L’église Saint-Pierre de Montbazin
LES TÉMOINS DU PASSÉ

L’ÉGLISE SAINT-PIERRE DE MONTBAZIN

Église Saint-Pierre de Montbazin

Blason de la ville de Montbazin
NOM : ancienne église Saint-Pierre.
TYPE : église castrale.
STYLE : art roman, de type Sistercien.
CULTE : catholique.
VOCABLE : Saint-Pierre.
ÉPOQUE : Moyen Âge.
PÉRIODES DE CONSTRUCTION : XIIème, XIIIème et XIVème siècles (première mention de l’église dans des textes en 1181).
ÉTAT DE CONSERVATION : l’église fut construite au XIIème siècle, avec quelques remaniements aux XIIIème et XIVème siècles.
PROTECTION : classement par arrêté sur la liste des Monuments Historiques du 10 janvier 1964.
PROPRIÉTAIRE : la commune.
VILLE : Montbazin.

DÉPARTEMENT : Hérault.

RÉGION : Occitanie.

LOCALISATION

L’église Saint-Pierre
L’église Saint-Pierre est une église catholique située à Montbazin, dans le département de l’Hérault, en région Occitanie.
MONTBAZIN

Montbazin
Montbazin est une commune française située dans le nord-est du département de l’Hérault, à 21,4 kilomètres de Montpellier (sources Google Maps).
La cité de Montbazin est exposée à un climat méditerranéen. Elle est drainée par la « Vène », le ruisseau de la « Billière », le ruisseau des « Combes », le ruisseau des « Oulettes », et par un autre cours d’eau.
En 2022, la commune comptait 2903 habitants, les Montbazinoises et les Montbazinois.
BALADES HÉRAULTAISES
Minerve, cité cathare, le château de Puisserguier, l’église Saint André de Montagnac, la collégiale Saint-Étienne de Capestang, l’Abbaye de Vignogoul, le Château de Capestang, l’abbaye de Gellone, l’Abbaye Sainte Marie de Valmagne, la Cathédrale Saint Nazaire et Saint Celse de Béziers, la chapelle Saint-Hippolyte de Loupian, l’église Sainte Cécile de Loupian, l’église de Saint-Jean de Buèges, l’église Notre-Dame de Pegairolles de Buèges, l’église Saint-André de Buèges, l’église Saint-Félix-de-Gérone de Claret, l’église Saint-Julien et Sainte Basilisse de Baillargues, l’église Saint-Martial d’Assas, l’église Saint-Martin de Londres, l’église Saint-Michel de Gusargues, l’église Saint-Pierre de Montbazin, l’église de la Nativité-de-Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Cuculles, l’église de l’Exaltation-de-la-Sainte-Croix de Quintillargues.

HISTORIQUE
« FORUM DOMITII »
« Forum Domitii » (Montbazin en latin) aurait été fondée par Domitius en 117 avant J.C. (lors de la construction de la « Via Domitia »), et figure sur la plupart des itinéraires antiques comme étape sur la célèbre voie romaine. Forum Domitii serait donc la plus ancienne fondation romaine en Gaule, après « Aquae Sextiae » (Aix en Provence) et « Narbo Martius » (Narbonne).
Le village, situé donc sur le tracé de la « Via Domitia », se trouve à l’emplacement de l’antique « vicus » (agglomération secondaire dans une province de l’empire) de « Forum Domitii ». Un bourg-étape entre « Sextantio » (actuellement Castelnau-le-Lez), près de Montpellier, et « Cessero » (actuellement Saint-Thibéry) et, plus globalement entre « Nemausus » (Nîmes) et « Beterrae » (Béziers), les plus proches agglomérations antiques du secteur.
L’empereur Auguste (23 septembre 63 avant J.-C-19 août 14 après J.-C) avait découpé la Gaule en quatre provinces : trois impériales (la Gaule lyonnaise, la Gaule aquitaine et la Gaule Belgique), et une sénatoriale (la Gaule narbonnaise). Auguste Géographiquement, la Gaule romaine recouvrait la France actuelle et une grande partie des Belgique et Suisse actuelles. Lugdunum (Lyon) fut désignée comme étant la capitale des Trois Gaules et le centre névralgique où siégeaient leurs gouverneurs. Après avoir conquis la partie méditerranéenne de la Gaule (120-118 av. J.-C.), les Romains organisèrent la province dite « Narbonnaise » (des Alpes aux Pyrénées). Ce fut durant cette période romaine qu’ils tracèrent notamment la célèbre voie « Domitienne ». La « via Domitia » est la première route construite par les Romains en Gaule, elle est créée à la suite de la conquête, achevée vers -120, de sa partie sud-est, qui va devenir la province romaine de Gaule narbonnaise. La construction commence dès 118 av. J.-C. à l’instigation du proconsul Cneus Domitius Ahenobarbus, dont elle porte le nom. La « Via Domitia » (Voie Domitienne) reliait l’Italie à la péninsule Ibérique en traversant la Gaule narbonnaise.

