Les Témoins du Passé – le château de Sarzay
LES TÉMOINS DU PASSÉ
LE CHÂTEAU DE SARZAY
STYLE : médiéval.
ÉPOQUE : Moyen Âge tardif.
TYPE : château fort.
DÉBUT DE CONSTRUCTION : XVème siècle.
FIN DE CONSTRUCTION : XVIème siècle.
LIEU : le Berry (ancienne province de France).
PROPRIÉTÉ : privée.
PROTECTION : classé Monument Historique en 1912.
LOCALISATION
Le château de Sarzay se situe sur la commune de Sarzay, dans le département de l’Indre (36), en région Centre-Val de Loire.
PRÉSENTATION
Cette forteresse médiévale du XVème siècle a échappé miraculeusement à la Guerre de Cent Ans, aux Guerres de Religion, à la Fronde, à la Révolution Française, et aux ravages du temps.
A cause de tous ces événements destructeurs de l’Histoire de France, il ne reste de l’édifice qu’une petite partie de sa surface d’origine. Mais ses vestiges attestent malgré tout d’une architecture médiévale élaborée et soignée, un véritable « petit bijou » ; de même facture que celle de Val en Corrèze ou Anjony, dans le Cantal. Son originalité ne laisse pas le visiteur indifférent : le château de Sarzay est un des monuments les plus photographiés de la région.
Hormis l’imposant donjon, le site possédait à l’origine une chapelle, 38 tours de défense, deux murs d’enceinte, trois ponts-levis, une poterne, et de nombreux dispositifs militaires. Un étang (aujourd’hui une prairie) baignait les murs d’une première enceinte et remplissait le reste des fossés. Un pont-levis défendait l’entrée de cette enceinte, et un second retranchement protégeait encore le château.
HISTORIQUE
C’est vers le début du XVème siècle que Mathieu de Barbançois, seigneur Marchois, entreprend la construction du château. Nous sommes en pleine Guerre de Cent ans, et l’édifice se trouve alors sur la ligne de front entre les royaumes de France et d’Angleterre.
A l’origine, il s’agit probablement d’une motte castrale entourée d’un fossé et défendue par une enceinte dont il ne reste plus qu’une tour-chapelle.
rapportée, volumineux et circulaire : le tertre. Il existe plusieurs formes d’édification de ces ouvrages dans toutes les régions d’Europe.
– En 1360, Guillaume de Brabaçois, sire de Sarzay, réunit une troupe de 40 lances. Sous prétexte de refouler les Anglais qui occupent les châteaux aux alentours (Briantes, Chassin, Lys-Saint-Georges), il s’empare de la cité de La Châtre. Mais une fois la ville conquise, pour instaurer la discipline dans ses rangs, il abandonnera la ville aux mains de ses hommes qui s’adonneront aux pires exactions. Pour cela, il sera poursuivi par le seigneur de Chauvigny.
– Le 7 février 1385, il recevra une lettre d’abrogation de Charles VI qui le délivrera de ses poursuites.
– Vers 1440, Jean de Barbançois fait construire un corps de logis flanqué de quatre tours, dont une desservant les étages.
– C’est vers le milieu du XVème siècle que la forteresse sera renforcée de mâchicoulis ; dès lors, elle demeurera inexpugnable.
– En 1538, dans un duel judiciaire, Hélion de Barbançois, âgé de 70 ans, tue François de Saint-Julien devant la cour de François Ier.
– En décembre 1719, François de Barbançois, marquis de Sarzay, cède la seigneurie de Sarzay à Louis Charles de la Porte de Montval.
– Dès 1722, les fermiers des environs utilisent le château pour y stocker leurs grains et bien d’autres produits. L’édifice sera utilisé comme entrepôt pendant cent cinquante ans, jusqu’à l’époque de la Révolution où les planchers seront détruits,
– En 1836, Louis Charles de la Porte cède le château au marquis de Nicolaï.
– De 1908 à 1982, la famille Journaux acquiert l’édifice.
