dans les écoles militaires. Elle représente un symbole, celui de l’utilisation de la vitesse de manœuvre pour palier à la faiblesse du nombre.

Lire : Thomas « Stonewall » Jackson

Liste des batailles de la Campagne de La Vallée de la Shenandoah remportées par les Confédérés.

Campagne de La Vallée de la Shenandoah

– Le 23 mars : première bataille de Kernstown, vallée de la Shenandohah, Virginie.

&

– Le 8 mai : bataille de McDowell (aussi appelée Sitlington’s Hill), Comté de Highland, Virginie.

&

– Le 23 mai : bataille de Front Royal (aussi appelée Guard Hill ou Cedarville), Comté de Warren, Virginie.

&

– Le 25 mai : première bataille de Winchester, Comté de Frederick, Virginie.

&

– Le 6 juin : bataille de Good’s Farm, près d’Harrisonburg, Virginie.

&

– Le 8 juin : bataille de Cross Keys, Comté de Rockingham, Virginie.

&

– Le 9 juin : bataille de Port Republic, Comté de Rockingham, Virginie.

CAMPAGNE DE VIRGINIE SEPTENTRIONALE

Août à septembre 1862

La campagne de Virginie Septentrionale, aussi connue sous le nom de « Seconde campagne de Bull Run » ou de « Seconde campagne de Manassas », est une suite de batailles qui se sont déroulées en Virginie, entre Août et septembre 1862, sur le théâtre oriental de la Guerre de Sécession. Le général Robert E. Lee, commandant en chef de l’armée des États confédérés, choisit de se diriger vers le nord, vers Washington. Il veut affronter et battre tout de suite l’armée de Virginie, commandée par le général John Pope (1822-1892), avant que celle-ci ne s’unisse à celle du Potomac du major-général George McClellan, qui vient d’être destitué par le Président Lincoln. Pour stopper la progression de John Pope, qui marche sur Gordonsville, Lee envoie le major-général Thomas J. « Stonewall » Jackson.

Lire : 1862, le Sud défend sa capitale

LA BATAILLE

DE CEDAR MOUNTAIN

9 août 1862

Cedar Mountain

La bataille de Cedar Mountain (également appelée bataille de Slaughter’s Mountain ou Cedar Run) se déroula le 9 août 1862, dans le comté de Culpeper, en Virginie. Cette bataille entre dans le cadre de la Campagne de Virginie Septentrionale. Elle se terminera avec la défaite de l’armée de l’Union à la seconde bataille de Bull Run, (du 28 au 30 août 1862). La bataille de Cedar Mountain fut le premier combat de la campagne de Virginie du Nord.

Les forces nordistes, placées sous les ordres du général Nathaniel Prentice Banks (1816-1894), attaquent, près de Cedar Mountain, l’armée du général confédéré Thomas J. « Stonewall » Jackson. Ce dernier, envoyé par Robert E. Lee, avance sur Culpeper House pour stopper leur progression vers le centre de la Virginie. Les forces de Nathaniel Banks, après un début prometteur où elles manquent de peu la victoire, essuient une contre-attaque sudiste qui enfonce ses défenses et entraîne sa défaite.

Lire : la bataille de Cedar Mountain

LES DEUX ARMÉES EN PRÉSENCE

ARMÉE DE VIRGINIE (UNIONISTE)

 

L’armée de Virginie (unioniste) a vu le jour le 26 juin 1862. Elle a été mise sur pied pour répliquer à la puissante contre-attaque confédérée qui, après avoir avec succès défendu sa capitale Richmond, a repoussé les assauts de George McClellan (bataille de Seven Pines). L’armée nordiste de McClellan est refoulée jusqu’à la mer (bataille des sept jours).

Armée du Potomac

Fort de ces victoires, Lee lance la campagne de Virginie Septentrionale (août-septembre 1862), et jette toutes ses forces contre John Pope. Après trois mois de batailles, l’Armée de Virginie (unioniste), battue, retraite sur Washington pour s’y réfugier. Elle est définitivement dissoute le 12 septembre 1862 ; ses unités seront versées dans l’Armée du Potomac.

L’Armée de Virginie (unioniste) ne doit pas être confondue avec l’Armée de Virginie du Nord (confédérée).

&

ARMÉE DE VIRGINIE DU NORD (CONFÉDÉRÉE)

 

L’armée de Virginie du Nord était une armée des États confédérés d’Amérique durant la Guerre de Sécession. Au cours des opérations qui se déroulèrent dans l’Est pendant le conflit, elle représentait la force de frappe majeure de la Confédération.