Aujourd’hui, l’église est connue sous l’appellation de « Chapelle ». Elle fut érigée en même temps que les murailles, et fut intégrée dans le dispositif défensif de la porte nord.
Entre 1113 et 1121, le site devint un castrum/village entouré de remparts. C’est en s’appuyant sur ces dates qu’on peut avoir une idée précise sur l’époque où l’église fut bâtie (XIIème siècle).
A cette époque-là, elle était la propriété des chanoines de Maguelone.
En 1144, ces derniers la rétrocédèrent à l’évêque Raymond, puis elle fut cédée à Guilhem IV (Seigneur de Montpellier).
La chapelle fut citée pour la première fois en 1181 : « Ecclesie Petri de Montebaseno ».
Au XIIIème siècle, elle fut le siège d’un prieuré important, et la chapelle des seigneurs du château. Dans le tombeau qui se trouve dans la nef, un peu avant le transept, quelques membres de la famille seigneuriale y furent inhumés.
Au XVIIème siècle, des travaux furent réalisés : on rajouta une sacristie devant le portail roman (c’est une réalisation de grande qualité, soigneusement appareillée). Un peu avant la Révolution, ce lieu servit de caveau funéraire.
Une porte fut ouverte dans la troisième travée (elle sert aujourd’hui d’entrée).
Le passage sous l’abside fut fermé pour sécuriser le village (délibération du 10 août 1678). Il est actuellement ré-ouvert (il donne sur la Vène et sur le jardin méditerranéen).
L’église fut bâtie sur un passage fortifié, voûté en berceau, dont les arcs en plein cintre sont du même modèle que la voûte et les doubleaux de la nef.
Le 18 juillet 1712, il fut décidé de construire une porte pour accéder sur la nef de la chapelle.
Pendant la Révolution, lors de la vente des biens nationaux, la chapelle fut mise à prix 4000 livres, et sera vendue 10 600 livres à M. Cabanis de Montpellier.
Ensuite, MM Reynard et Valesque, deux membres de la confrérie des pénitents blancs, en firent l’acquisition.
Puis, le 21 septembre 1810, Napoléon 1er autorisa le rachat de la chapelle par la commune à MM Reynard et Valesque, pour la somme de 4500 francs.
En 1859, la chapelle fut rachetée par Pierre Gleize, pour le compte de la congrégation.
La confrérie conserva le droit de s’y réunir pour l’exercice religieux ; il perdurera jusqu’en 1871.
LES PÉNITENTS
Aujourd’hui, dans le Sud de la France, chaque confrérie de pénitents se différencie par la couleur de son habit : – gris à Aix-en-Provence ou à Avignon – blanc et gris à Aigues-Mortes – rouge en Corse – blanc et bleu à Montpellier – noir à Perpignan – blanc, noir, rouge et bleu à Nice
https://www.penitentsblancs.fr/les-penitents-sur-wikipedia
Au XIXème siècle, le mur de la sacristie fut démoli puis rebâti, pour être en conformité avec l’alignement des maisons vigneronnes de la rue de la Capelle. Un calvaire y fut installé sur le devant ; ce crucifix n’existe plus.
En 1909, lors de la loi de séparation des églises et de l’État, la chapelle revint à la commune.
Jusqu’aux années 40, l’édifice servit de remise municipale, de cantine, de dortoir, de garage communal, ou de local de réception des bouilleurs de crus et de leurs alambics.
Le 10 janvier 1964, la chapelle a été classée au titre des monuments historiques (le dossier avait été déposé en 1950).
De novembre 1993 à mai 1994 (pendant les travaux de l’église Saint-Jean-Baptiste), le culte fut de nouveau célébré dans la chapelle.
En 1999, de nouveaux vitraux, créés par Claude Baillon, furent installés dans le sanctuaire.
Plusieurs campagnes de restauration furent menées et ont permis, aux Monuments Historiques et à la ville de Montbazin, d’assurer la valorisation du monument. La dernière eut lieu en 2024/2025, et concerna la toiture du chœur et les fresques.
Aujourd’hui, la chapelle est désacralisée. Elle accueille des manifestations culturelles, des expositions, des concerts…

