Les Croisades – Le siège de Damas – 1148
LES CROISADES
(1095 – 1291)
LE SIÈGE DE DAMAS
(Du 23 au 28 juillet 1148)
DEUXIÈME CROISADE
(1147-1149)
« Dieu le veut ! »
Un long chemin vers la terre du Christ
Lire :
1 – Des origines à l’appel du pape Urbain II
INTRODUCTION
CONTEXTE
CHRONOLOGIE DES ÉVÉNEMENTS ANTÉRIEURS
A cette époque-là, Louis VII souhaite entreprendre un pèlerinage à Jérusalem pour s’acquitter de ses péchés temporels. Dans cette perspective, à la Noël 1145, il rassemble ses sujets à Bourges. Mais son idée suscite la réserve et la méfiance de ces derniers. Louis VII se voit forcé d’ajourner son voyage et de remettre à plus tard l’indulgence de ses fautes.
Le 31 mars 1146, à Vézelay, Saint Bernard prêche la Deuxième Croisade en présence du roi de France Louis VII et de la reine Aliénor d’Aquitaine. Prédication qu’il renouvellera le 27 décembre, devant la Diète à Spire, sous la présidence de Conrad III de Hohenstaufen.
CHRONOLOGIE
1146
– 31 mars : à Vézelay, Saint Bernard prêche la Deuxième Croisade, en présence du roi de France Louis VII et de la reine Aliénor d’Aquitaine. C’est l’occasion qu’attendait le monarque pour s’investir dans cette mission divine qui lui donnera, il en est sûr, la rédemption de toutes ses infractions aux commandements de Dieu.
– 27 décembre : Diète de Spire.
Sous la présidence de Conrad III de Hohenstaufen, Saint Bernard prêche la Deuxième Croisade devant la Diète à Spire.
1147
– Foucher d’Angoulême (prélat français et archevêque de Tyr) est nommé patriarche de Jérusalem.
– 12 mars : Louis VII quitte Paris pour Metz, première étape vers Jérusalem. La régence est confiée à Suger, abbé de Saint-Denis et principal conseiller du roi. Ce dernier sera assisté de l’archevêque de Reims et du sénéchal Raoul de Vermandois.
– Printemps : le pape Eugène III accorde à Alphonse 1er Enriquez, roi du Portugal, de considérer son combat contre les Maures comme une Croisade.
– 27 avril : le pape Eugène III préside le chapitre général du Temple à Paris.
– 28 mai : départ de Conrad III de Hohenstaufen pour la Deuxième Croisade.
– 12 juin : départ, pour la Deuxième Croisade, du roi de France Louis VII et de la reine Aliénor d’Aquitaine. De nombreux nobles en font de même et partent en Terre Sainte accompagnés de leurs dames et de leurs servantes. L’armée qui débarque en Orient est donc composée en majorité de femmes.
– 10 septembre : l’armée croisée, dirigée par Louis VII et Conrad III de Hohenstaufen, entre en Turquie. Les deux monarques arrivent à Constantinople avec pour but de reprendre Edesse.
– 4 octobre : arrivée de Louis VII et d’Aliénor d’Aquitaine à Constantinople. Le roi des Francs rencontre l’Empereur Manuel Comnène.
– 26 octobre : seconde bataille de Dorylée (Turquie).
La Croisade allemande de Conrad III de Hohenstaufen est décimée par les forces seldjoukides du sultan Masud Ier (Mesud Ier, 1116-1155).
1148
– 20 janvier : avec l’aide des Templiers, le roi de France Louis VII arrive au port d’Antalya. Les bateaux, promis par les Byzantins pour les transporter jusqu’en Syrie, ne sont pas en nombre suffisant. Seuls les chevaliers prendront la mer.
– février : alors que les hommes restés à quai à Antalya sont massacrés par les Turcs, Louis VII débarque en Syrie. Renonçant à s’emparer d’Edesse, il choisit de se diriger vers Jérusalem pour y accomplir son vœu.
LE DRAME DE LA JALOUSIE
– mars : arrivée de Louis VII à Antioche.
– Printemps : Conrad III de Hohenstaufen rejoint enfin Louis VII en Palestine, et part pour Saint-Jean-d’Acre.
– A Saint-Jean-d’Acre, Croisés et nobles de Jérusalem projettent d’attaquer Damas, en Syrie, alors sous l’autorité des Égyptiens. Baudoin III en sera le chef.
L’INCIDENT D’ANTIOCHE ET SES CONSÉQUENCES DÉSASTREUSES !
OBJECTIF DAMAS !
