La bataille de Cold Harbor
LA GUERRE DE SÉCESSION
(1861-1865)
LA BATAILLE DE COLD HARBOR
Du 31 mai au 12 juin 1864
SOMMAIRE
La bataille de Cold Harbor s’est déroulée du 31 mai au 12 juin 1864 près de Mechanicsville et de Gaines’Mill, en Virginie. L’armée de l’Union d’Ulysse Simpson Grant y fut sévèrement battue par les forces confédérées de Robert Edward Lee. Cette bataille est connue comme l’une des plus sanglantes et des plus déséquilibrées de l’Histoire américaine.
Cette taverne appartenait à la famille Burnett, qui fournissait un abri (harbor) mais seulement des repas froids (cold). Certains récits se réfèrent à la bataille de 1862 (Gaines Mill) comme étant la première bataille de Cold Harbor, et à celle de 1864 comme la deuxième bataille de Cold Harbor. Des soldats de l’Union seront d’ailleurs horrifiés de découvrir les restes de cadavres des victimes de la première bataille en creusant des tranchées.
Des milliers de soldats nordistes furent sacrifiés, tués ou blessés, dans un assaut frontal sans espoir contre les positions fortifiées de l’armée confédérée. Les pertes de l’armée de Grant furent terribles (plus de 50 000 hommes), et lui valurent le nom de « boucher ». Celles de Lee furent moindres, mais irremplaçables ; la Confédération n’avait plus les moyens de renouveler ses effectifs.
Cette défaite de l’Union mettra un terme à la Campagne de la Wilderness du général Grant.
ARMÉES EN PRÉSENCE
L’ARMÉE DU POTOMAC
Lorsqu’éclate la Guerre Civile, en 1861, seule une partie de la Virginie fait sécession. Les comtés du Nord-Ouest (aujourd’hui l’État de Virginie-Occidentale) décident de rester fidèles à l’Union. L’État du Maryland, bien qu’esclavagiste, demeure également dans l’Union. Ainsi, une grande partie du cours du Potomac et de son estuaire forme la frontière séparant l’Union des États confédérés. Les commandants : – Le brigadier – général Irvin McDowell : commandant de l’armée et Département du Nord -Est de Virginie, du 27 mai au 25 juillet 1861. – Le Major – général George McClellan : commandant de la Division militaire du Potomac, et plus tard, de l’armée et du ministère du Potomac, du 26 juillet 1861 au 9 Novembre 1862. – Le Major – général Ambrose Burnside : commandant de l’armée du Potomac du 9 novembre 1862 au 26 Janvier 1863. – Le Major – général Joseph Hooker : commandant du ministère et de l’armée du Potomac du 26 janvier au 28 juin 1863. – Le Major-général George Meade : commandant de l’armée du Potomac du 28 juin 1863 au 28 Juin 1865. – Le Major-général John G. Parke : a eu le commandement temporaire pendant les absences de Meade à quatre reprises au cours de cette période. – Le lieutenant – général Ulysses S. Grant : général en chef de toutes les armées de l’Union. Il a placé son quartier général dans l’armée du Potomac, et a fourni les directions opérationnelles à Meade de mai 1864 à avril 1865.
L’ARMÉE DE VIRGINIE DU NORD
Placée sous les ordres du général Robert E. Lee, cette armée se compose en majorité de soldats venant des États de Virginie, de Caroline Du Sud, de Caroline du Nord, et du Maryland. Certaines unités sont issues d’États tels que l’Alabama, l’Arkansas, le Tennessee, et le Mississippi. L’armée de Virginie du Nord occupe une position stratégique. Placée en limite de la ligne de séparation avec les États frontaliers, elle bloque tout accès à la terre sacrée de Virginie, en faisant face aux États de l’Union et à l’armée nordiste du Potomac.
FORCES EN PRÉSENCE
POUR LE NORD
Les forces nordistes du général Ulysse S. Grant comptent entre 108 000 et 117 000 hommes.
L’armée du Potomac aligne 5 corps d’armée et 1 corps de cavalerie, soit 51 brigades d’infanterie, 5 brigades d’artillerie, et 9 brigades de cavalerie.
– Le IIème Corps (comprenant les divisions du major-général David B. Birney et celles du brigadier-général Francis C. Barlow et John Gibbon) est dirigé par le major général Winfield Scott Hancock.
