Le château de Denbigh, au Pays de Galles

LES TÉMOINS DU PASSÉ

Armoiries du Pays de Galles

LE CHÂTEAU DE DENBIGH, AU PAYS DE GALLES

Le château de Denbigh

L’« ANNEAU DE FER » DU ROI ÉDOUARD Ier.

TYPE : château fort.

STYLE : architecture militaire médiévale.

NOM COURANT : Denbigh Castel.

ÉPOQUE : féodale.

PÉRIODE : Moyen Âge.

DATE DE CONSTRUCTION : 1282.

PÉRIODE DE CONSTRUCTION : XIIIème siècle.

DÉMOLITION DES FORTIFICATIONS : 1660.

PROPRIÉTAIRE INITIAL : Édouard Ier d’Angleterre.

COMMANDITAIRE : Henri de Lacy, comte de Lincoln.

ARCHITECTE : Jacques de Saint-Georges.

JACQUES DE SAINT-GEORGES

Jacques de Saint-Georges (architecte d’origine savoyarde) naît vers 1230 à Saint-Prex (une commune suisse du canton de Vaud), et meurt le 20 mai 1309 à Mostyn (une localité du pays de Galles située dans le comté de Flint). Au cours du XIIIème siècle, il se spécialise dans la construction de châteaux forts, notamment au service du comte de Savoie et de son allié, le roi Édouard Ier d’Angleterre. Il est considéré par des historiens anglais comme « l’un des plus grands architectes du Moyen Âge européen ».

La statue de Jacques de Saint-Georges au château de Beaumaris

ÉTAT DE CONSERVATION : ruines.

GESTIONNAIRE : CADW (Welsh historic monuments).

CADW (conserver, garder en gallois) est un organisme public semi-autonome créé en 1984, qui a son siège à Nantgarw, près de Cardiff. Il a pour mission de protéger, conserver et mettre en valeur le patrimoine du Pays de Galles.

BÂTIMENT CLASSE : grade 1.

Au Royaume-Uni, le terme « listed building » (littéralement « monument classé ») désigne un édifice reconnu et protégé pour son aspect historique, architectural ou culturel exceptionnel.

En Angleterre et au Pays de Galles, le classement se fait comme suit, par ordre décroissant d’ « importance » et de difficulté à obtenir une autorisation de travaux :

Grade I : édifice d’un intérêt exceptionnel.

Grade II* : édifice particulièrement important ou d’un intérêt spécial.

Grade II : édifice d’intérêt spécial.

COMTE : le Denbighshire est un comté du nord-est du Pays de Galles créé en 1996. Il est bordé par la mer d’Irlande au nord, par le Flintshire à l’est, par le Wrexham au sud-est, par le Powys au sud, et par le Gwynedd et le Conwy à l’ouest. La ville de Ruthin est son centre administratif. Le territoire a une superficie de 840 km² et une population de 95 800 habitants, ce qui en fait un comté peu peuplé.

COMMUNAUTÉ : ville de Denbigh.

Denbigh

NATION : Pays de Galles.

PAYS : Royaume-Uni.

L’« ANNEAU DE FER » DU ROI EDOUARD Ier.

Édouard 1er

1-Château de Flint, 2-Château de Harwarden, 3-Château de Rhuddland, 4-Château de Builth, 5-Château de Aberystnyth, 6-Château de Caernarfon, 7-Château de Denbigh, 8-Château de Conwy, 9-Château de Harlech, 10-Château de Beaumaris.

LOCALISATION

Denbigh Castle

Le château de Denbigh (« Denbigh castel » en anglais) est un château médiéval situé à Denbigh, dans le Denbighshire, au Pays de Galles.

Le château en ruines se trouve sur une colline escarpée surplombant la ville (altitude 142 mètres). Il faisait partie des fortifications de l’ « Anneau de Fer » d’Édouard 1er. On peut admirer de très belles vues depuis les remparts.

L’accès au site se fait par une route étroite, mais il y a un petit parking à côté des ruines.

DENBIGH

Denbigh

Denbigh (« Dinbych » en gallois) est une ville située au nord du Pays de Galles, sur les rives de la rivière Clwyd. Elle a donné son nom au Denbighshire.

On peut y visiter les ruines du château fort de Denbigh, ainsi que les vestiges des remparts de la ville qui datent de 1282.

En 2011, sa population s’élevait à 8986 habitants.