LE CONSEIL DE SAINT-JEAN D’ACRE
Après maintes péripéties, et après avoir été mis à mal par les troupes musulmanes, Louis VII, Conrad III, et l’armée de la Deuxième Croisade arrivent enfin à Jérusalem. Réunis en conseil de guerre à Saint-Jean-d’Acre le 24 juin 1148, les Croisés vont choisir de porter leur attaque sur Damas. Ils savent qu’ils prennent le risque de faire le jeu de Nûr al-Din, leur principal adversaire.
LA JALOUSIE, UN PRIVILÈGE ROYAL!
SITUATION
Vers la mi-avril 1148, les débris de l’armée franque de Louis VII parviennent à Jérusalem. Ils y retrouvent l’empereur Conrad III, venu par mer directement de Constantinople.
Malgré le prêche admirable de l’abbé Bernard de Clairvaux, à Vézelay le 31 mars 1146, la Deuxième Croisade en Terre Sainte semble maudite. L’expédition a traversé de nombreux revers et ses effectifs sont terriblement affaiblis… Mais enfin ! La destination tant souhaitée par le roi de France est devenue une réalité.
Octobre 1147 à Dorylée, Asie Mineure. Les forces de Conrad III ont été écrasées par les forces seldjoukides du sultan Masud Ier (Mesud Ier, 1116-1155). Pour sa part, le Capétien Louis VII a été lourdement battu à Antalya, et le long du littoral en Syrie l’armée croisée a fait l’objet d’un harcèlement permanent.
On estime que sur les 140 000 hommes partis d’Occident au printemps 1148, seul un tiers est encore en vie.
Dans la Ville sainte, le Capétien et le Hohenstaufen s’agenouillent devant le Saint-Sépulcre et les reliques de la Vraie Croix. Tous deux se rendent au Mont Golgotha (Mont du Calvaire), et visitent tous les lieux liés au souvenir du Christ. Mais au-delà de la prière, ils ont tous les deux la ferme intention de reprendre le comté d’Edesse, détenu par les Musulmans depuis le mois de novembre 1144.
DISPUTES ET DÉSACCORDS
De nombreux seigneurs des États Latins sont venus à Jérusalem, attirés par l’arrivée des armées croisées. Ils ont pour intention d’entraîner les deux monarques, Louis VII et Conrad III de Hohenstaufen, dans leurs fiefs distincts. Mais beaucoup sont absents…
D’ailleurs, le Capétien vient de rompre avec Raimond d’Aquitaine, le prince d’Antioche. Il le soupçonne d’adultère et d’inceste avec son épouse, la reine Aliénor d’Aquitaine, puisqu’elle est sa propre nièce (lire l’encadré ci-dessus « l’incident d’Antioche »).
Raimond de Tripoli lui aussi a refusé de se joindre aux armées croisées. Une rumeur l’accuse d’avoir empoisonné le comte de Toulouse Alphonse-Jourdain, fils du fondateur de la principauté tripolitaine.
Seul le royaume de Jérusalem est présent en la personne du jeune Baudouin III de Jérusalem. Étant seulement âgé de dix huit ans, c’est sa mère, la reine régente Mélisende, qui fera autorité, assistée du connétable du royaume Manassès d’Hierges.
Les princes d’Antioche et de Tripoli proposent de se diriger sur Alep afin de combattre Nûr al-Din, le successeur de l’illustre Zengi. Mais le plan ne sera pas approuvé par le connétable du royaume de Jérusalem, Manassès d’Hierges, ni par ses alliés.
DAMAS PLUTÔT QU’ALEP
Loin d’être unis afin de faire front contre les troupes musulmanes, les seigneurs francs sont divisés par d’incessantes disputes. De toute évidence, il apparaît peu probable, voire impossible, que les habitants de Jérusalem servent les intérêts de leurs rivaux. Ils choisissent donc une autre tactique, et suggèrent aux Croisés de s’emparer de Damas. Après Bagdad, Damas est la ville la plus célèbre de l’Orient musulman.
LE CONCILE D’ACRE
Le 24 juin 1148, un grand conseil de guerre se tient à Saint-Jean d’Acre, au nord de Jérusalem. Ce concile est formé à la demande de la haute cour de Jérusalem. Il est conduit par le roi de France Louis VII, l’empereur Conrad III de Hohenstaufen, et Baudouin III de Jérusalem. Il est entendu ce jour-là que les armées croisées alliées aux forces du royaume de Jérusalem attaqueront Damas. Cette décision sera lourde de conséquences, car trop rapide et irréfléchie.
ONT PARTICIPE AU CONCILE d’ACRE :
De nombreux seigneurs importants ont participé au Concile, Mais il est impossible de tous les nommer.
POUR LE ROYAUME DE FRANCE ET SES ALLIES :
– Le Capétien Louis VII, roi de France.
– Thierry d’Alsace, comte de Flandre.
– Godefroy de la Rochetaillée, évêque de Langres.
– Arnoul, évêque de Lisieux.
– Guy de Florence, cardinal de San Crisogno et légat du pape.