– Le Vème Corps (comprenant les divisions des brigadier-généraux Charles Griffin, Henry H. Lockwood et Lysander Cutler) est commandé par le major-général Gouverneur K. Warren. Le 6 juin, le corps sera réorganisé en divisions Griffin, Cutler, et les brigades des brigadiers-généraux Romeyn B. Ayres et Samuel W. Crawford.
– Le VIème Corps (comprenant les divisions des brigadiers-généraux David A. Russell, Thomas H. Neill et James B. Ricketts) est sous le commandement du major-général Horatio Wright.
– Le IXème Corps (comprenant les divisions du major-général Thomas Leonidas Crittenden et des brigadiers-généraux Robert B. Potter, Orlando B. Willcox et Edward Ferrero) est placé sous le commandement du major général Ambrose Burnside. Le 9 juin, Crittenden sera remplacé par le brigadier-général James H. Ledlie.
– Le Corps de cavalerie (comprenant les divisions des brigadiers-généraux Alfred TA Torbert, David McM. Gregg et James H. Wilson) est sous le commandement du major-général Philip Sheridan.
– Le XVIIIème Corps (comprenant les divisions des brigadiers-généraux William TH Brooks, John H. Martindale et Charles Devens) est sous le commandement du major-général William F. « Baldy » Smith. Le 4 juin, Devens tombé malade est remplacé par le brigadier-général Adelbert Am.
POUR LE SUD
Les forces sudistes du général Robert E. Lee comptent entre 59 000 et 62 000 hommes.
L’armée de Virginie du Nord compte 3 corps d’armée et 1 corps de cavalerie, soit un total de 45 brigades d’infanterie, 61 batteries et 7 brigades de cavalerie.
– Le Ier Corps (comprenant les divisions des major-généraux Charles W. Field et George Pickett, et celle du brigadier-général Joseph B. Kershaw) est placé sous les ordres du lieutenant-général Richard H. Anderson.
– Le IIème Corps (comprenant les divisions des major-généraux Stephen D. Ramseur, John B. Gordon et Robert E. Rodes) est sous les ordres du lieutenant général Jubal Early.
– Le IIIème Corps (comprenant les divisions des major-généraux Henry Heth et Cadmus M. Wilcox , et celle du brigadier-général William Mahone) est placé sous les ordres du lieutenant-général AP Hill.
– Le Corps de cavalerie est sans commandant suite à la mort du major-général JEB Stuart le 11 mai, tué à la bataille de Yellow Tavern. Il comprend les divisions des major-généraux Wade Hampton, Fitzhugh Lee et WHF « Rooney » Lee. Le 11 août 1864, Wade Hampton prendra le commandant du corps de cavalerie.
– Division de Breckinridge, commandée par le major-général John C. Breckinridge.
– Division de Hoke, commandée par le major-général Robert F. Hoke.
UN ÉPINEUX DILEMME…
POUR LE NORD
Grant veut mettre en place un plan qui doit tenir compte de l’état moral de son armée et de son état physique. En effet, après quatre semaines de combats et de poursuites éreintantes, son armée est épuisée.
Grant doit exclure toute tentative de débordement par l’aile gauche de son adversaire, au risque d’aller (comme l’avait fait George McClellan deux ans auparavant) s’embourber dans les plaines alluviales de la Chickahominy.
En outre, il doit aussi tenir compte du fait que douze régiments de son armée arrivent au terme de leur engagement, et qu’ils risquent de partir. Il lui faut donc remporter une victoire décisive, et refouler Lee jusqu’à Richmond. En définitive, Grant doit infliger à son ennemi de très lourdes pertes.
L’attaque se fera avec trois corps d’armée, situés au centre et à gauche du front. Grant est convaincu que les Confédérés ne sont plus en état de combattre.
POUR LE SUD
De leur côté, pour les forces sudistes lourdement éprouvées ce n’est guère mieux. De plus, Lee est dans un sérieux état de fatigue mentale, et il a dû remplacer le général Richard Stoddert Ewell. Ce dernier est si fatigué qu’il ne peut plus commander ses hommes. C’est Jubal Anderson Early qui est désigné pour le remplacer.
Pour Lee, il devient évident qu’il doit tout faire pour éviter un combat décisif. Il sait qu’en cas de lourde défaite, la Confédération risque de perdre définitivement la guerre.