HISTORIQUE

L e château de Denbigh

EN BREF…

En 1282, après la conquête du Pays de Galles par Édouard Ier d’Angleterre, le château de Denbigh et ses remparts furent construits pour dominer et maîtriser la seigneurie de Denbigh. Les terres furent octroyées à Henry de Lacy (1249-1311), comte de Lincoln, pour ses services rendus à la Couronne. Celui-ci commença l’édification d’une nouvelle ville fortifiée (colonisée par des immigrants venus d’Angleterre) et protégée par une forteresse entourée de forêts pour la chasse.

En 1294, les travaux n’étaient pas achevés lorsque Madog ap Llywelyn, à la tête de la révolte galloise, s’empara temporairement du château. Malgré les tentatives d’Henri pour le libérer, la fortification ne fut reprise qu’en décembre. Les défenses du château continuèrent d’être améliorées, bien qu’elles ne fussent pas complètement terminées à la mort d’Henri de Lacy, en 1311.

HENRI LACY, COMTE DE LINCOLN

Armes d’Henri de Lacy

Henry de Lacy, comte de Lincoln (né vers 1251 et mort en février 1311), était un noble anglais et confident du roi Édouard Ier. Il fut baron de Pontefract, seigneur de Bowland, baron de Halton, et connétable héréditaire de Chester. Il a servi Édouard Ier au pays de Galles, en France et en Écosse, à la fois comme soldat et comme diplomate. Il était, par sa mère, l’arrière-petit-fils d’Amédée IV, comte de Savoie. Il est le destinataire, ou co-compositeur, d’un poème de Walter de Bibbesworth sur les croisades.

XIIIème siècle

Le château de Denbigh fut construit dans ce qui était à l’origine la possession galloise de Perfeddwlad. Le domaine contrôlait les terres agricoles pastorales des landes de Denbigh, et formait une résidence royale, « llys », pour les princes gallois.

Perfeddwlad était stratégiquement situé le long de la frontière galloise. Le territoire fut contesté et disputé de nombreuses fois par les Normands et les Gallois, au cours des XIème et XIIème siècles.

« Perfeddwlad » (ou « Y Berfeddwlad ») : nom historique pour les territoires du Pays de Galles situés entre la rivière Conwy et la rivière Dee.

En 1277, le prince gallois Dafydd ap Gruffudd se vit attribuer le Perfeddwlad par le roi Édouard Ier. Celui-ci était, à l’époque, allié à Dafydd dans sa lutte contre son frère, le prince Llywelyn ap Gruffudd.

En 1258, au milieu du XIIIème siècle, « Llywelyn ap Gruffydd » (« Llywelyn le Dernier »), noble gallois conquérant (né en 1220 ou 1223, mort le 11 décembre 1282 à Buith Wells), se fit couronner Prince de galles, et obtint même la reconnaissance de son titre par le roi Henri III d’Angleterre.

Il régnait sur l’ensemble des provinces galloises (y compris celles reprises aux anglais), à la condition de se soumettre à quelques exigences, et de se déclarer le vassal de la couronne anglaise. « Llywelyn ap Gruffydd » fut le dernier roi gallois indépendant avant la conquête du Pays de Galles par Édouard Ier d’Angleterre.

Dafydd ap Gruffudd reconstruisit un puissant château sur l’emplacement primitif. On ne sait pas exactement sa forme ni où il se situait sur le site actuel. On sait qu’il contenait un fournil, une beurrerie, une chapelle et une salle ; il fut son principal bastion.

En 1277, Édouard Ier déclara Llywelyn ap Gruffydd rebelle et envahit le Pays de Galles ; ce fut le début de la Première Guerre d’Indépendance galloise.

Dafydd ap Gruffudd (également connu sous le nom de Dafydd III, né le 11 juillet 1238, mort le 3 octobre 1283) était prince de Gwynedd jusqu’à la mort de son frère, Llywelyn ap Gruffudd, lorsqu’il se proclama Prince de Galles le 11 décembre 1282.

Il devint un fugitif après avoir mené une guerre contre l’invasion anglaise de son pays. Il fut capturé, puis exécuté le 3 octobre 1283, sur ordre du roi Édouard Ier d’Angleterre. Il fut le dernier Prince de Galles de naissance avant la conquête du Pays de Galles par Édouard Ier, en 1283.

En 1282, Dafydd et Llywelyn se révoltèrent contre le roi d’Angleterre. A la tête d’une puissante armée, Édouard envahit alors le nord du Pays de Galles.