– Robert 1er, comte de Dreux.
– Henri 1er, comte de Champagne.
POUR LE SAINT EMPIRE GERMANIQUE :
– L’empereur Conrad III de Hohenstaufen, roi des Romains (notons qu’il ne fut jamais couronné empereur).
– Otton de Freising, évêque et chroniqueur allemand.
– Henri II d’Autriche, comte palatin du Rhin, duc de Bavière et Margrave d’Autriche de la lignée des Babenberg.
– Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Frédéric Barberousse, neveu de Conrad, Duc de Souabe. (Il deviendra Roi des Romains, Roi de Bourgogne et d’Arles, Roi d’Italie, Empereur du Saint-Empire, et Comte Palatin de Bourgogne).
– Guillaume V de Montferrat, marquis de Montferrat.
– Etienne de Bar, évêque de Metz.
– Henri Ier de Lorraine, évêque de Toul.
– Theodwin, cardinal de Sainte Ruffine, légat papal.
– Welf VI, margrave de Toscane.
– Hermann III, Margrave de Bade.
– Berchtold III, duc d’Andechs.
POUR LE ROYAUME DE JÉRUSALEM :
– Baudouin III, roi de Jérusalem.
– Melisende de Jérusalem, mère de Baudouin III et reine régente.
– Foucher, patriarche de Jérusalem.
– Baudouin II, archevêque de Césarée.
– Robert, archevêque de Nazareth.
– Rorgo, évêque d’Acre.
– Bernard, évêque de Sidon.
– Guillaume, évêque de Beyrouth.
– Adam, évêque de Baniyas.
– Gérard, évêque de Bethléem.
– Robert de Craon, maître de l’Ordre du Temple.
– Raymond du Puy, maître de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
– Manassès d’Hierges, connétable du royaume de Jérusalem.
– Onfroy II, seigneur de Toron.
– Philippe de Milly, seigneur de Naplouse ; il sera grand maître de l’Ordre du Temple.
– Gautier 1er de Grenier, seigneur de Césarée.
– Balian, seigneur d’Ibelin.
– Elinand, seigneur de Tibériade.
– Payen le Bouteiller, seigneur d’Outre-Jourdain.
– Guy 1er de Brisebarre, seigneur de Beyrouth.
– Gérard de Grenier, comte de Sidon.
Les précédents rois (en l’occurrence Foulques V d’Anjou, le père de Baudouin III) avaient conservé et assuré avec intelligence le fragile équilibre politique établi jusqu’alors avec la principauté turque.
Pourtant, l’intérêt principal des cités de Damas et de Jérusalem est de faire alliance, et de s’unir contre l’ennemi commun, Nûr al-Din, atabek de Mossoul, fils et successeur de l’illustre Zengi. Nûr al-Din a pour but d’unifier la Syrie musulmane. Pour arriver à ses fins, il s’est déjà rendu maître d’Alep, et doit s’attaquer irrémédiablement aux petits émirats.
Durant le règne de Foulques V d’Anjou, cette alliance avait contraint Zengi (Imad ed-Din Zengi) à renoncer à s’emparer de Damas. Cependant pour les Francs, Damas représente le dernier rempart contre l’atabeg de Mossoul Nûr al-Din , d’autant que ce dernier entretient une haine viscérale contre les Chrétiens.
Au-delà de servir exclusivement les intérêts des princes d’Antioche et de Tripoli (Raimond d’Aquitaine et Raimond de Tripoli), il s’avère que l’objectif de se rendre maître d’Alep et d’attaquer Nûr al-Din, est indispensable pour la survie même des États Latins en Terre Sainte.
Les deux monarques occidentaux n’ont certainement pas connaissance de ce délicat jeu d’équilibre, ce qui n’est pas le cas du connétable Manassès et des barons de Jérusalem ; eux le savent… Nonobstant, ils choisissent de bénéficier à court terme de la présence des forces croisées pour conquérir de nouvelles terres, même s’il faut pour cela attaquer ceux qui les protègent de leur principal ennemi.
C’est une armée franque, réduite et désorientée qui s’avance vers le piège de Damas.
DÉROULEMENT
23 juillet
L’armée chrétienne, maintenant puissante et unifiée, a franchi les hauteurs du plateau du Golan pour se diriger nord-est. Le régent de Damas, l’émir Muîn al-Din Unur, est aussitôt averti de l’avance des Francs. Dans l’urgence, il fait mander l’aide de l’atabeg de Mossoul Nûr al-Din, et dans l’attente des renforts, il fait combler tous les puits et les points d’eau autour de la ville. Puis, comme un intrépide guerrier, il se porte au devant de l’ennemi.