Armée de Virginie du Nord

Placée sous les ordres du général Robert E. Lee, cette armée se composait en majorité de soldats venant des États de Virginie, de Caroline Du Sud, de Caroline du Nord, et du Maryland. Certaines unités étaient issues d’États tels que l’Alabama, l’Arkansas, le Tennessee et le Mississippi. L’armée de Virginie du Nord occupait une position stratégique. Placée en limite de la ligne de séparation avec les États frontaliers, elle bloquait tout accès à la terre sacrée de Virginie en faisant face aux États de l’Union et à l’armée nordiste du Potomac.


SECONDE BATAILLE DE BULL RUN

Du 28 au 30 août 1862

Seconde Bataille de Bull Run ou Manassas

Lincoln, qui vient de limoger McClellan, est toujours à la recherche d’un général qui saura faire la décision. En quête désespérée de victoire, il accorde sa confiance à un officier au verbe haut, John Pope, et lui confie le commandement en chef de l’armée de Virginie (unioniste).

Au cours de la deuxième bataille de Bull Run, Banks est stationné avec son corps à la gare de Bristoe et ne participera pas à la bataille. Par la suite, son unité sera intégrée dans l’armée du Potomac pour former le XIIème Corps. La bataille se soldera par un nouveau désastre des forces fédérales.

Le 12 septembre, Banks est soudainement relevé de son commandement.

Nathaniel Prentice Banks

En novembre 1862, le président Lincoln lui donne le commandement de l’armée du Golfe, et lui demande de mettre sur pied une force de 30 000 nouvelles recrues, enrôlées dans les États de New-York et de Nouvelle-Angleterre. Cette tâche sera accomplie avec succès, grâce à son statut d’ex-gouverneur du Massachusetts et à ses précieux contacts politiques.

ARMÉE DU GOLFE

L’armée du Golfe est une armée de l’Union créé à la suite de la capture de la Nouvelle Orléans par le capitaine David G. Farragut, en 1862.

David Farragut

Elle opéra dans la région des côtes du Golfe, contrôlée par les forces de l’Union. Elle a principalement combattu en Louisiane et Alabama.

Côtes du Golfe

Le Major général Nathaniel P. Banks commandera l’armée du Golfe pendant la majeure partie des opérations, du 15 décembre 1862 au 23 septembre 1864. Cette armée participera aux batailles de Fort Bisland, Irish Bend, Port Hudson, et à la campagne de la Rivière Rouge.

Lire:

– La bataille de Mansfield

– La bataille de Pleasant Hill

En décembre 1862, Banks, à la tête de son armée du Golfe, embarque avec une bonne partie de ses recrues pour La Nouvelle-Orléans. Il a entre autres pour obligation de remplacer le gouverneur militaire de la ville Benjamin Butler, que ses abus et malversations ont rendu très impopulaire, notamment avec son ordre général No 28 à l’encontre des femmes de La Nouvelle-Orléans.

« Quartier général, district du Golfe.

Nouvelle-Orléans, 15 mai 1862.

Ordre du jour n° 28.

Les officiers et les soldats des États-Unis ayant été sans cesse en butte au mépris des femmes de la Nouvelle-Orléans, soi-disant des dames, alors que nous faisions preuve de courtoisie et de bonne volonté envers elles, nous ordonnons dorénavant que toute femme qui, par son attitude ou par le moindre geste, insultera des soldats des États-Unis ou leur témoignera du mépris sera considérée et pourra être traitée comme une femme se livrant à son métier dans la rue.

Par ordre du major général Butler.

George Crockett Strong, chef d’état-major ». 

Extrait de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard.)

Malgré une administration moins sévère que celle de Butler, son prédécesseur, Nathaniel Banks n’échappera pas lui aussi aux accusations de corruption.

LE CLIN D’ŒIL

Il est à noter que La Nouvelle-Orléans sera gérée d’une main de fer par le général Benjamin Franklin Butler (1818-1893). Installé comme gouverneur militaire, il se montrera implacable, et son administration provoquera un immense ressentiment envers lui au sein de la population. Il sera d’ailleurs surnommé « la bête ».

Général Benjamin Butler

La rancœur et l’hostilité de la population de la Nouvelle-Orléans envers Butler sont telles, que certains fabricants de poteries en faïence pousseront la plaisanterie jusqu’à créer des pots de chambre avec le portrait du général nordiste placé au bon endroit.