En octobre 1282, après un siège d’un mois, Dinbych tomba aux mains des Anglais. Le roi fonda une nouvelle seigneurie pour administrer le district autour de Dinbych, qu’il rebaptisa « Denbigh », et céda ces terres à Henry de Lacy, comte de Lincoln.

Henri de Lacy, secondé par Jacques de Saint-Georges, le maître maçon du roi Édouard 1er, dessina des plans afin d’édifier un nouveau château ; il devint urgent de sécuriser la région.

Le roi Édouard poursuivit vers Snowdonia (région montagneuse du nord du Pays de Galles, devenue un parc national), laissant le comte de Lincoln continuer les travaux à Denbigh, avec des ouvriers locaux recrutés sur place.

Les efforts des ouvriers du chantier se portèrent d’abord sur les côtés ouest et sud du château et sur les nouveaux murs de la ville, qui furent construits en premier : il fallait protéger les équipes de construction. En 1285, Henri de Lacy accorda à la nouvelle ville sa première charte.

Charte : octroi d’autorité ou de droits, stipulant que le concédant reconnaît formellement la prérogative du bénéficiaire d’exercer les droits spécifiés.

Les travaux de fortifications continuèrent pendant plusieurs années. Le château et la ville faisaient partie d’un domaine foncier plus vaste, contrôlé par Henri de Lacy. Il comprenait un manoir à proximité, un pigeonnier, une grange, et des étangs à poissons (tous étaient à l’époque des symboles importants de la seigneurie). En plus, trois parcs peuplés de cerfs d’Angleterre furent créés autour du château.

En 1285, les murs de la ville, qui cernaient une surface d’environ 9,5 acres (3,8 ha), comptaient 63 bourgeois (chacun de ces notables promettant de fournir un homme armé pour aider à défendre la cité). Les habitants étaient anglais, beaucoup provenant des domaines d’Henri de Lacy, dans le nord de l’Angleterre. Ils furent rejoints par d’autres colons anglais qui acquirent de vastes fiefs de terres agricoles dans la région.

Dès lors, poussés par l’espace étroit et le mauvais approvisionnement en eau dans le centre-ville, les habitants commencèrent à s’étendre hors les murs, sur le terrain en contrebas de la colline. Ce qui était inaccoutumé par rapport à d’autres villes fortifiées établies au Pays de Galles à cette époque. En cinquante ans, la ville marchande extérieure s’étalera sur environ 57 acres (23 ha).

En septembre 1294, le château de Denbigh n’était pas terminé qu’une révolte galloise, soulevée par Madog ap Llywelyn, éclata. Le château tomba dans les mains galloises, malgré les efforts d’Henri de Lacy pour le libérer.

Les travaux de fortification ne furent repris qu’en décembre. En 1305, après quelques améliorations défensives, le château et les murs étaient pratiquement achevée.

Madog ap Llywelyn (né avant 1263, mort après 1312) était un noble gallois qui mena une révolte contre le roi Édouard Ier d’Angleterre.

XIVème – XVIème siècles

En 1311, à la mort d’Henry de Lacy, sa fille Alice hérita du château de Denbigh. Alice était l’épouse de Thomas, comte de Lancaster (exécuté pour trahison en 1322). Durant cette période, le château continua à être fortifié.

Les années qui suivirent furent instables. Le château de Denbigh passa entre les mains de plusieurs propriétaires (Hugh Despenser, comte de Winchester, puis Roger Mortimer, comte de March, avant d’échoir à William Montagu). Pendant tout ce temps, les travaux continuèrent sur le château et les murs de la ville.

En 1355, la famille Mortimer reprit la seigneurie et, au cours des cinquante années suivantes, effectua des réparations sur la maçonnerie et les boiseries du château.

En 1400, Owain Glyndŵr dirigea une révolte contre la Couronne, et attaqua la ville de Denbigh.

Owain Glyndŵr (né vers 1359 et mort vers 1416, dernier Gallois à se faire appeler « Prince de Galles ») dirigea une révolte contre la domination anglaise dans les Galles du Nord.

En mars 1402, Edmund Mortimer n’ayant que huit ans, le roi Henri IV nomma Henri Percy lieutenant royal dans le nord du Pays de Galles.

Henri Percy : chevalier anglais qui combattit dans plusieurs campagnes contre les Écossais à la frontière nord, et contre les Français pendant la Guerre de Cent Ans.

