Le prieuré du Val des Nymphes de la Garde-Adhémar

LES TÉMOINS DU PASSÉ

LE PRIEURE DU VAL DES NYMPHES

Le prieuré du Val des Nymphes

TYPE : prieuré, chapelle romane.

Cette chapelle du XIIème siècle est un des plus beaux exemples d’art roman provençal inspiré de l’Antique, à l’instar de la chapelle Saint-Quenin de Vaison-la-Romaine, de l’église de Saint-Restitut, de la Cathédrale Notre-Dame-des-Doms d’Avignon, de la chapelle Notre-Dame d’Aubune à Beaumes-de-Venise et de l’église Notre-Dame-du-Lac du Thor.

STYLE : art roman provençal.

L’art roman provençal présente comme caractéristique d’être fortement influencé par l’antiquité romaine, en se référant aux nombreux vestiges romains subsistants en Provence.

On trouve comme style d’architecture : des porches évoquant un arc de triomphe, des frontons triangulaires, des entablements à l’antique constitués d’une architrave, d’une frise et d’une corniche, des colonnes cannelées, des pilastres cannelés, des chapiteaux à feuilles d’acanthe, des bas-reliefs décorés de rinceaux et des triglyphes.

On distingue également divers types de frises : des frises de feuilles d’acanthe, de rinceaux, de palmettes, d’oves, et de grecques (variante de la frise de méandres).

NOM LOCAL : chapelle du Val des Nymphes.

CULTE : catholique.

ÉPOQUE : Moyen Âge.

DÉBUT DE CONSTRUCTION : XIIème siècle.

ÉTAT DE CONSERVATION : vestiges. La chapelle a été restaurée en 1991.

PROTECTION : classement sur la liste des Monuments Historiques en 1889.

PROPRIÉTAIRE : la commune.

COMMUNE : La Garde-Adhémar.

DÉPARTEMENT : Drôme.

RÉGION : Auvergne-Rhône-Alpes.

LOCALISATION

Église Saint-Michel de la Garde-Adhémar

La chapelle du Val des Nymphes est située à La Garde-Adhémar, dans le département de la Drôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle se trouve à 20 km au sud de Montélimar, sur la rive gauche du Rhône.

LA GARDE-ADHÉMAR

La Garde-Adhémar

La Garde-Adhémar est une commune française située dans le département de la Drôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

En 2021, sa population s’élevait à 2021 habitants, les Lagardiennes et les Lagardiens.

Son histoire est liée à celle de la famille d’Adhémar, qui lui a donné son nom.

Lire : le château des Adhémar

NOTRE SÉJOUR DRÔMOIS

Le Prieuré du Val des Nymphes de la Garde-Adhémar se trouve à 2,3 km de lÉglise Saint-Michel de la Garde-Adhémar à 6,6 km de Saint-Paul-Trois-Châteaux, à 10,1 km de l’Église Saint-Restitut, à 10,2 km de la Chapelle du Saint-Sépulcre de Saint-Restitut à 15,2 km de l’Église Sainte-Croix de la Baume-de-Transit, à 15,4 km du Château de la Baume-de-Transit, à 23 km du château de Puygiron, à 23,6 km de la chapelle Saint-Bonnet de Puygiron, à 31,5 km de la Basilique Sainte Anne de Bonlieu-sur-Roubion, à 34,9 km du Prieuré Saint-Félix à Marsanne, et à 42,1 de la Tour-Donjon de Clansayes (Sources Google Maps).

HISTORIQUE

Le prieuré du Val des Nymphes

Le Val des Nymphes est un îlot de fraîcheur imprégné de mystère ; le lieu est fascinant. Il est d’ailleurs tout-à-fait remarquable que d’une roche si dure et ingrate jaillissent perpétuellement des sources d’une eau pure et limpide.

Vidéo de la source

Le nom témoigne de la présence d’un culte antique aux Mères Nymphes (divinités des eaux et de la fécondité). Il y a au moins trois millénaires, des hommes se sont établis autour de ces sources qui leur assuraient la vie. Les Tricastins ne furent sans doute pas les premiers à y vivre. En témoigne l’autel votif déposé dans l’église paroissiale Saint-Michel de La Garde-Adhémar.

Vestige d’autel païen votif gallo-romain

De nombreuses sépultures mises à jour récemment témoignent de la présence d’une communauté rurale installée autour de chapelles successives.

Le Tricastin est une région naturelle et historique comprise entre le sud-ouest de la Drôme et le nord-ouest du Vaucluse. Berceau de l’ancienne tribu des Tricastins, leur capitale était Saint-Paul-Trois-Châteaux Le nom de Tricastin a longtemps été traduit comme « pays des Trois Châteaux ». Il tire en réalité son étymologie de la tribu ligure des Tricastins, qui ont occupé le territoire de la vallée du Rhône méridionale durant toute l’Antiquité.

Le site fut occupé dès le haut Moyen Âge. Il constituait le principal site de peuplement de la commune de La Garde-Adhémar, et fut christianisé entre le Vème et le VIIème siècle. Des vestiges de l’église Saint-Martin et des nécropoles chrétiennes subsistent encore.