La guerre de Secession (Ken Burns)

D’après « la Guerre de Sécession », de Ken Burn.


LA CAMPAGNE DE VICKSBURG

Du 26 décembre 1862 au 4 juillet 1863

Siège de Vicksburg

Banks va essayer de remonter le Mississippi et de faire sa jonction avec les forces du Major- Général Grant, qui assiègent Vicksburg. L’armée confédérée, retranchée à Port Hudson, lui interdit le passage durant quarante-huit jours. Les Sudistes ne se rendront finalement que le 9 juillet, après avoir appris la chute de Vicksburg.

Le siège de Port Hudson représente la première grande bataille où des troupes afro-américaines sont utilisées au combat.

Lire :

Le Siège de Vicksburg

le siège de Port Hudson

14 avril 1863, quelque part sur la rive du Rappahannock, non loin de Franklin Crossing, en Virginie.

« Aujourd’hui, le général Thomas Jackson est descendu au bord de la rivière en compagnie d’un groupe de dames et d’officiers. Nous les avons salués en soulevant nos chapeaux, et aussi étrange que cela puisse paraître, les dames ont répondu en agitant leur mouchoir. Le général Jackson a sorti ses jumelles et nous a tranquillement observés. Nous aurions pu l’abattre d’un coup de révolver, mais nous avons conclu un accord qui nous interdit aux uns comme aux autres d’ouvrir le feu ; car ce serait un meurtre, tout simplement ».

Elisha Hunt Rhodes 

« La guerre de Sécession », de Ken Burns.

&

Elisha Hunt Rhodes est né le 21 mars 1842 ; il meurt le 14 janvier 1917. Ce soldat américain servit dans l’armée du Potomac pendant toute la durée de la Guerre Civile. Il gravira tout au long du conflit divers échelons, passant de caporal à colonel de son régiment à la fin du conflit. Les écrits de son journal de guerre sont repris largement dans le documentaire « La guerre de Sécession », de Ken Burns.

Elisha Hunt Rhodes

À l’automne 1863, Nathaniel Banks envoie des troupes au Texas afin d’intimider et de dissuader les Français d’aider les Confédérés.

CAMPAGNE DE LA RED RIVER

Du 10 mars 1864 au 22 mai 1864

Carte de la campagne de la Red River.

La campagne de la Red River est une série d’affrontements livrés du 10 mars au 22 mai 1864 le long de la Red River, en Louisiane.

Les 30 000 soldats de l’Union sont placés sous le commandement du major-général Nathaniel Prentice Banks. Ils font face aux forces de l’armée des États confédérés (entre 6 000 et 15 000 hommes), commandées par le lieutenant-général Richard Taylor.

Richard Taylor

En mars 1864, Banks, malgré lui, contre l’avis du général Grant, et incité par le général en chef de l’Union Henry Halleck, commence la campagne de la Red River.

Victoire confédérée

BATAILLE DE MANSFIELD

Paroisse de De Soto, Louisiane

8 avril 1864

Bataille de Mansfield

Cette campagne commence par une défaite (bataille de Mansfield). C’est un échec retentissant. Grant demande à Washington de rappeler Banks.

L’expédition conjointe entre l’armée nordiste et l’US Navy, dirigée par le major-général Nathaniel Prentice Banks, remonte la Red River dans le but de défaire les forces confédérées de Louisiane et de s’emparer de la ville de Shreveport.

Nathaniel Banks

Victoire décisive des confédérés, qui stoppent l’avance de l’armée de l’Union vers la rivière Rouge du Sud

BATAILLE DE PLEASANT HILL

            Paroisse de Desoto et paroisse de Sabine, État de Louisiane

9 avril 1864

Pleasant Hill et la Louisiane en 1864

La bataille est la suite de la bataille de Mansfield du 8 avril 1864. La victoire confédérée a entraîné la retraite, en aval de la rivière, du commandant de l’Union Nathaniel Banks. Il recule avec son train de bagages, ses wagons d’intendance, et avec la plupart de son artillerie.

Néanmoins, les deux camps ont été renforcés pendant la nuit. Lorsque le commandant confédéré, le major général Richard Taylor, lance un assaut contre la ligne de l’Union, il est repoussé. Mais les pertes sont élevées dans les deux camps.