Lire : Guerre de Cent Ans

Malgré son isolement, Denbigh resta aux mains du roi jusqu’à la fin de la rébellion, en 1407. Edmund habitera le château jusqu’à sa mort (sans enfant), en 1425 ; à cette date, la propriété passera à Richard, 3ème duc d’York.

LA GUERRE DES DEUX ROSES

LA GUERRE DES DEUX ROSES

La Guerre des Deux Roses fut une guerre civile menée pour le contrôle du trône d’Angleterre. Elle eut lieu du milieu à la fin du XVème siècle, entre les partisans de deux branches cadettes rivales de la maison royale des Plantagenêt : les Lancaster (rose rouge), et les York (rose blanche).

Les affrontements décimeront les lignées masculines des deux dynasties. L’issue de ce conflit conduira la famille Tudor à monter sur le trône d’Angleterre.

Au cours de cette période, Denbigh fut disputé par les deux factions rivales des Lancastre et des York.

En 1457, Jasper Tudor, comte de Pembroke et partisan des Lancastre, fut nommé connétable du château par le roi d’Angleterre Henri VI ; cependant, le castel resta aux mains des York.

Après la victoire des Lancastre à la bataille de Ludford Bridge (le 12 octobre 1459), en 1460, Jasper Tudor força la garnison de Denbigh, tenue par les York, à se rendre.

La guerre tourna ensuite à l’avantage des York, et malgré la résistance de la nouvelle garnison du château tenue maintenant par des Lancastre, le château fut repris par Sir Richard Herbert à la fin de 1461.

En 1467, les York élevèrent William Herbert (frère de Richard et rival de Jasper Tudor) au titre de connétable et intendant de Denbigh.

En 1468, Jasper Tudor revint à Denbigh. Ne pouvant pas s’emparer du château, il incendia l’intérieur de la ville fortifiée.

L’attaque provoqua une migration des habitants de la ville fortifiée vers les banlieues plus récentes.  À la fin du XVIème siècle, la zone intérieure fut en grande partie abandonnée.

En 1586, l’antiquaire William Camden (2 mai 1551-9 novembre 1623) pouvait observer que la « vieille ville était désormais déserte ».

En 1530, une grande partie du château était en décrépitude. Cependant, six ans plus tard, le château devint le centre administratif du nouveau comté de Denbighshire. La grande guérite et les tours adjacentes furent utilisées comme palais de justice, comme prison et comme bâtiments des autorités du comté.

En 1561, le reste du château était délabré et en ruine.

En 1563, Robert Dudley, nommé comte de Leicester, se vit octroyer un bail du château (en partie parce que la Couronne voulait réduire les coûts d’entretien du château délabré).

Durant la période de Robert Dudley, le château de Denbigh fut utilisé comme prison pour tous ceux accusés de traîtrise par les fonctionnaires de la Couronne ; y compris de nombreux dissidents envers le groupe religieux élisabéthain.

Le prisonnier le plus célèbre fut le poète gallois et instituteur catholique clandestin Richard Gwyn (emprisonné au château de Denbigh de septembre 1581 au printemps 1582).

Il fut exécuté le 15 octobre 1584 ; sa tête et une partie de sa dépouille furent clouées au château de Denbigh. Le reste des trois parties de son corps fut exposé dans la cité de Wrexham, au château de Ruthin, et au château de Holt.

Le 25 octobre 1970, le pape Paul VI présida à Rome la cérémonie de canonisation de Saint Richard Gwyn (l’un des quarante martyrs d’Angleterre et du Pays de Galles).

Durant son mandat, Robert Dudley construisit également une grande église paroissiale anglicane dans la ville fortifiée ; il avait probablement l’intention d’en faire une cathédrale.

XVIIème siècle

En août 1642, au cours de la Première guerre civile anglaise, le nord du Pays de Galles était fermement royaliste.

Les Guerres des Trois Royaumes sont, sous Charles Ier, une série de conflits imbriqués qui se sont déroulés entre 1639 et 1653 dans les royaumes d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande.

Charles Ier

Elles comprennent les Guerres des évêques (de 1639 à 1640), la Première Guerre civile anglaise (de 1642 à 1646), la Deuxième guerre civile anglaise (de 1648 à 1649), les Guerres confédérées irlandaises (de 1642 à 1649), la Conquête cromwellienne de l’Irlande (de 1649 à 1653), et la Guerre anglo-écossaise (de 1650-1652). Elles ont comme issue l’exécution de Charles Ier, l’abolition de la monarchie, et la fondation du Commonwealth d’Angleterre.

Portrait d’Oliver Cromwell par Samuel Cooper.