L’ANCIENNE CHAPELLE SAINT-PIERRE DE MONTBAZIN
EXTÉRIEUR
VUE GÉNÉRALE
La nef, spécialement haute, prend appui au nord, sur le rempart (mur d’enceinte du village médiéval) au-dessus de la porte, sur lequel est construit le chœur. Le clocher « peigne » date du XIVème siècle.
FAÇADE SEPTENTRIONALE
FAÇADE MÉRIDIONALE
La façade sud est dotée d’un système défensif formé de trois arcs créant un mâchicoulis. Un seul de ces arcs subsiste aujourd’hui à l’Est.
LA MAÇONNERIE
En architecture, le mot appareil (opus en latin) désigne la façon dont les moellons, les pierres de taille ou les briques sont assemblés dans la maçonnerie. On trouve aussi : petit, moyen et grand appareils. La pierre de taille est une pierre naturelle dont toutes les faces sont dressées, alors que la pierre dite à « Bossages » présente une face non taillée, donnant ainsi au mur un aspect brut.

L’« OPUS MONSPELIENSIS »
L’ « opus monspeliensis » (également appelé « opus monspelliensis », ou « opus monspeliensium ») alterne des assises de pierres de taille minces et hautes, posées alternativement à plat et sur champ. Il tire son nom de celui de Montpellier (« Monspessulus » en 1119, « Monspessulanus » en 1160 et « Monspelier » en 1200), car il est principalement utilisé à l’époque romane dans la région située autour de cette ville. On retrouve ce type de parement sur des édifices romans dans les départements de l’Hérault, mais également du Gard.
INTÉRIEUR
LA NEF
LE CHŒUR
Dans le chœur, une pierre d’autel wisigothique du Vème siècle (découverte en 1961 à Puech Gayès, par Jean-Marie Thomas et M. Reverbel) est installée sur un chapiteau de style dorique, mis au jour sur le site gallo-romain des Avenasses.
Les fresques de l’abside représentent le « Christ Pantocrator » inséré dans une mandorle. Il entouré de part et d’autre des douze apôtres. Les 6 apôtres de gauche sont bien conservés. À droite, il ne subsiste malheureusement qu’un seul personnage.
Le Christ en majesté, autre forme du Christ en gloire, se distingue du Pantocrator par une représentation du corps complet du Christ, debout ou assis sur un trône au centre d’une mandorle : c’est la représentation privilégiée par l’Occident médiéval, particulièrement sur les tympans des églises romanes et gothiques.
LES FRESQUES
Le chœur de la chapelle romane est orné de fresques murales d’influence italo-byzantine (découvertes en 1959). Elles ont été réalisées au XIIème siècle avec des pigments naturels d’origine locale. Au XIVème siècle, avec le percement de la fenêtre sud et l’usure du temps, les peintures furent sérieusement dégradées.
Roger Hyvert a décelé dans ces personnages les caractéristiques des icônes byzantines. Ce modèle oriental pourrait avoir été transporté via l’Italie, et avoir été peint à Montbazin par un artiste toscan.
Au nord de la dernière travée, « une litre funéraire » est interrompue par un blason affichant les armes du seigneur. L’ornementation noire fut réalisée à l’occasion des funérailles d’une personnalité. On distingue en jaune foncé le blason de la famille De la Vergne, seigneurs de Montbazin du XVème au XVIIIème siècle.
LA VOÛTE
La voûte en berceau repose sur des arcs doubleaux s’appuyant sur des pilastres.
L’art roman provençal se détermine par l’arc en plein cintre ou en berceau brisé reposant sur des murs épais et peu ouverts, consolidés par des contreforts. Il allie cette technique de construction fondamentale à des caractères plus régionaux, comme la simplicité des plans, l’harmonie des volumes, le dépouillement du décor, la perfection de la taille et de l’appareillage des pierres, et une référence profonde à l’Antiquité. En architecture, l’arc plein cintre est un arc parfaitement semi-circulaire sans brisure. Il se distingue des arcs surbaissés et des croisées d’ogives. Constitués d’un appareil régulier, tous les moellons sont de même taille et de même forme.
LES VITRAUX
Les vitraux sont une réalisation contemporaine.