Aujourd’hui, le château de Sarzay est depuis 1982 la propriété de Monsieur Richard Hurbain. Ce dernier a entrepris d’importants travaux de réparation, car l’édifice laissé à l’abandon était dans un état déplorable. Les douves ont été restaurées, des halles ont été construites (sur un modèle médiéval), les dépendances ont été remises en état pour en faire des chambres d’hôtes et un gîte rural.
En outre, pour s’identifier le plus possible à l’époque médiévale, Monsieur Richard Hurbain s’est évertué à garnir le château avec du mobilier et des objets anciens d’époque, comme par exemple des lits à quenouilles.
GEORGE SAND & « LE MEUNIER d’ANGIBAULT (1884).
Le fort servit de cadre à George Sand pour son roman Le Meunier d’Angibault (1844), dans lequel il est décrit comme un castel assez élégant ou un manoir antique. Pour les besoins de son œuvre elle changera son nom : le château de Sarzay deviendra le château de Blanchemont.
LE CHÂTEAU DE SARZAY
Le corps principal de la forteresse qui s’affiche sous notre regard nous impressionne d’entrée. La stature magistrale de l’édifice se dresse fièrement dans le paysage, comme pour rappeler sa présence quasi éternelle aux passants.
« Attention, je suis là, toujours là depuis des siècles ! N’ayez crainte gente dame ! l’on ne peut rester indifférent à mon spectacle, c’est tout le Moyen Âge tardif que je mets en scène… »
Déjà, notre imagination va bon train. Elle s’enfuit au gré des exploits chevaleresques, des tournois, des seigneurs et des dames châtelaines, des hérauts d’armes et des chevaliers montés sur leurs destriers harnachés en bataille, des armures rutilantes etc…
La période est subdivisée entre le haut Moyen Âge (du Vème au Xème siècle), le Moyen Âge central (du XIème au XIIIème siècle) et le Moyen Âge tardif (du XIVème au XVème siècle).
Mais c’est aussi une période douloureuse de l’Histoire marquée par la famine, la peste noire, et les guerres. Autant de fléaux qui anéantissent grandement les populations de l’Europe occidentale. On comprend mieux alors pourquoi les hommes ont eu le besoin vital de s’abriter derrière des hauts murs, et ériger de telles forteresses imprenables.
LES EXTÉRIEURS
L’ENTRÉE
LE CORPS PRINCIPAL & LES TOURS
Le corps principal de la forteresse qui subsiste aujourd’hui, flanqué de quatre tours d’angles à mâchicoulis et une cinquième tour d’escaliers desservant les étages, était jadis protégé par deux grandes enceintes. Le tout était délimité par de nombreuses tours de défenses, deux douves profondes alimentées par un étang aujourd’hui asséché (situé à l’Est du château), et trois ponts-levis. L’enceinte fortifiée était dotée de 38 tours de défenses, et s’étendait sur une superficie de plus de cinq hectares.
LA BASSE COUR
C’est une cour entièrement fermée dans laquelle venait s’abriter les habitants du fief pour se protéger. Elle était circonscrite par une grande bâtisse qui se trouve à gauche, puis par la maison d’habitation datant de 1730. Sur votre droite, vous trouverez une halle construite en 1990, dans le style médiéval, avec des matériaux anciens.
LA SALLE DES CHEVALIERS
LA HAUTE COUR
Elle se situait au pied du château et était protégée par les douves, un pont-levis et une enceinte défensive. Au centre se trouve le puits déblayé en 1988, et à droite une tour fortifiée qui abrite la chapelle du seigneur, restaurée récemment. On entre dans le château par la grande porte rénovée au XVIIème siècle.
LA CHAPELLE
L’INTÉRIEUR
LE REZ-DE-CHAUSSÉE
En plus du grenier et des caves, le château dispose de quatre étages. Vous pénétrez dans la première des deux salles du rez-de-chaussée. Dans celle-ci, comme dans toutes les autres, vous distinguerez deux portes d’accès dans les tours d’angles, ainsi qu’une cheminée monumentale. Cette première salle accueillait les visiteurs, alors que la seconde servait de salle des domestiques et de cuisine.