Le château de Denbigh était alors tenu par une garnison de 500 hommes, placés sous le commandement du colonel William Salesbury.

William Salesbury (né vers 1520, mort vers 1584) était un érudit gallois de la Renaissance, et le principal traducteur du Nouveau Testament gallois de 1567.

À la fin de 1645, la guerre était en défaveur des royalistes. Charles Ier (19 novembre 1600-30 janvier 1649), après sa défaite à Rowton Heath le 24 septembre, passa trois jours au château.

Le mois suivant, une armée royaliste, placée sous le commandement de Sir William Vaughan (1585-1649 – un officier de cavalerie servant dans les armées de Charles Ier d’Angleterre), se rassembla à Denbigh Green, afin de marcher sur Chester pour porter secours aux troupes assiégées.

En avril 1646, Sir Thomas Mytton (un avocat d’Oswestry qui servit dans l’armée parlementaire pendant les Guerres des Trois Royaumes), après s’être renforcé, mit le siège du château et de la ville fortifiée de Denbigh. Il dressa des bastions en terre pour son artillerie le long du site oriental de Denbigh. La tour des Gobelins, qui se situait le long des murs de la ville (qui abritait le puits principal de la garnison), fut bombardée. Pour attaquer le côté sud-ouest des remparts, Mytton installa de nombreux canons sur la colline voisine de Galch.

La position de Salesbury semblait désespérée : il ne possédait qu’une seule pièce d’artillerie et aucun renfort royaliste probable. Cependant, il résista et tint bon. Il avait promis au roi qu’il ne capitulerait pas et ne cèderait pas le château.

Finalement, Charles Ier envoya un message à Salebsury, lui ordonnant personnellement de rendre Denbigh. Le 26 octobre, après des transactions et des conditions acceptables, Salesbury se plia aux ordres du roi et capitula.

Après le départ de Salesbury, le Parlement installa une petite garnison dans le château, placée sous le commandement du colonel George Twistleton (le nouveau gouverneur). L’édifice fut utilisé comme prison pour des détenus politiques (dont David Pennant, le shérif de Flintshire).

En 1659, Sir George Booth 1er, baron Delamer (propriétaire foncier et homme politique anglais du Cheshire), mena une révolte des chefs royalistes et presbytériens contre les Parlementaires. En août, avec une troupe de soldats royalistes, il s’empara du château de Denbigh et de la garnison.

Quelques semaines plus tard, après la défaite de Sir George Booth (1622-1684) à la bataille de Winnington Bridge (le 19 août 1659), les rebelles se rendirent et les Parlementaires reprirent le château.

Le général George Monck, 1er duc d’Albemarle (1608-1970), qui combattit dans les deux camps pendant les guerres des Trois Royaumes, ordonna alors qu’il soit démantelé.

Par la suite, le site tomba définitivement en ruine, et ses pierres furent réutilisées pour construire des maisons dans la ville.

XVIIIème – XXIème siècles

Le château de Denbigh demeura en ruine. En 1726, une nouvelle école de grammaire fut construite dans la ville fortifiée, et vers 1769, un bowling green (étendue de gazon finement posé, tondu et roulé pour jouer au jeu de boules) fut créé. Au cours du deuxième quart ou du milieu du siècle, Castle House, une grande résidence privée, y fut également construite. Cette habitation fut érigée en réutilisant des pierres récupérées des ruines du château et de l’église de Leicester.

Au milieu du XIXème siècle, la ville fonda un « Comité du château » pour son entretien ; la Couronne lui octroya le contrôle du château et, en 1879, elle lui alloua 300 £ pour financer les réparations.

En 1914, le site passa sous la responsabilité du Bureau des Travaux Publics.

Au XXIème siècle, le château de Denbigh et les remparts de la ville sont entretenus par l’agence du patrimoine gallois CADW. Le site est protégé par la loi britannique en tant que monument ancien classé, et le château en tant que bâtiment classé de catégorie 1.

LE CHÂTEAU DE DENBIGH

Plan du château ; A – Tour Rouge ; B – Tour de la Prison ; C – Tour de la Loge du Portier ; D – Tour de l’Évêque ; E – Tour de Badnes ; F – Grande Salle ; G – Tour de la Grande Cuisine ; H – Tour-à-côté-du-Trésor ; I – Pigeonnier ; J – Chambres Vertes ; K – Tours de la Chambre Blanche et de la Maison des Pichets ; L – Tour de la Maison du Trésor ; M – Tour de la Porte Supérieure et Tour de la Poterne.