DÉROULEMENT DE LA BATAILLE
Le 31 mai
Après les affrontements mineurs de la bataille de Bethesda Church (du 28 au 30 mai), et de la bataille de Old Church (le 30 mai), Grant prévoit de donner l’assaut définitif pour le 2 juin à l’aube. Il pense que les soldats de Lee ne sont plus en état de combattre. Mais il en va de même pour ses troupes, qui sont loin d’être motivées pour lutter contre un ennemi déterminé. Particulièrement les hommes de Hancock, arrivés en retard et épuisés après une pénible marche de nuit.
Après de violents combats à pied, les Sudistes, en infériorité numérique, sont refoulés à moins de 2,4 km d’Old Cold Harbor. Cet important carrefour devra être enlevé le lendemain…
Le 1er juin
À la tombée de la nuit, les affrontements ont cessé aux deux extrémités de la ligne. L’assaut a coûté 2 200 victimes à l’Union, contre environ 1 800 pour les Confédérés ; mais des avancées ont été réalisées. Les positions confédérées sont presque brisées. Plusieurs des généraux de l’Union sont furieux contre Grant, leur commandant en chef, qui a ordonné un assaut sans reconnaissance appropriée.
L’attaque finale est donc reportée au 3 juin. Pendant ce temps-là, les troupes de Lee, dirigées par Breckinridge et H.P. Hill, ont tout le temps nécessaire de renforcer leurs positions et de recevoir des renforts.
Le 3 juin
Robert E. Lee est préoccupé par l’intersection routière critique à Old Cold Harbor, à seulement six miles de la capitale confédérée de Richmond. Il envoie de Mechanicsville la brigade du général Matthew C. Butler (2 000 soldats) pour vérifier si le carrefour est menacé. Butler emmène avec lui les 4èmes et 5èmes régiments de cavalerie de Caroline du Sud de sa propre brigade.
A 4 h 30, Grant attaque. Les trois corps de l’Union commencent à avancer à travers un épais brouillard au sol. Dès le début de l’assaut, l’artillerie et l’infanterie confédérée se déchaînent. Les soldats de l’Union, situés en première ligne, sont frappés de plein fouet. Ils sont immobilisés net sur place et subissent de lourdes pertes.
Malgré ce système de défense, plusieurs régiments du IIème corps du général Winfiel Scott Hancock parviennent à pénétrer le réseau défensif dans sa partie Sud, avant d’en être expulsés par les défenseurs.
Les résultats obtenus sont variés dans les différentes parties des lignes nordistes, mais partout les soldats de l’Union endurent un véritable désastre. L’assaut sur Cold Harbor entraînera les pertes les plus sévères depuis l’assaut sur Marye’s Heights, à la bataille de Fredericksburg, en 1862.
Les troupes de l’Union creuseront des tranchées jusqu’au 12 juin ; mais il n’y aura plus d’assaut nordiste. Les pertes sont cependant très élevées, les lignes étant très rapprochées à certains endroits. L’artillerie des deux camps bombardant les positions feront de gros dégâts dans les deux camps.
Face à cette lourde défaite, Grant annule les opérations à venir. Dans la nuit du 12 juin, l’armée du Potomac lève le camp et se dégage du champ de bataille.
PERTES
POUR LE NORD
Sur un effectif total de 108 000 à 117 000 hommes, les pertes de la bataille pour l’armée de l’Union sont de 12 738 victimes : 1845 tués, 9077 blessés, et 1816 prisonniers ou disparus.
POUR LE SUD
Sur un effectif total de 59 000 à 62 000 hommes, les pertes de la bataille pour les Confédérés s’élèvent à 5287 victimes : 788 tués, 3376 blessés, et 1123 prisonniers ou disparus.
LE CHAMP DE BATAILLE DE COLD HARBOR
IN MEMORY
Sidney Strother est né à Richmond, en Virginie. Le 14 mars 1862, il est enrôlé pour 3 ans dans la batterie de Crenshaw, à Richmond. Le 27 juin 1862, à la bataille de Gaines Mill, près de Cold Harbor, en Virginie, il est gravement blessé par un obus et une balle « minié ». Il mourra de ses blessures cette nuit-là chez lui, à Richmond. En 1863, son père, W. P. Strother recevra 85 $ du gouvernement confédéré. Sidney Strother est enterré au cimetière Hollywood à Richmond.
Sources :
La « Guerre de Sécession », de Ken Burns.
Photos publiques Facebook
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Cold_Harbor