Dès son arrivée à Darayya, l’armée croisée entreprend d’attaquer Damas par l’ouest. La priorité est l’approvisionnement, et les jardins qui s’y trouvent sont protégés par des tours et des murailles. La possession des vergers va faire l’objet de combats acharnés sous des avalanches de flèches damascènes.
24 juillet
Une première escarmouche oppose Chrétiens et Musulmans. Les Francs prennent l’avantage sur leurs adversaires. Après les avoir repoussés, ils parviennent à prendre position sous les murs de Damas, au milieu de jardins et de vergers.
25 juillet
Le lendemain, toute la journée les archers damascènes harcèlent sans cesse les assiégeants chrétiens. Lors d’un des assauts menés sous les remparts de la ville, Conrad III fait des merveilles : on le représentera plus tard, pourfendant de son épée depuis l’épaule jusqu’à la hanche, un sarrasin puissamment armé.
LE PRIX DE LA TRAHISON
26 juillet
Alors que les assaillants ont déjà perdu deux jours en vaines échauffourées, les Croisés voient avec stupeur se profiler au loin les renforts d’Alep et de Mossoul. Ces colonnes sont conduites par Nûr al-Din et son frère Saif al-Din. Le rapport de forces est en train de basculer en faveur des assiégés. Cette nouvelle donne n’a pas échappé au régent de Damas, l’émir Muîn al-Din Unur. Celui-ci en profite pour jouer son va-tout, sa dernière carte ! Il veut semer la discorde au sein de ses ennemis. En outre, il sait qu’il ne peut faire confiance à Saif al-Din et Nûr al-Din ; il redoute que les deux frères ne prennent possession de Damas en récompense de l’aide fournie. Aussi écrit-il à Baudouin III :
Cet argument, avancé par le régent de Damas, reprend les écrits de l’ancienne alliance politique qui existait entre les Latins d’Orient et les Damascènes. Ce qui donne matière à réflexion…
Le chroniqueur Syriaque Aboul Faradji rapporte :
Une fois revenus à la raison par la corruption, les barons de la Deuxième Croisade oublient le rêve de conquête. Ceux-là même qui voulaient s’emparer de Damas entreprennent de convaincre Louis VII et Conrad III d’abandonner et de lever le siège ! Les deux monarques, vexés par ce bouleversement, ont du mal à accepter ce revirement. De graves désaccords apparaissent alors dans le camp des Croisés. La nuit qui arrive ne calme pas les esprits ; Muîn al-Din Unur en profite pour user de tous les moyens qui sont à sa disposition pour faire partir les assiégeants. Il dépêche ses archers qui se faufilent dans le noir et décochent leur flèches sur les soldats isolés, faisant de nombreuses victimes.
UNE DÉSHONORANTE RETRAITE
27 juillet
Afin d’éviter de se faire décimer sans pouvoir se défendre, les Chrétiens tentent un ultime assaut. Ils contournent la cité vers l’est, où l’on pense que les remparts sont moins bien défendus et donc plus vulnérables. Mais très vite leurs positions deviennent intenables. Les Croisés sont forcés de se battre dans des sables, et sans eau. Ils sont obligés de se rendre à l’évidence ; la défaite est totale.
28 juillet
Pressés par les renforts qui se dirigent sur eux, les Francs lèvent le siège et battent en retraite.
Chroniques de Guillaume de Tyr.
Après cette débâcle qui conclut irrémédiablement l’échec de la Deuxième Croisade, dont le but avoué était de reprendre Edesse, Conrad III prend rapidement le chemin du retour vers l’Occident. Louis VII, quant à lui, reste huit mois à Jérusalem, où par des œuvres pieuses et charitables il espère se faire pardonner de ses fautes et de ses erreurs. Il retournera en France en 1149, en faisant un détour via la Sicile et Rome. Il est à retenir le seul fait positif de cette aventure : durant son absence, le royaume aura été sereinement et sûrement gouverné par l’abbé Suger.
LA DÉTRESSE DE BERNARD DE CLAIRVAUX
Félicitations pour cet article intéressant sur le siège de Damas lors des croisades. J’ai particulièrement apprécié la manière dont vous avez présenté les enjeux et les différents acteurs impliqués dans cette bataille. Votre analyse est très pertinente et invite à une réflexion approfondie sur les conséquences de cet événement. J’aimerais beaucoup en savoir plus sur vos recherches et vos sources d’information. Avez-vous d’autres articles sur ce sujet ou des recommandations de lectures ? Merci encore pour cette lecture passionnante.
Merci pour cet article fascinant sur le siège de Damas en 1148. J’ai apprécié la façon dont vous avez présenté les différents acteurs et les enjeux de cette bataille historique. Votre article m’a donné envie d’en savoir plus sur cette période de l’histoire et sur les autres batailles des croisades. J’aimerais savoir si vous avez des recommandations de livres ou de sources pour en apprendre davantage. Encore une fois, merci pour ce contenu enrichissant.