VUE GÉNÉRALE

Le château de Denbigh se dresse sur un éperon rocheux qui le rend naturellement défendable. Il domine la vallée de la Clywd et la ville fortifiée juste en dessous, au nord.

LA GUÉRITE D’ENTRÉE

Le château est pourvu d’une grande guérite, avec un mur-rideau et des tours murales ceinturant une zone intérieure d’environ 350 X 260 pieds (107 X 79 m) de large.

La grande guérite est de plan triangulaire. Elle est formée de tours octogonales autour d’un hall central et octogonal, le tout défendu par une barbacane.

Une barbacane désignait pendant le Moyen Âge un petit ouvrage de fortification avancé, le plus souvent de plan circulaire. Connue dès l’Antiquité, la barbacane ne sera introduite en Occident que durant les Croisades. Elle constituait un sas entre l’extérieur et la forteresse, et se présentait comme un premier rempart pour celle-ci. 

Parfois distante de la place forte et séparée par un fossé, la barbacane protégeait les accès principaux, tels un passage, une porte ou une poterne. Elle permettait à la garnison du château de s’attrouper sur un point saillant à couvert. Les défenseurs pouvaient ainsi exécuter des sorties, afin de protéger une retraite ou l’envoi d’une troupe de secours.

Lire : les Croisades

La structure était défendue par un fossé de 30 pieds (9,1 m) de large, un pont-levis, des meurtrières, et une herse. Les trois tours qui composaient la guérite avaient des noms individuels : les tours Porter’s Lodge (C) et Prison (B) étaient tournées vers l’extérieur et vers la tour Badnes (E). Cette bâtisse était considérée comme « la guérite la plus sophistiquée du point de vue architectural du XIIIème siècle ».

LA COUR INTÉRIEURE

La tour hexagonale de la grande cuisine (G) à trois étages et la tour de la chambre blanche (K), – qui fut négligée après la guerre civile anglaise- flanquaient les fondations de la grande salle. Plus au sud se trouvaient la tour de la maison des pichets (K) (probablement utilisée pour stocker l’eau pendant les mois d’été) et les chambres vertes (J), ainsi appelées en raison de la couleur de leur maçonnerie, en pierre de Gwespyr. Les chambres avaient des sous-sols spécialement conçus pour le stockage de la viande et du vin.

À l’est de la guérite se trouvait le site de la chapelle de la reine, aujourd’hui détruite, et le puits du château, qui mesurait plus de 15 mètres de profondeur.

L’INTÉRIEUR & LES RUINES

Du côté sud du château, la tour de la Poterne (M) – haute à l’origine de trois étages- reliait le château à une extrémité des murs de la ville. La porte supérieure contiguë et la porte de la Poterne constituaient une entrée arrière du château. Elle était défendue par une autre barbacane, des pont-levis et un passage abrupt.

Portanelle ou poterne : porte dissimulée dans une muraille qui permettait de s’enfuir ou de faire entrer des renforts à l’insu des assiégeants.

Une étendue de terrasses défensives et de murs transversaux cernait les côtés sud et est du château ; ce qui empêchait à l’origine l’affaiblissement des tours murales et des parties les plus étroites de la courtine.

Cette partie du château était protégée par la tour de la maison du trésor (L), qui abritait la maison du trésor et la tour suivante. La tour de l’évêque (D) contenait une porte de sortie, et la tour rouge octogonale (A) – nommée d’après le grès rouge utilisé dans sa construction – reliait l’autre extrémité du circuit des murs de la ville. Des écuries, un atelier de forgeron et des entrepôts se trouvaient jadis à l’intérieur du coin sud-ouest du château.

LES REMPARTS

Les remparts de la ville s’étendaient sur environ 1 100 mètres (3 600 pieds), du bord nord du château jusqu’à sa pointe sud-est ; ils sont restés en grande partie intacts. Ils furent construits au XIIIème siècle et étaient, à l’origine, protégés par quatre tours murales. Les deux corps de garde et les défenses le long du saillant oriental sont un rajout du XIVème siècle.

LES ACCÈS

 

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

https://en-m-wikipedia-org.translate.goog/wiki/Denbigh_Castle_and_town_walls?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc

https://fr.wikipedia.org/wiki/Denbigh

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Denbigh_Castle?uselang=fr

 

 

Donnez votre avis sur l'article

commentaire(s)

Ecrit par le .

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

CommentLuv badge