Vers le XIème siècle, les Bénédictins de Tournus fondèrent un prieuré sous le vocable de Notre-Dame (première mention connue en 1059).

Dès la fin du XIIème siècle, les populations abandonnèrent le lieu pour aller s’installer dans le bourg castral fortifié de La Garde.

Le prieuré semble avoir été également déserté dès le XIVème siècle par les moines, qui se réfugièrent à l’intérieur des remparts.

Les habitations et trois églises disparurent. Seule l’église priorale Notre-Dame survécut, et devint un lieu de pèlerinage épisodique jusqu’à la Révolution.

Dans une bulle du pape Paul III du 4 janvier 1540, l’église fut cédée à la collégiale de Grignan ; elle sera régulièrement entretenue par les villageois jusqu’à la Révolution.

Très endommagée à la fin du XVIème siècle par les Guerres de Religion, la chapelle ne fut pas réparée. Au XVIIème siècle, elle resta cependant un lieu réservé au culte et aux processions.

Au XIXème siècle, elle fut abandonnée, tomba en ruines, et sa voûte s’effondra.

Ce n’est qu’en 1950 que la commission des Monuments Historiques entreprit une restauration partielle, qui se termina en 1991 par la restauration du toit.

LE PRIEURE

Le chevet

L’INTÉRIEUR

Le prieuré étant fermé à la visite le jour de notre venue, je n’ai pas pu prendre de photos de l’intérieur, exceptées quelques-unes à travers les barreaux de la grille d’entrée (voir ci-dessous).

La nef comporte un vaisseau unique de trois travées. L’abside est semi-circulaire, voûtée en cul-de-four. On distingue une décoration de deux étages d’arcatures, qui reprend les modèles d’amphithéâtres romains.

La voûte est en berceau plein-cintre.

En architecture, l’arc plein cintre est un arc parfaitement semi-circulaire sans brisure. Il se distingue des arcs surbaissés et des croisées d’ogives. Constitués d’un appareil régulier, tous les moellons sont de même taille et de même forme.

Voûte en berceau : voûte semi-cylindrique, engendrée par un arc en plein cintre.

Cul-de-four : Voûte formée d’un quart de sphère (demi-coupole) couvrant les absides et absidioles.

L’EXTÉRIEUR, VUE GÉNÉRALE

Plan

FAÇADE SUD

FAÇADE NORD

FAÇADE OUEST

La partie inférieure de la façade date du XIème siècle. Elle est bâtie en moellons, et présente de beaux chaînages d’angle. La partie supérieure date de la fin du XIIème siècle ; elle est construite en pierres de taille en moyen appareil.

En architecture, le mot appareil (opus en latin) désigne la façon dont les moellons, les pierres de taille ou les briques sont assemblés dans la maçonnerie. On trouve aussi : petit, moyen et grand appareils.

La façade est décorée d’un remarquable triplet, qui constitue un bel exemple d’art roman provençal inspiré de l’antique. Dans l’architecture chrétienne, il représente le symbole de la Trinité.

Ce triplet est constitué de deux baies aveugles, dominées par un arc en plein cintre encadrant une baie surmontée d’un arc en mitre (un arc en mitre, ou arc en fronton, ou arc angulaire, est un arc composé de deux droites inclinées formant un angle).

La baie centrale, plus haute que les baies latérales, est ornée d’un oculus à quadruple voussure. Elle est flanquée de pilastres cannelés, dominés de chapiteaux à feuilles d’acanthe. Le triplet affiche quelques marques de tâcheron dans le bas de la baie centrale et de la baie de droite.

Le portail est orné d’une archivolte constituée de quatre voussures, dont deux sont décorées d’une frise.

La façade est flanquée de puissants contreforts, rajoutés au XVIIème siècle.

LE CHEVET

Le chevet est constitué de pierres de taille prenant appui sur des bases de moellons.

LES SOURCES

La chapelle Notre-Dame est donc bâtie sur les vestiges d’un ancien temple païen. Avant la christianisation du site, c’était un sanctuaire des Celtes Tricastins en l’honneur des nymphes (déesses des sources et de la fécondité).

Le culte des nymphes comprenait des bains dans le bassin de la source.

VESTIGES DE LA CHAPELLE PRIMITIVE SAINT-MARTIN

L’actuelle chapelle aurait été bâtie vers 1160-1170. Les dernières fouilles archéologiques et historiques ont révélé, près de la source permanente, la présence d’un habitat médiéval (Vème-XIIème siècles), de quatre sanctuaires (dont les vestiges de la chapelle primitive Saint-Martin), et de nécropoles chrétiennes.

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Garde-Adh%C3%A9mar

https://fr.wikipedia.org/wiki/Prieur%C3%A9_du_Val_des_Nymphes

http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/2007/02/26/4132780.html

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00116950/la-garde-adhemar-chapelle-du-val-des-nymphes-ruines-de-la

https://www.france-voyage.com/villes-villages/la-garde-adhemar-7353/prieure-val-nymphes-22073.htm

https://cartepatrimoine.ladrome.fr/notice-5916

 

 

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