Saint-Pierre – Cloître de la cathédrale Saint-Sauveur à Aix en Provence PIERRE & PAUL On ne peut séparer Saint Pierre et Saint Paul : ils représentent les deux piliers de l’Église catholique, et jamais la Tradition ne les a célébrés l’un sans l’autre. L’Église romaine, c’est l’Église de Pierre et de Paul. Pierre (Saint Pierre pour les Catholiques et les Orthodoxes) est appelé Siméon Bar-Yonah (traduit par « Simon, fils de Jonas ») selon le témoignage de l’Évangile selon Mathieu. Mais d’après l’évangile selon Jean, il est le fils d’un dénommé Jean. Jusqu’à sa rencontre avec Jésus, il porte le nom de Simon. Il est aussi appelé Kephas (le « roc » en araméen) ou Simon-Pierre, un Juif de Galilée connu pour avoir été l’un des disciples de Jésus de Nazareth. C’est Jésus qui lui donne le prénom de Pierre (Képhas) et reçoit la charge de « faire paître » le troupeau de l’Église : « Tu es Pierre et, sur cette pierre, je bâtirai mon église ». Saint-Pierre, cathédrale Saint-Pierre de Saint-Flour Pierre (apôtre de Jésus et premier évêque de Rome selon les Évangiles) est l’un des douze apôtres. Il est considéré par les Catholiques comme le premier pape. NAISSANCE Pierre naît en Galilée au Ier siècle av. J.-C. Il meurt probablement entre 64 et 68 de notre ère à Rome (dans l’Empire Romain), après avoir été emprisonné et martyrisé (crucifié). C’était un Galiléen (reconnu par son accent), un pêcheur installé à Capharnaüm, au bord du lac de Tibériade. LA RENCONTRE AVEC JÉSUS Sa vie est bouleversée par l’apparition d’un homme nommé Jésus, qui lui dit : « suis-moi, tu t’appelleras Pierre ». Simon, devenu Pierre, laisse ses filets et son foyer pour suivre le « rabbi » (son maître). Très peu d’informations sont disponibles quant à la vie de l’homme avant cette rencontre. Saint Pierre – église de Peyrolles-en-Provence Les évangiles affirment que Pierre, avec son frère André, seront les premiers disciples à suivre Jésus. Pierre assistera à la Transfiguration de Jésus et à ses principaux miracles. En revanche, lors de la Passion de Jésus, par trois fois Pierre reniera son maître. Saint-Pierre – Cloître de la cathédrale Saint-Sauveur à Aix en Provence Il détient également les clés du Paradis, d’après une parole de Jésus rapportée par Mathieu : « Je te donnerai la clé du royaume des cieux, en sorte que ce que tu lies sur la terre soit lié dans les cieux, et que ce que tu délies sur la terre soit délié dans les cieux ». Pierre est couramment représenté avec deux clés. Elles symbolisent soit « les clés du Royaume des Cieux », soit le pouvoir qu’il a reçu de lier et délier aussi bien sur la Terre que dans les Cieux ; auquel cas une clé est d’argent, et l’autre d’or. On le représente parfois aussi avec un filet de pêche, une barque, une tenue d’apôtre, un coq, des chaînes, un pallium (vêtement rectangulaire sans couture qui se portait comme un manteau), des vêtements pontificaux, une croix de Saint Pierre, un livre ou un rouleau. Saint-Pierre, église Saint-Pierre de Meylieu de Montrond-les-Bains, Loire Pierre se range aux idées de Paul dans l’affaire de la non-circoncision des « Gentils » (c’est-à-dire des non-juifs) qui désirent devenir chrétiens (cette décision sépare les chrétiens des juifs, qui pratiquent la circoncision rituelle). D’après les Actes des Apôtres, Pierre est arrêté deux fois, et miraculeusement délivré. Les Actes des Apôtres suivent les quatre évangiles selon Matthieu, Marc, Luc, et Jean. SA MORT Saint Pierre (aussi appelé apôtre des juifs) et Saint Paul (connu pour être l’apôtre des gentils, c’est-à-dire des non-juifs) auraient été exécutés le même jour, bien que les sources n’indiquent pas toutes la même année pour les deux hommes. Saint-Pierre – Cloître de la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix en Provence Tous deux annoncèrent l’Évangile du Christ avec foi et amour, et tous deux subirent le martyre sous l’empereur Néron. Pierre, comme le rapporte la tradition, fut crucifié en 64 la tête en bas et inhumé au Vatican, près de la voie Triomphale. Paul fut décapité et enseveli sur la voie d’Ostie, en 67. Tous deux sont vénérés par les Chrétiens chaque 29 juin. Pierre aurait été enseveli à Rome, sur la colline du Vatican : on a retrouvé, sous la basilique Saint-Pierre-de-Rome, un tombeau très ancien qui a été attesté comme étant celui de Pierre. La basilique Saint-Pierre de Rome fut la première et la plus ancienne des nombreuses églises dédiées à Pierre. Elle fut construite sur le lieu même de sa mort. Pierre est le Saint Patron des Pêcheurs, des maçons et des serruriers.






Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
https://fr.wikipedia.org/wiki/Montbazin#Histoire
https://www.memoiredemontbazin.fr/des-lieux/chapelle-saint-pierre/
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Pierre_de_Montbazin
https://www.memoiredemontbazin.fr/du-village/periode-romaine/forum-domitii/
https://monumentum.fr/monument-historique/pa00103517/montbazin-ancienne-eglise-saint-pierre
https://journals.openedition.org/adlfi/12168