Dans cette dernière, vous remarquerez dans la tour de droite un grand silo, qui permettait de conserver de la nourriture en cas de siège.
Vous distinguerez dans cette pièce des peintures murales, et des damiers noirs et blancs d’origine (dans les embrasures des fenêtres et sur le linteau de cheminée).
LE PREMIER ÉTAGE
Prenons maintenant l’escalier à vis de la tour d’escalier centrale qui dessert les étages. Nous découvrons deux salles meublées qui ont conservé leur authenticité.
LA SALLE DE GAUCHE
La salle de gauche a retrouvé tout son lustre d’antan. Récemment restaurée, elle a récupéré tout ce qu’elle avait perdu et recouvré une seconde jeunesse : sol de tomettes anciennes, bancs de fenêtres en pierre (coussièges), et cheminée.
De chaque côté de cette salle on trouve, à droite et à gauche, deux petites pièces d’angle qui servaient à la toilette et aux commodités du seigneur.
LA SALLE DE DROITE
Elle est identique à la salle que l’on vient de quitter. On trouve cependant un renfoncement dans le mur de la tour d’angle, à droite de la cheminée : c’étaient les latrines.
Dans les embrasures des fenêtres, on remarque le décor d’origine malgré l’usure du temps : des damiers noirs et blancs.
L’imposante cheminée est ornée des armoiries du seigneur : trois têtes de léopard tranchées.
On remarque dans les murs de puissants corbeaux soutenant les poutres du plafond.
LE DEUXIÈME ÉTAGE
Pour y accéder, empruntons à nouveau l’escalier en pierre.
Comme pour les salles du premier étage, on découvre deux salles récemment restaurées. Elles sont meublées et ont conservé toute leur authenticité. Le seigneur y logeait avec sa famille.
SALLE DE DROITE
SALLE DE GAUCHE
FENÊTRES A COUSSIEGE
SALLES DES TOURS D’ANGLE
LE TROISIÈME ÉTAGE
Pour y accéder, nous devons emprunter une nouvelle fois l’escalier à vis en pierre.
LA SALLE DES GARDES
Nous arrivons dans une grande salle majestueuse qui, il y a encore peu de temps, n’avait plus de plancher.
LE QUATRIÈME ÉTAGE
Cet étage servait à la fois de grenier et de salle des gardes.
SALLES DES TOURS D’ANGLE
LA CHARPENTE
La salle des gardes est couverte par une splendide charpente en nef de vaisseau renversée. Construite en cœur de chêne, elle demeure quasiment intacte depuis cinq siècles.
LE DERNIER ÉTAGE SOMMITAL
Depuis les tours, on peut admirer le panorama, paysage si cher à George Sand.
On y trouve aussi des mâchicoulis, des meurtrières et des fenêtres de guet.
Au cours des siècles, Sarzay verra passer et abritera dans ses murs de nombreux pèlerins en chemin pour Saint Jacques de Compostelle, route historique partant de Vézelay et passant notamment non loin d’ici, à Neuvy-Saint-Sépulcre. Dans la basilique de cette ville existe la réplique exacte du Saint Sépulcre de Jérusalem, édifiée au XIIème siècle au retour de la Première Croisade, et abritant les précieuses reliques : celles du « Précieux Sang » recueilli au pied de la croix du Christ.
Un charmant petit restaurant situé juste en face du château vous attend à la fin de votre visite. Accueil, qualité, prix, rien à redire, tout était parfait !
Sources :
Cet article repose en grande partie sur les détails et les explications du fascicule, fourni avec le droit d’entrée, à l’intention du public.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Sarzay
https://www.flickr.com/photos/sybarite48/47124508291
http://www.chateauxmedievaux.com/photos/sarzay/chateau-sarzay.pdf