C’est ce qui conduit l’armée de l’Union, démoralisée, à retraiter le lendemain. Pour cette raison, le résultat de la bataille, qui est techniquement une victoire de l’Union, a été controversé par les historiens.

Victoire de l’Union controversée

Malgré sa victoire tactique à Pleasant Hill, Banks poursuit sa retraite vers Alexandrie. Son armée rejoint une partie de la flotte intérieure fédérale de l’amiral David Dixon Porter.

Amiral David Dixon Porter

Cette force navale était venue en renfort, au cours de la Campagne de la Rivière Rouge, pour soutenir les forces de Banks. En outre, elle devait s’emparer du coton comme « prise de guerre fructueuse » (une source de profits non négligeables). Banks fut accusé d’avoir permis à de nombreux spéculateurs privés de coton d’accompagner l’expédition. Finalement, la majeure partie du coton saisi fut confisquée par l’armée ou par la marine des États-Unis.

APRÈS LA GUERRE

Nathaniel Prentice Banks

En août 1865, Nathaniel Banks fut démobilisé. Néanmoins, juste avant, il fut accusé d’avoir fraudé dans les attributions de permis de commerce aux planteurs de La Nouvelle-Orléans.

À son retour au Massachusetts, Banks se présenta immédiatement au Congrès (un siège était laissé vacant par la démission du républicain radical Daniel W. Gooch).

Le Parti républicain du Massachusetts, dominé par les radicaux, s’opposa à sa candidature. Mais Banks l’emporta facilement à la convention d’État et aux élections générales (en partie en se rapprochant des électeurs radicaux, et en affichant son soutien au suffrage des Afro-américains).

Il fut élu ensuite de 1865 à 1873 à la Chambre des Représentants du Congrès, et devint le président de la commission des Affaires Étrangères. Banks participa à la commission d’enquête sur le scandale du Crédit Mobilier.

Banks fut un élément majeur dans l’acquisition de l’Alaska par les États-Unis. (Il appuiera de tout son poids et de toute son influence pour que le Chambre des Représentants vote le budget pour le rachat et ratifie le traité). Afin de diminuer l’influence des États européens dans la région, il aurait voulu que son pays rachète aussi le Canada et les Îles Caraïbes.

En 1872, Banks soutint Horace Greeley, un candidat libéral-démocrate (parti issu du parti républicain et hostile au président Grant) pour l’élection à la présidentielle ; ce qui lui coûtera son siège de député.

Il envisagea ensuite de travailler pour des compagnies ferroviaires, un secteur en pleine expansion à l’époque. Mais en 1873, l’affolement produit par la faillite de la banque « Jay Cooke & Company » anéantira tous ses espoirs dans ce secteur.

En 1874, après une apparition au Sénat du Massachusetts, il fut de nouveau élu au Congrès (sous l’étiquette d’indépendant).

En 1876, Banks fut réélu, cette fois en tant que Républicain. La même année, il fut membre de la commission d’enquête au sujet des élections frauduleuses de Caroline du Nord.

En 1888, Banks fut réélu pour la dixième fois au Congrès. Son état mental étant très affecté, il n’obtiendra pas l’investiture de son parti pour la législation suivante, et se retirera à Waltham.

Sa santé se détériora progressivement. Il fut brièvement envoyé à l’hôpital McLean peu de temps avant sa mort. Il mourut le 1er septembre 1894 à Waltham. Il repose au Grove Hill Cemetery à Waltham, Massachussetts.

Statue de Nathaniel Prentice Banks

Sources :

La « Guerre de Sécession », de Ken Burns.  

L’article comprend un extrait de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard.)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nathaniel_Prentice_Banks

https://en-m-wikipedia-org.translate.goog/wiki/Nathaniel_P._Banks?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc

https://fr.wikipedia.org/wiki/Massachusetts

https://www-geni-com.translate.goog/people/MGen-Nathaniel-P-Banks-II-USA-Gov-25th-Speaker-of-the-US-House/6000000012599153242?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc

 

 

 

 

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2 réponses

  1. 12 juin 2023

    […] implique environ 30 000 soldats nordistes, placés sous les ordres du major-général Nathaniel Prentice Banks. Ils font face aux forces de l’armée des États confédérés, commandées par le […]

  2. 3 juillet 2023

    […] Jackson. Il est victorieux contre les plus grandes armées de l’Union des majors généraux : Nathaniel P. Banks, John C. Frémont et James Shields (à la bataille de Front Royal, à la première bataille de […]

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